Chapitre 14: Un malheur ne vient jamais seul

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 14: UN MALHEUR NE VIENT JAMAIS SEUL


**MYRNA NZAOU **


Lorsque j'avais cliqué sur la première vidéo, mon sang s'était glacé et mon corps s'était figé. Ce n'était pas possible, c'était une vidéo de moi en train de faire une fellation à quelqu'un dont on ne voyait pas le visage. Mes yeux s'étaient remplis de larmes et elles s'étaient mises à couler le long de mes joues. Seigneur ! Il nous avait donc filmé ? Une vidéo de deux minutes de moi en train de faire une fellation à Ethan dont on ne voyait nullement le visage durant tout le long était passée sous mes yeux et une autre de moi, montant et descendant assise sur lui s'était présentée devant mes yeux. Dans celle-ci, tous mes attributs féminin étaient exposés car j'étais assise face à la caméra, les jambes écartées en train de m'appuyer les deux seins avec chacune de mes mains. Lui derrière moi, me saisissait par les hanches et allait et venait en moi sous mes mouvements . L'expression sur mon visage montrait que j'appréciais ce que je faisais et que j'avais l'air de m'y connaître. Aucune des deux vidéos n'était sonore et seul mon visage était visible, on ne voyait pas la personne avec qui je faisais ces choses, il avait bien pris soin de ne pas exposer son visage et m'avait positionné de sorte à ce qu'on me voit bien. 


J'avais du mal à croire que les temps intimes que nous avions passé ensemble chez lui le samedi, pendant lesquels je m'étais donnée à lui sans aucune réserve, sortant de ma zone de confort pour suivre ses directives, avaient été transformés en cette chose affreuse que j'avais sous les yeux et qui maintenant défilait dans tous le lycée. Les temps de bonheur et d'amour que j'avais passés dans ses bras et que j'avais tant chéris la semaine dernière étaient devenus mon pire cauchemar. Cette réflexion me glaça à nouveau et je sentis quelque chose d'autre se briser à l'intérieur de moi. J'avais fermé les yeux pendant un long moment avant de les rouvrir pour regarder Sara qui tout comme moi pleurait face à ma situation. 


Voix: Mlle NZAOU? 


Nous nous étions retournées toutes les deux pour tomber sur le visage fermé du proviseur. 


Proviseur : Suivez-moi dans mon bureau. 


Il s'était retourné et était parti. J'avais regardé S un moment avant de le suivre tête baissée. Plein de choses se bousculaient dans ma tête en ce moment. Je me demandais s'il avait aussi vu ces vidéos ou non. Si c'était le cas, je devais être suspendue car ces choses étaient interdites. Lorsque j'étais arrivée dans le bâtiment et que j'avais croisé les regards de déception sur les visages des enseignements et le personnel administratif que j'avais rencontré, j'avais su qu'ils avaient tous regardé ces choses ce qui m'avait fait encore plus mal. J'avais continué mon chemin jusqu'à dans le bureau. 


Proviseur : (me fixant l'air grave et déçu) Tu peux m'expliquer ça ? 


Il avait déposé une tablette devant moi et rien que par les écrits, j'avais su ce que c'était. Je n'avais pas réagi. 


Proviseur : Myrna donc toi aussi tu fais des choses comme ça ? Tu tournes des vidéos pornographiques ? Myrna, même toi ? Tu étais la jeune fille la plus sérieuse et la plus sage de cet établissement. J'avais confiance en toi et en ce que tu faisais pour les jeunes gens ici. Mon Dieu Myrna, tu étais le modèle à suivre. Qu'est-ce qui n'a pas marché pour que tu te transformes en actrice de films pornographiques. Donc c'était ce que tu faisais depuis ? Myrna, tu jouais un double jeu ? 


J'étais en train de pleurer en silence. Si j'avais su que le fait de m'être donnée à Ethan par amour m'aurait fait passer pour la pire des prostituées aujourd'hui, je ne l'aurais jamais fait. Voici comment un acte d'amour était transformé en une chose abominable entraînant avec lui toute mon identité, mon honneur et ma réputation. 


Proviseur : Myrna regarde moi. 


J'avais levé mes yeux sur lui et j'avais pu voir qu'il était tellement touché qu'il en pleurait même. La déception et la tristesse que je lisais dans son regard était tellement forte que je n'avais pas pu le regarder plus longtemps. Cet homme me prenait comme sa propre fille et voici où j'en étais. Mon cerveau m'avait envoyé l'image de mes parents et de ce qu'ils en penseraient quand ils apprendraient cela et je m'étais mise à paniquer. Et comme pour bien me mettre au sol, je l'entendais dire. 


Proviseur: Je suis obligé d'appeler tes parents (j'avais rapidement levé ma tête pour le regarder) Tu ne m'en laisses pas le choix. 


Déjà, il avait pris son téléphone et avait pianoté dessus pour composer le numéro de mon père qui était affiché dans mon dossier qu'il avait sous les yeux. Ça avait sonné indéfiniment sans qu'il ne prenne. Il avait tenté 2 fois avant de passer à ma mère qui elle avait décroché le téléphone au bout de la deuxième tonalité. Le téléphone était sur mains libres. 


<<Maman : Allô ? >>

<<Proviseur : Allô Mme NZAOU ? >>

<<Maman : Oui. >>

<<Proviseur : C'est monsieur ABOGHE le proviseur de votre fille. >>

<<Maman : Ah d'accord. Bonjour monsieur. >>

<<Proviseur : Bonjour madame. >>

<<Maman : Il y a un souci avec Myrna ? >>

<<Proviseur : En effet, nous avons un gros souci et nous aimerions que vous venez au lycée dans les plus brefs délais car c'est vraiment urgent. >>

<<Maman : (inquiète) D'accord. Je serai là dans moins de 30 minutes. >>

<<Proviseur : OK. Je vous attends. >>

Clic. 


Il avait raccroché. Après m'avoir dit que je l'avais énormément déçue, il m'avait demandé d'aller m'asseoir dehors pour attendre ma mère. J'étais sortie de son bureau et j'étais allée m'asseoir dehors en train de pleurer et le regard perdu dans le vide…



**GRÉGOIRE NZAOU **



Depuis que j'avais reçu ce verset pour ma fille, mon cœur n'était pas en paix. J'avais l'impression que quelque chose allait nous tomber dessus mais je ne savais pas ce que c'était. Le verset parlait de perdre sa foi et pour qu'on en arrive là, il fallait que ce soit véritablement quelque chose de sérieux et j'avais des palpitations rien qu'à l'idée que mon enfant puisse vivre une telle situation de troubles. Elle et sa mère étaient mes dons les plus précieux et j'avais du mal à accepter qu'une situation fâcheuse puisse leur arriver. Aussi bien qu'au lieu de partir au travail aujourd'hui, j'étais venu à l'église pour prier pour elle, j'en ressentais le besoin. J'avais prié pendant près de deux heures de temps à genoux devant l'autel pour ma fille afin que Dieu la protège des ruses et des attaques du diable. Quand j'avais fini et que j'étais sorti de salle pour aller dans la salle des ministres, j'avais remarqué que j'avais eu 4 appels manqués. 2 d'un numéro inconnu et deux de Rosalie. Elle m'avait aussi fait un message pour me dire que l'école de Mimi avait appelé parce qu'il y avait un souci avec elle, elle s'y rendait donc pour voir de quoi il était question. Cela faisait une quarantaine de minutes que j'avais reçu ce message et manqué ses appels. J'avais décidé de rappeler d'abord ma femme. Pendant que je le faisais, j'avais entendu la voix d'une femme qui m' avait appelé et je m'étais retourné pour tomber sur la sœur Agathe, la femme du pasteur Landry et la sœur du pasteur Cédric, notre père spirituel. Je ne savais pas pourquoi, mais cette femme ne m'avait jamais aimé ainsi que ma famille. Elle nous lançait souvent des regards étranges et j'entendais souvent dans les coulisses qu'elle parlait mal de nous. Je ne m'y étais jamais attardé dessus. 


Moi: Oui. 


Elle s'était rapprochée de moi, l'air en colère comme si elle venait pour me reprocher quelque chose. J'avais coupé l'appel pour écouter ce qu'elle voulait me dire. 


Agathe : Oui pasteur, n'est-ce pas toi qui passe ton temps à dire que ton enfant est une fille modèle qui connaît Dieu et que nos enfants devraient prendre l'exemple sur elle ? 

Moi : Bonjour sœur Agathe. 

Agathe : Je n'ai rien à foutre de ton bonjour Grégoire. Tu passes ton temps à nous regarder de haut à cause de ta soi-disant fille modèle jusqu'à ce que nos enfants ne peuvent même plus respirer et ne peuvent plus s'épanouir. Mais je t'apprends que cette histoire ne restera pas comme ça, je convoquerai une réunion d'urgence avec le conseil afin que toi et ta famille soyez destituée. C'est quel exemple que vous donnez aux gens. Si même ta propre fille, tu es incapable de la tenir, ce ne seront pas les brebis du Seigneur que tu vas suivre. 


J'étais complètement largué et ne comprenais rien de tout ce qu'elle était en train de me raconter. Ma fille étouffait les autres enfants ? Elle n'était pas un exemple à suivre ? Il fallait que nous soyons destitués ? J'étais incapable de tenir ma fille ? 


Moi: De quoi est-ce que vous me parlez ? 

Agathe : Je parle de la petite pute que vous avez pour fille et qui se fait passer pour une sainte. 


J'avais froncé les sourcils à la fois de surprise et de colère. Elle se permettait de parler de la sorte dans la maison de Dieu et c'était mon enfant qu'elle avait traité de pute ? 


Moi: (essayant de garder mon sang froid) Agathe, je ne sais pas ce qui vous arrive mais je vous demanderai de surveiller votre langage et de faire attention à ce que vous dites sur mon enfant car je

Agathe : (me coupant) Je pèse bien mes mots, Myrna est une petite pute, une bordelle qui vient souiller la maison du Seigneur à chaque fois qu'elle met ses pieds ici. 


Je voulais commencer à m'emporter quand elle s'était mise à pianoter son téléphone et m'avait mise une vidéo devant le visage. Une vidéo à caractère pornographique avec écrit en légende "la sainte pute, voyez quel est le vrai visage des gens". Les écrits étaient en majuscule et en gras. Quand au bout de quelques secondes j'avais reconnu le visage de ma fille qui était assise les jambes écartées en train de dandiner et de se toucher les seins sur un homme qui était assis sur une chaise et la tenait par les hanches, mon cœur avait lâché. J'avais eu le vertige et laissé tomber tout ce que j'avais à la main pour essayer de m'accrocher contre un mur pour ne pas tomber. Une douleur insoutenable qui partait de l'arrière de ma tête, m'avait divisé le corps en deux parties me faisant tomber à genoux avant de m'étaler au sol. Toute la partie droite de mon corps bougeait sans que je ne puisse la contrôler pendant que l'autre était totalement figée. Je ne ressentais pas une partie de mon visage et j'avais l'impression que mon œil gauche avait cessé de fonctionner. 


Agathe : (hurlant) Seigneur Jésus, au secours, à l'aide, venez m'aider. 


Elle était sortie en courant du couloir où on était et était allée chercher de l'aide en panique. Toutes mes pensées étaient allées vers mon bébé et j'avais juste le temps de dire une phrase à peine audible avec la partie de ma bouche qui fonctionnait. 


Moi: Seigneur, protège mon bébé, car elle aura besoin de toi plus que jamais. 


Une larme était sortie de mon œil et c'était le trou noir… 



**MYRNA NZAOU **


Je voyais ma mère venir à pas pressé et mes larmes redoublaient d'intensité. J'avais déjà mal au cœur rien qu'à l'idée de voir la déception sur son visage quand elle apprendrait la vérité. Elle m'avait vue assise en train de pleurer et s'était précipitée sur moi inquiète. 


Maman : Mimi c'est comment ? Qu'est ce qui se passe ? 

Moi: (la serrant dans mes bras) Je te demande pardon maman, pardonne-moi. 

Maman : (confuse) Pardon pourquoi ? (essayant de me calmer en me caressant le dos) Ma puce calme toi, mon bébé calme toi stp chérie. 

Moi: (pleurant) pardon maman, je ne voulais pas, je ne savais pas. 

Maman : Mais je ne comprends 

Proviseur : (sortant de son bureau) Mme NZAOU svp veuillez me suivre dans le bureau. Bonjour. 

Maman : (se levant) Bonjour monsieur. D'accord. 


Elle m'avait prise par la main et nous étions rentrées à sa suite. Il lui avait demandé de s'asseoir et moi j'étais restée debout en train de pleurer en silence, la tête baissée.


Proviseur : Je suis désolé de vous avoir dérangé à pareille heure, je me doute bien que vous étiez certainement dans votre lieu de travail et vous avez dû tout laisser en plan pour venir ici. Mais croyez-moi, je ne l'aurais pas fait si l'affaire n'était pas aussi grave. 

Maman : (Intriguée) Je vous comprends, et ne vous inquiétez pas. Dites moi simplement ce qui se passe avec ma fille. 

Proviseur : Je suis navré d'être celui qui vous apprend une chose pareille car voyez-vous votre fille était une de nos plus brillantes élèves, sinon même la plus brillante de tout cet établissement avec un comportement irréprochable et des valeurs qu'elle s'évertuait à transmettre à ses camarades. Vous le savez, car ce n'est pas la première fois que je vous le dis que j'aime beaucoup votre fille et que celle-ci faisait la fierté de cette école à tous les niveaux. Mais malheureusement pour nous, nous ne pouvons pas la garder au sein de notre établissement. 


Maman et moi avions écarté les yeux de surprise. Je pensais que j'aurais eu une exclusion temporaire, je ne pouvais pas être exclue définitivement, on était en fin du deuxième trimestre, il ne restait plus qu'un. Si on me chassait, je devrais aller où ? J'allais reprendre la classe ? En plus, tous mes amis étaient ici. Non ce n'était pas possible, c'était la première et la seule fois que je venais à la direction pour être reprise. Depuis là 6ème jusqu'à aujourd'hui, on ne m'avait jamais rien reproché, je m'étais toujours bien comportée. Normalement, je devais seulement recevoir un blâme, ou une exclusion temporaire de quelques jours ou encore une colle sur un travail manuel, je ne savais pas moi, quelque chose d'autre comme les autres. On ne pouvait pas m'exclure à cause d'une seule erreur que j'avais commise ou bien ? 


Maman : (sonnée) Pardon ? Vous dites que ma fille sera exclue définitivement de votre établissement ? 

Proviseur : Effectivement. 

Maman : (Dépassée) Mais pour quelle raison Seigneur Jésus? Nous sommes quasiment en fin d'année. Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire pour mériter un tel châtiment ? 

Proviseur : (déposant la tablette devant elle) Regardez ces vidéos et vous comprendrez. 


Elle avait pris l'appareil d'une main tremblante et avait appuyé sur le bouton play. J'avais alors vu son visage pâlir et se décomposer à la minute où elle avait pris connaissance du contenu. Elle avait tourné sa tête dans ma direction tel un robot et m'avait regardé avec de grands yeux écarquillés, ouvrant sa bouche sans qu'aucun son ne puisse en sortir. Elle était visiblement choquée. 


Proviseur : Vous comprenez ma position quand je dis que nous ne pouvons pas la garder ici. Ce genre de comportement est contre l'éthique et le règlement intérieur du lycée. Ces vidéos ont déjà fait le tour du net et si nous prenons le risque de la garder, d'autres parents viendront se plaindre pour dire qu'ils ne peuvent pas accepter que leurs enfants soient en contact avec votre fille. Je suis vraiment désolé, mais elle devra partir dès aujourd'hui. (me donnant un mot à remettre à mon prof de français qui faisait cours en ce moment) Vas donner ça à ton professeur pour qu'il te laisse récupérer tes affaires. Tu reviendras ensuite ici. 


J'avais pris le mot en silence et j'étais sortie du bureau en pleurant pour me diriger vers ma classe. J'avais cogné et le prof m'avait fait rentrer. Je lui avais tendu le papier, il l'avait lu un moment avant de me regarder l'air triste. 


Professeur : Allez-y prendre vos affaires. 


J'étais partie à ma place pour prendre mon sac sous les yeux des autres qui me regardaient sans rien comprendre. 


Sara: (me tenant la main) Qu'est-ce qui se passe Mimi ? 


Je l'avais regardé en silence avec les larmes coulant de mes yeux. Je n'avais pas la force de lui dire quoi que ce soit. 


Professeur : Mlle Obone, laissez la sortir, elle est attendue. 


Elle m'avait alors lâchée la main et j'étais sortie sans rien dire à qui que ce soit. J'étais retournée à la direction et j'étais rentrée dans le bureau du proviseur qui était en train de parler avec maman. 


Proviseur : Je vous ferai signe pour que vous récupériez son bulletin du 2nd trimestre et je veillerai à ce qu'il ne soit pas sali. C'est tout ce que je peux faire pour vous. 

Maman : (sans expression) Je vous remercie. Nous pouvons nous en aller ? 

Proviseur : Oui. Encore une fois, je suis navré. 

Maman : Moi aussi. 


Ils s'étaient levés tous les deux, s'étaient serrés la main avant que maman ne décide de sortir de ce bureau et de marcher à pas pressés vers la sortie. Au même moment, la sonnerie annonçant la récréation avait retenti et en un rien de temps, la cour et les couloirs avaient été envahis par les élèves. Je tentais tant bien que mal de suivre ses pas. Je savais, vu son langage corporel, que plusieurs émotions étaient en train de la tirailler en ce moment, parmi lesquelles la colère. Elle ne m'avait pas adressé un seul mot depuis qu'elle avait regardé la vidéo. 


Moi: (Derrière elle) maman je te demande pardon, je suis deso


Elle s'était retournée et m'avait donné une gifle en plein visage tellement violente que j'étais allée cogner l'arbre qui était juste à côté de moi avant de me retrouver par terre. C'était la première fois de toute ma vie qu'elle me portait main. J'étais doublement choquée. Par le geste et par sa violence. J'avais mis ma main sur ma joue et j'avais la sensation d'une brûlure à cet endroit. Le liquide rouge qui partait du côté droit de mon front et tombait sur ma chemise, m'indiquait que je m'étais blessée en cognant l'arbre. J'étais assise à même le sol et les gens autour de moi me regardaient. J'avais pu voir mon groupe au loin qui était en train de s'approcher mais avait marqué une pause pour regarder la scène. J'avais levé mes yeux plein de larmes vers ma mère qui me regardait avec le visage déformé par la colère. 


Maman : (tremblante) Tu es désolée Myrna ? Mais tu as intérêt à l'être. De toute ma vie je n'ai jamais autant eu honte. Tu as une seule fois pensé à ton père et à moi quand tu allais coucher avec tous ces hommes ? Quel genre d'esprit ai je mis au monde mon Dieu ? Tu jouais les petites filles innocentes et sages alors que derrière tu étais une prostituée jusqu'à tourner des films pornographiques ? Myrna qui es-tu ? Donc c'est ce que tu faisais ? C'était pourquoi ? Pour de l'argent ? C'était pourquoi ? Qu'est-ce que ton père et moi ne t'avons pas donné hein ? Tu as manqué de quoi pour faire de telles choses ? 15 ans, tu n'as que 15 ans et c'est ce genre de chose que tu fais ? Tu es ma plus grande déception actuellement, je préférais encore quand les gens se moquaient de moi parce que je n'avais pas d'enfants. Si c'était pour venir traîner mon nom dans la boue comme tu viens de le faire, il ne fallait pas venir. J'aurais encore mieux préféré mourir stérile. Tu me fais honte. 

Dépêche-toi de te lever de là et d'aller monter dans la voiture. 


Elle avait tourné les talons et avait continué son chemin. J'avais reçu ses paroles comme des flèches dans mon cœur. J'avais fermé mes yeux un moment pour essayer de digérer ses paroles. Quand je les avais rouverts, mes yeux étaient tombés sur le visage d'Ethan qui me fixait non loin avec ses amis. Je l'avais regardé pendant un moment, les larmes ruisselant de mes yeux. Voici où m'avait conduit mon amour pour ce garçon. J'avais commis l'erreur de me laisser aller dans ses bras et voici ce que je récoltais. Quel mal j'avais bien pu lui faire pour qu'il décide de me détruire de la sorte ? Ça ne lui suffisait donc pas d'avoir abusé de moi et de m'avoir jeté comme une vieille chaussette ? Il fallait aussi qu'il m'expose ainsi dans les médias ? Même s'il ne m'aimait pas et n'avait strictement rien à foutre de moi et de ce que je pouvais ressentir pour lui, il était obligé de me salir de la sorte ? L' homme était véritablement une très méchante créature. 


Maman : (devant le portail) Si tu m'obliges à revenir te trouver là-bas, je te jure que je te ferai très mal Myrna. 


J'avais détourné mon regard de lui et je m'étais levée avec toute la difficulté du monde pour aller vers elle, sous les regards curieux de certains, les rires des autres, les murmures, les regards tristes de quelques personnes dont mon groupe et le personnel administratif. J'avais marché la tête baissée en serrant mon sac contre ma poitrine. Je n'avais même pas essuyé la poussière qui était sur moi, ni le sang qui coulait sur mon côté, à quoi bon ? Lorsque j'étais arrivée à son niveau, son téléphone avait sonné. 


<<Maman : (Décrochant) Oui Greg>>

<<.......... >>

<<Maman : Pasteur Cédric, que faites vous avec le téléphone de mon mari ? >>

<<......... >>

<<Maman : (écarquillant les yeux) Seigneur, mon Dieu. Pas ça. >>

<<.......... >>

<<Maman : Qu'est-ce qui s'est passé ? >>

<<........... >>

<<Maman : Il a regardé une vidéo de Myrna et il a eu un crise ? >>

<<>>

<<Maman : Une crise d'AVC ? Seigneur mon Dieu mon roi, mon mari. >>


Quand j'avais écouté ça, mon cœur s'était serré dans ma poitrine. Mon père avait eu l'AVC à cause de moi ? 


<<Maman : (pleurant) Vous l'avez emmené dans quel hôpital ? >>

<<........ >>

<<Maman : D'accord j'arrive tout de suite. >>

Clic. 


Elle m'avait regardé avec les larmes dans les yeux. 


Maman : (pleurant et en colère) Tu as vu ce que tu as fait à ton père ? Il a fait l'AVC à cause de toi. Je te le jure Myrna, si quelque chose de mal arrive à ton père, je ne te le pardonnerai jamais. Ça je peux te l'assurer. 


Elle était sortie du portail et était allée monter dans le véhicule, je l'avais suivie et j'étais montée à mon tour à l'arrière. Elle avait démarré et était partie pour l'hôpital… 


**ETHAN NDZAMBA**


J'étais en train de sortir de la classe tout furieux pour aller gifler cette écervelée de Jessica qui avait osé divulguer les vidéos de Myrna sur les réseaux et les forums des classes. Ce matin en arrivant au lycée, j'avais remarqué que les gens étaient scotchés sur leurs téléphones et faisaient des commentaires assez étranges sur les vidéos d'une fille de l'école qui faisaient le buzz. Je n'avais pas prêté attention plus que ça et j'étais allé en classe et j'avais suivi mon cours. À la fin de celui-ci, les murmures allaient de toutes parts et cela devenait assez curieux. J'avais alors demandé à un gars de ma salle qui était debout dehors non loin de moi, mes gars étaient dans la salle. 


Moi: Logan, il se passe quoi et tout le monde est surexcité comme ça ? 

Logan : Tu n'es pas au courant ? 

Moi : Non. 

Logan : Il s'agit de la sainte. 


Mon cœur avait raté un battement dans ma poitrine. Depuis lundi qu'elle était partie en courant de l'école, je ne l'avais plus revu et je n'avais aucune nouvelle d'elle. 


Moi: Myrna ? 

Logan : Oui. 

Moi : Qu'est-ce qu'elle a fait ? 

Logan : apparemment c'est un pute. 

Moi : (fronçant mes sourcils) Comment ça ? 

Logan : Il y a deux vidéos d'elle qui sont en train de tourner sur les réseaux, elle fait des choses à l'intérieur que tu as même peur. C'est une actrice de film pornographique. 

Moi : (choqué) C'est pas possible. Tu as vu ces vidéos où ? 

Logan : Dans le groupe WhatsApp de la classe, quelqu'un a balancé ça dedans. Ça m'étonne que tu n'aies pas vu ça. 


J'avais rapidement pris mon téléphone qui était dans la poche, je l'avais déverrouillé, activé les données mobiles avant d'aller dans le groupe de la classe. J'avais zappé les commentaires acerbes qui avaient été envoyés et j'avais retrouvé les deux vidéos en question que je m'étais empressé de télécharger dans mon téléphone. J'avais rapidement lu la légende qui y était inscrite avant de cliquer sur la première vidéo qui avait fini le téléchargement. Je tombais sur une scène de Myrna en train de me faire une fellation, bien que mon visage n'apparaissait pas dans la vidéo, je savais que c'était moi. J'avais écarquillé les yeux de surprise, Seigneur ! Comment cette vidéo avait-elle pu atterrir là ? Je les avais toutes supprimées dimanche. Que ce soit celles que j'avais modifiées et mises dans le téléphone ou celles qui étaient dans mon ordinateur et dans ma caméra, la seule que j'avais gardé était celle que j'avais sauvegardée dans mon Drive, j'avais supprimé toutes les autres sans exceptions, alors comment ? La deuxième vidéo était même encore pire que la première car tout son corps était exposé à la caméra. Celle que j'avais montrée à mes gars le samedi, n'était pas si explicite que ça. Elle était de dos, certes on voyait ses fesses mais pas tant que ça. Celle-ci c'était seulement la mort. J'avais mis ma main devant ma bouche. Qu'est-ce que j'avais fait mon Dieu ? 


Logan : (Commentant) Tu vois comment elle est dangereuse n'est-ce pas ? Seb dit que. 


Seb? Ce prénom avait fait tilt dans mon esprit. Personne d'autre que les gars et moi n'avait vu cette vidéo. C'était forcément l'un d'entre eux qui en était à l'origine. J'étais rentré dans la salle très furieux, j'avais touché Seb à l'épaule et lorsqu'il s'était retourné, il avait pris mon poing en plein visage et s'était retrouvé au sol. Les trois autres avaient reculé et m'avaient regardé avec surprise. Mais déjà j'avais empoigné Rick et lui avait aussi mis un coup au visage. 


Donnel : (levant les mains) Je te jure Ethan, je n'ai rien à voir avec ça sur la tête de 


Je ne lui laissais pas finir sa phrase que lui aussi encaissant un coup. J'avais attrapé Eddy par le col de la chemise et l'avais violemment cogné contre le mur. J'allais lui mettre mon poing dans le visage quand il s'était mis à parler 


Eddy : C'est Jessica, c'est Jessica. C'est Jessica qui a posté ça sur les réseaux. 


Voix: Qu'est-ce qui se passe ici ? 


Je m'étais retourné pour voir le prof de maths debout devant la porte. J'avais lâché Eddy. 


Moi: Rien monsieur, on discutait sur un sujet. 

Prof: OK. Que chacun regagne sa place, le cours va commencer. 


J'étais allé m'asseoir, le cœur bien gonflé de colère. Cette histoire devait rester entre nous et ils avaient osé la divulguer de la sorte ? Avaient-ils une seule fois pensé aux conséquences que cela engendrerait ? Myrna était fille de pasteur et ses parents étaient des personnes très pieuses, comment allaient-ils réagir. Et cette imbécile de Jessica là, je jurais que je lui ferais du mal personnellement, apparemment la mise en garde de la dernière fois n'avait pas suffit. C'était aujourd'hui qu'elle aurait su qui j'étais vraiment, elle apprendrait la raison pour laquelle on m'appelait le tigre. 


Durant tout le cours, j'avais été distrait et je n'avais qu'une seule hâte, c'était de sortir de cette salle pour aller tordre le cou à cette idiote. Aussi bien que quand la sonnerie avait retentit, j'étais sorti à pas pressés vers le bâtiment des premières pour aller la trouver. Seulement j'avais été stoppé par la scène de Myr qui se faisait gifler par sa mère dans la cour. Le coup était tellement violent qu'elle avait cogné la tête sur un arbre avant de se retrouver assise par terre. Sa mère lui avait alors dit des paroles vraiment très dures à entendre avant de se retourner et de marcher vers la sortie. Myr avait fermé ses yeux avant de les rouvrir et de les poser sur moi. La peine et la douleur que j'y avais vu m'avaient tellement bousculé le cœur qu'un moment j'avais été pétrifié. Elle me regardait avec des yeux qui avaient l'air de me dire "QU'EST-CE QUE J'AI BIEN PU TE FAIRE POUR M'INFLIGER UNE TELLE SOUFFRANCE ? J'avais envie d'aller lui dire que je n'y étais pour rien. J'avais juste répondu à un stupide pari et j'avais aussi filmé nos moments d'intimité, mais c'était tout. Jamais je n'aurais osé lui faire une chose pareille. J'en étais incapable. Seulement je n'avais rien fait, j'étais resté immobile en train de la regarder. Sa mère l'avait interpellé et elle s'était levée avec toute la difficulté du monde, comme si elle portait le poids de l'humanité sur ses épaules. Elle avait marché jusqu'à sa mère qui avait parlé au téléphone pendant un moment avant qu'elles ne sortent toutes les deux du portail. La colère que je ressentais tout à l'heure, s'était changée en culpabilité. Je n'avais jamais voulu que les choses se passent comme ça. Si j'avais su ça, j'aurais gardé ma position du départ, j'aurais refusé ce plan stupide. Je m'étais dirigé vers le coin qu'elle occupait souvent lors de ses méditations et je m'y étais assis. Les gars étaient venus me retrouver. 


Sébastien : Ethan on

Moi: (le coupant) Dégagez de ma vue. 

Sébastien : On veut juste. 

Moi : (hurlant) J'ai dit de dégager de ma vue. 


Ils étaient tous partis et m'avaient laissé tout seul. La sonnerie de la fin de la récréation avait retenti mais je n'avais pas bougé. Je n'avais pas assisté au dernier cours du jour, je n'avais pas le cœur à le faire. Toutes mes pensées étaient orientées vers Myrna et j'espérais que tout se passerait bien pour elle et qu'un jour elle arriverait à me pardonner le mal que je lui avais fait… 


LE JOUR OÙ MA VIE BA...