Chapitre 13 : Walter, cette perte de temps
Write by Prunsy
Je vais vous dire c'est qui! Walter & moi on s'est rencontré au magasin de ma’ Clé. Il venait acheter un cadeau pour sa copine. Apparemment je lui ai plu donc euh voilà. Numéros échangés, messages, appels et tout ça. Il a le même âge que moi et est en 2eme année d'université, il fait des études en sociologie.
Comme par hasard la période où lui et moi on commençait à bien se connaître ça n’allait plus avec sa copine… Ils ont rompu et nous voilà ensemble. Mais avant ça j'en avais parlé à ma marraine, elle avait fait sa connaissance et nous avait encouragé…
Comme quoi il n’y avait pas que moi qu’il avait su bercer d’illusion…
Je me levai donc après nos échanges de message, fis un petit sac avec le nécessaire, je laissai un mot à 'ma Cléclé sur le frigo et m'en allai. J'arrivai chez lui et je m'installai tranquillement. Je me dirigeais vers la cuisine, histoire de ranger un peu. Je fis aussi un petit ménage rapide. Ce n’est qu’après ça que j’allai enfin le rejoindre dans sa chambre. Il devait être environs 22h30.
Bref je vais aller droit au but, parce que lui-là ne m’a également en rien rendu service. On avait passé une belle soirée cette fois-là... Et ce fut aussi la dernière.
J'étais très régulière et je savais bien calculer mon cycle. Donc vous imaginez tout de suite ma réaction lorsque j'eus 2 semaines de retards (entre temps il avait voyagé à l'intérieur du pays). J'ai aussitôt passé un coup de fil à Tatiana.
Moi (pleurant): snif
Tatia: Roooh non! Cycy moi je n'aime pas quand tu m'appelles puis au lieu de parler tu pleures! Crédit c'est argent keh la copine!
Moi: (pleurant encore plus fort)
Tatia: Cycy?
Moi: [Snif] hm...
Tatia: Je viens ?
Moi: Hmhm (signe d’affirmation cette fois).
Tatia: Avec BG ou seule?
Moi: Avec BG.
Tatia: On arrive.
Lorsqu'ils sont arrivés ils m'ont trouvé effondrée au sol de la douche (à croire que j'y étais abonnée)...à murmurer : «Non...non...pourquoi moi Seigneur? Pourquoi?! Que t'ai-je fait hein? Pourquoi le sort s'acharne-t-il contre moi?! N'ai-je pas assez payé pour tous mes péchés?! Je me suis confessée jusqu'au moindre détails. Je vais te rendre visite chaque dimanche. Certes j'ai arrêté l'école mais je ne suis pas flemmarde. Qu'est-ce que j'ai fait de plus que d'autres n'ont pas fait?! Il fallait donc absolument que cela se passe?! Hein?! Une corde de plus à mon arc. D'abord violée, accroc aux drogues, puis tellement gâtée par la nature que tous voulaient y goûter, privée de ma chance, peut-être même fétichée vu comment l’autre-là buvait mon sang et maintenant enceinte! Eh DIEU! On me dit chaque jour, qu'un jour tu me rendras tous mes biens faits au centuple, quand arrivera enfin ce jour Seigneur?! Je suis fatiguée!!» et j'éclatais de nouveau en sanglots.
Tatiana me serrait fort dans ses bras, BG m'apporta un verre d'eau que j'arrivais à boire une fois assise sur mon lit seulement.
Ma marraine avait été claire. Pas de grossesse, sinon dehors… Je ne savais absolument pas comment faire. Je ne vais pas vous mentir mais d’une part je me sentais soulagée. Après tout ce qui m’étais arrivée et surtout après les diagnostics qu’avaient faits les médecins quand j’étais petite, je pensais que le privilège de pouvoir donner la vie m’avait été retiré.
Juste un peu après j’ai pris conscience des sacrifices des uns et des autres pour moi et ce bébé à partir de ce moment… Je l’ai vu comme une charge de plus pour mon entourage. C’est pour ça que je ne comprenais pas pourquoi le Ciel m’affligeait une telle chose. Un bébé oui, mais pas maintenant en fait.
Lorsque j'en ai parlé à Walter il avait comme par enchantement disparu après avoir tout nié. Comme quoi je l'avais trompé, que je voulais lui refiler la grossesse d'un autre, qu'il n'en voulait pas. Après ça il a changé de numéro et quand j'allais voir à son studio, on me disait qu'il était retourné chez ses parents… Je n'avais aucune idée de l'endroit où habitait ses parents, tout comme les autres.
Une fille du magasin à qui j'en avais parlé (non elle avait écouté aux portes en fait), m'avait suggéré d'avorter. Je ne vais pas mentir, à cette idée je devenais pâle à vue d'oeil. Je n'avais en aucun cas pensé à ça. Je ne sais combien de tours j'ai effectué à l'église dans l'espoir d'avoir LA réponse à tout ceci mais rien. Du coup le jour où je l'ai fait, Tatiana n'avait pas voulu venir avec moi.
Oui, la Tatiana, que tous négligent, ne voulait absolument pas que je le fasse. Mais à cette époque pour moi je n'avais pas de choix...or je me trompais, car on a toujours le choix. Donc c'est le coeur serré que j'ai avorté cette fois-là.
Je suis aussitôt allée me repentir à l'église. Mais pas auprès d'un prêtre (souvent y en a qui ont la langue pendue). Je n'arrivais pas à croire que j'avais refusé de donner la vie. J'avais tué une créature du Seigneur...je me dégoûtais de plus en plus. Pour moi, ma vie n'avait aucun sens. Lorsque je rentrai à la maison ce jour-là, que ne fut pas ma surprise d'y trouver Walter. Je n’ai pas pu m’empêcher de lui cracher toute ma haine au visage.
Moi: ESPÈCE DE CHIEN! TU AS MÊME L'AUDACE DE TE POINTER ICI! FOUS-MOI LE CAMPS ENFOIRÉ! Criai-je de rage.
Walter: Non Chancy, écoute-moi s’il te plaît. Je suis désolé, je n'aurai pas dû agir ainsi.
Moi: Imbécile Walter, tu comprends non?! Im-bé-ci-leuh! Donc toi c'est 2 mois après que tu te pointes pour dire ça?! Tu étais où quand j'étais en stress?? Hein?! Quand je faisais des nuits blanches à me demander qu’est-ce que je vais faire?! Quand ma tante me mettait la pression pour te retrouver?! Quand je me tapais les allers-retours à l’église pour trouver une solution, même un petit signe ?! Et c'est maintenant que tu te pointes?!
Walter: Je...je ne savais pas comment faire Chancy excuse-moi, dit-il en essayant de me toucher.
Moi: TENTE DE ME TOUCHER, JE CRIE AU VIOLE TOUT DE SUITE! COUILLON!
Au même instant, BG fit son entrée. Le visage serré on dirait San Goku version super guerrier. Pour parler il faisait la grosse voix juste histoire d'effrayer Walter.
BG: Ouais Cycy ca va mieux?
Moi: Ah bonjour BG. Oui ça peut aller. Tu fais quoi là?
BG: Tati m'a demandé de passer voir comment tu allais.
Moi: Hm. Je vais bien. Merci.
BG: Celui-là fait quoi là? Me demanda-t-il en pointant Walter du doigt.
Walter: EH! JE NE TE PERMETS PAS HEIN! S'ecria Walter sur BG.
Moi (à Walter): Hey!! C'est quoi?! Tu te crois où pour crier comme ça?! Pardon Walter si tu veux crier tu sors. D'abord je ne vois même pas ce que tu fais-là, dehors !
Walter: Ah! Comme ton copain est là, tu me chasses? Dit-il plein d'orgueil.
Moi: QU'AVANT QU'IL N'ARRIVE JE T'EMBRASSAIS?? REGARDE, LÀ OÙ JE SUIS LÀ JE SUIS TENDUE, JE NE DOIS PAS ÊTRE STRESSÉE.
Je repris mon souffle et continuai calmement.
Moi: C'est pourquoi je te demande calmement de prendre tes cliques et tes claques et de foutre le camp de ma vie! Et n’oublies pas de fermer la porte, s’il te plaît merci.
Walter: Comme tu portes mon enfant je vais te laisser.
Moi: Erreur, portais! Bon maintenant laisse-moi s'il te plait. La sortie c'est par la où tu es arrivé. Terminai-je calmement avant de me diriger vers ma chambre.
Je l'entendais au loin crier : «JE VAIS PORTER PLAINTE! TOI ET MOI C'EST PAS FINI! TU VAS ME RENDRE MON FILS!» Yeuh ?! Que qui lui a dit que c'était un garçon?! A seulement embryon même pas foetus tu sais déjà ce que c'est?! Mtchrr pardon. Je suis allée me poser sur mon lit. Je savais que BG devait s'en occuper.
J'étais fatiguée… Voire même un peu trop... Je dirai même anormalement fatiguée. Ma tête cognais, mes yeux pesaient, mon corps était lourd. C'est quelle fatigue? BG rentra dans ma chambre. Ses lèvres bougeaient...non il me parlait...enfin je crois.
Ma vision devenait de plus en plus flou. Il était juste en face de moi, mais je ne savais pas ce qu'il disait. J'entendais à peine des "Cy...!...Cy!" Peut-etre que c'est mon prénom..! "Oui!! Oui!!" Il y a un truc étrange. Il m'appelait, je répondais, mais il ne m'entendait pas. Ah pardon je suis trop fatiguée...je vais me laisser aller. Puis plus rien.
Je me suis réveillée le lendemain à l’hôpital. Le médecin m’a expliqué que j’avais eu une baisse de tension. Ils m’ont gardé la journée le temps de s’assurer que j’allais mieux.
Walter a continué à me fatiguer avec le fait que j’avais “tué son enfant” pendant un moment. Puis quand il s’est fatigué ou qu’il a trouvé une nouvelle proie, il s’en est allé dans la nature, pour mon plus grand plaisir.