Chapitre 13: Game over
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 13: GAME OVER
**MYRNA NZAOU **
Depuis qu'Ethan m'avait déposé à la maison la veille au soir , je n'avais plus eu aucune de ses nouvelles. Je lui avais écrit une tonne de messages sans réponses. J'avais même tenté de le joindre par appel classique et WhatsApp en vain, ça ne passait toujours pas. Je ne savais pas ce qui se passait , cela ne lui ressemblait pas de garder le silence de la sorte du coup, j'étais inquiète. J'avais été distraite durant tout le culte et même à la réunion des chantres juste après. N'ayant pas pris part aux répétitions du samedi bien qu'étant programmée, je n'avais donc pas officié pendant le culte. La responsable m'avait d'ailleurs grondé à ce propos parce que je n'étais plus très présente durant les moments, j'étais constamment en retard, absente ou distraite et elle s'inquiétait pour moi. J'avais très vite tenté de la rassurer en lui disant que c'était juste la charge de travail à l'école mais que cela passerait très vite. Elle n'avait pas l'air très convaincue mais elle n'avait pas insisté. Elle m'avait alors laissé partir et j'avais rejoint S qui m'attendait devant la salle.
Sara: Mimi qu'est-ce qui t'arrive ? Dernièrement, je ne te reconnais plus. Depuis que tu as commencé à marcher avec Ethan, tu as changé.
Moi: Ce n'est pas le cas, je suis toujours la même S.
Sara : (me regardant de travers) C'était quoi le thème aujourd'hui ?
Moi: (surprise) Le thème de quoi ?
Sara: De la prédication.
Dans ma tête c'était le grand vide, je ne connaissais rien à ce sujet et je n'avais pas écouté un traître mot de ce qu'il avait pu dire. Mon cahier, tout comme mon cerveau, était lui aussi vierge. Je n'avais rien inscrit dessus. J'étais trop absorbée par mes réflexions sur le silence d'Ethan du coup, je n'avais rien saisi du culte. À l'heure actuelle j'étais même incapable de dire qu'elle était la couleur de l'habit de ma mère. Sara l'avait bien compris.
Sara : Tu vois ce que je suis en train de te dire non ? Tu n'as rien retenu.
Moi: (tentant de me justifier) Ce n'est pas que je n'ai rien retenu, c'est que tu m'as prise par surprise et du coup, mon cerveau a bloqué.
Sara : Hum.
Pendant que je parlais, je m'étais mise à gratter mon épaule droite, ce faisant, j'avais légèrement déplacé mon haut qui avait dénudé cette partie de mon corps et mis en lumière une marque de succion qu'Ethan m'avait faite quand il me faisait l'amour.
Sara: (remarquant) Tu as quoi sur l'épaule.
Moi: (baissant mes yeux et voyant la marque) Rien.
Sara: Comment ça rien ? (essayant de toucher) Tu as une trace violette près de ton cou.
Moi: (réajustant mon haut) Ce n'est rien je te le dis.
Sara: (me fixant) Tu me caches des choses.
Moi : (fuyant son regard) Je ne te cache rien S, cesse de me questionner sur des choses qui n'existent pas.
Sara: OK.
Elle était restée un moment en train de me fixer en silence avant de changer de sujet et de m'expliquer que les autres membres du groupe aussi me trouvaient déjà étrange, qu'on ne partait plus en évangélisation et qu'il n'y avait plus que le frère Ethan qui m'importait et accaparait tout mon temps. Je l'écoutais d'une oreille distraite car je ne cessais de guetter mon téléphone pour voir si j'avais reçu un message de lui mais rien.
Sara: Tu m'écoutes Mimi ?
Moi: Hein ?
Sara : Je te demande si on part chez moi ou chez toi, à moins que tu aies encore ta séance d'enseignement avec le nouveau frère. D'ailleurs, je ne l'ai pas vu aujourd'hui au culte.
Moi: Non, on ne se verra pas aujourd'hui (je le disais à contre cœur) Il est occupé avec ses parents.
Je n'avais aucune idée de la raison pour laquelle il n'était pas venu à l'église, pourtant hier, il me disait qu'il serait là. Ce silence était en train de me tuer et j'avais une forte envie d'aller le trouver chez lui mais je me faisais violence. Non seulement parce que je n'avais aucune excuse à donner à mes parents mais en plus, il m'avait dit que ses parents allaient rentrer ce dimanche. Je n'aurais su quoi dire là-bas. Ce qui me rassurait un peu, c'était le fait que demain étant lundi, j'allais le voir à l'école et je pourrais savoir la raison de son silence. J'avais donc dit à S qui se plaignait un peu trop de mon éloignement par rapport à elle, qu'on passerait la journée ensemble chez elle. Nous avions donc pris les enfants et étions partis chez elle avec le chauffeur. À plusieurs reprises, j'avais voulu me confier à elle sur ce que j'avais fait avec Ethan cette semaine. Mais je savais qu'elle m'aurait parlé de fornication et impudicité, il aurait fallu que je lui explique depuis le début pour qu'elle comprenne qu'il s'agissait de mon futur mari et que Dieu nous l'avait révélé à tous les deux, ça allait être trop long et compliqué du coup, je choisis de me taire. Je passais tout de même une belle après midi avec ma sœur de cœur même si mon esprit était ailleurs…
LE LENDEMAIN
**ETHAN NDZAMBA**
Jessica : (me boudant) Non Ethan, je ne veux pas t'écouter, tu as fini de te foutre de moi avec l'autre connasse et tu reviens ici la bouche en cœur pour me mentir ?
Je la regardais amusé, je savais que sa petite "bouderie" n'était qu'un truc de façade. Pendant les trois mois que je l'avais mise en quarantaine pour me concentrer sur Myrna, elle n'avait pas cessé de m'appeler et m'écrire pour me supplier de la reprendre. Elle disait que je ne pouvais pas la laisser elle pour me mettre avec une fille insipide comme Myrna, qu'elle était prête à me donner ce que je voulais si je revenais vers elle, j'avais déjà couché avec elle donc concrètement il n'y avait rien qui m'obligeait à la reprendre. Mais c'était mon jouet du moment . Je savais que je la reprendrais quand j'aurais atteint mon but, comme c'était le cas, je revenais donc vers elle pour reprendre ce que j'avais laissé en suspens. Jouer au frère en christ c'était bien, mais c'était bon maintenant, il fallait que je reprenne ma vie qui sans le mentir m'avait beaucoup manqué.
Samedi, après avoir déposé Myr chez elle, j'avais foncé trouver les gars chez Seb. Je leur avais fait un message pour leur dire qu'on devait se retrouver là-bas en soirée et qu'ils devaient venir avec mon gain car j'avais atteint mon objectif. Rick m'avait demandé si j'avais des preuves et j'avais acquiescé. Les trois fois que j'avais couché avec elle, j'avais tout filmé et j'avais apporté la dernière vidéo pour leur montrer. Pourquoi la dernière et pas les deux autres ? La première avait un caractère trop sacré, je ne savais pas pourquoi mais en regardant cette vidéo moi-même j'avais ressenti une atmosphère étrange, c'était la même chose que j'avais ressenti quand je l'avais pénétrée. La vision de cette vidéo m'avait replongée dans le même état et la connexion qui en émanait était telle que je ne pouvais pas la montrer à qui que ce soit, je l'avais sauvegardée dans mon Drive avant de la supprimer. Dans la deuxième, on ne voyait quasiment pas son visage et l'image n'était pas nette. La 3e était parfaite, j'avais pris le soin de la placer dans le bon angle et il y avait beaucoup plus de scènes à l'intérieur, du coup, c'était elle que j'allais leur montrer. Quand j'étais arrivé, j'avais pris un temps pour structurer et réduire la vidéo. Celle originale durait près de deux heures, je l'avais donc réduite au maximum et l'avais découpée en petites vidéos de 5 minutes chacune dans lesquelles il n'y avait pas de son. J'allais leur montrer seulement une ou deux vidéos comme preuve et j'allais les supprimer par la suite. Après mon montage, j'avais transféré ça dans mon téléphone avant d'aller les retrouver. Ils étaient tous là. Je leur avais dit de me donner mon gain.
Rick: Pas avant que tu nous montres les preuves nda.
Moi: (souriant) Donc vous ne me croyez pas ?
Sébastien : Frère, tu mens tellement bien qu'on a du mal à te croire. Actuellement même, on ne sait pas si tu es chrétien ou pas.
Les trois autres : Vraiment.
J'avais éclaté de rire. Moi-même quand j'y repensais, franchement, j'y croyais, on devrait me décerner un prix pour ma prestation. Celui du meilleur acteur de tous les temps tant j'avais incarné le rôle du "Frère Ethan" à la perfection. Ils n'y avaient vu que du feu.
Moi: (me reprenant) Je suis Ethan, le Tigre et ce n'est pas près de changer, j'étais en train de jouer un rôle et je vois que j'ai réussi puisque même vous, vous y avez cru.
Eddy : J'y ai grave cru.
Donnel: Moi aussi j'y ai cru.
Sébastien : Je pensais déjà même qu'on t'avait perdu et que la petite là t'avait finalement évangélisée.
Moi : (dans ma tête) Il m'en a fallu de peu. (à haute voix) Vous savez que rien ni personne ne peut m' influencer et ce n'est pas elle qui allait commencer. Je suis indomptable.
Rick: Tant mieux. Alors où sont les preuves ?
Moi: là. (sortant mon téléphone) Regardez.
Ils s'étaient tous approchés pour voir. J'étais rentré dans la galerie pour leur montrer des photos de Myr et moi où on se regardait dans les yeux, où je lui faisais des bisous sur la joue, dans le cou, où elle me faisait des bisous sur la joue, où elle était couché sur ma poitrine mais vêtue, où on s'embrassait sur les lèvres. Il y en avait une bonne centaine.
Sébastien : (me regardant) Ça ne prouve rien.
Rick: Je suis d'accord. En plus le deal était que tu couches avec elle pas que vous vous embrassiez.
Les autres : C'est vrai.
Sébastien : Pas de sexe, pas d'argent.
Les autres : Tout à fait d'accord avec ça.
J'avais esquissé un sourire. Les gars là me prenaient vraiment pour qui ?
Moi: (souriant toujours le regard vif) sortez d'abord mon argent et déposez le bien en évidence sur la table.
Eddy : Hum.
Donnel était le premier à sortir le gain, 250 milles qu'il avait compté avant de les poser sur la table, les trois autres avaient suivi. J'avais les 1 million bien sous les yeux, j'avais alors récupéré le téléphone et basculé sur les vidéos. J'en avais sélectionné une que je leur avais montrée. À l'intérieur, on nous voyait tous les deux, nos visages à découvert, elle assise à califourchon sur moi en train de tourner les reins et moi lui pressant les fesses. Si j'avais laissé le son, on m'aurait écouté en train de l'encourager et lui donner des directives, mais là à l'écran sans voix, on aurait dit qu'elle était une experte qui faisait cela depuis longtemps et quand j'y repensais, cela me faisait sourire. Myrna s'adaptait très vite et nos corps étaient tellement fusionnels qu'on avait l'impression qu'ils étaient faits l' un pour l'autre.
Rick: Putain de merde Ethan, mais la petite sainte là est dangereuse comme ça ?
Donnel: m'en viens, il faut vraiment se méfier de l'eau qui dort quoi. Regarde comment elle tourne les reins
J'avais esquissé un sourire.
Sébastien : Les vraies femmes se trouvent à l'église ma parole. Regarde moi le potentiel de la petite. Je sens que je vais maintenant aller les chercher là-bas en commençant par son amie Sara là, elle doit aussi être bonne comme ça.
Rick: Les "Jesus - Jesus" qu'elles ont dans leur bouche là, c'est pour faire des choses comme ça au lit. Est-ce qu'elle était même vierge ?
Moi : Elle l'était.
Eddy: Une vierge qui tourne les reins comme ça? Je n'y crois pas.
Donnel: Regarde comment elle baisse la tête pour bien savourer la chose ? Et elle sourit même, la coquine.
Rick: Je suis même déjà excité en vous voyant, y a pas une autre ?
J'avais montré une autre sur laquelle elle me faisait une fellation. Dans celle-ci, mon visage n'apparaissait pas, seulement le sien. Et comme la première, sans les voix, on avait la même impression d'expertise de sa part par rapport à la façon dont elle tenait ma queue et de comment elle l'engloutissait. La partie où elle y avait mis le chocolat avant de la mettre en bouche, c'était grisant. J'avais décidé de leur montrer seulement ces deux-là. Je voyais les gars qui s'attrapaient les bites en visionnant les scènes qui visiblement les excitaient à bloc. Si pour ça, ils l'étaient, moi qui avais vécu la scène, touché et saisi son corps, qu'allais-je dire ? Quand j'y repensais, j'avais encore le frisson. J'étais bien tenté de poursuivre cette relation avec elle mais j'avais dû me faire violence parce que non seulement je n'arrivais plus à faire semblant, je commençais déjà à me laisser emporter par son univers et le pire de tous, je commençais déjà à avoir de réels sentiments pour elle, il fallait donc à tout prix que je sorte de là et mette fin à toute cette mascarade qui me pesait.
Sébastien : Seigneur, Ethan, tu es sûr que la petite-là était vierge avant ?
Rick/ Donnel: Vraiment.
Moi : (amusé) Puisque je vous le dis.
Eddy : Je t'assure que j'ai du mal à le croire vu ses performances. Elle s'y prend bien mieux que les filles avec qui je l'ai fait.
Les autres : Idem.
Rick: Envoi nous ça bro.
Moi : (récupérant mon téléphone) Jamais. Vous avez voulu voir des preuves, je vous les ai montrées. C'est la seule raison pour laquelle j'ai filmé ça, il n'est pas question que qui que ce soit d'autre regarde ça. Je vais les supprimer.
Eddy : Mais man tu ne
Moi: (sérieux) J'ai déjà dit non. Je ne vous enverrai pas ça. Vous avez déjà vu, c'est bon. Maintenant je récupère mon argent et on n'en parle plus.
J'avais récupéré mon gain et j'avais mis ça dans mes poches.
Eddy: Et tu comptes faire quoi d'elle ?
Moi : Je vais la bloquer et simplement l'ignorer comme je le faisais avant.
Donnel: Tu crois qu'elle ne cherchera pas plus de justification à ton rejet ?
Moi : Je trouverai bien quelque chose à lui dire quand je la verrai au lycée.
J'avais regardé mon téléphone qui vibrait et j'avais pu constater que c'était elle qui m'appelait, j'avais rejeté son appel et j'avais pu voir qu'elle m'avait fait un message.
-Ma Précieuse Myr: Bébé, tu es bien rentré ? Je commence un peu à m'inquiéter comme je n'ai pas eu de tes nouvelles. Fais moi signe quand tu verras mon message pour apaiser mon cœur stp. Je t'aime.
Malgré moi, j'avais souri avant de mettre mon téléphone sous silence et le mettre sur la tablette devant nous.
Moi : Ma bière est où ?
Sébastien : Tu ne connais pas la route de la cuisine ?
Moi : (me levant) Toi, je ne sais même pas le genre d' hôte que tu es.
Sébastien : Le genre qui n'a rien à foutre de ses convives.
Moi : (le regardant en souriant) Je laisse passer aujourd'hui, mais crois moi la prochaine fois ton insolence sera punie. Je suis de retour, je te le signale.
Sébastien : Ouais c'est ça.
J'étais allé à la cuisine, j'avais tiré une bière dans l'énorme frigo de sa daronne avant de revenir les trouver au salon.
Eddy : (à moi) Qu'est-ce que tu en penses ?
Moi: (portant ma bière que je venais de décapsuler à la bouche) De quoi ?
Sébastien : Il faudrait peut-être que je la goûte aussi pour voir.
Moi: Goûter qui ?
Sébastien : Sainte Marie, j'ai bien envie de la tester, elle a attisé ma curios
Moi:(refermant mon visage) Il n'en est pas question.
Sébastien : (surpris) pourquoi?
Moi : Parce que j'ai dit non.
Donnel: D'habitude cela ne te dérange pas et tu
Moi: D'habitude c'est d'habitude, mais elle, c'est non. Aucun de vous ne doit s'approcher d'elle. Le premier qui essaiera, je jure sur la tête de mon père que je lui ferai du mal. Je suis très sérieux. J'espère que je me suis bien fait comprendre.
Eux: D'accord.
Moi : Bien.
J'avais repris à boire ma bière. J'avais consenti à jouer leur jeu et j'étais même allé jusqu'à me filmer en plein rapport sexuel pour venir leur montrer à cause de ce défi, c'était bon. On n'allait pas pousser le bouchon plus loin. Il était certes vrai que par le passé, ils reprenaient et couchaient les filles avec lesquelles j'étais déjà sorti sans que cela ne me fasse quoi que ce soit mais je refusais qu'ils le fassent avec Myrna. C'était peut-être un jeu auquel je jouais avec elle, mais ce que nous avions partagé était trop intense pour que je les laisse s'approcher d'elle. J'avais déjà même du mal à l'imaginer se donner à un autre homme comme elle l'avait fait avec moi, alors s'il fallait que ce soit un de mes potes, je ne pouvais pas l'accepter. Nous avions changé de sujet et avions parlé de tout et rien jusqu'à ce qu'on décide d'aller en boîte où nous étions rentrés au petit matin. J'avais vu les appels et messages de Myr le lendemain et j'avais décidé de ne pas donner suite, ensuite je l'avais bloquée sur les réseaux avant de la mettre sur liste noire, il fallait que je reprenne ma vie et elle n'en faisait pas partie.
Moi: Jess, je te dis que Myrna ne comptait pas pour moi, j'étais juste en train de faire une expérience.
Jessica : Quel genre d'expérience ? Tu l'affichais partout, tu étais partout avec elle jusqu'à venir à l'église pendant un mois, c'était quelle expérience ?
Rick: (sortant de nulle part avec les autres) Il te dit la vérité, il n'était pas avec elle pour de vrai. C'était juste un pari.
J'avais froncé mes sourcils, je n'aimais pas la tournure que prenait les choses. Cette histoire devait rester entre nous, pas être divulguée. J'avais regardé Rick d'un air réprobateur pour lui signifier que je n'appréciais pas ce qu'il faisait.
Jessica : (intriguée) un pari ?
Rick: (faisant fi de mon regard) Oui un pari. Nous l'avons mis au défi de sortir avec elle et il l'a fait.
Jessica : (regardant les autres) C'est vrai ?
Ils avaient acquiescé. J'étais assez furieux pour leur laisser aller. Apparemment, mon absence ces trois derniers mois les avait rendus rebelles, il fallait que je recadre les choses au plus vite. Que je remette les points sur les "I" et les barres sur les "t". Ça n'allait pas durer. Jessica était venue se lover dans mes bras, oubliant même que nous étions à l'école et dans les couloirs.
Voix: Ethan?
Nous nous étions tous retournés pour tomber sur une Myrna qui me regardait assez confuse. Pour cause ? J'étais à nouveau avec mes amis et en plus, Jessica était dans mes bras. Je pouvais voir qu'elle était déstabilisée par la situation, bien que se forçant de masquer ses émotions. J'avais appris à lire son langage corporel et je pouvais savoir distinguer son état d'esprit alors qu'elle avait une expression neutre sur le visage.
Myrna : (me fixant) Je, je peux te parler une minute ?
Moi: Je
Jessica : (mauvaise langue) Tu ne peux pas lui parler, tu n'as pas vu qu'il est occupé avec sa femme ?
Myrna : (encaissant le coup) Tu veux bien m'accorder une minute?
Jessica : Ce n'est pas possible toi, tu es toujours autant bornée ? Laisse mon gars tranquille.
Myrna : Qu'il me le dise lui-même.
Jessica s'était détachée de moi et était allée gifler Myrna sur la joue. Je m'étais approché et l'avais éloignée. Myrna avait mis une main sur la joue et avait levé ses yeux sur nous. Mes potes riaient.
Moi: (attrapant Jessica) Arrête moi ça tout de suite Jess.
Jessica : (se débattant) Lâche moi Ethan, que je frappe d'abord bien cette petite idiote. (à Myrna) Regarde moi une pauvre fille comme ça, tu pensais vraiment qu'il s'intéressait à toi ? Tu crois qu'on peut quitter une fille comme moi pour une fille insipide et coincée comme toi ? Tu ne l'as jamais intéressé, tu m'entends ? Tu étais juste une expérience.
Moi : (essayant de l'arrêter) Jessica attention à ce que tu vas dire car
Jessica : (me coupant) Il faut qu'elle le sache. La sainte nitouche, il faut qu'elle sache qu'elle était l'objet d'un pari, un vulgaire pari.
Et boum ! Elle avait lâché la bombe. J'avais regardé Myrna et j'avais pu voir qu'elle était vraiment touchée. Voici ce que je voulais éviter à tout prix, elle n'avait pas besoin d'entendre ça.
Jessica : (poursuivant) Tu comprends ? Imbécile. S'il est venu vers toi, c'était pour répondre à un défi, celui de te mettre sur son lit. Toi la sainte vierge qui regarde tout le monde de haut et se croit au dessus de tout le monde. Il n'a jamais été chrétien et tu ne l'as pas non plus intéressée connasse.
Myrna avait baladé son regard autour de nous et avait pu lire dans les regards de mes gars que c'était la vérité. Elle avait arrêté son regard déjà brillant sur moi, signe qu'elle n'allait pas tarder à pleurer.
Moi: (faisant un pas vers elle) Myrna
Une larme s'était échappée de ses yeux, elle s'était rapidement retournée pour partir de là en courant. J'avais voulu la rattraper mais l'autre imbécile de Jessica m'avait retenue par la chemise.
Jessica : Où vas-tu?
Moi: (la repoussant avec violence ) Toi ne me touche pas. Je vais régler ton cas tout à l'heure.
Elle était allée cogner contre le mur mais ce n'était pas mon problème. Elle venait de griller sa carte par ce qu'elle venait de faire. Je m'étais retourné et j'avais entrepris de partir à la suite de Myrna. Je l'avais aperçu au loin qui était sortie en courant du portail, bousculant au passage son amie Sara qui la regardait sans comprendre ce qui se passait. J'étais à mon tour sorti en courant et j'avais juste eu le temps de la voir s'engouffrer dans un taxi et partir du lycée.
Moi: (mettant mes mains sur ma tête) Merde !
Sara: (derrière moi) Ethan ?
Moi: (me retournant)
Sara: Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi Myrna est-elle sortie en courant du lycée ?
Que pouvais-je lui répondre. Je n'allais pas lui dire que l'imbécile de Jessica lui avait dit que j'étais juste en train de m'amuser avec elle et qu'elle était l'objet d'un pari.
Moi: On a eu une incompréhension. Je
Glin, Glin, Glin, Glin. C'était la sonnerie qui annonçait le début des cours. Sara et moi avions dû rentrer dans l'enceinte du lycée pour aller assister chacun à son cours. J'espérais juste qu'elle ne ferait pas une bêtise…
**MYRNA NZAOU **
J'étais arrivée à la plage et j'avais remis 5 milles au taximan qui m'avait transporté. J'avais pleuré tout le long du chemin. Le chauffeur me jetait de temps en temps des regards obliques mais je m'en foutais tant ma douleur était intense dans mon cœur. Seigneur ! Il avait osé me faire ça ? J'avais marché sur le sable et m' étais arrêtée à l'ombre d'un arbre. J'avais enlevé mon sac au dos et m'étais assise à même le sol en pleurant. Ce n'était pas possible. Donc pendant tout ce temps, il me mentait ? Je n'étais pour lui qu'un simple pari ? Il avait fait tout ça juste pour un pari ? Je revoyais les trois derniers mois passés ensemble, les fous rires, la complicité, les temps de prières, les temps de méditations, les échanges d'objectifs et de rêves, les fameuses révélations, il m'avait dit que Dieu lui avait dit que j'étais sa femme, la mère de ses enfants, celle avec qui il ferait ministère. Le fameux prophète avait dit qu'il serait pasteur et que je serais sa femme, j'y avais cru, j'y avais tellement cru que je lui avais offert ma virginité, je m'étais donnée à lui. Il avait fait cette prière avant de me faire l'amour la toute première fois, il me disait qu'il m'aimait en me regardant dans les yeux, il avait l'air tellement sincère que j'y avais cru. Tout ça c'était un mensonge ? Un simple pari ? Ces trois derniers mois étaient un simple pari ? Me mettre dans son lit était un pari?
J'avais fermé les yeux et j'avais laissé couler mes larmes, j'avais tellement mal dans ma poitrine que j'avais l'impression que mon cœur allait éclater. Seigneur, on peut faire des choses comme ça aux gens ? On peut autant jouer avec le cœur et les sentiments de quelqu'un ? Maintenant qu'il avait eu ce qu'il voulait, il était reparti à son ancienne vie et m'avait simplement rayé de la carte en me bloquant de partout. C'était donc pour ça qu'il ne me répondait pas depuis samedi, le pari était fini. Combien j'avais coûté au juste ? Je ne savais pas ce qui me faisait le plus mal entre le fait de découvrir que j'avais compromis tous mes principes et valeurs, que j'avais été trompée de la sorte, que j'avais été si naïve, que tout cela n'était qu'un jeu ou que c'était fini de la sorte. Je n'aurais su quoi dire. Un flot d'émotions se bousculaient en moi et je sentis mon cœur se comprimer dans ma poitrine avec une telle violence que j'eus du mal à respirer pendant un moment, j'avais dû faire des petites tapes sur ma poitrine en respirant par la bouche pour que cela passe au point de m'allonger à plat ventre sur le sol, quand cela passa, je repris à pleurer.
J'avais pleuré jusqu'à en avoir mal à la tête au point où quand j'étais rentrée le soir, juste avant mes parents, j'étais directement allée dormir. Même dans mon rêve j'étais tourmentée. Je nous revoyais en train de faire l'amour et après, des gens sortaient de nulle part et se moquaient de moi, on me pointait du doigt. Je m'étais réveillée en sursaut et j'étais en sueur. Je ne comprenais pas quel était ce genre de rêve et j'en avais été tellement troublée que le lendemain, je n'avais pas pu me lever du lit pour partir à l'école. Je n'avais aucune volonté et un grave manque d'énergie, j'avais aussi les articulations endolories et des maux de tête atroces.
Maman : (cognant et rentrant dans ma chambre) Ma puce, c'est comment jusqu'à l'heure là t'es au lit ? La prière matinale va commencer.
Moi : (essuyant discrètement mes larmes) Je ne me sens pas bien maman.
Maman : (me touchant le front inquiète) T'as quoi ? Et tu chauffes même.
Moi : Je ne sais pas. J'ai mal aux articulations et à la tête.
Maman : On va prier et tu prendras des médicaments.
Moi : D'accord.
C'était dans ma chambre que la prière matinale avait eu lieu. Ils avaient tous les deux prié pour moi et papa m'avait imposé les mains pour que je recouvre la santé. J'avais recouvré mes forces physiques presque aussitôt et la fièvre m'avait quittée mais sur le plan émotionnel, j'étais tellement au plus bas que j'avais résolu de ne pas partir à l'école ce jour. Maman m'avait écrit un mot que j'aurais emmené à l'administration pour justifier mon absence.
Pendant qu'ils s'apprêtaient à sortir de la chambre, papa s'arrêta devant la porte.
Papa : Precious, je ne sais pas pourquoi mais je viens de recevoir un verset biblique pour toi, je suis troublé à cause de ce qu'il dit.
Maman : (le regardant) C'est quel verset?
Papa : Luc 22: 31-32.
Maman : (ouvrant sa bible au verset cité et lisant à haute voix)
Simon, Simon ! fais attention : Satan vous a réclamés pour vous passer tous au crible, comme on secoue le blé pour le séparer de la bale. Mais moi, j’ai prié pour toi, pour que la foi ne vienne pas à te manquer. Et toi, le jour où tu seras revenu à moi, fortifie tes frères.
Luc 22:31-32 BDS.
Papa : Je ne comprends pas un tel message de Dieu pour toi, mais c'est dangereux. Si le diable en vient à réclamer quelqu'un auprès de Jésus, c'est parce qu'il en estime avoir le droit, et ce droit qui le lui donne ? C'est nous-mêmes par les actes que nous posons ou que nous nous apprêtons à poser. Alors soit tu as fait quelque chose qui a donné au diable la possibilité de t' atteindre, soit tu t'apprêtes à le faire Precious.
Je pensais intérieurement que j'avais déjà donné accès à ma vie en me compromettant de toute part.
Papa : (poursuivant) Le crible, c'est une sorte de grand pressoir sur lequel on secouait les graines avec tellement de force pour les trier. De sorte à ce que seules les bonnes graines passent à travers. Je suppose donc que tu subiras une grande secousse d'ici là. Quand et comment elle se manifestera, je l'ignore.
Moi: (Dans ma tête) Elle s'est déjà manifestée. Je suis en train de subir cette secousse.
Papa : (me regardant, les yeux lourds et le visage triste) Et il se peut que tu perdes la foi et renie toutes tes valeurs.
J'avais vu une larme s'écraser sur sa joue et j'avais senti une angoisse me saisir le cœur. Perdre ma foi ? Il en était hors de question. J'avais certes commis tous ces actes et j'étais actuellement triste à cause de ce que j'avais appris mais cela ne pouvait pas me faire renoncer à Dieu. Aussi, je m'empressais de le rassurer.
Moi: Non papa, ne t'inquiète pas, je ne perdrai jamais ma foi, c'est toute ma vie. J'aime Dieu plus que tout au monde.
Mon cerveau m'avait envoyé la question de savoir si "j'en étais sûre eu égard à ce que j'avais posé comme acte" et la culpabilité avait commencé à me gagner. Ils étaient revenus vers moi tous les deux et s'étaient remis à prier mais cette fois-ci c'était pour mon cœur et ma relation avec Dieu. Ils priaient que si d'une quelconque manière, j'avais ouvert la porte à l'ennemi ou que je m'apprêtais à le faire, que ce processus s'arrête, qu'il soit chassé loin de ma vie et que ma foi reste inébranlable. Après cela, ils m'avaient chacun pris dans leurs bras et dit qu'ils m'aimaient avant d'aller vaquer à leur occupation. J'étais restée au lit toute la journée et j'avais fait l'effort de sortir seulement le soir quand ils étaient rentrés à la maison. J'avais joué les bébés dans leurs bras toute la soirée et j'avais dormi avec eux dans leur lit, j'en ressentais le besoin.
Le jour d'après étant le mercredi, j'avais décidé d'aller à l'école. Je m'étais efforcée à le faire car j'avais déjà manqué deux jours de cours. Heureusement que dès ce samedi, on allait avoir les deux semaines de congés pour la pâque car j'avais besoin d'une vraie pause pour me remettre de toute cette douleur que je traînais à l'intérieur de moi, j'avais la vague impression que quelque chose à l'intérieur de moi s'était brisée et que j'avais besoin de reconstruire…
Moi: (descendant du véhicule) Bonne journée maman, je t'aime.
Maman : Bonne journée chérie, je t'aime aussi.
Je m'étais éloignée du véhicule et j'étais allée rentrer dans le portail. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais l'impression que tout le monde me regardait et murmurait à mon propos. J'avais essayé de faire fi et j'avais marché jusqu'en classe où la sonnerie qui annonçait le début des cours retentissait. Même durant le cours de maths, les gens murmuraient à mon propos et se montraient des choses avant de me regarder et rire. J'avais même écouté derrière moi quelqu'un dire.
-Elle a confondu ça avec le micro, remarque, c'est presque pareil.
Sara et moi avions tourné nos têtes pour regarder dans leur direction et l'un des gars derrière moi avait mimé un geste qui ressemblait à quelque chose qu'on mettait dans la bouche, je n'avais rien compris. Comme il y avait beaucoup de murmures, le prof avait dû rappeler les gens à l'ordre jusqu'à la fin de son cours.
Moi: (me levant) Je vais d'abord donner le papier justificatif de mes absences à la direction.
Sara: D'accord, mais il faudra que tu m'expliques pourquoi tu étais partie en courant l'autre jour.
Moi: D'accord.
Tracy : (une fille de la classe, éclatant de rire devant son téléphone) Alors là, quand je vous dis que les vraies putes sont dans les églises, vous doutez, voilà maintenant.
Son amie: Jésus, Jésus, Jésus en longueur de journée, voici le Jésus là.
Un gars de la classe : Vous parlez de quoi ?
Tracy : (lui montrant le téléphone) Regarde toi-même.
Il avait pris et avait écarquillé les yeux avant de me regarder. Une angoisse terrible m'avait saisie le cœur mais je n'avais pas voulu prêter attention. J'avais pris mon papier et j'étais sortie de la classe. Les regards sur moi étaient encore pire que le matin. Certains me regardaient en riant, d'autres murmuraient des choses sur mon passage et d'autres me regardaient seulement avec la surprise dans les yeux. Je ne savais pas ce qui se passait mais je commençais à me sentir mal. Je tentais d'avancer tant bien que mal jusqu'au moment où j'avais entendu la voix de Sara m'interpeller.
Sara: (Derrière moi) Mimi ?
Moi: (me retournant pour la regarder) Hein.
Je pouvais voir qu'elle avait les yeux rouges.
Moi: (inquiète) Qu'est-ce qui se passe S?
Sara: (coulant une larme) Je suis désolée.
Moi : (Ne comprenant pas) Pourquoi ?
Sara : (me tendant son téléphone) Regarde.
Je lui avais pris son téléphone des mains et j'avais vu qu'il y avait deux vidéos qui avaient été envoyées dans le forum de la classe. C'était marqué en légende "LA SAINTE PUTE, VOYEZ QUEL EST LE VRAI VISAGE DES GENS". Lorsque j'avais cliqué sur la première vidéo, mon sang s'était glacé et mon corps s'était figé. Ce n'était pas possible, c'était une vidéo de moi en train de faire une fellation à quelqu'un dont on ne voyait pas le visage. Mes yeux s'étaient remplis de larmes et elles s'étaient mises à couler le long de mes joues…