CHAPITRE 130: REINAL ABESSOLO

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 130 : REINAL ABESSOLO.

**LESLIE OYAME**

Ça fait cinq jours que j’ai accouché et je suis censée sortir ce soir de l’hôpital avec les petites, elles se portent très bien. Normalement si je n’avais pas eu cette césarienne, je devais sortir plus tôt mais bon, ce n’est pas grave. Je rentre auprès des miens aujourd’hui et je suis contente. C’est Mfoula que j’attends pour venir me chercher. Il a fait un tour pour aller inscrire les enfants à l’école et oui, les cours reprennent la semaine prochaine, les vacances sont finies. Nous avons décidé de laisser les jumeaux dans leur ancienne école afin que ce soit toujours facile pour Lucrèce de les déposer et les récupérer en allant et en sortant elle-même de ses cours. Il a fait son inscription la veille et aujourd’hui , c’était pour les jumeaux. Lucrèce a été orientée en seconde scientifique à cause des fortes moyennes qu’elle avait dans ces matières et il faut dire que Bhernie était pour beaucoup. J’espère qu’elle s’en sortira bien et au besoin, nous verrons s’il y a nécessité de lui prendre des répétiteurs . Quant aux jumeaux, ils sont en 1ere année.  La corvée des goûtés et autres là va encore reprendre mais je redis merci Seigneur parce que ce ne sera pas sur mes épaules. L’année dernière j’ai souffert avec ça, les inscriptions, les fournitures, les uniformes, les goûtés, les taxis, j’avais maigri. Heureusement, ça faisait quelques mois que j’avais eu le poste à la banque, sinon j’allais mourir avec les charges. Cette année, ce qu’on me demande c’est de prendre soin de moi et de nourrir mes bébés, mes enfants ont un père qui prend soin d’eux et s’occupe de tout. 

Dans deux semaines, cela fera un an que j’ai revu Mfoula à la plage. C’est fou comme le temps passe vite et qu’en une seule année les gens peuvent changer du tout au tout. Quand je repense à qui j’étais il y a un an et à qui je suis aujourd’hui, je ne peux m’empêcher de sourire car je sors vraiment de très très loin et Mfoula est un Homme avec grand '’H’’, le meilleur de tous. Il me sort d’ailleurs de mes pensées en faisant son entrée dans la pièce avec Kelly.


Kelly : Coucou ?

Moi : (Souriante) Qu’est-ce que tu fais là ?

Kelly : Bah je suis venue te chercher. N’est ce pas aujourd’hui que tu sors avec mes princesses ?

Moi : si, et tu as laissé Kyriel où ?

Kelly : Avec son père. J’ai dit à Pango qu’aujourd’hui je partais en vadrouille et qu’il devait rester avec ses enfants.

Moi : (Souriante) Et il n’a pas boudé ?

Kelly : (Souriant) Il va bouder par rapport à quoi ? Quand il m’a connu j’avais les enfants là ?

Arsène : (Après m’avoir fait un bisou sur les lèvres) C’est lui qui les en avait ?

Kelly : C’est lui qui les voulait.

Arsène : Et toi non ?

Kelly : Si mais pas comme lui. La plus part du temps c’est vous qui nous forcez à faire des enfants.

Arsène : Comment ça ?

Kelly : Bah oui. Tu as déjà vu dans un couple sans enfant, la femme se plaindre autant que l’homme de l’absence d’un enfant ? Et quand on va même plus loin, c’est la famille de qui qui vient déranger la quiétude d’un couple sans enfant avec des réflexions à deux balles genre '’depuis que vous êtes ensemble là toujours rien ?’’ '’Oh ta femme là ne veut pas te donner les enfants ?’’ '’Elle te sert à quoi ?’’. C’est même un motif pour ne pas épouser l’enfant d’autrui ou pour lui chercher une coépouse en cas de mariage. Tu as déjà vu la famille de la femme venir faire un tapage pour ça ? Même quand la cause est notoire et provient de l’homme, personne ne lui fait des crises.

Arsène : Hum.

Kelly : Il n’y a pas de hum. Il faut parler. C’est vous qui nous mettez la pression pour vous faire des enfants avec vos familles donc il faut les assumer. Ce sont les enfants de Pango. Tu as d’abord même vu mon nom dedans ?

Arsène : Hum.

Kelly : Hum bien. D’ailleurs quand ma sœur va se remettre, on ira en vadrouille ensemble et tu resteras avec tes cinq enfants qui te font bomber le torse dehors là-bas.


Je n’arrêtais pas de rire en écoutant leur conversation, surtout aux expressions de visage de Mfoula qui bougeait maintenant la tête. Kelly a pris les petites et il m’a aidé à me mettre sur ma chaise roulante qui va encore m’accompagner pour un bon bout de temps vu que je ne peux pas forcer pour le moment à cause de ma blessure. Je suis censée faire une pause d’un mois et demi pour laisser à mon corps le temps de cicatriser avant de reprendre les séances de kiné. Sinon dans tous cela, j’étais déjà arrivée au niveau où je me levais toute seule du fauteuil. Après les douleurs au bas du dos liées à la grossesse mêlées à celles de l’accident m’empêchaient de faire de gros efforts. 

N'ayant plus le poids du ventre, c’est donc avec moins de difficulté qu’il m’a soulevé pour m’installer dans le fauteuil. Dès que tout était ok, nous sommes partis. Mes médecins avaient déjà signé l’autorisation de sortie et malheureusement ils ne sont pas là présentement. Du moins, le couple NDZAMBA, ils sont venus me voir hier pour me dire qu’ils allaient en France pour une semaine, ils ont des interventions dans une clinique et un programme ecclésiastique là-bas. On se reverra à leur retour. Nous avons donc dit au revoir aux autres et sommes partis de là pour le fromager. J’ai été surprise de voir qu’ils m’ont fait une petite fête de bienvenue. 


Moi : (Souriante) Merci à vous, c’est gentil de votre part.


Ils se sont approchés pour me faire la bise. Les NGUEMA étaient présents avec leurs enfants, Karl et ses enfants, tous les amis d’Arsène et leurs compagnes pour ceux qui en avaient, Lauria et sa famille, Loyd et la sœur de l’église avec qui il traîne depuis un bon bout de temps. Il n’arrête pas de dire qu’il y a rien entre eux mais pourtant ils sont ensemble partout. Il l’a emmené à l’hôpital la dernière fois pour me voir et aujourd’hui elle est présente. Dans tous les cas, la vérité se saura sur cette histoire. Lucrèce est venue prendre ma valise pour la monter dans la chambre, je ne sais pas pourquoi mais elle avait une petite mine.


Moi : (La retenant discrètement) Ça va ma puce ?

Lucrèce : (Essayant de sourire) Oui maman.

Moi : (La regardant) Tu es sûre ?

Lucrèce : Oui maman, il n’y a rien.

Moi : (Après quelques minutes) Vas y, nous allons reparler toutes les deux plus tard.


Je l’ai laissé partir et je me suis concentrée sur la fête. On a ri, mangé, bu et passé un bon moment. Vers la fin Reine a perdu les eaux.


Mme Mfoula : Elle est sur le point d’accoucher.

Alvine : Oh bébé. C’est vrai ?

Jennifer : Ça c’est quelle question ? Bouge toi, il faut l’emmener à l’hôpital.

Alvine : Seigneur !

Paul : Je crois qu’il est dépassé.  On y va.

Kelly : Ses affaires.

Alvine : C’est , c’est à la maison dans la chambre.

M. Mfoula : Quelqu’un connait la chambre en question ?

Lucrèce : Oui papi, moi je connais. 

M. Mfoula : Ok, tu iras avec ton père récupérer le sac et nous autres, on s’en va à l’hôpital .

Arsène : Ok. 


C’est ainsi que Mfoula a récupéré la clé avec Al et il est parti avec sa fille. Ses parents, les Ebouma et leur potes sont allés avec le couple à l’hôpital. Je suis restée avec les NGUEMA, mes frères et tous les enfants pour attendre les nouvelles. J’ai pris le temps de bien regarder Benji et Linda et je me suis aperçue de la raison pour laquelle les autres les appelaient '’les personnalités’’, ils dégagent véritablement quelque chose.


L’amie de Loyd : Comment fait on pour avoir des jumeaux ?

Carine : Il faut demander aux gens qui en ont. 

Kelly : Tu veux faire des jumeaux ?

Elle : Ça me plairait bien d’en avoir quand je commencerai à avoir des enfants.


J’ai regardé Lauria qui m’a regardé en retour avec un sourire en coin et nous avons toutes les deux regardé Loyd. Ce dernier, qui a vu nos regards, a tourné sa tête sur le côté en portant son verre à la bouche.


Damien : Benji ?

Benjamin : Quoi ?

Damien : Quoi comment ? On attend ta réponse. Comment on fait pour faire des jumeaux ?

Benjamin : Pourquoi c’est à moi que vous demandez ça ?

Fresnel : Tu nous as bien fait deux paires de jumeaux non ?

Benjamin : Suis-je le seul à avoir fait ça dans la pièce ?

Karl : Bah Arsène n’est pas là pour nous répondre, tu veux qu’on demande à qui ?

Benjamin : Aux mères par exemple. Linda et Leslie sont devant vous, posez leur la question.

Kelly : (Me regardant en souriant) Mano, c’est quelle position tu fais souvent ?


J’ai éclaté de rire car tous les visages étaient tournés vers moi. Ils pensent vraiment que je répondrai à cette question ? Genre je me mets ainsi et Mfoula me tient comme ça ? Ils sont malades.


Moi : C’est Mfoula qui connait ça, moi je ne connais pas.

Carine : Tu mens mal, tu connais très bien.

Moi : Oh. 

Linda : (Portant son verre à la bouche) C’est Dieu qui donne.

Tous les autres : Hum.


Linda et moi on s’est regardé et on s’est souri. Je crois qu’elle a dû avoir la même pensée que moi sur la question.


Kelly : Il faut bien cacher hein, le secret sera dévoilé un jour.

Benjamin : Voilà.


Au bout d’une heure, nos téléphones se sont mis à vibrer. En regardant, dans les groupes WhatsApp, c’était le message d’Alvine qui nous a envoyé la photo de son fils.


-Alvine : Les amis et la famille, je suis fier de vous présenter un nouveau membre. Il s’agit de mon fils, L’HÉRITIER ABESSOLO Ange Reinal.

Ps : CEUX QUI N’ONT PAS AIMÉ LONGTEMPS LEURS FEMMES ET CELLES QUI N’ONT PAS LONGTEMPS ÉTÉ AIMÉES PAR LEURS HOMMES, NE PARLEZ PAS DE MES CHOSES CAR VOUS NE CONNAISSEZ PAS L’AMOUR . Signé : ALVINE ABESSOLO, le père de l’amour .


Nous nous sommes regardés et nous avons éclaté de rire. 


Fresnel : (Riant) Mais pourquoi l’enfant là est comme ça ?

Benjamin : Il a besoin d’une vrai délivrance.

Nous : C’est sûr.

Lauria : Il dit quoi ?


Kelly a lu le message à haute voix pour faire comprendre à ceux qui n’avaient pas lu le message, le contenu de celui-ci. Nous avons ensuite répondu à son message en le traitant de fou avant de les féliciter. Une heure plus tard, les autres sont rentrés chez eux avec les enfants. Mes frères sont restés avec leur gens et Mfoula est rentré avec sa fille.


Moi : Tout s’est bien passé ?

Arsène : Oui. Mais attend la prochaine visite de Paul, il va te raconter les simagrées d’Abessolo. Il fait le fier avec les longs messages alors qu’il a failli s’évanouir dans la salle d’accouchement.

Moi : (Riant) Comment ça ?

Arsène : (Bougeant la tête de gauche à droite) Cet enfant me dépasse. Laisse, on va te raconter les péripéties de cet accouchement.


Lucrèce qui était dans sa chambre est venue avec des sachets à la main, nous l’avons tous regardée.


Lucrèce : Ce sont les cadeaux que les jumeaux, tantine Lucia et moi avons pris pour vous quand on était en voyage. 


Elle a donné quelques paquets aux garçons qui l’ont aidé à distribuer ça aux destinataires. Chacun a eu un article sauf l’amie de Loyd, leur père et moi.


Ceux qui ont reçu : (Après avoir pris) Merci.

Lucrèce : (À son père et moi) Pour vous c’est là haut, on va vous donner ça après.

Nous : D’accord .

Lucrèce : (À l’amie de Loyd) Désolée tantine Janaï, quand on a acheté ça, on ne savait pas encore que tu étais avec tonton Loyd.

Elle : (Souriant) Ce n’est pas grave ma chérie, je comprends. Ça ne me dérange pas.

Lucrèce : D’accord. On espère que ce sera juste parce qu’on a pris ça au hasard en imaginant vos mensurations.

Lauria : Ça va aller. 


Les enfants de Lauria et mes frères ont essayé ça sur place et c’était juste. Les trois autres ont également essayé. La robe de Lauria flottait un peu au niveau de la poitrine et la chemise de Princy au niveau des manches, ils feront des petites retouches. Quant à Loyd, sa chemise avait l’air d’être du sur mesure.


Arsène : (Souriant) Regardez comment le gars est tiré. Tu n’auras même aucune retouche à faire. 

Nous : C’est vrai.

Moi : (Souriante) Il faut remercier mes enfants hein Mbazogho, tu as vu comment tu es beau ?

Loyd : (Regardant les jumeaux en esquissant un faible sourire) Merci mes champions.

Amour : C’est ya Lucrèce qui a choisi ça.

Loyd : (La regardant) Merci.

Lucrèce : De rien.

Arsène : Je sens que beaucoup de têtes vont se retourner au boulot.

Moi : Tu as encore recommencé ?

Arsène : (Riant) Mais j’ai dit quoi ? Ton frère c’est une vedette. 

Moi : (Regardant l’amie de Loyd) Il ne faut pas écouter ça çoh. Loyd est quelqu’un de très sérieux.

Arsène : (Riant) Mais qui a dit le contraire ? Il est sérieux, mais n’empêche que c’est un aimant à femmes et si elle est attentive, elle a bien dû le remarquer. N’est-ce pas Janaï ?

Elle : (Souriante) C’est vrai.

Arsène : Ah. 

Moi : Hum.


Ils sont encore restés quelques minutes de plus avec nous avant de s’en aller. Les garçons sont montés à la chambre avec leur père et les jumelles. Lucrèce est restée en bas à ranger le salon. La vaisselle avait déjà été faite par Kelly, Linda et Lauria. 


Moi : (À Lucrèce) Qu’est-ce qui se passe Lucrèce ?

Lucrèce : Rien.

Moi : Viens t’asseoir ici.


Elle s’est exécutée et s’est assise en face de moi.


Moi : Tu ne peux pas me dire rien alors que je vois bien qu’il y a un truc qui ne va pas. Tu as l’air triste et je veux savoir pourquoi.

Lucrèce : (Silence)

Moi : Il s’est passé quelque chose chez tes grands parents ?

Lucrèce : Non. 

Moi : Alors c’est quoi ? Pourquoi tu es triste ?

Lucrèce : C’est , c’est tantine Lucia.

Moi : Qu’est-ce qui se passe avec Lucia ?

Lucrèce : Elle, elle me manque. Comme elle n’est plus là, ce n’est plus pareil. J’ai parlé avec elle avant que tu n’arrives de l’hôpital avec papa et on a pleuré toutes les deux, elle disait qu’elle se sentait seule depuis notre départ.

Moi : Je vois. Ne t’inquiètes pas. C’est juste parce que ce sont les premiers jours et comme vous étiez tout le temps ensemble, c’est pourquoi il y a ce vide. Avec le temps ça ira mieux. De plus, si tu travailles bien à l’école et que tu ne reprends plus de classe, dans trois ans tu seras de nouveau avec elle, tu comprends ?

Lucrèce : Oui. 

Moi : Allez, change de tête, tu sais que je n’aime pas quand tu es triste ou quand tu pleures. (Elle a esquissé un sourire) Voilà, tu es bien plus belle ainsi. Fais vite, tu vas me montrer mes cadeaux, moi aussi je veux voir. Et je veux aussi voir les photos et que tu me dises tout ce que vous avez fait là-bas. Pauvre de moi, je ne suis jamais sorti du Gabon.

Lucrèce : (Rangeant les poufs en riant) C’est vrai ?

Moi : C’est vrai. Qui devait m’emmener là-bas ? 

Lucrèce : (Souriant) Papa va t’emmener.

Moi : Ah, s’il a pitié de moi. C’est pour ça que je te dis de faire l’école . Quand tu seras riche, est-ce que je vais encore chercher l’argent du billet ?

Lucrèce : (Riant) Non, je vais payer.

Moi : Voilà. C’est vous que j’attends pour me sortir d’ici oh.

Lucrèce : D’accord .


Nous avons rangé et sommes allés à l’étage .


Moi : Tu as déjà informé Benoît de ton retour ?

Lucrèce : Non. J’attendais que tu sortes d’abord de l’hôpital. Je vais directement aller là-bas demain pour les voir. 

Moi : Ok. 


Je suis allée dans ma chambre et elle nous y a rejoint avec deux valises. Celle des filles et celle pour son père et moi. Les gens là ont fini tout l’argent dans les choses, c’est sûr. Ils nous ont également racontés leur séjour et les photos prises. Je me suis rendue compte qu’ils ont aimé leur vacances et cela me réjouit…


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