CHAPITRE 125: C'ÉTAIT POUR LUI..

Write by L'UNIVERS DE JOLA


CHAPITRE 125 : C’ÉTAIT POUR LUI…


**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Lucia : Lucre stp, tu n’as pas vu où j’ai mis ma carte ? Je ne la vois pas dans mon porte-monnaie.

Moi : (Manipulant mon téléphone allongée sur le canapé) Je crois avoir aperçu ça sur la tablette, à côté de mon calepin.

Lucia : D’accord .


Elle est allée fouiller et est revenue quelques minutes plus tard avec la carte en question mais également deux photos et une demie carte photo en main.


Lucia : Tu peux m’expliquer ça ?

Moi : (La regardant) Expliquer quoi ?

Lucia : (Me montrant les photos) Ça ?


Mon cœur a raté un battement en voyant de quoi il s’agissait.


Lucia : (Me regardant) Pourquoi tu as des photos de Loyd dans ton journal intime ?

Moi : (Silence)

Lucia : (Arquant un sourcil) J’attends Lucre.

Moi : Je, je ne sais pas.

Lucia : Tu ne sais pas quoi ?


(Bruits derrière la porte) Celle-ci s’est ouverte sur mamie et les jumeaux, les mains chargées.


Mamie : Les filles venez nous aidez oh.

Moi : (Me précipitant) Oui.


Lucia a fait un tour dans notre chambre avant de nous rejoindre les mains vides. Nous les avons déchargés et avons tous posé sur la table au salon. Pendant qu’on faisait le tri et le rangement, je sentais son regard insistant sur moi mais je n’osais pas la regarder en retour. Mon calepin a une double couverture et normalement c’est entre les deux couvertures que restent ces photos. Je ne comprends pas comment elle a fait pour les voir et les prendre.

Je suis allée à la cuisine pour ranger les choses dans le frigo et elle est passée derrière moi.


Lucia : On va reparler de cette histoire ce soir quand on va se coucher.

Moi : (Silence)


J’ai continué à ranger les choses et nous avons fait le repas. J’ai passé le reste de la journée à l’éviter et à réfléchir sur ce que je pouvais donner comme explication pour justifier la présence des photos là dans mon journal intime. Elle est partie se coucher autour de 20h et moi j’ai retardé le plus possible mon heure du coucher. Normalement quand elle va à la chambre, elle se douche puis discute via appel vidéo 1h- 1h et demie avec Bhernie avant de s’en dormir. Donc j’essaie de calculer tout ça dans ma tête pour arriver au moment où elle sera déjà endormie autour de 22h30. Je pousse même le bouchon en y allant directement à minuit. Je vais à pas feutrés prendre mon bain et je reviens me coucher avec le même silence. J’ai même éviter de mettre la lumière pour ne pas prendre le risque de la réveiller mais au moment où je me suis couchée à ses côtés, elle a allumé la veilleuse. Malchance ! Donc elle ne dormait pas ?


Lucia : (Se redressant) Je t’attendais.

Moi : (Serrant le drap sur moi) J’ai sommeil tantine Lucia.

Lucia : (Tirant le drap pour me découvrir) Tu ne m’auras pas avec ton '’tantine Lucia '’ que tu veux me sortir cette nuit Lucrèce. Explique moi.

Moi : (Gardant les yeux fermés, silence)

Lucia : Lucrèce assieds-toi.


Je m’exécute malgré moi et je m’assois sur le lit pour la regarder.


Lucia : (Retirant les photos de dessous son oreiller pour les poser devant moi) Pourquoi tu les as ?

Moi : (Silence)

Lucia : (Plus douce) On avait dit qu’on devait tout se dire entre nous Lucre mais je remarque que tu me caches des choses. 

Moi : (Silence)


Elle m’a fixé pendant un moment et mes yeux ont commencé à me piquer.


Lucia : C’est lui ? Le grand en question c’était Loyd ?

Lucrèce : (Bougeant affirmativement la tête en essuyant une larme qui avait coulé de mes yeux) 


Elle s’est rapprochée de moi et m’a serrée dans ses bras comprenant très bien la situation. Et oui, j’ai des sentiments pour Loyd depuis trois ans maintenant. On peut se demander comment est-ce possible alors que je suis censée l’avoir rencontré il y a quelques mois en arrière en Mbolo avec le reste de la famille ? Eh bien, ce jour, c’était la rencontre physique, je l’avais déjà vu en photo quelques années en arrière et je savais parfaitement qui il était quand on l’avait rencontré. Quand maman avait dit qu’elle ne le connaissait pas et que lui avait suivi son jeu, je savais qu’ils mentaient tous les deux mais je n’avais rien dit parce que je n’ai pas pour habitude de parler les choses qui ne me regardent pas et en plus, je ne voulais pas causer du tort à maman. Je savais que tantine Lauria et Loyd étaient les petits frères de maman mais je ne savais pas pourquoi ils ne s’entendaient pas. Je l’ai appris plus tard des conversations qu’ils avaient souvent quand ils venaient la voir à la maison et qu’elle les chassait. 

Quand maman Leslie est arrivée au quartier à Atsimi-Tsoss, j’avais 9 ans. Tout le monde l’avait vu arriver avec les déménageurs qui transportaient ses affaires pour s’installer dans la maison où elle habitait avant. Ça se voyait tout de suite à la qualité de ses choses qu’elle n’était pas comme nous, qu’elle était riche. Avec mes copines, je me rappelle qu’on l’avait regardé avec des yeux admiratifs, moi surtout. À l’époque elle était enceinte. Les jours qui avaient suivi, on ne la voyait pas parce qu’elle était toujours enfermée dans sa maison. Un soir, maman Denise, était rentrée à la maison à 22h et m’avait dit à moi, qui était la seule qui avait posé la question sur son retard, qu’elle revenait de l’hôpital parce qu’elle avait accompagné la nouvelle voisine qui avait accouché les jumeaux. Trois jours après, maman était allée chez elle lui donner le bouillon avec moi et maman Leslie nous avait chassé. Je ne comprenais pas pourquoi maman insistait à y aller pourtant la femme là nous parlait mal et était toujours fâchée mais maman n’avait pas l’air d’écouter parce qu’on nous chassait le matin mais le soir on était devant sa porte jusqu’à ce qu’elle se fatigue et elle nous laisse rentrer. Maman lui avait proposé de lui faire de l’eau chaude et durant les séances, c’était moi qui surveillais les jumeaux. C’était ainsi que mon entrée dans la vie de maman Leslie avait commencé. 

À la même époque, maman faisait le ménage chez des particuliers, au début c’était à temps plein puis d’année en année quelques jours dans la semaine parce que ses problèmes du dos avaient commencé à l’embêter. Elle avait continué le ménage hors du quartier jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus et c’était cette année que maman Leslie avait décidé d’aller travailler. Comme maman était posée à la maison, elle l’avait donc embauchée comme nounou et maman m’emmenait avec elle à chaque fois parce qu’elle ne voulais plus que je reste avec mes copines à cause de ce qui se racontaient au quartier. Presque toutes avaient des copains et j’étais la seule vierge du lot, elle avait donc peur que je franchisse ce pas en les imitant. On avait entre 12 et 14 dans la bande, du coup, elle m’emmenait avec elle. L’année d’après , sa douleur est devenue plus intense et même nounou était devenue compliqué. C’est comme ça que je l’avais remplacé dans son boulot chez maman Leslie. On avait besoin d’argent parce que mon père ne s’occupait pas de nous. En prenant donc sa place, je me retrouvais toute seule avec les enfants durant toute la journée dans la maison et un jour en touchant les choses, j’étais tombée sur un album photo. 

Dans l’album, il y avait des photos de maman Leslie, qui était la seule que je connaissais à l’intérieur mais aussi celles de tonton Benjamin, tantine Kelly, tonton Karl, Daphnée, Darnel et Raphaël mais aussi Tantine Lauria et Loyd. Les deux derniers et tantine Kelly étaient plus que les autres à l’intérieur et il y avait leurs noms sur certaines photos. Étant donné le fait que maman Leslie et les deux autres avaient le même nom de famille et compte tenu de sa ressemblance avec Loyd, j’avais tout de suite compris qu’ils s’agissaient de ses frères. 

En ce qui concerne Loyd, je l’avais trouvé tout de suite beau et je m’attardais beaucoup sur ses photos en les regardant. Je regardais l’album là plusieurs fois et un jour j’avais décidé de prendre une de ses demi carte photo, il devait avoir 16 ans dessus. J’avais emmené ça à la maison et je l’avais caché dans mon cahier pour la regarder à chaque fois que l’envie me prenait puis une autre fois, j’avais pris une photo entière de lui. Dans celle-ci il avait 20 ans, c’était écrit à l’arrière de la photo. Je regardais ça chaque soir avant de m’endormir jusqu’au jour où Alicia qui dormait avec moi m’avait surpris.


Alicia : (M’arrachant la photo) C’est qui lui ?

Moi : (Essayant de la récupérer) C’est personne. Rends moi ma photo.

Alicia : (Regardant la photo) Je ne l’ai jamais vu ici, il n’est pas du quartier.

Moi : Alicia donne moi mes choses.

Alicia : (Me rendant la photo) Tiens, tu crois que le gars là peut te regarder ? D’abord tu es trop petite pour lui et ensuite tu ne sais rien faire. Tu vas faire comment pour l’attirer à toi ?

Moi : (Silence)

Alicia : Il faut arrêter de dormir debout hein. Tu crois que les grands regardent les petites filles qui ne connaissent rien ? Il va laisser un fille qui lui fait les pipes et tourne bien les reins pour toi ? Pour gagner quoi ? Si tu veux avoir une chance avec lui il faut commencer à apprendre les choses ce n’est pas seulement regarder sa photo.

Moi : (Silence) 

Alicia : (Me présentant une vidéo pornographique dans son téléphone avec ses écouteurs) Tiens, tu vas voir comment on fait et quand Laurent viendra ici la prochaine fois, au lieu d’aller t’allonger par terre, tu restes à nous regarder. 


Je n’avais rien dit et j’avais pris le téléphone pour regarder la vidéo qu’elle m’avait mise. Oui, dans ma famille biologique, j’ai été très tôt exposée au sexe. Maman essayait de me préserver autant qu’elle le pouvait avec les gens du dehors mais les choses se passaient devant mes yeux dans la maison. Comme je l’ai dit, depuis que je suis petite, j’ai vu mon père boire de l’alcool, ce n’était pas aussi fort que maintenant mais c’était déjà notre quotidien. Le peu qu’il gagnait dans les bricoles qu’il faisait, finissait dans les bars. Étant tous les jours ivres, il n’avait pas le temps de surveiller mes deux grands frères qui très tôt sont rentrés dans le chanvre et autres vices happés par la tendance du quartier. Maman qui essayait de se battre toute seule n’a pas pu tenir car elle n’était pas là toute la journée et ne rentrait que le soir. Parfois, elle enchaînait d’autres petits boulots nocturnes pour nous envoyer à l’école, manger, se vêtir et autres donc elle n’avait pas le temps. Mes frères défilaient à la maison avec les filles qu’ils couchaient devant nous quelques fois quand ils étaient dans leur chanvre. Sans compter les CD et les clés USB des films pornographiques qu’ils venaient regarder à la maison avec leurs amis fumeurs et braqueurs comme eux. Alicia n’a pas tardé à leur emboîter le pas. Quand j’avais 4 ou 5 ans, elle m’emmenait dans ses rendez-vous avec ses petits copains derrière les maisons où on l’embrassait et la tripotait dans ses 9 ans. À 10 ans, elle faisait les pipes aux garçons et 11 ans, elle couchait déjà avec eux. Tout ça devant moi. Il y en avait même qui venaient dans la maison pour la coucher la nuit sur le lit qu’on partageait et pendant ce temps, je dormais parterre. Elle a pris sa première grossesse à 13 ans mais c’est passé et un an après, une autre qui est allée jusqu’à la fin. Après son accouchement, elle a eu beaucoup plus de forme et donc elle a commencé à attirer même les hommes, ceux du quartier et ceux d’ailleurs. À 16 ans elle a donné naissance à son deuxième enfant. Maman avait arrêté de parler ses choses car elle se sentait dépasser par la situation. Alicia allait déposer les enfants chez les pères 9 mois après la naissance pour reprendre sa vie puis elle avait son gars de l’heure qui la finançait et venait la coucher à la maison, c’était le Laurent en question. Il avait trente ans et elle 18 et ils étaient ensemble depuis près d’un an quand elle m’avait dit de regarder les vidéos porno dans son téléphone portable pour apprendre. J’ai regardé la pornographie pendant plusieurs mois avant qu’ils ne me disent que je devais essayer pour voir si j’avais compris quelque chose. Laurent était disposé à m’apprendre. Bien que réticente au début, j’étais tout de même excitée en regardant les vidéos ou en assistant en live à leur partie plaisir, Alicia ajoutait une couche en me disant de penser à mon mec et au plaisir que j’allais lui donner quand il devait me toucher. J’avais fini par accepter, les caresses, les baisers, les petits frottis contre mon sexe et les cunning qu’il me faisait. De mon côté il me montrait comment le branler et la fellation. Dès que j’avais eu mes 14 ans, il m’avait deviergé. Je me rappelle que toute cette semaine, maman était à un décès et elle dormait là-bas. On était resté avec notre père qui était là sans y être parce que toujours ivre. Les deux premiers jours, il m’avait mis les doigts pour préparer son passage et le vendredi il m’avait couché car il savait des informations qu’Alicia lui avaient donné que je ne travaillais pas le week-end, donc même si je boitais, personne n’allait le remarquer. Effectivement, après cette première fois, j’avais passé tout le week-end au lit parce que j’avais eu mal et je pleurais. Deux semaines plus tard, il avait remis le couvercle et le feu avait fini par prendre. Il venait nous coucher toutes les deux à la maison jusqu’à ce qu’Alicia tombe enceinte de lui. Les trois premiers mois, rien avait changé mais ensuite il avait commencé à se désintéresser d’elle pour se concentrer sur moi. Frustrée et délaissée, elle avait fini par s’en prendre à moi avant de dire un jour à maman qu’elle m’avait surprise en train de coucher avec le père de son enfant et toute l’histoire avait éclaté. Mes frères avaient frappé Laurent et lui avaient interdit de venir à la maison. Pour peine, il avait décidé de nier la grossesse qui a fini sans père et il s’avérait que c’était des jumeaux. 

En ce qui me concerne, j’étais restée quelques mois sans faire des rapports avec qui que ce soit avant de remettre le couvercle avec un gars du quartier que ma bande que j’avais rejoint m’avait présenté. Celui-ci avait fait deux mois avant de se faire envoyer en province par ses parents. Je m’étais mise avec un autre gars qui me draguait et ce dernier racontait tellement mes exploits aux gars du quartier qu’ils se sont tous mis à me courir après. Le gars avec qui j’étais m’avait également supplié de coucher avec son ami mais j’avais juste accepté de lui faire une pipe et de le laisser me doigter. Il avait tellement apprécié que tous les jours il venait me harceler devant la maison de tante Leslie pour que je couche avec lui et j’avais fini par accepter pour qu’il me laisse tranquille. J’avais pris les jumeaux avec moi et j’étais allée le trouver dans une maison inachevée. C’était là-bas que maman Leslie nous avait surpris et nous avait frappé. Il avait réussi à s’en fuir et moi j’avais encaissé tous les coups qu’elle m’avait mis. 

Ce jour j’avais eu mal, et ses mots plus que ses coups m’avaient touchés. On me traitait de bordelle au quartier sans que cela ne me fasse rien mais l’entendre de sa bouche et le regard de dégoût et de déception qu’elle avait posé sur moi m’avaient fait quelque chose. Elle m’avait tout arraché avant de me renvoyer. Perdre ce travail signifiait beaucoup de choses pour moi, cela voudrait dire que je n’allais plus avoir accès aux jumeaux que j’aimais comme mes propres petits frères parce qu’ils étaient nés et avaient grandi devant mes yeux, ne plus avoir à manger pour moi et mes parents, ne plus payer les médicaments de maman, ne plus avoir des vêtements et arrêter l’école parce que je ne devais plus avoir le taxi pour y aller. Et donc j’avais pleuré tout le weekend avant d’aller la supplier le lundi pour qu’elle me reprenne. Elle l’avait fait en me mettant en garde que si je retentais c’était la fin. Moi-même j’avais pris la résolution de ne plus rien faire avec les garçons ce weekend car ce qu’elle m’avait fait m’avait comme remis le cerveau en place. Jusqu’à présent il était à l’envers à cause des histoires de plaire à un homme que je ne connaissais même pas et que je ne savais même pas si je devais le rencontrer un jour. J’avais donc décidé de ranger les photos de Loyd là au fond de ma valise et je ne les regardais plus.

J’avais avancé tranquillement comme ça, école, boulot et dodo en coupant tout avec le reste et cela m’avait valu un autre rapprochement avec maman Leslie qui avait décidé de prendre un peu plus soin de moi. Puis papa Arsène était arrivé dans nos vies et m’avait tout de suite traité comme son enfant étant donné que maman Leslie lui avait dit que j’étais sa nièce. Il y avait eu la tentative de braquage qui avait poussé maman Leslie à aller chez papa Arsène et alors que je croyais que j’allais être livrée à mon sort et me demandais déjà ce que j’allais devenir, elle m’avait fait la surprise en me disant qu’elle devait m’emmener avec elle. Je crois que ce jour était l’un des plus beaux jours de ma vie et j’avais du mal à réaliser ce qui m’arrivait. La veille du jour initialement prévu pour le déménagement, maman Denise m’avait appelé dans sa chambre pour me parler.


Maman : (Allongée sur le lit) Lucrèce ?

Moi : Maman.

Maman : Est-ce que tu comprends la portée de ce qui est en train de t’arriver ?

Moi : Oui.

Maman : Non. Tu ne comprends pas. Leslie n’est pas de ma famille encore moins de celle de ton père. Pourtant depuis deux ans c’est elle qui s’occupe de toi, tu es consciente que ton salaire seul ne pouvait pas te donner tout ce que cette femme te donne n'est-ce pas ?

Moi : Oui.

Maman : Je te le répète, Leslie n’est pas de ma famille encore moins de celle de ton père pourtant elle a décidé de t’emmener avec elle et te sortir de ce quartier pour te donner des meilleures chances de réussite. J’ai longtemps pleuré ici à cause de ce que mes enfants devenaient et pire encore lorsque j’ai su que tu avais commencé à suivre les hommes. Être allongée ici et entendre de la bouche de tout le monde que mes enfants n’allaient rien faire de leur vie et que même mon petit bébé était maintenant une grande bordelle dans ce quartier me faisait encore plus mal que la douleur dans le dos. J’ai pleuré et prié des nuits entières afin que le Seigneur m’aide avec toi et te retire de là avant que tu ne commences toi aussi à me ramener des grossesses qui viendraient d’avantages te compliquer la vie. Dieu a entendu mes prières et il a décidé de m’exaucer en touchant le cœur de Leslie qui par je ne sais quel moyen arrive à te canaliser et qui maintenant a décidé de t’emmener ailleurs pour un avenir meilleur. (Pleurant) Je t’en supplie Lucrèce, écoutes ce que cette femme va te dire et ne la déçois pas. Tant que ce qu’elle fait c’est pour ton bien chérie pardon, écoutes la. Si elle te dit de ne pas faire quelque chose, laisse, ne fréquente pas une catégorie de personnes, coupe les ponts. Viens ici, va là-bas, tu obéis parce que ton avenir en dépend. Tu me comprends ?

Moi : Oui. 

Maman : Je suis déjà une épave qui va bientôt mourir et je m’en vais là le cœur léger parce que je sais que tu seras entre de bonnes mains et que tu auras une vie décente. Alors comporte toi bien. Sois une fille pour elle et elle sera une mère pour toi, tu comprends ?

Moi : Oui.

Maman : Voilà. Je veux que tu me promettes de toujours bien te comporter et de ne jamais décevoir Leslie.

Moi : Je te le promets.

Maman : Merci. Me voilà rassurée, va maintenant dormir car il se fait tard. Bonne nuit mon bébé et n’oublie jamais que je t’aime .

Moi : Bonne nuit maman, je t’aime aussi.


Je m’étais levée et j’étais allée dormir dans notre chambre. La même nuit, elle était morte en me confiant à maman Leslie qui m’a avait promis d’être ma mère et de prendre soin de moi le premier jour que nous avions quitté ce quartier, la seule chose qu’elle m’avait demandé de faire c’était de laisser les garçons et me concentrer sur les études. Je lui avais également promis de le faire. Tout allait bien jusqu’à ce que nous tombions sur Loyd en Mbolo, celui pour qui j’avais décidé d’apprendre la sexualité pour le satisfaire au moment où je le verrais. Mon cœur s’était mis à battre fortement dans ma poitrine et je m’étais demandée ce que j’allais faire…


SECONDE CHANCE