Chapitre 14

Write by YadRosa

                   **Flora**


Je suis fatiguée de toujours avoir à me justifier concernant mon passé. Aujourd'hui ce sont les parents de Stéphane. Et demain ? Et après demain ? 

Je suis dans la chambre que m'a donné Steph mais impossible de dormir. Je pense à mon fils, où est il en ce moment. Je n'ai pas arrêté de prier pour lui. Stéphane n'arrête pas non plus de me dire de ne pas m'inquiéter mais comment pourrais je faire ça ? Depuis que je sais que je peux encore servir à quelque chose dans cette vie, depuis que j'ai appris que j'ai un enfant, celui à cause de qui j'ai perdu goût à la vie, je me sens renaître. 

Je commence même à me poser des questions concernant ma soit disante infertilité. C'est peut être encore un mensonge que Prisca a inventé pour que je ne tombe plus enceinte. Cela expliquerait le fait qu'après deux ans de vie de prostitution, elle m'a dis d'arrêter. Elle avait peut être peur que je découvre la supercherie. 

Si tout ça est aussi vrai que le fait que j'ai un enfant, c'est que j'ai été beaucoup trop naïve. J'ai mal au crâne à force de me poser sans cesse les même questions. Je sens que j'étouffe,  j'ai besoin d'air, besoin de respirer un peu. Je me souviens soudain que depuis ma rencontre avec Liliane au restaurant, je ne lui ai pas encore fais signe. Peut être qu'elle acceptera faire une promenade avec moi..

Je fouille dans mon répertoire à la recherche de son numéro. Je le trouve et je lance l'appel. Elle décroche dès que ça sonne. 


Liliane : allô ? 

Moi : Lili c'est moi, Flora. 

Liliane : ooh ! Quelle bonne surprise, j'ai attendu ton appel en vain. Tout va bien ? 

Moi : oui, je suis désolée pour ça. Il s'est passé tant de choses ces derniers jours.. pouvons nous nous voir pour discuter un peu ? Si ça ne te dérange pas bien sûr. 

Liliane : oh, non ! C'est plutôt un plaisir. Je m'ennuyais même ici. On se voit où et à quelle heure ? 

Moi : bah, tout de suite si ça ne te dérange pas. Au restaurant milles et une nuit. 

Liliane : OK, c'est noté. Je serai là dans quelques minutes. 

Moi : parfait. Merci beaucoup ma chérie. À toute ! 


Je raccroche et je prends en même temps mon sac. Stéphane est au salon devant un match de foot à la télévision. Il est si beau... je me demande s'il pense toujours à moi.. Je secoue la tête pour ramener mes idées qui commence à divaguer, à la réalité. 


Moi : je sors un moment ! 


Il tourne la tête dans ma direction.


Stéphane : tu vas où ? Tu veux que je t'accompagne ? 

Moi : non, ça ne sera pas la peine. Je vais rencontrer une amie que j'ai rencontré il n'y a pas longtemps. Je serai de retour tout à l'heure.

Il se lève et s'approche de moi. Il est trop et près de moi et son regard est beaucoup trop insistant. 


Moi ( bégayant) : tu.. que... se passe.. t-il ? 

Stéphane : j'ai envie de t'embrasser ! 


Avant même que mon cerveau n'interprète sa déclaration et que je ne fasse quelque chose comme mouvement, il me prends par la taille, m'attire contre lui et écrase ses lèvres sur les miennes : tout ça en une fraction de seconde. 

J'ai l'impression que mes réflexions sont bloquées et que mon sang a cessé de circuler dans mon organisme. Ses lèvres se font plus insistantes et je me vois entrouvrir les miennes en nouant mes bras à son cou. Il m'embrasse fievreusement, jouant avec ma langue. Il me serre un peu plus contre lui et je sent une raideur dans son entre jambe. 


Il me désire ! Je peine à y croire. 


Mon corps entier est en émoi. Si je ne mets pas un terme tout de suite à cette étreinte, je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. J'ai envie de le repousser mais au même moment je n'ai pas envie de me détacher de lui. Il le faut pourtant... 


Moi(voix faible) : arrêtes.. 

Stéphane : j'ai envie... de toi..tu n'imagines pas.. à quel point.. 

Moi : je sais mais ce n'est pas le bon moment. Arrête s'il te plaît. 


Je me demande si le ton de ma voix ne va pas l'inciter à continuer. Non, il se dégage déjà, les yeux beaucoup plus sombres et va reprendre place dans son fauteuil.

Stéphane : on aura une discussion, à ton retour. 


Je ne réponds pas et je sors de la maison après quoi je me mets à inspirer et à expirer bruyamment pour reprendre mes esprits. 

Celle là, je ne l'ai pas vu venir ! Je sens encore le contact de ses lèvres contres les miennes. 


" Il me désires... et ce qui est marrant, je le désire encore plus.. "

Je me dis que si jamais il décide qu'on laisse libre cours à notre attirance mutuelle, je ne refuserai pas. Qui sait, c'est peut être le seul homme qui voudrait encore de moi tout en sachant le passé houleux que j'ai.


Trêves de réflexion. 


Je prends un taxi et j'arrive au restaurant avec dix minutes de retard. Liliane est déjà sur place, en train de siroter un jus de fruit. Elle a vraiment changé, on dirait une grande dame. 

Dès qu'elle me voit approcher, elle se lève et on se fait la bise. Je note qu'elle à l'air contente de le voir. Ça tombe bien parce que je ne sais plus trop où j'en suis. 


Moi : désolée pour le retard chérie, j'ai eu un "imprévu"

Liliane : oh, ne t'en fais pas pour ça. Je viens à peine d'arriver moi aussi. Ça me fait plaisir de te voir tu sais, je me demandais si tu ne m'avais pas oublié..

Moi : non, ce n'est pas ça. Le truc c'est que.. Il s'est passé des choses inattendues ces derniers jours. Je vais tout te raconter mais pour l'instant dis moi  ce que tu deviens. Raconte moi, c'est qui le bel homme avec lequel je t'avais vu au restaurant ? 


Elle a sourit et s'est mise à me raconter comment elle a rencontré le dénommé Franck et que c'est chez lui qu' elle est allée après s'être échappée. 


Moi : waouh ! Un homme comme ça de nous jour, c'est vraiment rare. Tu as gagné le gros lot. C'est bien. S'il t'a inscrit à l'université c'est qu'il tient à ce que tu gagnes bien ta vie. 

Liliane : oui, oui et tu n'imagines pas quoi..? 


Je suis de plus en plus curieuse. 


Moi : quoi ? 


Elle me montre sa main et je découvre une belle bague de fiançailles. Je suis bouche bée tellement elle brille. 


Moi : non.. non.. Ne me dis pas que.. 

Liliane (souriante) : si si, je vais me marier bientôt et tu seras ma demoiselle d'honneur ! 


Je n'arrive pas à contenir ma joie. Je me lève et je la serre fort dans mes bras. Elle mérite le bonheur et je suis heureuse qu'elle ait rencontré un homme aussi responsable et attentionné.


Moi : je suis trop contente pour toi. Ça me fait vraiment plaisir. Vous avez déjà fixé une date ?

Liliane : non, pas encore. Il ira voir mes parents avec les siens après quoi, on fixera une date. 


Son expression change brusquement. 


Liliane : juste que ça mère ne m'aimes pas. 

Moi : ah, ne te préoccupe pas de ça. Elle finira par se rendre compte que tu es une femme adorable. Elle t'aimera, crois moi ! 

Liliane : je l'espère... sinon, et toi ? Tu as dis que tu as quitté Prisca, que s'est il passé entre vous ? 

Moi : hummm.. 


Je me mets aussi à lui raconter les événements des dernières semaines jusqu'à maintenant. Elle a failli tomber à la renverse lorsque je lui ai raconté que Prisca m'avais menti concernant mon enfant. 


Liliane : c'est vraiment de Prisca que nous parlons là ? Ma cousine ? 

Moi : évidemment que oui. 


Elle est restée au moins deux minutes sans rien articuler. Je la comprend, moi même je n'arrive pas à y croire. C'est choquant. 


Moi : je ne l'ai toujours pas retrouvé mais je sens qu'il est en vie. En y pensant bien, j'ai toujours eu cette impression mais je n'ai pas cessé de la refouler.

Liliane : je n'arrive pas à y croire... et dire que j'ai rencontré Prisca il y a quelques jours déjà et qu'elle s'excusait pour tout ce qu'elle m'a fait subir. Je m'apprêtais même à lui pardonner.. 


Moi : hum, Prisca est imprévisible. Méfie toi d'elle et essaie de ne pas te laisser embobiner. Elle a peut être un plan derrière la tête. Sois vigilante ! 

Liliane : j'ai compris. Humm, c'est incroyable ! 

Moi : je sais. Surtout ne parle de tout ça à personne. C'est important. Je ne sais pas ce que trame Prisca en ce moment. 

Liliane : ne t'en fais pas, je ne lui dirai rien. Je vais également prendre le plus possible de distance vis à vis d'elle. Je me demande qui elle est en vrai.. Si jamais mes parents apprennent tout ça.. 

Moi : ils vont la détester à jamais ! 

Liliane : ça c'est sûr ! 

Moi : je peux connaître où tu habite ? 

Liliane : oui oui. Tout de suite ça te dit ? Je serai contente que tu viennes me rendre visite de temps à autre. 

Moi : c'est parfait, je suis libre comme de l'air. On y va ? 

Liliane : oui !

On s'est levé, j'ai voulu payer l'addition mais elle n'a pas voulu. Elle a donc payer et on est sorti toutes les deux. Je m'attendais à ce qu'elle hèle un taxi mais au lieu de ça, un chauffeur nous attendait à l'entrée. 


Moi ( étonnée) : c'est à toi ça ? 

Liliane : oui. Viens, allons y ! 


Je me rend compte qu'elle vit une nouvelle vie et ça, ça me fais vraiment plaisir. Au moins elle n'a pas eu à vivre toutes les horreurs que lui préparait Prisca. 

On est monté et nous nous sommes remis à papoter comme si on avait des trucs en commun. Le trajet ne fut pas long. Nous sommes arrivées devant une grande maison et le chauffeur a garé à l'intérieur. Nous sommes ensuite descendues


Moi : waouh... C'est magnifique ! 

Liliane( souriant)  : merci. Viens que je te montre l'intérieur. 


Elle est passée devant moi et j'en profite pour admirer la maison. Nous sommes entrées à l'intérieur. Une femme âgée était de dos, près de la table à manger. 


Liliane ( chuchotant) : futur belle mère... 

Moi( sur le même ton) : ah d'accord ! 


On s'est approché.

Liliane : maman ! 


À ma plus grand surprise, la dame a sursauté et une petite fiole est tombée d'entre ses mains,se renversant sur la moquette. Je remarque qu'un liquide de couleur bizarre coule sur le beau tapis. 


Elle : tu es malade ? Qu'est ce qui te prend d'entrer comme ça dans la maison ? 

Liliane : oh, mais je... 

Elle : tais toi ! Je me demande ce que mon fils te trouve à la fin ! 


Alors là ! 


Elle nous dépasse tout en ignorant ma salutation. Elle prend ensuite son sac et sort sans un regard de plus pour nous. 

Je trouve son attitude vraiment bizarre en plus Liliane n'a pas l'air d'avoir remarqué le petit flacon qui est tombé d'entre ses mains. 


Moi : elle est toujours comme ça ? 

Liliane : pire même des fois ! Mais bon, ne fais pas attention à elle. Assied toi que je t'apporte un truc à boire et des amuses bouche. Je pense que la servante a déjà fait à manger. Fais comme chez toi surtout. 

Moi : ok. 


Elle disparaît dans la cuisine et j'en profite pour ramasser la fiole. Il y'a encore une petite quantité du liquide là dedans. C'est seulement lorsque je lève la tête que je remarque qu'il y'a un repas sur la table. Ça devient de plus en plus louche. 

J'espère que ce n'est pas ce à quoi je pense...

















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