CHAPITRE 13: PRESSENTIMENT

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 13: Pressentiment 



**DANIEL TSAMBA **


J'essaie autant que faire se peut de reprendre ma vie en main, aidé par mes proches qui m'encouragent beaucoup. G est même devenu ma baby-sitter (rire) tous les matins et tous les soirs, il m'appelle. Après le boulot, il passe à la maison quelques heures avant de rentrer retrouver sa famille. Il fait tout ça pour m'empêcher de boire. Même si ce n'est pas facile, surtout le soir quand je me retrouve tout seul dans cette grande maison, je fais l'effort de tenir. Mes enfants, je les vois de plus en plus souvent. Un jour que je les avais avec moi, Light m'avait posé une question.


Light : Papa, c'est quand qu'on revient à la maison ?

Moi :(pris de court) bientôt mon grand. 

Light : pourquoi maman a décidé de partir de la maison ?

Moi : (Dans ma tête) Vous voyez les questions de l'enfant là ? (À haute voix) C'est parce que papa a fait une grosse bêtise qui a fait beaucoup de mal à maman. Maman a été blessée. 

Victoire : pourquoi tu ne lui demandes pas pardon papa ? Tu as dit que quand on fait les bêtises on demande pardon non ?


Les enfants là ont mangé quoi ? Que je vais maintenant répondre comment à cette question ?


Toc, toc. 


-Il y a des gens ici ?


C'était G et David qui venaient de faire leur entrée, ils m'avaient tiré d'une situation délicate. Comment expliquer à ses enfants que si leur mère est partie de la maison c'est parce que leur père a rompu les vœux du mariage en la trompant ? Alors que je leur ai enseigné que lorsqu'on s'est engagé auprès de quelqu'un, on doit se battre pour honorer cet engagement car ce qui fait un homme c'est sa parole. Comment dire cela à des enfants ? Je ne sais pas pour vous mais moi je ne peux pas. Ce jour quand je les avais déposés chez leur mère le soir, Jaelle avait dit une chose qui m'avait intriguée. 


Jaelle : (Descendant de la voiture) Bonne soirée papa. 

Moi: bonne soirée trésor.


Elle était descendue avec ses frères avant de revenir sur ses pas. Elle s'était mise à me fixer comme le fait souvent sa mère quand elle veut découvrir quelque chose en moi sans que je ne parle. 


Moi: Ma puce, tu as oublié quelque chose ? 

Jaelle :Oui. 

Moi :Quoi ? 

Jaelle : Ça.


Elle est venue me serrer très fort dans ses bras avant de légèrement se détacher et de me murmurer à l'oreille.


Jaelle : Je sais que tu as mal mais c'est bientôt la fin, elle a déjà atteint ses limites, bientôt elle va craquer. Toi quand tu partiras, n'oublie pas de revenir. Je t'aime papa. 

Moi: (perdu) Tu parles de quoi ma puce ? 


Elle s'est complètement détachée de moi et est partie vers sa mère qui l'attendait à la barrière. Elle s'est retournée, m'a fait un signe de la main en souriant et elle a disparu avec sa mère dans la maison. Qu’est-ce qu'elle voulait me dire au juste ? Jusqu'alors je ne sais pas exactement.


J'ai finalement accepté d'aller au rendez-vous avec nos avocats pour le divorce mais je n'ai toujours pas signé, et je n'ai pas l'intention de le faire. J’y vais juste pour la forme et pour le plaisir de la regarder de près . Toutes les propositions que Romaric émet reçoivent toutes la même réponse "Je ne suis pas d'accord, trouve autre chose". Je le vois souvent s'énerver mais ce n'est pas mon problème, il n'était pas là quand j'épousais ma femme, il ne sera pas là quand ce mariage prendra fin. Je l'ai déjà décidé, il peut donc se fâcher comme il veut, je n'ai rien à foutre. Lui là même s'il traîne autour de ma femme comme ça c'est parce que je suis dans une mauvaise posture, sinon il y a longtemps que je l'aurais dégagé. Mais il ne perd rien pour attendre, que je récupère seulement ma femme et je réglerai son cas. Il n'a qu'à continuer à lui faire les yeux doux, il ne me connaît pas encore mais ça ne saurait tarder. 


Rayonne : (Soupirant) Daniel ça commence à bien faire. Tu ne peux pas ne pas être d'accord avec ce qu'on te propose sans pour autant nous dire au juste en quoi et pourquoi tu n'es pas d'accord. 

Moi : (paisible) bien sûr que je le peux, j'ai le droit de ne pas être d'accord si ce que vous me proposez ne me satisfait pas.

Rayonne : Que veux-tu au juste Daniel ? 

Moi: (La regardant droit dans les yeux) toi.


Elle est restée à me regarder un moment avec ce regard que je ne connais que trop bien avant de se lever.


Rayonne : On s'en va Romaric. 


Ils sont partis comme ils sont venus. Ça fait 9 mois qu'elle est partie de la maison, 9 mois que cette situation dure. Il faut que j'arrive à lui parler, je dois trouver un moyen de le faire, coûte que vaille…



**RAYONNE TSAMBA **


Depuis quelque temps je me sens épuisée, pas physiquement mais émotionnellement. D'un côté il y a Daniel qui me fait tourner en rond avec le divorce et de l'autre côté, il y a ses enfants qui ont commencé à me faire la tête soi-disant qu'ils étaient fatigués de cette situation et qu'ils voulaient retourner chez eux avec leur père. King avait même ajouté que leur père avait arrêté de boire et qu'il avait maintenant besoin d'eux pour bien guérir. Les matins, ils veulent que ce soit lui qui les emmène à l'école et les soirs qu'il les borde alors qu'ils savent très bien qu'on n’habite plus ensemble. L'autre jour, Light avait même osé me demander. 


Light : Ta blessure là guérit quand ? 

Moi: (perdue) Quelle blessure ? 

Light : Celle que papa t'a faite. Papa nous a dit que tu es partie de la maison parce qu'il a fait une bêtise qui t'a blessée. 

Victoire : Il t'a blessée avec le couteau ? 


J'allais même répondre quoi à ces questions ? 


Moi: Non ma puce, papa n'est pas violent et il ne joue pas avec le couteau. 

Jaelle : (sortant de nulle part) Maman, tu aimes encore papa ? 


Comme s'ils attendaient tous cette réponse, ils se sont tous redressés pour me regarder. Même King qui était je ne sais où en train de faire je ne sais quoi, est venu s'arrêter devant moi pour attendre ma réponse. Au même moment mon téléphone a sonné et c'était maman qui m'appelait pour prendre de nos nouvelles, elle est à Mouila actuellement avec son mari. Elle a parlé avec nous un bon moment avant de nous passer le boss qui lui aussi a beaucoup parlé avant de raccrocher. C'est ainsi qu'ils ont oublié la question qu'ils m'avaient préalablement posée…


Je viens de rentrer avec les enfants, on était à Mbolo faire quelques courses. J'y ai croisé cette Audrey et son enfant, Aude les accompagnait. J'ai eu mal en la voyant, donc elle a finalement eu un enfant de Daniel. Je ne me suis pas approchée d'eux. Je ne sais pas où j'ai eu cette force pour finir les courses et conduire jusqu'à la maison sans faire un accident. Je luttais tout le long pour ne pas pleurer. À la maison je suis directement allée m'enfermer dans les toilettes, au moment où je voulais me laisser aller et pleurer, Victoire est venue me cogner. 


Moi: oui ma puce, j'arrive. 


Je suis sortie de là et j'ai tenu bon jusqu'au coucher. Sur mon lit, j'ai commencé à renifler et couler quelques larmes. 


Jaelle : ( à la porte) maman ? 

Moi : (essuyant mes larmes) oui chérie.

Jaelle:  je peux venir dormir avec toi ce soir ? 

Moi : oui ma belle viens.


Elle est venue me trouver dans le lit et m'a serrée très fort. Les autres l'ont suivie et on s'est finalement retrouvé tous les cinq dans mon lit à dormir.


Comme d'habitude, je me suis levée à 2h du matin et je n'ai pas eu la force de faire ma routine. J’avais une angoisse qui me pressait le cœur d'une façon anormale. Que m'arrive-t-il au juste ? Je ne suis pas allée travailler, ni les 2 jours qui ont suivi. Ce sentiment ne m'avait pas quitté, au contraire il s'était intensifié, j'avais l'impression que mon cœur allait sortir de ma poitrine et rompre à tout moment. Je suis allée consulter le médecin qui après m'avoir ausculté et fait quelques examens, m'a dit que je n'avais rien. D'où venait alors cette sensation ? Il m'a dit que ce n'était pas physique, il s'agissait certainement des un pressentiment. Quel pressentiment ? J'ai appelé ma famille pour voir si tout le monde allait bien, et c'était le cas. J'ai parlé avec Estelle, Nadège et Alliance et tout le monde allait bien de leur côté. Daniel aussi allait bien, il parlait tous les jours au téléphone avec les enfants. C'était donc quoi ?


Au bout d'une semaine, c'est passé, tout est revenu à la normale. Cette sensation a complètement disparu. Comme je ne partais pas travailler et que j'avais des affaires en suspens avec Estelle et Alliance, elles sont passées à la maison pour que nous en parlions, les enfants sont chez Grâce.


Estelle: ( à Alliance) sinon notre princesse va bien ? 

Alliance : (touchant son ventre) oui. La journée comme ça elle est calme, mais la nuit alors est-ce que je dors? Le vampire de l'enfant-ci, je suis sûre que c'est pour sa grand-mère paternelle. 


Nous avons éclaté de rire. La fille là pardon. Elle est enceinte de 7 mois, comme la blague. Son fameux retard de 15 jours là était en fait celui de 4 mois. Personne n'a compris quelque chose à cette histoire. Quand elle a fait les tests de grossesse, ils étaient tous positifs, le lendemain avec David, ils sont allés à l'hôpital pour une confirmation par son gynécologue, c'est là-bas qu'ils lui ont appris qu'elle était enceinte de 4 mois et qu'elle ne savait rien. Il fallait la voir (rire) .


Alliance: me voilà moi, transformer en chauve-souris. Dormant le jour et veillant la nuit. 

Moi: la pauvre. 

Alliance :Heureusement que je ne supporte pas ça seule. 

Estelle:  tu déranges David hein ? 

Alliance: c'est ce que tu dis doucement là ? C'est lui qui m'a mise dans cette situation et il va dormir alors que moi je veille ? On a vu ça où ? Je le réveille piang. À 3h du matin. David, David, David, il est là le sommeil dans les yeux "hun". Ta fille veut jouer au Ludo. 

Nous:  Oh non. 


Elle nous a fait recracher les jus qu'on avait à la bouche pour rire. Waaahh, ludo carrément. Cette fille, c'est un vrai phénomène. Nous avons ri fatigué avec elle avant de travailler. À un moment donné, je me suis levée pour aller à la cuisine et j'ai été frappée par une douleur violente au cœur qui m'a fait tomber dans les paumes. 


J'ouvre légèrement les yeux pour comprendre ce qui m'arrive et j'entends les voix d'Alliance et d'Estelle autour de moi. 


Alliance: elle s'est réveillée Estelle. 

Estelle : (se rapprochant de moi) Dieu merci Rayonne ,tu nous as fait une de ces peurs. 

Moi : (tentant de me relever du canapé) Que s'est-il passé ? 

Estelle : on ne sait pas. Tu t'es levée tout à l'heure pour aller prendre de l'eau à la cuisine quand tu as poussé un cri, tu as attrapé ta poitrine et tu t'es évanouie.

Moi : (surprise) Oh! Je suis restée dans cet état combien de temps ? 

Alliance: environ 30 minutes. Je pense qu'on devrait aller à l'hôpital, ce n'est pas normal.

Moi: ce n'est pas nécessaire, je crois juste que c'est la fatigue après un repos ça ira mieux. 


Quand Estelle a voulu parler, son téléphone s'est mis à sonner, c'était G qui appelait, elle a décroché.


« Estelle : oui Ard, comment va ? »

« ……….. » 

« Estelle : oui je suis toujours avec elle. Pourquoi ? »

« .............. »

« Estelle : Seigneur Jésus ! »


Mon cœur s'est mis à battre très fort et très vite. Il s'est passé quelque chose, je le sais, j'en suis sûre. 


« Estelle : Où? »

« ............. »

« Estelle : OK. »


Elle a raccroché et m'a regardée avec les larmes dans les yeux. 


Moi: (voix posée) Qu'est-ce qui se passe Estelle ? 

Estelle : (pleurant) Daniel a eu un accident de voiture sur la route des Charbonnages (quartier), on l'a transporté à la polyclinique El Rapha. 


Dès que j'ai entendu ça, je suis rentrée comme dans une bulle de protection qui faisait en sorte que ce qu'on me disait ne m'affectait pas. C'est toujours ainsi que mon corps fonctionne. Quand j'entends une information qui peut bouleverser tout mon état, il se ferme et se met en mode ralenti. Ce qui fait que je ne réagis presque jamais sur le coup. Et ça a toujours quelque chose à voir de près ou de loin avec Daniel. J'ai ramassé mes clés dans un calme presque exagéré et je suis sortie de la maison sans un mot. Je suis montée dans la voiture avec les filles qui me suivaient et j'ai démarré, tout droit la polyclinique El Rapha. Les filles n'arrêtaient pas de pleurer. Quant à moi, je ne montrais aucune expression. Nous sommes arrivées en moins de temps qu'il n'en faut à l'hôpital où nous avons trouvé G et tous les parents de Daniel. Quand Aude et sa mère m'ont vue, elles se sont mises à m'agresser verbalement.


Maman Angèle : tu fais quoi ici toi ? Tu es venue pour achever mon fils c'est ça ? 

Aude: Tu viens contempler ton travail ? Après avoir détruit la vie de mon petit frère, tu as le courage de te pointer ici ? Tu n'as pas honte ? 

Nadège : maman c'est sa femme. 

Maman Angèle : Quelle femme ? Femme de qui ? Ne l'avait elle pas quitté depuis ? Quelle femme ?

David : maman arrête ça, tous ici nous connaissons les raisons pour lesquelles Rayonne est partie de la maison. 

Maman :c'est quelle raison ? C'est la première femme ici qu'on a trompé et fait un enfant dans le dos ? C'est quelle raison ?

Nadège :peu importe ce qui se passe, elle est toujours sa femme tant qu'ils n'ont pas encore divorcé. 

Maman Angèle : Moi-même je signe le divorce là, où sont ces papiers, je vais les signer ? Daniel est mon fils et je ne veux pas la voir proche de lui, qu'elle dégage d'ici. 

Papa Kevin:  Angèle tu vas m'arrêter tes bêtises là tout de suite, ce n'est ni le lieu ni le moment. On est tous stressés en ce moment, tu ne vas pas en rajouter avec tes crises à la con.


Elles se sont calmées direct et sont allées s'asseoir où elles étaient en boudant. Moi, je suis allée me mettre dans une autre extrémité pour ne pas être trop proche d'elles . Les gens parlaient et faisaient des mouvements autour de moi sans que cela ne m'interpelle. J'étais toujours dans ma bulle , le visage et le regard neutre. 


Au bout d'une heure, le médecin est sorti d'une pièce et s'est approché de nous, à sa façon de marcher, je savais qu'il ne nous apportait pas de bonnes nouvelles.


Docteur: la famille de Daniel Tsamba ? 


Nous nous sommes tous levés pour aller à lui, il a ôté son chapeau et a secoué sa tête. 


Docteur : nous avons fait tout notre possible pour le réanimer, mais nous n'avons pas pu, il est mort d'un arrêt cardiaque.


Boum ! C'était le bruit de mon cœur. 


Les gens ont commencé à crier et pleurer autour de moi, maman Angèle s'est mise à m'accuser d'avoir tué son enfant. Ses sœurs se sont assises par terre pour pleurer. Grâce et son mari, ainsi que Lucas et sa femme sont arrivés au même moment. Quand on leur a annoncé la nouvelle, ils se sont mis à pleurer également. Moi, je n'avais pas bougé. Je n'arrivais pas à le faire, mon cerveau buggait et refusait d'assimiler cette information. Daniel, mon D, le père de mes enfants, mort ? Il ne pouvait pas me faire ça, il n'avait pas le droit de me faire ça. Donc non content de me briser en me trompant et en me faisant un enfant dans le dos, il voulait mourir pour s'en tirer aussi facilement ? Il va mourir que la douleur qu'il a laissé dans mon cœur qui va la guérir ? Ses 4 enfants qu'il a fait, qui va leur expliquer ? Moi Kassa ? (Rire nerveux)  Daniel veut se foutre de moi c'est ça ? Je me suis mise à rire, mais d'un rire qui venait vraiment de mes entrailles. 


Moi : Ah Daniel, tu penses que tu vas t'en sortir aussi facilement ? Tu m'as emmerdée toute ma vie depuis l'âge de 16 ans et tu crois que tu vas t'en sortir comme ça en mourant? C'est que tu ne me connais pas bien. Je jure sur la vie de mes enfants que tu ne me connais pas bien. Tu vas te réveiller aujourd'hui pour que je continue de te détester pour ce que tu m'as fait. 


Je parlais et les gens autour me regardaient. Ils disaient que j'étais devenue folle. Ils pleuraient à la fois pour la mort de Daniel et pour moi parce que je perdais la boule. Grâce a même appelé mes parents pour leur dire que j'étais devenue folle dès qu'on m' a annoncé la mort de mon mari. Qui est folle ? Certainement pas moi.


Quand j'ai fini de parler, je me suis dirigée vers la salle de laquelle était sortie le docteur, les gens ont essayé de m'attraper mais dans mon état qui pouvait le faire ?J'ai toujours dit et je le redis encore à qui veut l'entendre que quand je commençais cette relation avec lui personne n'était là, donc personne n'a son mot à dire dans ça, c'est entre Daniel et moi que ça se passe. J'ai poussé G, David et Lucas qui voulaient m'empêcher de le voir et j'ai giflé un agent de sécurité avant de rentrer dans cette salle et de la verrouiller de l'intérieur. J'ai baissé les stores et j'ai bien calé la porte avec la chaise qui était dans la salle. J'ai dit ça se passe entre Daniel et moi, s'il veut mourir, on va mourir ensemble aujourd'hui et il n'y aura personne pour nous arrêter. 


Je me suis retournée et il était là sur le lit recouvert d'un drap blanc jusqu'à la tête. Je me suis rapprochée de lui et j'ai retiré le drap. Il avait des écorchures sur le visage, à la tête, sur les mains et aux pieds. Je l'ai fixé un moment avant de sourire seule comme une folle. J'ai considéré attentivement chaque partie de son corps. Ce corps je le connaissais parfaitement. J'avais une histoire avec chaque parcelle de cette peau. Je l'ai encore regardé un moment avant de m'asseoir sur le lit et de commencer à parler.


Moi:  tu sais quand je t'avais vu ce jour à la soirée du concours d'art oratoire , tu étais très beau mais tellement imbu de ta personne que cette beauté était gâchée par ta personnalité, tu n'avais pas grand-chose à donner donc tu étais sans grand intérêt pour moi. 


Quand 2 ans plus tard, tu m'avais bousculé à l'école, il y avait quelque chose de changer en toi que je ne savais pas mais qui m'avait profondément intrigué, sauf que les jours où je t'avais revu cette chose avait disparu pour laisser place aux personnages que j'avais vu 2 ans plus tôt. Jusqu'à ce soir où tu m'avais attendu à la sortie de mon boulot. (Sourire) il fallait l'avouer, tu étais très têtu et malgré mes refus, tu ne te décourageais pas. Cette chose dans ton regard était à nouveau là et m'attirait étrangement à toi. Malgré tout ce que j'avais entendu sur toi à l'école et dans la ville, j'avais quand même décidé de me lancer.

Au début de cette relation, j'avais beaucoup de réserve et j'étais partagée entre ma tête qui me disait que tu me décevrais et qu'il valait mieux pour moi continuer ma vie comme toujours et mon cœur qui me disait le contraire. J'ai suivi mon cœur et je me suis trompée, tu n'étais pas mieux que les autres qui trompaient leurs amies et leur mentaient à tout bout de champ. Ce jour-là en boîte, tu étais le personnage vide et sans grand intérêt que j'avais vu à Libreville. Mieux valait pour moi d'arrêter là les frais de cette histoire. J'avais mal, mais je préférais souffrir pour la bonne cause, je me disais qu'avec le temps cela s'estomperait. 

Seulement, tu refusais de t'effacer de ma mémoire, tu me manquais, tes baisers, tes caresses, ta voix, ta façon spéciale de me regarder, ton sourire, ta personnalité, tout de toi me manquait. Je jouais les indifférentes le jour et pleurais la nuit dans mon lit. Je passais des nuits entières à regarder tes photos, je n'avais pas pu me résoudre à les effacer. Combien de fois je m'étais faite violence pour ne pas te courir après ? Pour ne pas t'appeler juste pour entendre ta voix ? Il y avait même des jours où je devais me mettre quelques baffes pour me faire entendre raison (souriant) je me répétais en boucle que tu ne me méritais pas et que j'étais trop bien pour toi, que tu étais un salaud et tout, ma tête comprenait ça, mais mon cœur est-ce qu'il percutait ? Alors j'ai commencé à te maudire.( Riant) je te maudissais pour avoir pris autant de place dans mon petit cœur, je te maudissais pour m'avoir rendu accro à toi, je te maudissais d'être dans la même ville et dans la même école que moi, je te maudissais d'être tout simplement toi, Daniel Yvan TSAMBA Massala. 

Puis un jour j'étouffais, j'avais besoin de sortir pour m'aérer l'esprit, je n'en pouvais plus. J'étais donc sortie et j'étais allée au parc pour essayer de faire un vide dans ma tête et mon cœur. Qui est-ce que j'avais trouvé au parc ? (Souriante) toi, ce n'était pas possible, avec tous les endroits qu'il y avait dans cette ville, il fallait que tu sois dans ce parc ? Tu ne voulais donc pas me laisser tranquille ? Tu étais venu t'asseoir à mes côtés, je n'avais pas la force ce jour de te fuir encore, mon corps même ne voulait pas partir de là. Tu étais là, un peu pâle et amaigri mais toujours aussi beau. Puis nous avions commencé à parler et rire ensemble, si tu savais comme ça me faisait du bien d'entendre ta voix, mon cœur était tout retourné. Ensuite tu m'avais fait cette confession qui m'avait beaucoup bouleversée.

En rentrant chez moi je n'avais pas pu dormir, j'y avais pensé toute la nuit. Ma tête me disait que non, tes intentions n'étaient pas bonnes, que tu m'avais déçue une fois que tu le ferais encore et que je souffrirais davantage mais mon cœur était prêt à te donner une autre chance et tant pis si je me trompais une fois de plus, c'était un risque que j'étais prête à assumer. Je m'étais donc rendue chez toi le lendemain pour en parler. Je t'avais vu et mon cœur s'était mis à cogner très fort dans ma poitrine. J'avais l'impression que toute ma vie allait changer à l'issue de cette discussion et que nous prendrions une autre direction. Je ne m'étais pas trompée dans mon pressentiment parce que ce jour, en acceptant de nous redonner une autre chance, ma vie avait complètement changé du tout au tout. 

Si je pensais t'aimer au début, avec le temps je me suis rendue compte que ce n'était pas le cas. Parce que la vague d'amour qui est venue me saisir le cœur après ça n'était pas normale. J'étais même effrayée. À tes côtés, j'ai connu le désir, l'envie, la passion, l'amitié, la fraternité, la famille, l'amour, la jalousie, le sens du partage, tu m'as fait comprendre c'est quoi se soucier de quelqu'un d'autre comme quand tu le fais pour soi-même et sinon même mieux que soi. Tu m'as fait expérimenter des choses que jamais je ne pensais vivre. Tu m'as fait me sentir unique, spéciale, désirée, chérie et aimée. Daniel tu es venu dans ma vie et tu as tout pris, mon corps, mon cœur, mon esprit, mon âme, et mon identité. Je t'ai tout donné, tout. (pleurant) c'est pour ça que tu m'as brisé en me trompant. (pliant les poings) tu m'avais promis que je serais la seule que tu toucherais, tu n'avais pas le droit de me tromper Daniel (Frappant sur sa poitrine) tu n'avais pas le droit d'aimer une autre femme (un autre coup) de la toucher comme tu me touches (Coup) de lui faire l'amour. Tu m'entends Daniel ? Tu n'avais pas le droit de jouer avec mon cœur car tu savais qu'il était fragile, tu le savais, tu l'avais entre tes mains Daniel. Je te l'avais donné (coup)  tu as osé jouer avec Daniel (coup). Pourquoi hein ? (coup) Daniel pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça ? Réponds-moi Daniel, pourquoi tu m'as fait autant de mal ? 


Je suis montée sur le lit, j'ai mis mes pieds de part et d'autre de son corps et je me suis assise au niveau de son bassin. 


Moi: Daniel je te parle réponds-moi. Pourquoi tu m'as fait ça ? Qu'est-ce que je t'ai fait (coup) ? Qu'est-ce que je t'ai fait ? Si tu savais comme je te déteste Daniel. 


Je me suis mise à frapper fort sur sa poitrine de façon enchaînée .


Moi: je te déteste, tu m'entends, tu veux mourir pour ne pas assumer la responsabilité de tes actes ? Tu n'es qu'un lâche , un menteur, un infidèle. Tu m'entends ? Tu n'es qu'un lâche et je te déteste, je te déteste Daniel. 


Je parlais, pleurais et frappais en même temps. Je ne sais combien de temps cela a duré avant que je me fatigue et que je m'allonge sur sa poitrine. 


Moi: (Hurlant en criant son nom) Daniel oh. 


J'ai crié son prénom jusqu'à ce que ma voix s'affaiblisse. 


Moi: (voix faible) Daniel tu n'as pas le droit de partir sans moi, mon cœur ne va pas le supporter. Tu dois revenir pour que je te déteste tranquillement Daniel. Tu n'as pas le droit de me laisser ici seule. Je ne sais pas vivre sans toi, je ne peux le faire. Si tu as choisi de mourir aujourd'hui alors c'est aujourd'hui que nous allons tous mourir. 


Je me suis redressée et j'ai rapproché mon visage du sien puis je l'ai embrassé un moment avant de me recoucher sur sa poitrine. Ma tête faisait atrocement mal et mon cœur menaçait de rompre dans ma poitrine. Je ne sais pas pourquoi mais je me sentais fatiguée, j'avais l'impression que mes forces me quittaient. Mes paupières ont commencé à s'alourdir et à se fermer et ce malgré ma résistance.


Moi : (D'une voix à peine audible) Puisque tu en as décidé, qu'il en soit ainsi D.


J'ai fermé les yeux, mes dernières pensées se sont envolées vers mes enfants, j'ai esquissé un sourire après ce fut le trou noir….


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