Chapitre 139

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 139⚜️


3 ans plus tard.. 


À la prison…


Lionel est assis dans le parloir avec Olivia et son avocat. 


Lionel : Tu es sûre que tu veux faire ça ?


Olivia : C’est mon enfant, ce que j’ai devrait lui revenir. Et en plus, à quoi ça me sert ici ? 


Lionel : Je comprends, mais tu devrais garder quelque chose au cas où tu sortirais. Il te faudra quelque chose pour vivre avant de trouver un boulot et… 


Olivia : Lionel, nous savons pertinemment que je ne sortirai jamais d’ici. Donc à quoi ça sert ? Je préfère que ça lui revienne déjà. Ça pourrait aller dans un compte d’épargne et lui créer des intérêts.


Lionel( soupir) : Ok ! C’est ton argent et comme tu l’as rappelé, Elias est ton fils, c’est donc totalement légitime.


Olivia (à son avocat) : Maître les documents sont prêts ?


Avocat : Oui bien sûr ! Je les ai là.


L’avocat tend les documents à Olivia qui les lit et pose sa signature avant de les lui rendre. 


Avocat : Je dois enregistrer ces actes pour qu’il soit totalement valides, et dans quelques jours tout ce que vous possédez ira à Elias ONDO.


Olivia : Merci Maître. Lionel j’aimerais te demander un dernier service s’il te plaît ?


Lionel : Dis moi…


Olivia : Je veux le voir. Je sais que ça ne va pas être évident de convaincre ses grands parents, surtout après ce que j’ai fait à Brian. Mais malgré tout c’est mon enfant , je l’ai porté 9 mois , je l’ai mis au monde. La dernière fois que je l’ai vu il avait 2 jours. C’est dur Lionel, mon cœur de mère saigne. Je veux le revoir même si c’est pour la toute dernière fois. 


Lionel : Ok, je vais faire de mon mieux.


Olivia : Merci beaucoup.

               ♤~~~~~~~♤


Lionel arrive chez Arsène et Alice ONDO, dès qu’il entre dans le salon , Elias qui est devant la télé, se lève et saute dans ses bras tout joyeux.


Elias : Tonton Lionel !


Lionel : Comment va mon champion ? 


Elias(sourire) : Je vais bien et toi ?


Lionel : Je vais bien moi aussi. Et à l’école ? J’espère que tu travailles bien et que tu es très sage ? 


Elias : Oui tonton, je travaille bien et je suis très sage. 


Lionel (lui tendant un sachet) : Très bien, je veux que tu continues comme ça. Ça c’est un Haggen das à la vanille et au noix de pécan. 


Elias (joyeux) : Ma glace préférée ! Merci tonton ! 


Arsène et Alice arrivent au salon et saluent Lionel, ils prennent des nouvelles puis ils envoient Elias déguster sa glace ailleurs pendant qu’ils discutent entre adultes. 


Lionel : J’avais besoin de vous parler de quelque chose d’assez important. 


Alice : Tu veux boire quelque chose ?


Lionel : Non ne t’inquiète pas Ma Alice.


Lionel raconte en détail son entrevue avec Olivia et son avocat en prison. Ma Alice est vraisemblablement énervée vu la tête qu’elle affiche. 


Alice : C’est non ! Je ne veux rien de cette sorcière pour mon petit fils. Même pas 1F, elle peut garder son argent.


Lionel : Mais Ma Alice… 


Alice(agacée) : Non Lionel je ne veux pas ! C’était déjà suffisamment difficile pour moi de savoir que la femme qui l’a mis au monde est celle qui a tué mon fils. Mais il est hors de question qu’il hérite de ses biens. 


Arsène : Alice calme toi, tu es toujours sur la défensive.


Alice(grondant) : Pourquoi je vais me calmer ? On lui a dit que notre petit fils a besoin de son argent ? Elle ne sait pas que Brian avait fait un Testament dans lequel il avait légué plus de la moitié de ses biens à ses futurs enfants ? Elias ne va jamais souffrir dans sa vie parce que son père a très bien investi. Quand il sera grand il touchera des centaines de millions donc… 


Lionel : Faites un effort s’il vous plaît ! Elle m’a vraiment supplié pour que je vienne vous en parler. Elle m’a tellement fait pitié, si vous la voyiez actuellement, elle est devenue l’ombre d’elle-même.


Alice : Je dis hein Lionel, finalement tu es de quel côté ? Tu as déjà oublié ce qu’elle a fait à ton frère ? Tu as la mémoire courte à ce que je vois ! 


Arsène(soupir) : Alice…


Lionel : Maman je n’ai pas oublié , et je ne vais jamais le faire. La seule raison pour laquelle je lui parle encore c’est parce que c’est la mère d’Elias. Je sais que peu importe ce qu’il s’est passé, si Brian avait la possibilité de donner son avis, il ne refuserait pas à son fils d’avoir accès à l’argent que sa mère veut lui laisser. Ce ne sont pas des milliards mais c’est tout de même quelque chose et si c’est bien investit , ça lui rapportera beaucoup plus à l’avenir!


Alice se lève énervée et se dirige vers la cuisine en les laissant seuls. Lionel comprend son point de vue mais pour lui l’argent d’Olivia appartient à Elias au même titre que celui de son père. Il se passe la main sur le visage sachant que ça ne va pas être simple de faire entendre à Ma Alice raison. 


Lionel : Papa je ne veux pas que ma demande sot mal interprétée. Tout ça c’est dans l’intérêt de l’enfant, qu’il reçoive ce qui lui est dû.


Arsène(soupir) : Donc elle a déjà signé les documents ? Qu’est ce qu’elle veut lui léguer exactement ?


Lionel : Oui c’est déjà signé, les actes doivent juste être enregistrés. Elle a tout mis au nom d’Elias. Tout l’argent et les biens qu’elle a elle-même amassés. Elle lui lègue la villa dans laquelle elle vivait, puis une autre qui est en location. Elle lui donne également son Institut de beauté qui est situé au centre ville. Ainsi que la somme totale de 170 millions de Franc CFA qu’elle a dans ses comptes bancaires.


Arsène : Elle ne garde rien ?


Lionel : Elle dit qu’elle fait de petits boulots en prison qui lui donne de toutes petites sommes d’argent pour acheter le strict nécessaire pour sa toilette. Donc elle lui lègue tout ce qu’elle possède.


Arsène : Si elle a déjà tout mis à son nom ça ne sert à rien de s’y opposer. C’est pour le bien d’Elias, parce qu’il doit être notre priorité. Nous ne sommes plus très jeunes donc c’est de notre devoir de nous assurer qu’il ne manquera de rien après nous. Et qu’on le veuille ou non c’est l’argent de sa mère. Il faudra que tu nous aides à investir cet argent pour que ça rapporte encore plus tard. Quand il sera grand il rentrera en possession d’un gros patrimoine. Et je sais que même si nous ne sommes plus là tu y veilleras. 


Lionel : Bien sûr papa. Par contre elle a une dernière requête. Elle aimerait le voir au moins une fois avant de ne plus importuner qui que ce soit. Je sais que ça ne va pas être simple de convaincre Ma Alice, mais on peut quand même essayer. 


Arsène (soupir) : Ok je lui parlerai. Toutefois, je veux que ce soit bien clair, c’est la seule fois où elle pourra le voir. Et il ne doit évidemment pas savoir que c’est sa mère. Elle est sensée être morte. 


Lionel : Oui je sais. 

           ♤~~~~~~~♤


La situation d’Imelda ne s’est toujours pas améliorée. Elle a perdu tellement de poids, elle est mal en point avec son bras en moins. C’est de plus en plus difficile de vivre dans la rue, sous la pluie, le soleil, etc.


Ce n’est pas tous les jours qu’elle reçoit des pièces des gens, donc elle reste souvent 3 à 4 jours sans manger. Elle décide donc de prendre une décision qu’elle aurait dû prendre depuis bien longtemps.


 Elle se rend au commissariat de la ville de Mouila pour se dénoncer. Le procureur de cette région appelle celui de Libreville et Imelda est gardée au commissariat pendant 3 jours. 


Vu que ça fait plus de 3 ans qu’elle est recherchée et que toutes les preuves ont déjà été accumulées contre elle, son procès est lors très vite programmé à Libreville où elle est finalement transférée. 


Vu la gravité de ses crimes, le juge décide que son procès sera médiatisé, diffusé à la télé en direct. Imelda ne tient pas à avoir un avocat étant donné qu’il n’y a aucune innocence à prouver.


Le public n’a pas été invité dans la salle à cause de l’odeur nauséabonde d’Imelda. À l’intérieur, il n’y a que le juge, ses assesseurs, le greffier, le procureur et son assistant ainsi que les deux agents de police qui accompagnent Imelda.. Les caméramans sont présents pour filmer afin que le procès sois retransmis en direct. Tout ceux qui sont présents dans la salle ont des mouchoirs pour se couvrir le nez.


Pendant de longues minutes, le procureur édicte toutes les charges qui pèsent sur Imelda. Malgré le fait qu’elle n’ait pas voulu d’avocat on lui a tout de même assigné un avocat d’office pour la procédure. 30minutes plus tard, le juge appelle finalement Imelda à la barre. Elle se lève, marche difficilement et prend place.


Juge : Il n’est en aucun cas ici question de vous faire passer un interrogatoire pour savoir comment se sont déroulés les faits. En réalité vous n’êtes là que pour une sorte de témoignage. 


Le procureur : Mademoiselle Mouguengui, toutes les personnes qui ont été associées à vous de près ou de loin pour des crimes ont été arrêtées et jugées. Donc nous savons déjà comment les choses ce sont passées. Étant donné que vous êtes venue vous rendre et que vous n’avez même pas voulu d’avocat nous comprenons que vous reconnaissez les faits qui vous sont reprochés.


Imelda : Oui… 


Le Procureur : Il y'a eu le meurtre de Aida-Aubrielle MEBALE NZIENGUI, nouveau-née que vous avez fait assa*ssiner par le Docteur Nathaniel FAUBERT. Avez-vous quelque chose à dire la dessus ?


Imelda reste silencieuse un moment, jamais elle n’aurait imaginé qu’elle se retrouverait un jour dans une salle d’audience, devant des caméras pour parler des actes qu’elle a posés. Elle prend finalement la parole. 


Imelda : Je…je n’avais pas de soucis avec ce bébé. Mon problème c’était son père, Lionel MEBALE. On a eu plusieurs antécédents et la faire tu*er a donc été le moyen pour moi de me venger de lui.


Procureur : C’est tout ? C’est pour ça que ce bébé est mort ? 


Imelda : Oui… 


Toutes les personnes dans la salle se regardent sans voix.

          ♤~~~~~~~♤


Lionel avait eu l’autorisation du Chef de la police pour faire sortir Olivia de la prison pendant au moins une heure parce qu’il était hors de question de faire entrer le petit dans la prison. Le camion de la police gare au coin de la rue et Olivia descend du véhicule. 


La gardienne : Il a garé là bas. Tu as une heure pas plus. On t’attend ici et n’essaye pas de t’enfuir.


Olivia : M’enfuir pour aller où ? 


Olivia marche jusqu’au véhicule de Lionel et ouvre la portière à l’arrière où Elias est assis. Ce dernier tourne la tête et leurs regards se croisent. Il est le portrait craché de Brian. Le cœur d’Olivia se serre fortement et ses jambes veulent lâcher, au point où elle s’agrippe un moment à la portière pour reprendre ses esprits. Au bout de 2 minutes, elle monte et ferme la portière. 


Lionel : Bonjour Ida. 


Olivia(perdue) : Ida ?


Lionel : Elias, elle c’est tata Ida. Je t’ai emmené parce qu’elle mourrait d’envie de te rencontrer. 


Elias(sourire) : Bonjour tata Ida. 


Olivia (émue) : Bonjour Elias, comment vas-tu ?


Elias : Je vais bien et toi ?


Olivia : Ça va maintenant que je te vois. On m’avait dit que tu es tout mignon et adorable, je voulais donc vérifier.


Elias(sourire) : Oui, je suis tout mignon comme mon papa Brian et papi m’a dit que j’ai les yeux de ma maman.


Olivia : Oui, tu leur ressembles beaucoup…


Elias : Tu connais papa Brian et maman Olivia ? Moi je ne les connais pas parce que ils sont allés au ciel quand je suis né.


Le cœur d’Olivia rate un battement, elle serre la mâchoire et refoule les larmes qui veulent couler.


Olivia : Même s’ils sont au ciel, ils t’aiment beaucoup et ils ne vont jamais t’oublier.


Elias : Oui je sais.. 


Olivia discute environ 45 minutes avec Elias. Quand Lionel lui fait signe que c’est l’heure de partir, elle fait un bisou au petit sur le front et elle le serre dans ses bras. Elle a le visage baigné de larmes, les mains tremblantes. Elle lui dit au revoir et descend du véhicule. 


Lionel : Elias je descend discuter rapidement avec Tata et je reviens, d’accord ? 


Elias : D’accord… 


Lionel : Bon les grands parents ont fini par accepter ce que tu veux lui léguer. C’est son droit, ils ne peuvent pas l’en priver. Mais c’était la dernière fois que tu le voyais, ils m’ont dit de te le dire. 


Olivia : Je comprends qu’ils lui ont dit que je suis morte.


Lionel : J’ai essayé de les convaincre de ne pas faire ça. Il a une mère qui est en vie, il a le droit de la connaître et d’aller lui rendre visite s’il le souhaite quand il sera plus grand. Mais ils ont refusé et je ne peux évidement pas leur imposer ce que je pense parce que ce sont les grands parents et les tuteurs légaux. J’ai tout de même réussi à les convaincre de dire à l’enfant comment s’appelait sa mère. 


Ma Alice voulait qu’on invente un prénom mais ça ce n’était pas juste. On ne sait pas de quoi sera fait demain, plus grand peut être qu’il saura tout et qu’il voudra te voir mais pour l’instant, ça va devoir rester ainsi. Je ne peux pas aller à l’encontre de leurs volontés. 


Olivia : Je respecterai leurs décisions. Je ne saurais te remercier pour tout ce que tu as fait. Merci infiniment. 


Lionel : Je l’ai fait pour mon frère et mon neveu. 


Olivia : Oui je sais. Et sinon comment ça va ta vie actuellement ? Et Angèle ? 


Lionel : Ça va bien de notre côté. On est parents de magnifiques jumeaux, Kenny et Hugo, qui ont déjà 3 ans et la semaine dernière Angèle a mis au monde une petite fille, elle s’appelle Savannah. 


Olivia (sourire) : Ooh félicitations ! Je vous souhaite tout le meilleur du monde, vous le méritez. 


Lionel : Merci beaucoup. 


Olivia : Et…et j’ai entendu dire que le procès d’Imelda a lieu aujourd’hui ? 


Lionel : Oui, il est retransmis en direct à la télévision actuellement. Bon il faut que je te laisse. Prend soin de toi. 


Olivia : Merci infiniment pour tout Lionel. 


Il hoche la tête et tourne le dos, puis embarque dans le véhicule. Olivia a les yeux larmoyants en pensant au fait qu’elle ne reverra certainement plus son fils. Mais n’a d’autres choix que de s’y faire, c’est sa croix, il lui fallait la porter et l’assumer.


Tout comme son père qui est décédé il y’a un mois après deux ans dans d’affreuses souffrances à cause de son cancer des poumons. Dans les derniers moments de sa vie, il était devenu ultra maigre, il vomissait du sang et du pus. Il n’arrivait plus ni à manger ni à boire. Ses organes lâchaient les uns après les autres, il passait ses nuits et ses jours à crier, pleurer, supplier à cause de la douleur qui le terrassait. Il avait fait les mauvais choix et il avait porté sa croix jusqu’à la fin. 


Elle s’essuie le visage et va monter dans la voiture de la police qui l’attend à l’angle de la rue. 

         ♤~~~~~~~♤

Au Tribunal… 


Le juge : Veuillez poursuivre rapidement pour qu’on en finisse s’il vous plaît.


Le procureur : Une autre mort très cruelle a été celle de Michelle Reteno. Et le fait que vous ayez demandé que sa tête soit retirée pour faire accuser quelqu’un d’autre a été invraisemblable. 


Imelda(soupir) : Je peux avoir un peu d’eau s’il vous plaît ?


Le juge : Mademoiselle Mouguengui nous souhaitons terminer ce pourquoi nous sommes ici, vous aurez de l’eau plus tard. Ce procès n’est qu’une formalité. 


Imelda : Je n’avais aucun problème avec Michelle. (Se grattant) : Elle s’est retrouvée au mauvais endroit et au mauvais moment. Je méprisais A-Alexis MEBALE, voilà pourquoi je l’ai piégé pour l’envoyer en prison.


Imelda parle pendant de longues minutes, de temps en temps elle se gratte ou se mouche avec son tee-shirt vu que son nez coule. Elle garde la majeur du temps la tête baissée pour ne pas fixer les caméras ou croiser le regard des gens. 


Le procureur : Et dites nous, Simone EBANG, nous pensions qu’elle était avec vous étant donné qu’elle a fuit Libreville en votre compagnie.


Imelda : Oui on était ensemble pendant un moment, mais elle est morte à présent.


Le procureur : Morte ? Comment est-elle décédée ? Et quand ça ? 


Imelda raconte en détail leurs mésaventures chez le féticheur, jusqu’à ce qu’elle décide de l’empoisonner. Elle donne tous les détails jusqu’au moment oú elle a jeté le corps sans vie de Simone EBANG dans le fleuve Nyanga. 

Dès qu’elle termine sa narration, la salle est plongée dans un silence qui se prolonge pendant un bon moment. Tous le monde est ahuri devant une telle confession. Comment un être humain peut-il en tuer un autre de façon aussi cruelle ? 


Le procureur: Bon , votre honneur je n’ai plus rien à ajouter.


Le juge : Mademoiselle Mouguengui, avez-vous un dernier mot avant que la sentence ne soit prononcée ?


Imelda reste un moment silencieuse avant de prendre la parole.


Imelda : J’ai toujours eu droit à tout ce que je voulais , j’ai été élevée dans le luxe et mon père m’a toujours montré que j’étais spéciale. En étant la fille de Jean-François Mouguengui, on me devait le respect et la considération… Donc pour moi, si on me faisait quoique ce soit je devais me venger et remettre cette personne à sa place.


 (Toussant) : Et si je dois être honnête aujourd’hui, toutes ces vengeances ne m’ont pas apporté la satisfaction que je désirais, parce qu’après tout je me retrouvais toujours seule. 


(Les yeux humides) : Je me suis retrouvée en fuite, j’ai vu mon argent diminuer et se terminer. J’ai découvert des sentiments et des sensations qui m’étaient inconnus comme la faim et la détresse. Ne pas avoir de toit sur la tête, devoir quémander pour manger. Accepter les restes des passants pour mettre quelque chose sous la dent. Me retrouver dans cette situation à été comme une douche froide, un électrochoc qui m’a fait voir la réalité.


Le suicide, j’y ai pensé et j’ai même essayé mais sans succès. Je suis condamnée à la condition actuelle que je n’ai jamais visualisé même pas dans mes pires cauchemars. 

(Pause) : Je sais qu’il est inutile pour moi de demander pardon à toutes ces personnes qui ont souffert de mes agissements. Ce ne sont pas mes excuses qui vont ramener vos morts à la vie ou effacer votre douleur.

Aujourd’hui si je suis affamée, assoiffée, amputée, sale et avec une odeur de rat mort, ce n’est que la récolte de ce que j’ai semé. 


Elle a des larmes qui coulent le long de ses joues qu’elle essuie du revers de sa main restante. Après dix minutes, le juge prend la parole.


Le juge : Mademoiselle Imelda Maureen Mouguengui, vous êtes l’un des nombreux monstres que j’ai eu à juger. Mais malgré la récurrence avec laquelle je me trouve devant des individus tels que vous , je suis toujours autant effaré. Vous avez à peine 30ans et vous vous retrouvez déjà avec des crimes aussi cruels à votre actif, c’est incroyable ! 

Je ne vous souhaite même pas la mort, elle serait trop douce pour vous. Vous méritez de vivre dans un tel état pour que vous sentiez le poids de vos actes ignobles. Cette cours vous condamne donc à la réclusion criminelle à perpétuité sans aucune période de sûreté.


La séance est levée et Imelda est escortée hors du tribunal. Arrivée à la prison , on la fait descendre du véhicule, elle traverse la cour et aperçoit son père adossé à un mur. Ils s’observent un moment en silence.

              ♤~~~~~~~♤


Irène est assise sur le canapé, le visage baigné de larmes, Régis est debout adossé au mur, peiné de voir sa mère aussi triste. Il la laisse un moment se soulager puis vient s’asseoir près d’elle et l'entoure de ses bras.


Régis : Maman ne pleure pas s’il te plaît, elle ne mérite pas que tu pleures ainsi.


Irène : C’est mon enfant, je l’ai porté pendant 9 mois. Donc forcément quand je vois ce qu’elle est devenue aujourd’hui, j’ai le cœur brisé. Elle a posé des actes ignobles, elle a même tu*é Simone, et surtout de quelle façon ? Comme font les véritables psychopathes dans les films. Je … jamais je n’aurais imaginer que le fruit de mes entrailles pouvait aller loin 


Régis : Ce sont ses choix de vie maman, tu ne peux pas te rendre malade pour ça.


À ce moment Ludovic entre dans le salon.


Ludovic : Bonjour. 


Régis : Bonjour Ludo. 


Ludo : Maman, chacun fait ses choix dans la vie et ça ce sont les siens.


Régis : Tu as regardé le procès ?


Ludovic : Oui sur mon téléphone en direct. Moi aussi ça m’a fait mal de la voir comme ça. Elle est carrément méconnaissable. J’avais pitié, mais quand je pense aux actes qu’elle a posé, je ne peux que me dire que c’est le Karma. Moi non plus je n’ai pas eu une vie droite. Mais Imelda c’est un autre niveau. C’est sa récompense Maman !


Irène : Vous savez, quand vous aurez des enfants, vous comprendrez. Ça fait mal de voir que le fruit de mes entrailles a mal tourné, que c’est un monstre. De la voir avec un membre en moins… oh seigneur où ai-je péché ?


Régis : Tu ne vas pas porter ça sur tes épaules. Voilà Ludovic qui étaient pratiquement une cause perdue mais regarde le aujourd’hui. Il continue de suivre sa formation en web development. Sans oublier qu’il travaille maintenant dans un cyber, il a complètement laissé la drogue. Mais le genre d’Imelda ne pouvait pas être récupéré maman. 

Elle avait un mauvais fond c’est tout, ce n’est la faute de personne, même pas de Jean-François. Donc s’il te plaît sèche moi tes larmes maintenant, nous sommes ensemble tous les trois et nos vie vont bien. Les membres de notre famille qui ne sont pas avec nous aujourd’hui sont en prison à cause de leurs choix. Est-ce que tu n’es pas heureuse de nous voir à tes côtés Ludovic et moi ? 


Irène : Bien sur que si je suis fière de vous mes chéris. De voir comment Ludovic a pu surmonter son addiction et donner un sens à sa vie. Mais… 


Ludovic : Mais rien du tout maman. La situation d’Imelda est celle qu’elle est, tu ne vas pas te rendre malade pour ça. Fais ça pour nous et pour toi-même, tu as déjà trop pleuré. Aujourd’hui tu mérites la paix et la joie, tu comprends ?


 Irène reste silencieuse pendant un moment puis s’essuie le visage. Elle sait que ses fils ont raison, si Imelda est dans cet état ce n’est que son karma.


Ludovic : Bon ça vous dit qu’on aille déjeuner dehors ?


Irène : Ah mais j’ai cuisiné…


Ludovic : On va manger ça ce soir au dîner. Ce midi je vous invite.


Régis : Allez maman, ça va te faire du bien de prendre l’air.


Irène : D’accord laissez moi me rincer le visage et me changer.


Ludovic : Ça marche…

               ♤~~~~~~~♤

Depuis 1 an et demi déjà, Lionel a décidé d’implanter des filiales de son entreprise dans certains pays d’Afrique. Alexis est donc chargé de se déplacer régulièrement sur place pour superviser les installations. Ça fait donc 7 mois qu’il est au Ghana. 

Il téléphone à Lionel. 


Lionel : Allô Allô. 


Alexis : Salut, comment vas-tu ? 


Lionel : Je vais bien et toi ? 


Alexis : Super bien ! Et comment va la famille ? 


Lionel : Ça va très bien. Maman et Maman Olga nous font un superbe repas pour ce midi. 


Alexis : Je manque vraiment de jolies occasions hein ! Et tu as des nouvelles de Joyce et Jules ? Leurs vacances se passent bien ? 


Lionel : Oui hier Joyce a appelé Angèle. Actuellement, ils sont à New-York et ils profitent au max avec Farrell, la mère de Jules et ses petits frères. 


Alexis : C’est super ça. Je t’appelais pour savoir si vous avez suivi le procès de Mouguengui Junior. 


Lionel : Honnêtement ça ne m’a pas intéressé. J’ai tourné la page avec le nouveau bonheur qui sourit à la famille, je n’avais même pas envie de voir sa tête. 


Alexis : Moi j’ai regardé et elle est méconnaissable. Quand la vie décide te chicoter hein, hummm. 


Lionel : J’étais hors de la maison pendant que la diffusion passait en direct mais Angèle et maman ont regardé. Félix m’a appelé plus tard pour me donner le verdict et pour me dire ce qui avait été décidé pour son incarcération spéciale. Apparemment elle ne sera pas en cellule commune avec les autres. 


Ils discutent d’Imelda avant de changer de sujet. 


Lionel : Alors comment ça se passe là bas ? 


Alexis : Ça se passe bien. Hier j’ai eu une entrevue avec le Ministre du Commerce et j’en suis sorti très satisfait. Plus que deux mois et on pourra ouvrir ici. Puis je pourrais m’envoler vers l’Afrique du Sud pour la filiale de ce côté-là. 


Lionel : Si tu es fatigué et que tu veux rentrer, il n’y pas se soucis, je peux te remplacer. 


Alexis : Ah non non tu sais que j’adore les voyages voir autre chose et tout. Donc c’est vrai que je suis là pour le travail mais je joins l’utile à l’agréable. Bon je te laisse, fais un bisou à maman, à Angie chérie, et aux enfants. 


Lionel : Je n’y manquerai pas. Prend soin de toi. 

Clic ! 


Après avoir raccroché Lionel sort de la chambre et croise Angèle aux escaliers. Il passe ses bras autour de sa taille et colle leurs fronts. 


Lionel : Comment va la femme de ma vie ? 


Angèle (sourire) : Je vais encore mieux maintenant que je te vois. 


Ils s’embrassent longuement quand Justine sort de la cuisine avec un plateau. 


Justine(sourire): Eeeh pardon ! Arrêtez moi ça tout de suite ! Ma petite fille vient seulement d’avoir une semaine et vous avez déjà les bouches collées ? Lionel laisse ma fille respirer s’il te plaît ! Va plutôt ouvrir le vin. 


Lionel(amusé) : C’est plutôt ta fille qui ne veut pas se décoller de moi ! 


Angèle (rire) : N’importe quoi ! 


Ils passent à table et mangent dans la bonne humeur.. 


               ♤~~~~~~~♤

Imelda et JFM sont assis dans la cour de la prison. JFM a le cœur en lambeaux en voyant ce qu’est devenu la prunelle de ses yeux. Il la regarde de haut en bas et a du mal à reconnaître sa fille qui brillait autrefois de mille feux et qui sentait la rose. Aujourd’hui, elle est méconnaissable, amputée, sale et accompagnée d’une odeur tellement immonde que des mouches la suivent même. 


Jean François : Imelda… pourquoi tu es devenue ainsi ? Regarde l’état dans lequel tu es ? 


Imelda(larmes, sourire triste) : Toi aussi tu es devenu l’ombre de toi-même. Tu as maintenant la peau sur les os, une grosse et sale barbe… 


Jean-François : Ah Imelda, la vie n’est pas facile ici, surtout pour quelqu’un comme moi. C’est un endroit qui éteint toute velléité de fierté, d’orgueil, de supériorité. Ils m’ont tellement fait voir de toutes les couleurs à tel point que je ne sais même plus à quoi ressemblait le grand Jean-François Mouguengui. 

(Soupir) : J’ai entendu parler de tous les crimes qui te sont reprochés, je vois qu’ils sont liés de près ou de loin à Lionel Mebale. Je ne sais pas si c’était vraiment de l’amour que tu avais pour ce gars ou juste une obsession. Mais ce qui est sûr, c’est que dès que tu l’as fait entrer dans nos vies, elles n’ont plus jamais été les mêmes. En tout cas voilà nos vies à présent, il te faudra t’habituer. 


Imelda : Papa, je n’ai plus envie de parler des raisons qui m’ont poussé à faire ce que j’ai fait. Moi j’ai déjà touché le fond, j’ai dormi dans la rue pendant plus de 2ans, j’ai mendié, j’ai un bras en moins et mon odeur…

J’ai cherché la mort sans succès donc il n’y a plus rien qui peut m’arriver de pire. Psychologiquement et physiquement, je suis fatiguée. 


Ils discutent pendant de longues jusqu’à ce qu’une gardienne vienne chercher Imelda. 


Jean-François : Mais tu t’étais enfuie avec Simone n’est ce pas ? Pourquoi ne l’ont-ils pas arrêtée avec toi ? 


Imelda (doucement) : Je l’ai tué parce qu’elle a voulu me vendre chez un féticheur. Et pour info, sache que pendant plus de 20 ans, elle t’avait envoûté pour que tu mènes la vie dure à Irène. 


Jean-François (perdu) : Q-quoi ? 


Imelda n’a pas le temps d’en rajouter que la gardienne l’entraîne vers les cellules. On la conduit jusqu’à une cellule fermée, une sorte de cachot. La gardienne ouvre la porte et la fait rentrer à l’intérieur.


Gardienne : Il a été décidé que tu resterais enfermée ici toute seule. Tu ne sortiras pas. Ta nourriture te sera apportée ici tous les jours. Pour toujours jusqu'à ce que tu meurs et vu comment c'est parti, tu ne vas pas mourir d'aussitôt. 


Imelda : Mais comment ça je vais rester enfermée dans cette pièce pour toujours ? Et je vais me laver où ? 


Gardienne : Tu sens mauvais, il est hors de question que ta sale odeur là se répande dans toute la prison. 

Dailleurs, même si tu te laves l'odeur ne partira pas donc tu ne vas même pas sortir pour aller te laver. Tu ne reverras plus la lumière du jour. Voici ta dernière demeure ma chérie. 


Imelda : Mais est ce que le juge est au courant que je vais rester dans une telle pièce ? Ce n’est pas juste. 


Gardienne (amusée) : Juste hein ? Quand tu tuais des innocents, c’était juste ? Et sache que c'est une décision qui vient d’en haut. 


La gardienne pousse Imelda à l’intérieur et ferme la porte à clé. Cette dernière regarde la pièce dans laquelle elle va passer le restant de des jours. C’est une pièce carré, pas éclairée, pas très grande, avec une minuscule fenêtre avec des barreaux. L’air circule à peine. Dans le coin, il y a un bidet crasseux qui sert de toilette. 

Il y règne une odeur fétide d’urine et de selle. On peut apercevoir sur les murs, quelques cafards et araignées qui se baladent. 


Imelda (dépassée, les larmes aux yeux) : Je ne peux pas rester toute ma vie dans une telle pièce sans plus jamais voir l’extérieur. Je vais forcément devenir folle. 


Elle se tourne vers la porte et frappe comme une folle. 


Imelda (criant) : Faites moi sortir, s'il vous plaît, je veux rester en cellule avec les autres. Je vais faire ce que vous voudrez, je laverai les toilettes, je ferai la vaisselle pour tout le monde mais svp ne me laissez pas ici. Pitié !!! 


Elle tambourine pendant des heures puis finalement, elle se laisse glisser le long du mur, désespérée... 


                Fin

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Notre amour face aux...