Chapitre 12 : Goodbye Mommy
Write by Prunsy
En fait...je sais pas trop ce qui se passait mais je le sentais trop bien. Certes je pleurais tellement j'avais peur, mais la sensation qu'il me procurait était tellement intense. Pas besoin de dire que ça ravivait des souvenirs assez durs que vous connaissez. Malgré le mal que je ressentais je n’ai pas eu la force de me débattre et de le repousser. Je m’étais mise comme en veille, attendant qu’il finisse sa besogne pour bouder. Je pensais vraiment qu’avec lui c’était différent.
Après ça je me suis endormie, toujours en larme. Le matin je ne lui ai pas adressé la parole, il me demandait d'ailleurs ce qui n'allait pas et était aux petits soins avec moi, mais je le zappais. J'attendais patiemment le moment où il m'annonça : «bon il va être l'heure, on y va». Je suis tranquillement montée dans la voiture.
Arrivée à l'aéroport je me rendis compte que de tout le week-end je n'avais pas regardé mon téléphone, je l'avais éteint. Je l'allumai et la je vis 25 appels en absences depuis samedi matin. La plupart des appels étaient de Tatiana. Y en a juste eu 2 de ma mère le samedi et 5 de ma marraine le samedi soir. Bizarre...
Je rappelle aussitôt Tatiana parce que c'était la seule a avoir beaucoup insisté.
Moi : Salut Tati.
Tatia : Putain mais t'es soyé toi! Depuis que j'essaye de t'appeler!!
Moi : Mais tu as quoi que tu t'agites comme ça, on dirait tu ne sais pas où j’étais! Mon phone était éteint désolée, qu'est-ce y a?
Tatia : T'as pas vu que ta marraine a essayé de t'appeler depuis hier soir?!
Moi : Oh putain je suis grillée?!
Tatia : Non! Je t'ai couverte. J'ai dit qu'avec mes parents on était un peu sorti de la ville et que le réseau n’était pas top.
Moi : Ok, mais pourquoi elle avait appelé?
Tatia : Est-ce que tu es assise?
Moi : Oui, j'attends l'embarquement pour mon vol.
Tatia : Bon je préfère t'attendre à l'aéroport dans ce cas. Je te dirai la-bas.
Moi (haussant le ton) : Tatiana dis-moi maintenant! Je n’aime pas ça, qu'est-ce qui se passe?
Tatiana : ...C'est ta mère...
Elle a à peine prononcé ces mots que le téléphone est tombé. Dans ma tête c’est forcément cet homme qui a fait quelque chose à ma mère. Comme je vous l’ai dit avant, il avait l'habitude de la violenter… souvent c’était mes interventions qui l'arrêtaient. Et si cette fois il n’avait pas su s’arrêter …? Je ne voulais même pas y penser.
Christophe me demandait ce qui n’allait pas, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Il me bouscula un peu pour que je revienne à moi. Je repris le téléphone et Tatiana était toujours en ligne à crier.
Tatia : Cycy!!! Cycy!!! Pourquoi tu parle plus ?? Chérie réponds-moi !! Tu me fais peur.
Moi (prenant sur moi pour lui répondre) : Ou...oui ?
Tatia : Ca va?
Moi : Dis-moi ce qu'elle a!
Tatia : Je ne sais pas, ta tante n'a pas précisé. Elle a juste dit qu'elle est à l'hôpital qu'une fois qu'on rentre d'aller directement là-bas.
Moi : Ok! Bon j'embarque là. D'ici 30 minutes je serai là.
Tatia : Je t'attendrai à l’aéroport.
Je dis au revoir a Christophe et embarqua. Durant tout le vol je me faisais mille et une scène dans ma tête. J’étais loin de deviner ce qui m’attendait une fois à l’hôpital.
J'arrivai enfin sur la capitale. Je sortis très vite et repéra tout de suite Tatiana qui me serra dans ses bras. Voiture, direction hôpital. Arrivée là-bas, je demandai la chambre de ma mère. J’étais devant la porte, je n'arrivais pas à saisir la poignée pour ouvrir la porte. C’est Tatiana qui le fit à ma place, en prenant ma main dans la sienne.
Je ne suis pas encore rentrée que je voyais déjà ma marraine dans un fauteuil, le visage dans les mains, la poitrine qui se gonflait et se dégonflait à un rythme irrégulier… Elle pleurait. Je m'avançai vers elle et lui toucha l'épaule. Elle leva son visage, me regarda… et replongea dans ses sanglots.
Je tournai enfin la tête vers le lit. J'y vis ma maman… Je me précipitai vers elle afin de vérifier qu'elle respirait encore, ce qui était le cas. Mon coeur se posa immédiatement. Je me tournai vers ma tante et lui demanda enfin pourquoi elle pleurait vu que maman respirait. Elle me regarda dans les yeux, se leva, posa ses mains sur mes épaules et me dit : « Je ne passerai pas par 4 chemins. Mais sache que je suis et serai toujours là pour toi ma chérie, nous seront fortes à deux. Angélique a un cancer des os quasiment en face terminale. Les médecin disent qu’elle peut gagner quelques mois, au trop un an… Peut-être plus mais les chances sont vraiment infimes...».
BAM! BAM! BAM!
C’était le bruit que faisait ma tête tellement elle cognait. Tous les remords possibles s’y passaient.... Je n'avais pas pu entendre la fin de sa phrase, car j'étais déjà par terre à pleurer et murmurer : « Maman pourquoi ? Pourquoi toi? Pourquoi tu me fais ça? Tu ne m’aimes plus? Pourquoi maman?».
C’était là les seuls mots que je ne cessais de me répéter.
*2 ans plus tard… 21 ans…*
"Allez dans la paix du Christ..Nous rendons grâce à Dieu". Fin de la messe. Je montai dans la voiture, direction la maison. J’allai directement à la douche ensuite me poser sur mon lit. J'avais besoin de dormir un peu. Je plongeai sous les draps et fermai les yeux. A peine je les fermais que je vis son visage…
27 avril, ça fait déjà 2ans qu’elle nous a quitté. Les médecins avaient vu juste dans leur prédiction. Après la découverte de son cancer, on a remué ciel et terre pour qu’elle puisse rester en vie le plus longtemps possible. Au niveau des coûts c’était énorme, heureusement que la sécurité social remboursait et que maman Clémentine était là. Tatiana et sa famille aussi nous avait apporté un grand soutien mais la volonté de Dieu avait su s’imposer et elle s’en était allée.
Je ne cessais de me morfondre depuis cette sombre étape de ma vie. Vivre sans elle n’était pas facile…
« J'avais encore tant de choses à apprendre, que tu m'avais déjà laissé. Je ne t'oublie pas ma p'tite maman. J'essaye juste de m'habituer à ton absence, ne disait-on pas cela aux gens qui vienne de perdre un proche? Mais c'est dur. C'est difficile de me lever et de ne pas t'entendre faire du bruit dans la cuisine. Difficile de savoir qu'on n'aura plus nos sorties mère et fille. J'ai eu beau te parler comme si je ne ressentais rien pour toi, mais c'était faux. Je t'aimais, je t'aime, et je t'aimerai toujours maman. Si tu savais à quel point je regrettais d'avoir agi comme je l'avais fait durant toute mon adolescence... Tu restes la meilleure à mes yeux... Repose en paix ma petite maman.»
Je ne pu m'empêcher de verser une larme après cette petite pensée pour ma maman... Elle avait toujours tout fait pour me protéger. Elle avait su me comprendre et me laisser vivre. Elle m'avait donné une très bonne éducation, juste que j’étais trop têtue pour écouter lorsqu'on me parlait… Pfft… enfant à problème, c'est ainsi qu'il fallait me nommer. Mtchrr Chancy... tu parle d'une "chance"...FOUTAISE!
Je me demandais vraiment où j'allais. A 19 ans j'avais comme on dit "casser le bic et sucé l’encre" (arrêter l’école). Je n'avais pas pu finir l'année scolaire et passer mon bac. L'année d'après je n'avais pas voulu reprendre l'école en fait… J'étais trop atteinte par tout ce qui m'arrivait. Du moins c’était mon prétexte. En vrai je m’étais toujours dit “à quoi bon étant donné que je ne sais même pas où je vais”.
J'avais arrêté de vivre la vie des femmes faciles qui veulent tout qui tombe du ciel. J'étais restée avec le fameux Christophe pendant tous mes 19 ans et un peu après que j'eu 20 ans aussi. Oui… je suis restée avec lui malgré ce fameux weekend. Il faut dire qu’il m’apportait un réconfort et une aide financière sans égal pendant la maladie de ma mère. A côté de ça, les temps où ça n’allaient pas fort entre nous, il me battait aussi sérieusement lorsque je ne voulais pas faire un truc qu'il me demandait.
J'avais fait des fugues. Je me réfugiais chez lui, Tatiana, ou BG. Pour moi même s'il me battait à chaque fois je pensais qu'il aurait toujours été là pour moi. Jusqu'au jour où j'appris qu'il était fiancé officiellement à une jeune fille de bonne famille dans sa ville et avait une petite fille de 3 ans avec elle... J'ai tout de suite coupé tout contact avec lui. Depuis je n'ai plus eu de ses nouvelles même s’il a par la suite tenté de m’influencer pour me remettre avec lui. Il avait une emprise sur moi que je ne m’expliquais pas.
J’ai pris conscience de la dangerosité de la situation lorsqu’un jour en rentrant de balade, je l’ai trouvé assis dans mon salon entrain de parler avec ma marraine. Il n’avait pas hésité à me faire du chantage en me disant qu’il s’en prendrait à cette dernière. Je ne comprenais pas cette obsession qu’il avait pour moi, je pensais qu’il devenait fou. Monsieur racontait qu’en gros depuis que je l’avais quitté plus rien n’allait dans sa vie...
J'avais fini par en parler à ma marraine (j’ai oublié de vous dire que je vivais avec elle depuis le décès). Elle a tenu à m'emmener voir un prêtre… Il en était ressorti toute une séance d’exorcisme. Je m’étais retrouvée avec une valise de mauvaises choses spirituelles à cause de toutes les relations que j’avais eu avec les hommes (consentantes ou pas) et surtout avec Christophe.
Bref après cette séance, je peux vous assurer que je m’étais calmée. Tous les aléas de ma vie me dépassaient. C’était vraiment plus que ce que je pouvais supporter.
Quand je m'ennuyais j’allais aider au magasin de chaussures de ma’ Clé. Mais rien de bien passionnant. Je me demandais vraiment où était ma voie dans ce monde... Pendant un petit moment je pensais m’être trouvée mais… Je crois que vous avez fini par me connaitre non?! J’ai le sang de l’iguane qui coule dans mes veines (Je suis malchanceuse).
Donc pour en revenir à après la messe dite à l’intention de ma mère et de mon flashback sur ma vie de ces 2 dernières année je finis par m’endormir. A 19h j’ai été réveillée par mon téléphone qui vibrait, un appel:
Moi : Allo...
- Coucou
Moi : C'est qui ?
- Roh tu ne reconnais pas ma voix?
Moi : Personnellement là je dormais donc tu vois que...hein?!
- C'est Walter.
Moi : Ah salut ca va?
Walter: C'est plutôt à toi que je dois demander ça non?
Moi: Hm...oui je vais bien. J'étais juste un peu fatiguée en fait.
Walter: Ok. Tu viens dormir avec moi ?
Moi: Quand?
Walter: Ce soir!
Moi: Ok j'arrive.
C'est pas la peine de me déborder hein (de me gronder)! Je vois déjà vos gros yeux que "ooh noon! Chancy c'est encore qui ça?! On dirait que toi là tu ne comprends pas quand la vie te donne des claques" et moi de vous répondre “Akiieh excusez-moi de chercher le bon aussi comme vous autres! Akah! Que y a quoi même?!” D’abord je ne vous dis pas qui c’est! A nous revoir dans la suite!!