CHAPITRE 12: LA GIFLE
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 12 : LA GIFLE.
Will
attendit un bon moment avant de rouvrir les yeux, il ne dormait pas. Il avait
écouté tout le monologue de sa femme et ce qu'il craignait arriva. Elle lui
avait dit la seule phrase qu'il n'était plus habilité à entendre. Il
s'était interdit de retomber amoureux et ne voulait pas non plus qu'une femme
s'éprenne de lui. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle depuis 10 ans
maintenant, il s'était gardé de se rapprocher d'elle, c'était pour éviter cet
attachement qui lui ferait rompre sa promesse. Il se dit qu'il avait fait une
grande erreur et qu'il valait mieux arrêter les frais. Il ne put fermer l'œil
de toute la nuit et chercha sans cesse la bonne formule pour dire à Aurore que
ce qu'ils venaient de vivre dans cette chambre ne se reproduirait plus. Il
avait lui-même beaucoup de peine à l'idée de lui dire cela mais il n'avait pas
de choix. Il quitta le lit aux aurores et alla se rafraîchir dans la salle de
bain. Aurore se leva quelques minutes plus tard et les événements de la nuit se
bousculaient dans sa tête, étirant ses lèvres en un large sourire. Elle avait
mal dans son entrejambe, était courbaturée mais heureuse comme jamais. Elle se
dit qu'elle venait incontestablement de passer la plus belle nuit de toute sa
vie. Elle avait fait l'amour et dormi toute la nuit dans les bras de son mari,
l'homme qu'elle aimait de toutes ses forces. Elle se dit que plus rien ne
pourrait désormais entacher sa relation avec lui. Lorsqu'elle le vit sortir de
la salle de bain vêtu d'un simple boxer, elle se mit à sourire en pensant
intérieurement qu'il était vraiment beau.
« Bonjour
Aurore. »
« Bonjour
Will. Je peux utiliser tes toilettes ? »
« Oui.
Vas-y. »
Dès qu'elle
mit un pied à terre, elle fit une grimace, elle se rendit compte qu'elle avait
du mal à marcher.
« Tout
va bien ? »
« Oui
ça va. J'y vais. »
Elle serra
les dents et prit sur elle pour essayer de marcher correctement jusqu'à la
douche. Faire pipi était douloureux, mais cela la soulagea un peu. Elle vit
qu'il avait des brosses à dents neuves, elle en prit une, se brossa, lava son
visage avant de ressortir. Elle avait vraiment mal mais se dit que ce n'était
pas grave, cette douleur était pour la bonne cause. Elle revint difficilement
vers le lit sur lequel il était assis l'air ailleurs et tenta de l'embrasser,
mais il mit son visage sur le côté.
« Il y
a un souci ? » Lui demanda-t-elle inquiète.
« Assieds-toi.
Il faut qu'on parle. »
Elle
s'assit et se mit à le regarder. Il avait énormément de mal à lui parler, il
dût prendre une grande inspiration, se composer un visage neutre et la regarder
dans les yeux pour le faire.
« Écoute
Aurore, au début de notre mariage je t'avais dit que nous ne serions jamais
intimes, mais hier comme tu as pu le constater nous avons violé ce principe. Je
veux juste rétablir les choses. Ce qui s'est passé entre nous était une erreur
qui ne doit plus jamais se reproduire. Je suis désolé si tu as pu penser que ça
signifiait quelque chose et je »
Elle ne
l'écoutait plus et le regardait sans le voir. Son esprit venait comme de
quitter son corps et se baladait dans la pièce car elle avait l'impression de
s'être prise un violent coup de point dans les côtes qui l'empêchait de
respirer. Après tout ce qu'ils avaient vécu tous ces mois, la complicité, les
secrets, les messages, les balades, les déjeuners, les fous rires, les baisers,
les caresses et tout ce qu'ils avaient fait cette nuit, il avait le culot de
dire que c'était une erreur ? Lui faire l'amour était une erreur ?
Elle ferma
les yeux et malgré elle, les larmes se mirent à couler. Lorsqu'elle les ouvrit,
elle se leva en même temps du lit et se mit à marcher en silence en direction
de la porte. La douleur qu'elle ressentait dans son cœur annula celle qui était
physique. Elle sortit de sa chambre sans prêter attention à toutes ses
interpellations. Elle se dirigeait vers la sienne lorsqu'elle entendit une
porte s'ouvrir derrière elle et entendit la voix de Wilma dans son dos.
« Aïe,
c'était tellement chaud cette nuit que ça t'a rendu nudiste. C'est quelle
nouvelle façon ça et puis Will te laisse sortir toute nue de sa chambre ? Vous
êtes de vrais malades, si c'était Bill qui »
Elle
s'interrompit en voyant les épaules d'Aurore bouger frénétiquement.
« Tout
va bien ? (S'approchant) Aurore ? »
cette
dernière était immobile et ne répondait pas. Lorsqu'elle arriva à son niveau et
la retourna, elle constata qu'elle était en larmes.
« Eh
chérie qu'est-ce qu'il y a? »
« (La
regardant) C'était une erreur. (Pleurant et souriant) Coucher avec moi était
une erreur Wilma. J'aurais encore préféré qu'il me rejette la nuit dernière ou
mieux, qu'il continue à m'ignorer comme il le faisait si bien toutes ces
années. Non, il l'a fait, il m'a fait l' amour toute la nuit. Il m'a dit des
choses spéciales, m'a fait me sentir spéciale juste avant de me dire que
c'était une erreur. (Élevant la voix) Une minable erreur. J'étais tranquille
dans mon coin, tu as débarqué et tu es venue me remplir la tête de toutes ces
bêtises. Tu m'as demandé de me rapprocher de lui, je l'ai fait, tu m'as demandé
de changer ma garde robe, je l'ai fait. Tu m'as demandé de le séduire et je
l'ai fait. William est un homme comme tous les autres, il a été séduit et a
succombé jusqu'à me mettre dans son lit. Oui Wilma, ton frère a bien pris ma
virginité. Cette nuit, dans cette chambre, il m'a fait hurler comme une folle.
Oui Wilma, ton plan a bien fonctionné. Me voilà femme aujourd'hui. Et pourquoi
au juste ? Pour m'entendre dire que c'était une erreur, une erreur qui ne se
reproduirait jamais. Tu sais quoi ? Je suis d'accord avec lui, il y a bien eu
une erreur et c'est moi qui l'ai commise en t'écoutant. Maintenant excuse-moi,
mais je n'ai plus envie de t'écouter. »
Elle la
dépassa et alla s'enfermer dans sa chambre où elle s'assit à même le sol, se
recroquevilla sur elle-même et se remit à pleurer. Elle avait tellement mal et
se dit que dans le fond, elle était responsable de tout ça. C'est elle qui
était dans le besoin et avait accepté de se marier avec quelqu'un qu'elle ne
connaissait pas. Il lui avait montré depuis le début qu'elle ne l'intéressait
pas. Mais c'est encore elle qui avait décidé de se rapprocher de lui, de le
séduire et se faire coucher par lui. Elle l'avait même supplié de le faire.
Dans tout ça il ne lui avait rien demandé, il avait très bien été clair avec
elle. Si elle avait mal maintenant c'était sa faute à elle-même et non la
sienne. Elle se releva et alla préparer la baignoire avant de s'y plonger. Elle
essayait par tous les moyens de se dire que ce n'était pas grave et que tout
cela passerait vite, mais cela ne l'empêchait pas de se remettre à pleurer.
Elle avait été énormément blessée par ses propos. Il ne l'aimait même pas un
tout petit peu après tout ce temps ? Chaque fois qu'elle fermait ses yeux, elle
le voyait encore lui faire l'amour et lui dire plein de paroles doucereuses et
elle pleura davantage. Elle finit par se dire que s'il voulait réellement lui
faire mal, il avait réussi son coup . Elle s'était retrouvée dans cet état le
jour de la mort de sa mère puis celui de son père. Elle avait l'impression de
se vider de son énergie vitale. Elle sortit de l'eau et alla s'allonger sur son
lit où elle laissa son esprit divaguer(…)
Après
le départ d'Aurore, Wilma alla frapper à la porte de son frère, dès qu'il
ouvrit, elle le gifla.
« Tu
n'es qu'un gros con William, c'est moi qui te le dis. Tu as décidé de foutre ta
vie en l'air pour une fille morte depuis des années et dont il ne doit plus
rester grand chose de son squelette. C'est bien. Quand tu te retrouveras tout
seul comme le gros con que tu es, n'essaie même pas de m'appeler. Aurore est
vraiment trop bien pour toi et tu ne la mérites pas. J'espère qu'un homme
dehors saura la remarquer et l'aimer comme elle le mérite, espèce d'imbécile. »
Elle se
retourna et tomba sur le regard surpris de son mari qui tenait le bébé en main.
Elle le lui arracha et rentra dans sa chambre. Bill regarda William et ce
dernier ferma sa porte sans même le saluer.
« J'ai
raté quel épisode ? »
Il alla
trouver sa femme dans la chambre et celle-ci tournait en rond en insultant son
frère. Il dût la bousculer pour la calmer. Sans qu'il ne s'attende, elle se mit
à pleurer.
« Mais
que se passe-t-il mon cœur ? Je suis largué là. Pourquoi tu as dit toutes ces
atrocités à ton frère et pourquoi tu pleures maintenant ? »
« Elle
va le quitter, je sens qu'elle va le faire. »
« Aurore? »
« Oui.
Elle était tellement dévastée ce matin quand elle me parlait, elle a dit que
c'était de ma faute si elle avait autant de peine car je l'ai incitée à le
séduire. »
« Je
ne comprends pas. Ils étaient bien ensemble hier non ? »
« Oui.
Ils ont même couché ensemble. »
« Alors
c'est quoi le souci ? »
« Cet
imbécile lui a dit ce matin que c'était une erreur. Qui dit de telles choses à
une femme avec qui on a fait l'amour toute la nuit ? Et qui plus est sa femme ? »
« Ah ! »
« J'ai
pu voir dans ses yeux qu'elle allait le quitter. Je pleure parce que je sais
qu'elle est celle qu'il lui faut et que je sais qu'il sera encore plus
malheureux qu'avant quand cela arrivera. Je ne serai pas là pour le soutenir et
j'ai peur qu'il sombre dans des travers compliqués. De plus, j'aime Aurore
comme ma propre petite sœur. Tout ça m'énerve. William m'énerve. J'ai vraiment
envie de le cogner. »
Bill la
prit dans ses bras pour la consoler en lui disant que ça irait. Aurore ne
sortit de sa chambre que le lendemain, apprêta le petit déjeuner et
remonta pour récupérer ses affaires pour se rendre au boulot. Ce faisant, elle
croisa Will dans le couloir et le dépassa sans pour autant répondre à sa
salutation. Elle revint et le trouva au salon. Elle sortit de la maison sans
lui dire quoi que ce soit et partit au travail. Elle essayait de se concentrer
au boulot et de faire bonne figure même si le cœur n'y était pas. Quand son
patron lui reparla de la soirée et de William, elle prit sur elle afin de
sourire et répondre de façon naturelle. Au courant de la journée, elle reçut un
message de Will, qu'elle supprima sans l'avoir lu et le bloqua sur les réseaux
avant de mettre son numéro sur la liste noire. Elle rentra à la maison autour
de 16h, salua brièvement Bill et Wilma qu'elle trouva au salon avant de
continuer dans sa chambre pour se changer et aller apprêter le dîner. Quand il
fut prêt, elle répartit dans sa chambre et ne redescendit qu'à l'heure du
repas. Elle dressa la table avec l'aide d'une des employés et l'envoya dire aux
autres que le dîner était servi. Ils vinrent tous la trouver déjà à table en
train de manipuler son téléphone. Quand ils étaient tous assis, elle le déposa
et se mit à manger en silence. Tout le repas était silencieux, Bill regardait
sa femme qui elle même regardait son frère d'un mauvais œil pendant que ce
dernier était concentré sur Aurore qui elle était concentrée sur son assiette.
Elle finit de manger la première et quitta la table sans aucune forme de procès
pour s'enfermer dans sa chambre. Ce scénario dura une semaine. Au bout de la
deuxième semaine, alors qu'elle rentrait du bureau, Wilma vint se placer devant
elle avec Aser qu'Aurore n'avait plus porté depuis l'incident.
« Je
sais que nous autres là tu nous a déjà rayés de ta liste, mais ton filleul
aussi est dedans ? Depuis là il n'arrête pas de me demander pourquoi sa
deuxième maman ne veut plus le voir. » Dit-elle la mine triste.
« Aser
ne parle pas. »
« Pourtant
il m'a dit ça ce matin. Regarde le. (Faisant la voix de bébé) maman Aurore tu
me manques, je sais que tonton William qui d'ailleurs n'est plus mon tonton est
un gros con mais moi je suis gentil et mignon comme un cœur. »
Malgré
elle, elle se mit à sourire des bêtises de Wilma.
« Tu
es trop bête Wilma. »
« J'ai
aussi dit ça à maman ce matin et elle m'a dit de te dire qu'elle était désolée
et te demandait de lui pardonner stp. »
« Donne
moi mon fils et quitte devant moi. (Le prenant) Vient là champion. Tu m'as
tellement manqué si tu savais. Allons me dire ce que j'ai manqué dans ta vie. »
Elle monta
avec lui et Wilma les suivit derrière. Lorsqu'elles arrivèrent dans sa chambre
Aurore lui donna l'enfant et alla se changer.
« Je
vais prendre une douche rapide. »
« OK.
On t'attend ici. »
Elle se
lava rapidement et revint les trouver sur son lit. Elle reprit le bébé et se
mit à jouer avec lui sous le regard de Wilma, qui avait l'air de vouloir lui
dire quelque chose mais se retenait.
« Je
t'écoute Wilma. »
« Hum? »
« Je
sais que tu veux me parler. Donc je t'écoute. »
« Je,
je suis désolée pour ce qui s'est passé avec Will, je ne savais pas que son
imbécilité l'aurait rattrapée de la sorte. »
« Ce
n'est pas grave. Et d'ailleurs c'est à moi de m'excuser pour la façon dont je
t'ai parlé ce matin. Je n'avais aucunement le droit de le faire. Mes problèmes
avec William ne vous concernent pas Bill et toi et je suis désolée de n'avoir
pas pu faire la part des choses. »
« D'accord.
On va dire qu'on se pardonne mutuellement ? »
« OK.
Je m'excuserai aussi auprès de Bill. D'ailleurs où est il ? »
« Il
est allé réserver les billets pour la semaine prochaine. »
« Ah
c'est vrai, il disait qu'il ne pouvait rester qu'un mois et qu'après ça vous
devriez rentrer. C'est vite passé dis donc. »
« Je
ne te le fais pas dire. »
« Tu
vas énormément me manquer et mon filleul encore plus. »
« Toi
aussi tu vas me manquer. Mais on va s'appeler tous les jours et tu viendras me
voir pendant les vacances. »
« Oui. »
Elles
firent une petite pause avant que Wilma ne reprenne la parole.
« Et
toi, comment tu vas ? »
« Je
vais bien. J'ai appelé papa aujourd'hui et »
Elle
s'interrompit en regardant son téléphone qui sonnait. En regardant l'appelant,
il s'agissait de Christ, le monsieur qu'elle avait rencontré au magasin avec
William il y avait un peu plus d'un mois. Elle l'avait recroisé par hasard dans
un restaurant à l'heure du déjeuner. C'était lui qui l'avait reconnue et
s'était approché d'elle. Il était avec un ami à lui, il lui avait demandé s'ils
pouvaient se joindre à elle et elle avait accepté. Ils avaient passé un bon
moment tous les 3 et avaient fini par échanger les numéros avant de se séparer.
Les jours qui avaient suivi, ils avaient déjeuné ensemble 2 fois et c'était
pendant l'un d'eux qu'elle apprit qu'il était agent immobilier et lui dit
qu'elle avait au plus vite besoin d'un appartement. Sans rentrer dans les
détails, elle lui dit qu'elle devait quitter sa maison et que c'était urgent.
Après lui avoir donné les caractéristiques de ce qu'elle voulait et le budget,
il lui dit qu'il ferait tout pour la lui trouver dans les plus brefs
délais.
-(Décrochant)
Allô Christ, bonsoir.
-Bonsoir
Aurore. Tu es déjà rentrée ?
-Oui,
depuis un moment. Tu m'as trouvé quelque chose ?
-Oui je
crois que j'ai un truc qui pourrait bien te plaire. Je te le ferai visiter
demain à l'heure de la pause si ça te va ?
-Oui c'est
bon, je prendrai même ma pause un peu plus tôt pour venir te rencontrer. C'est
non loin du boulot comme j'avais dit ?
- Oui à
environ 10 minutes de là.
-Tant
mieux, tu m'enverras l'adresse par mail et on se verra sur place.
-Ça marche.
Dis, là tu fais quoi ?
-Je suis en
train de parler avec ma belle-sœur.
-Ah
d'accord. Je ne te dérange pas plus longtemps. On se voit demain. Bonne
soirée.
-Merci à
toi aussi et à demain.
Elle
raccrocha et posa son téléphone avant de s'excuser.
« Désolée,
c'était un ami. Que disais-je même ? »
« Que
tu as appelé papa. »
« Exactement.
J'ai appelé papa aujourd'hui et j'ai pris rendez-vous avec lui pour vendredi.
(Pause) Je vais lui dire que je compte partir de la maison et demander le
divorce. L'ami avec qui je parlais au téléphone est un agent immobilier à qui
j'ai chargé de me trouver un appartement. Il me disait qu'il a trouvé quelque
chose qui pourrait me plaire et que nous irons le visiter demain. Les termes de
ce mariage avaient été fixés par papa et moi alors c'est vers lui que je me
tournerai en premier pour lui dire que c'était bon je laissais tomber. »
« Ta
décision est définitive ? »
« Oui. »
« Je
suis hyper triste de l'apprendre. Will est vraiment un gros imbécile. »
« Tu
sais, je ne lui en veux pas. Il était dans son coin quand papa lui a imposé ce
mariage. Depuis le début, il n'a jamais voulu rien savoir de moi. en 6 mois, je
ne l'avais vu que 5 fois et c'était seulement durant les cérémonies
officielles. Le lendemain de notre mariage, il avait oublié jusqu'à comment je
m'appelais et m'avait clairement dit qu'il n'y aurait aucune forme d'intimité
entre nous avant de me donner une longue liste de droits et d'obligations. Il a
toujours fait ce qu'il a dit et ne m'a rien promis allant dans ce sens. Je me
suis fourvoyée toute seule et maintenant j'en paie les conséquences. Avant que
tu n'arrives j'étais déjà arrivée à saturation et je savais que je n'aurais pas
pu vivre encore comme ça plus longtemps. J'avais espéré qu'il me regarde
autrement que comme une femme qui partageait la même maison que lui, car malgré
moi j'avais déjà des sentiments pour lui que je m'efforçais de réprimer. J'ai
voulu tenter ma chance, je l'ai fait et j'ai échoué. Ce n'est pas bien grave,
l'amour ne se force pas et je l'ai bien compris. Je ne vais pas te mentir en te
disant que ça ne me fait rien et tout parce que ce ne serait pas vrai. J'ai un
mal de chien et chaque soir je pleure dans mon lit avant de m'endormir (coulant
des larmes) mais je me dis que tout cela finira par me passer. Si j'ai pu vivre
sans ma mère, puis sans mon père, les 2 personnes que j'aimais plus que tout au
monde, je survivrai à ma séparation avec William. Mais pour cela j'ai besoin de
partir de cette maison. Loin je serai de lui, mieux je me porterai. J'ai déjà
passé 10 ans de ma vie à être malheureuse, je refuse de passer les 10
prochaines dans les mêmes conditions. Je veux aller de l'avant, et je le ferai
sans William. »
Comme elle
n'arrêtait pas de pleurer, Wilma aussi se mit à le faire en la prenant dans ses
bras.
« Je
te comprends et je respecte ta décision, même si elle me fait mal, je la
respecte. Et je suis de ton côté. Quoiqu'il se passe, tu pourras toujours
compter sur moi. »
« Merci
Wilma. »
« De
rien. Demain je voudrais venir avec toi pour visiter l'appartement si t'es
d'accord. »
« Et
Aser ? »
« Il
restera avec son père. »
« D'accord. »
« (Essuyant
ses larmes) Mais tu seras là jusqu'à notre départ n'est-ce pas ? »
« (Essuyant
ses larmes à son tour) Oui ne t'inquiète pas. Je ne pourrai pas partir et
laisser mon fils dans cette maison. Je compte t'organiser une grande fête
de départ qui marquera aussi la sortie du bébé. »
« Ok.
(Regardant son téléphone qui affichait un message de Bill) Mon bae est dans la
chambre, je vais rapidement le voir. »
« Ok,
moi je descendrai tout à l'heure. »
Elle partit
et trouva son mari assis sur le lit.
« Où
est Aser? »
« Avec
Aurore dans sa chambre. »
« D'accord.
Pourquoi tes yeux sont humides ? Tu as pleuré ? »
« Oui. »
« Pourquoi
? »
« Parce
qu'Aurore va partir de la maison et demander le divorce. Je te l'avais bien
dit. Je savais qu'elle allait partir. Le pire c'est que je comprends ses
raisons mais je n'ai pas envie qu'elle le quitte. »
« C'est
vraiment dommage. Elle part quand ? »
« Après
notre départ, demain nous irons visiter un appartement. »
« Oh.
Will le sait ? »
« Non.
Et on n'a pas le droit de le lui dire. Je suis tellement triste. C'est vraiment
un con cet enfant. »
Il la prit
dans ses bras et la consola avant de lui dire qu'il avait pris les billets pour
le samedi d'après en soirée. Ils restèrent un moment avant de descendre tenir
compagnie à Aurore et Aser. Elle s'excusa aussi auprès de Bill pour son
comportement. Il lui dit que ce n'était pas très grave et qu'il pouvait passer
à autre chose. Aurore finissait d'apprêter le dîner quand William rentrait à la
maison. Il les salua tous avant de monter dans sa chambre pour se changer. Il
redescendit quelques minutes après et vint les trouver au salon. Il s'assit et
discuta avec Bill qui lui apprit qu'il avait réservé les billets et qu'ils
devaient partir le samedi de la semaine qui allait suivre.
« Tu
as pu caler un rendez-vous avec les parents ? »
« Oui.
On ne pouvait pas manquer cette occasion de nous excuser Wilma et moi de nos
actions passées. On les verra dimanche en après-midi. »
« Vous
ferez comment avec le petit ? Vous irez avec lui ? Je suis là au besoin. »
« Aurore
s'est proposée de le garder pour nous. »
« Ah
d'accord. »
« Mais
cela ne t'exclut pas, vous pourrez le faire ensemble. »
Il regarda
Aurore qui en fit de même avant de détourner son visage. Depuis la dernière
fois, leurs échanges étaient redevenus comme au début de leur mariage, ils
n'échangeaient à nouveau que les civilités. Ce n'était pas faute pour lui
d'avoir voulu lui parler, mais elle ne lui répondait pas et généralement
quittait la pièce dès qu'elle le voyait arriver. C'était la première fois
qu'ils se retrouvaient assis dans une salle autre que la salle à manger. En
l'observant bien il constata qu'elle avait perdu l'éclat qui habitait son
visage dernièrement et que son rire et même son sourire n'étaient plus
spontanés et naturels. Il en était attristé…
Le
lendemain peu avant la pause, Wilma arriva au boulot d'Aurore pour qu'elles
aillent visiter l'appartement. Ce qu'elles firent les minutes qui suivirent.
Elles le retrouvèrent dans un appartement qui était situé dans un immeuble très
bien placé. Christ était un peu surpris car il ne savait pas qu'Aurore
viendrait accompagner.
« (Venant
vers elles) Vous n'avez pas eu trop de mal à vous retrouver ? » Leur
demanda Christ.
« (Lui
faisant la bise) Non t'inquiète. Je te présente Wilma. » Répondit Aurore.
« On
se fait la bise ou on se sert la main ? » Demanda Christ à Wilma.
« Je
préfère la main. » Sourit Wilma à ce dernier.
« D'accord
( souriant et lui tendant la main) enchanté Wilma, je suis Christ. C'est fou
comme vous ressemblez à. »
« (Le
coupant en prenant sa main) William. Oui je sais, je suis sa sœur jumelle. »
« C'est
ma belle-sœur. » Intervint Aurore.
« Ah
d'accord, je vois mieux. Mais vraiment je me suis dis en vous voyant que
j'avais certainement un problème parce que je voyais son mari en femme et je
pensais qu'est-ce qu'il y a? »
« On
nous le dit souvent. Alors comme ça vous connaissez mon frère ? »
« Connaître
est un bien grand mot, je dirai que je l'ai déjà vu et échangé quelques
civilités avec lui. »
« Le
jour où je l'ai rencontré, j'étais avec William au magasin de meubles et
décorations. » Dit Aurore pour mieux éclairer Wilma.
« Ah Ok. »
« Alors
on peut commencer la visite ? »
« Allons-y. »
Il leur fit
visiter les lieux. C'était un appartement de 2 chambres ayant chacune une salle
d'eau et des WC, des placards; un toilette externe pour les visiteurs, un salon
avec une cuisine ouverte séparée du salon par un comptoir, un petit bureau, une
buanderie et une pièce de rangement en tous genres. L'appart se trouvait au 3e
étage et avait des baies vitrées en guise de fenêtres qui donnaient sur le
balcon. La vue était magnifique.
« Bon
je crois qu'on a fait le tour. Qu'en pensez-vous ? »
« Wilma? »
« Quoi
Wilma ? C'est moi qui vais habiter ici ? »
« Ne
m'emmerde pas. Donne moi ton avis. »
« Prends-le,
il est parfait. »
« (Souriant)
C'est tant mieux car il m'a plu aussi. C'est bon Christ, je le prends. Pour la
paperasse on fait comment? »
« Je
t'arrange tout ça avec les propriétaires et je te fais signe au plus vite. »
« D'accord. »
« Au
fait, je nous ai pris des plats à emporter mais le hic c'est que ne sachant pas
que Wilma viendrait, j'en ai pris que 2. »
« (Souriant)
Ah oui. C'est gentil. Le truc c'est qu'on comptait s'arrêter au restaurant
Wilma et moi en fait, on a déjà même réservé. Mais tu peux te joindre à nous si
tu veux. »
« Je
ne veux pas vous déranger. »
« Mais
non voyons. Allez viens avec nous, on va fêter la trouvaille de mon appartement
car tu as bien bossé. »
Ils
partirent donc tous les 3 au restaurant. Wilma passa la grande majorité de son
temps à observer Christ, elle avait remarqué qu'il regardait sa belle-sœur avec
envie dès le début de leur rencontre et le temps au restaurant n'avait fait que
confirmer son impression. Alors elle chercha à en savoir un peu plus sur
lui.
« Dites
moi Christ, vous êtes marié ou en couple ? » Lança-t-elle.
« Wilma? »
Fit Aurore un peu gênée par la question.
« Quoi
Wilma? Je veux juste connaître un peu plus sur lui. »
« (Souriant)
Ça ne me gêne pas d'y répondre Aurore. Non. Ni l'un ni l'autre. Encore moins
des enfants. »
« Vous
avez quoi 33 34 ans si je ne me trompe ? »
« 35
pour être exact. »
« Pourquoi
un homme de 35 ans, plutôt bel homme et qui gagne bien sa vie, n'a ni femme ni
enfant ? »
« Wilma
c'est la police ? Tu n'es pas obligée de répondre à cette question. »
Fit Aurore
en regardant Wilma avec les gros yeux.
Christ
regarda les 2 femmes à tour de rôle et s'attarda sur Wilma qui avait l'air de
s'en foutre de l'embarras de sa belle sœur. Son regard sur lui était le même
que celui qu'il avait perçu de William le jour de leur rencontre. C'était un
regard méfiant et protecteur, l'air de dire Aurore n'est pas libre donc
n'espère rien. Il pensa qu'ils n'étaient pas seulement jumeaux de visages, même
les réactions étaient les mêmes. Il se mit à sourire avant d'y répondre
« Ne
t'inquiète pas Aurore, cela ne me dérange pas d'y répondre. J'avoue que plus
jeune je n'étais pas un enfant de chœur et je n'approchais les femmes que pour
le sexe. Vous conviendrez avec moi que faire un enfant dans ces conditions n'aurait
pas été idéal et encore moins approprié pour moi, ni pour lui encore moins pour
la mère. »
« Et
vous n'avez jamais trouvé une qui vous a donné l'envie de faire du sérieux dans
votre harem ? »
« Harem
est un bien grand mot, mais bon disons qu'il y a quelques unes qui se sont
démarquées. »
« Mais
pas assez pour que vous les épousiez. »
« Non.
Enfin si, une fois ça a faillit se faire mais finalement le projet est tombé à
l'eau. »
« (Souriant)
Pourquoi? Elle a su que vous la meniez en bateau et que vous voyiez d'autres
filles à côté ? »
« (Rictus)
Non, je l'ai trouvée sur notre lit en train de se faire sauter par son cousin
une semaine avant notre mariage. »
« Mon
Dieu. » Fit Aurore en mettant sa main devant sa bouche, avant d'ajouter
qu'elle était désolée de l'apprendre.
« Ce
n'est rien. Ça fait 3 ans maintenant donc c'est passé. »
« Ça a
dû être difficile. »
« Oui
ça l'était mais bon, je suis passé à autre chose. »
Wilma qui n'avait
pas la moindre peine pour lui poursuivit son interrogatoire sans prêter
attention au regard que lui lançait sa belle sœur.
« Et
vous avez repris votre vie de debout debout? »
« J'avoue
que oui, mais bon pas depuis un an, car j'ai décidé de me poser. Comme je vous
l'ai dit j'ai 35 ans et je ne rajeunis pas, il est temps pour moi de me caser.
Je cherche juste la bonne personne. »
« (Sourire)
Pour cela il faut regarder ailleurs que sur les terrains déjà occupés. »
« (Souriant)
En effet, merci pour le conseil. »
Ils
changèrent progressivement de sujets avant de se séparer. Lorsque les filles le
quittèrent, il resta un moment à repenser à sa conversation avec Wilma. Elle
venait discrètement et indirectement de lui dire d'arrêter de regarder sa belle
sœur. Cela le fit sourire. Aurore, la première fois qu'il l'avait aperçue dans
ce magasin il avait été subjugué tant elle était belle. Il avait décidé de
tenter sa chance en s'approchant d'elle mais avait été déçu de voir qu'elle
était non seulement mariée mais aussi très amoureuse de son mari. Il n'était
pas dupe, il savait reconnaître une femme amoureuse quand il en voyait une et
Aurore l'était. L'éclat de son visage et de ses yeux lorsqu'elle regardait son
mari était flagrant et ce dernier en les rejoignant n'était pas en reste.
Malgré lui, il constata qu'ils formaient un très beau couple et en était même
jaloux et peiné. Seulement lorsqu'il l'avait revue au restaurant toute seule
une semaine plus tôt, elle avait changé, elle était toujours autant belle mais
cela n'avait rien à voir avec la première fois. Lorsqu'elle lui apprit qu'elle
cherchait un appartement en urgence parce qu'elle devait quitter son domicile,
il comprit que quelque chose n'allait pas avec son mari et loin de le
chagriner, cette nouvelle le réjouit car il n'avait pas arrêté de penser à elle
depuis leur rencontre et avait espéré que son mariage puisse échouer. Il
n'était pas fier de le penser mais c'était plus fort que lui. Il ne savait pas
encore concrètement ce qui se passait dans son couple mais se dit que si elle
cherchait un appartement c'est que c'était certainement quelque chose de
sérieux et si cet éloignement pouvait mettre totalement fin à ce mariage, cela
ne lui déplairait pas. Il était là dans l'ombre et attendait le bon moment pour
frapper, ce n'était pas cette petite mise en garde de Wilma qui lui ferait
changer d'avis. Il partit donc de là et retourna à son bureau où il reprit
contact avec les propriétaires de l'appartement pour finaliser le contrat
d'Aurore…