Chapitre 14: Graine déterrée

Write by Lalie308

 

Lysga n’avait jamais vu son père ainsi. Il semblait mort. Assis dans leur salon, il n’avait pas bougé depuis plusieurs heures. Luz, inquiète était assise près de lui. Elle posa sa main sur son avant-bras d’une manière trop crispée pour le calmer.

— Cody, je suis tellement désolée. Je ne sais pas comment ça a pu arriver, déplora-t-elle.

Lysga se tenait debout dans un coin, les observant.

— Je ne comprends pas, articula faiblement Cody. Je ne comprends pas.

Lysga vit soudain Galista apparaître en face de son père. Elle lui lança un sourire mauvais, après avoir longuement observé Cody avant de disparaitre. Lysga fronça les sourcils avant de reporter son attention sur ses parents. Ce n’était définitivement pas le moment de leur parler de ce qui lui arrivait. Ce ne serait probablement jamais le cas. Il le rejoindra bientôt de toute façon, lui susurra une voix à l’oreille. 

Son regard croisa soudainement celui de son père, il se regardèrent pendant plusieurs secondes avant que Luz ne se tourne aussi vers lui sans surprise. Il savait que ses parents étaient conscients de sa présence depuis le début, mais il aurait juste préféré qu’ils continuent de faire comme si de rien n’était. Il se leva pour se diriger vers eux, puis s’installa dans l’un des fauteuils de nuage un peu plus loin.

— Je suis désolé papa, commença-t-il sincèrement, en fuyant leur regard et essayant de prendre le dessus sur les ombres qui jacassaient déjà.

— Rien de cela n’est de ta faute Lysga, je suppose que la chance ne joue pas en ma faveur, lui répondit Cody avec un léger sourire.

— Tu rigoles, tu as ressuscité des morts et tu es marié à une déesse. Et je suis ton fils, alors je pense que tu as beaucoup de chance.

Un sourire illumina le visage de Luz.

— Je rêve ou tu deviens optimiste, le taquina Cody.

— Je suis juste une personne qui regarde les choses en face, répondit Lysga, aussi taquin.

Un lourd silence prit possession de la pièce jusqu’à ce que Luz ne le brise.

— Je pense qu’on ferait mieux de passer du temps avec Paul, au lieu de rester ici à attendre sa mort.

Cody se leva d’un bon, en essayant tant bien que mal de paraître normal.

— Tu… viens Lysga? tenta-t-il.

Celui-ci acquiesça rapidement. Luz les fit transporter jusqu’au village, dans la chambre de Paul. Dès qu’ils arrivèrent, l’état affreusement déplorable de Paul les frappa de nouveau. Il semblait mourir lentement, excepté les quelques convulsions qu’il avait de temps à autre. 

Il s’assit au chevet de son père tandis que Luz se tenait en arrière, la main dans celle de son fils qu’elle trouvait très froide. Luz profita du moment pour serrer autant qu’elle pouvait la main de Lysga, pour lui communiquer que malgré tout, ils resteraient une famille.

— Je viens de me rappeler cette fois avant le grand combat contre Peter, comment j’ai failli jouer au lâche et abandonner tout le monde…

Luz et Lysga restaient silencieux, se contentant d’écouter cette conversation qui semblait pourtant si intime.

— Tu m’avais dit des paroles que jamais je n’aurais pensé entendre mon père me dire, auxquelles je n’aurais probablement jamais eu droit si je ne t’avais pas connu, si je n’avais pas été ton fils.

Il fit une longue pause en admirant son père, le cœur littéralement en feu.

— Je ne comprends pas, vraiment pas pourquoi les choses doivent se passer ainsi. D’abord maman, maintenant toi. Ça n’a aucun sens.

Sa voix se brisa sur la fin de sa phrase. Cody avait pensé qu’après toutes ces années, il aurait enfin pu se détacher de son père, ne plus se sentir comme le petit garçon qu’il avait commencé à être depuis qu’ils s’étaient revus. Mais c’était tout le contraire, il se sentait encore plus perdu que des années plus tôt. Puisqu’à nouveau, on lui arrachait une partie de lui.

— Luz, quand Celesta a-t-elle dit… qu’on devait le faire? demanda-t-il sans se retourner.

— Ell…

Elle fut brusquement coupée lorsque Paul se leva d’un bond pour se jeter sur Cody. Ses yeux étaient injectés de sang, des veines parsemaient son visage tandis que de longues griffes poussaient sur ses doigts fendus. Il avait soudainement une apparence rougeâtre, démoniaque. Ses mains encerclèrent le cou de Cody qui avait les yeux écarquillés, immobile et succombant, comme paralysé. Lysga fut le premier à réagir en faisant apparaître une boule de lumière qui brula la main de Paul, ou de ce qu’il en restait. 

Ceci permit à Cody de se redresser et de reprendre bruyamment sa respiration en reculant. Paul convulsait fortement sur le lit. Luz se concentra pour rapidement appeler Célesta. Puis elle fixa longuement Paul pour l’immobiliser sur le lit. Il luttait, ses os se tordaient alors qu’il poussait de puissants grognements. Cody resta debout à observer la scène, impuissant. Célesta fit rapidement son apparition, avec le guérisseur. Ce dernier se mit à réciter des incantations, tandis que Célesta se joignit à Luz pour maitriser l’homme possédé.

— Cody, je suis navrée, mais on doit le faire maintenant! cria Célesta pour dépasser le grabuge.

Cody posa d’abord un regard plissé sur elle, comme pour chercher à comprendre le sens de sa phrase. Dès qu’il comprit, son sang ne fit plus qu’un tour dans ses veines.

— Vous ne pouvez pas m’arrêter, je reviendrai, criait Paul en luttant toujours aussi puissamment. 

Cody se passa une main nerveuse dans les cheveux avant de sortir en trombe de la pièce. Il manquait d’air, et inexplicablement de vie. Il donna un coup de poing dans le mur en ignorant les quelques personnes qui passaient. Il venait d’apprendre cette nouvelle, et c’était déjà le moment?

 Le moment d’ôter la vie à celui qui la lui avait donnée. Une bile acide lui brûla la trachée lorsqu’il pensa au corps inerte de Paul, au fait qu’il ne le reverrait plus jamais. Il sentit la main de Luz se poser sur son épaule, ce qui le poussa à se crisper. Il détestait qu’elle le voie aussi désemparé et vulnérable. Mais il n’avait plus un contrôle réel sur ses émotions. Elle le poussa à lui faire face puis le prit dans ses bras. Il avait pourtant conscience que la montre tournait, que plus il attendait, plus il mettait deux races entières en danger.

— Je ne comprends pas, répéta-t-il pour la n ième fois depuis qu’il avait appris la nouvelle.

— Moi non plus, lui répondit tendrement Luz.

Il expira une longue bouffée d’air avant de se redresser.

— Allons-y.

Luz fit les gros yeux.

— Tu es… prêt? demanda-t-elle en se demandant si elle avait utilisé le mot approprié.

— Je pense qu’il faudrait être sérieusement atteint pour être prêt à voir la vie quitter celui qui a semé la nôtre, lui répondit Cody sur un ton neutre.

Luz ne rétorqua rien, se contentant de le suivre à l’intérieur. Rien n’avait changé depuis son départ : Peter semblait toujours aussi déterminé à se libérer. Luz hocha lentement la tête lorsque Célesta lui demanda silencieusement le verdict. Luz glissa sa main dans celle de Cody. Célesta prit une longue respiration. Elle fit progressivement augmenter la pression intraveineuse de Paul qui gigotait de plus en plus violemment. 

Elle fit accélérer son rythme cardiaque, puis en lançant un dernier regard à Cody qui fixait son père sans ciller, elle lui brisa le cou grâce à la télékinésie. Instantanément, Paul poussa un dernier cri avant de se retrouver raide mort. Cody ferma les yeux pendant son cri, en serrant plus fort qu’il ne l’aurait voulu les mains de Luz qui grimaçait. Célesta, tremblante, glissa quelques mots à l’oreille du guérisseur avant de poser sa main sur l’épaule de Cody.

 Elle s’en alla. Elle se rendit dans le parc de la cité puis se laissa tomber sur un banc. La lumière tamisée rendue plus obscure par le crépuscule illuminait le lieu. Hongust s’assit près d’elle après quelques minutes qu’elle laissa s’écrouler en observant un point invisible en face d’elle.

— Je suppose que ça a été fait.

Elle n’osa pas le regarder en face, rongée par la douleur d’avoir été celle qui devait ôter la vie au père de Cody.

— Quelqu’un devait le faire, et une personne avec des pouvoirs. Personne ne pouvait l’approcher. Je ne pouvais pas laisser ma Luz faire ça ni un membre du peuple. Ça aurait été mal et lâche, expliqua-t-elle en regardant dans le vide.

— Tu as bien fait Célesta, tu as d’abord pensé au bien des autres. Paul était mon ami. Il nous manquera, mais il n’a juste pas eu la chance en tombant sur un frère comme Peter, lui intima Hongust, profondément touché par la nouvelle.

— J’aimerais simplement retourner à cette époque où tout allait si bien, cette époque où personne ne devait mourir de cette façon.

— Mais il n’y avait pas Axa à cette époque.

Elle acquiesça.

— C’est vrai. Elle est comme ma fille, affirma-t-elle à travers un fin sourire triste.

— Elle l’est.

— Comme elle est aussi la vôtre.

— J’ai perdu ce privilège depuis bien longtemps.

— Ne dites pas de bêtises. Elle vous considère autant qu’elle considère Fabos.

Après un long silence, Hongust parla :

— Pauvre Cody. J’ai connu sa mère, si jeune, si innocente. Elle et maintenant Paul.

— Dire que j’ai jugé ce pauvre garçon des années plus tôt. Si c’était faisable, je ramènerais ses parents.

Un nouveau silence les enveloppa.

Cody et sa famille se trouvaient encore dans la chambre de Paul. Le guérisseur avait promis de revenir dès qu’ils en auraient fini avec les à dieu. Cody passa sa main tremblante sur le visage pale de son père. Il ferma les yeux de son père en se mordant les joues pour ne pas hurler. Luz détourna sa tête pour nettoyer les larmes qui lui mouillaient le visage. Plus que la compassion, sa douleur personnelle de la perte de Paul, elle ressentait jusque dans sa chair le mal de Cody. Ils étaient liés. Lysga hésita, mais finit par la prendre dans ses bras. Le geste qui la surprit effaça instantanément une lourde partie de sa peine.

 Solenna et Brad firent leur entrée dans la pièce. Brad posa un regard désolé sur Cody puis regarda Lysga. Il resta silencieux, se contentant d’aller étreindre son meilleur ami qui éclata en sanglots dans ses bras. Solenna resta debout à l’entrée, n’osant pas faire un seul pas. Lysa ferma les yeux fortement pour contrôler à nouveau ses démons intérieurs. Il tentait de contrôler autre chose à quoi il avait rarement accès : ses propres émotions, la douleur qui s’agrippait lentement à son cœur à cause de la perte de son grand-père.

*

Fiona se tenait sur la colline du village, assise en tailleur. Contrairement à Lysga, elle ne se battait plus aussi sauvagement avec les ombres. Elle savait simplement qu’elle ne trouverait pas de repos, mais avait appris à marquer son territoire. À souffrir, mais à leur rendre la pareille. Elle crut plusieurs fois sentir la présence d’une personne, une personne qui ne voulait pas être vue. Mais l’aura était floue, comme si cette personne n’existait pas réellement. Elle ne se donna pas la peine de vérifier si ses impressions étaient justes, elle se contenta d’observer le paysage nocturne, sans but précis.

— Paul Jones est mort.

Fiona se redressa, se revêtant de son masque neutre. Elle ne tourna pas la tête vers son interlocuteur dont elle pouvait détecter la présence à des kilomètres.

— Je sais, souffla-t-elle en claquant chacun de ses doigts.

Nerdy se laissa tomber près d’elle puis la regarda de biais pour cerner la créature qu’il n’avait honnêtement jamais réussi à comprendre.

— Tu ne penses pas aller soutenir Luz? Et Cody bien sûr?

Elle resta silencieuse. Nerdy leva un sourcil, toujours en attente d’une réponse.

— Je n’ai pas de parents. Donc, ne me regarde pas comme ça. Pour moi, c’est le cycle de la vie. Et il vaut mieux lui que nous.

Nerdy dirigea à présent son regard vers la lune en esquissant un sourire en coin.

— Je ne sais même plus ce que c’est que d’avoir des parents, une famille au complet. Quelque part c’est de la faute de Peter, mais surtout la tienne.

— Je me sens tellement coupable, ouh ouh! ironisa Fiona.

— Je sais, se contenta de répliquer Nerdy, sans aucun sarcasme. Je le sais glami. Je sais que tu comprends bien ce que ça peut faire. Célesta et Fabos sont ta famille.

— Si c’est ça la famille, je m’en passerais volontiers.

Elle sentit une lourde vague de tension en elle, comme si elle perdait le contrôle. Cette présence qu’elle sentait depuis quelque temps s’intensifiait. Elle regarda rapidement autour sans ne rien voir de significatif.

— Pourquoi ai-je l’impression qu’il y aura encore des morts insensées? s’enquit Nerdy en posant à nouveau son regard sur Fiona.

— Parce qu’il y en aura.

Elle le regarda aussi avant d’ajouter à travers un souffle :

— Toujours.

Nerdy osa regarder ses lèvres, puis à nouveau ses yeux. Soudain, Fiona se tordit de douleur en poussant des cris qu’elle tentait d’étouffer. Nerdy s’avança vers elle, paniqué, mais elle lui barra la voie de sa main.

— Ùn mi toccu (ne me touche pas), aboya-t-elle, le visage enterré dans ses cuisses.

Elle respira bruyamment, rassembla toutes ses forces pour enfin reprendre le dessus. Elle se leva ensuite d’un bon puis se mit à marcher vers l’autre côté, trop faible pour se téléporter où que ce soit.

— Fiona, l’appela Nerdy.

Elle l’ignora en marchant plus vite.

Ce dernier courut vers elle pour se saisir de son poignet et la pousser à lui faire face. Elle leva le menton pour le défier du regard. Il se saisit de ses lèvres, ce qui eut le don de déstabiliser Fiona pour quelques secondes. Elle le repoussa violemment en reculant.

— Ne joue pas à ça avec moi. Je ne suis pas comme vous, comme eux, comme Luz ou Célesta, hurla-t-elle en respirant bruyamment, l’index pointant Nerdy.

Nerdy avait l’impression de découvrir une nouvelle Fiona. La peur se lisait clairement dans ses yeux. La peur de quelque chose qu’elle n’avouait à personne ni à elle-même. Nerdy avait beau vouloir creuser, il n’arrivait pas à voir ce que cachait Fiona. Il se saisit à nouveau de ses bras pour la prendre dans ses bras. Il la retint de force, sachant qu’elle était épuisée. Fiona lutta pendant quelques secondes, mais finit par se laisser aller. 

Une douleur intense lui rongeait cependant les entrailles, comme si le démon y creusait pour planter une semence amère. Elle respira lentement pour ne laisser échapper aucune larme, aucune faiblesse. Elle se l’était promis : plus jamais de faiblesse. Nerdy se détacha enfin d’elle pour poser sa main sur sa joue afin de la regarder dans les yeux.

— Nous sommes tous les deux très nuls aux jeux des sentiments. Je sais que quelque chose cloche et que ce quelque chose est aussi lié à Lysga et Galista et tout ce que vous avez en vous. Je veux juste comprendre Fiona. Tu voulais ne plus être isolée ou rejetée dans le passé, aujourd’hui je veux te donner cette chance. Ça restera entre toi et moi si tu préfères, mais cette planète court si vite à sa perte, que je ne voudrais pas que ta flamme s’éteigne avant elle. On restera, pour la voir couler s’il le faut.

La voix de Nerdy avait été tendre, comme jamais elle ne l’avait entendu. Elle retira sa main de sa joue avant de marcher sur le côté.

— Je ne sais plus ce que c’est que dormir, que la paix. Je fais ça pour me protéger. J’ai besoin d’être comme je suis pour survivre, déclara-t-elle entre ses dents.

— Mais est-ce que tu survis réellement? Ou ne serait-ce pas que tu sois en train de mourir lentement? Parce que tu n’es justement plus toi.

— Gardez vos phrases thérapeutiques pour Lysga, pas de ça avec moi, riposta-t-elle.

Nerdy se rapprocha d’elle et chuchota à son oreille.

— Alors, dis-moi ce qui est pour toi, et je le ferai.

Fiona ne répondit rien, se contentant d’observer la lune.

— Tu n’as pas le droit Nerdy, tu n’as pas le droit de tout gâcher. Tu ne sais pas combien j’ai donné pour en être là, pour leur résister.

— Mais as-tu atteint cette paix que tu voulais tant?

— Je préfère un océan de flamme à un océan vide.

Nerdy l’observa ensuite avec intensité. Il était loin d’être parfait, et il le savait. Toutefois, il sentait la détresse de Fiona. Il glissa sa main dans celle Fiona puis ils disparurent pour apparaître dans la chambre de Nerdy. Ce dernier se mit instantanément à retirer ses chaussures. 

— Ciò chì fate? ( Que fais-tu?) lui demanda une Fiona indigner.

Nerdy l’ignora pour aller se coucher.

— Viens.

Fiona lui lança un regard meurtrier.

— Quoi?

— Viens Fiona, insista-t-il d’un ton ferme.

Elle se mordit légèrement la lèvre avant de se diriger vers le lit. Elle ne se fit plus prier pour s’allonger, loin de Nerdy. Celui-ci se rapprocha d’elle pour la prendre dans ses bras. Elle resta immobile, toujours aussi déconcertée par la situation.

— On va dormir Fiona, lui indiqua Nerdy de sa voix la plus chaude.

— Embrasse l’enfer et tu brûleras, je suis une démone trop viscéralement suspendue aux abysses des ténèbres.

La voix de Fiona portait un timbre différent. Elle ne savait pas pourquoi elle se prêtait à ce jeu. Faux. Elle voulait la paix.

— Une démone au cœur arraché trop brutalement. Je te le rapporte simplement, rétorqua Nerdy près de son oreille.

Fiona esquissa un sourire. Elle sentit soudainement les démons se réveiller. Son sourire. La baisse de sa garde. Sa faiblesse. Les démons se déchainèrent en elle comme des lions affamés qui venait enfin d’être libérés. Elle tremblait excessivement, poussant des cris étouffés. Nerdy la serra plus fort contre lui.

— Pense à celle que tu voudrais être. Ils ne peuvent rien contre toi. Je sais que t’es une sacrée battante petite sorcière, l’encourageait-il.


Il passa des heures à lui parler, tandis qu’elle suivait aveuglément ses conseils. Tandis qu’elle choisissait d’être faible, en creusant au plus profond d’elle pour se retrouver. Nerdy rassembla son énergie, espérant inconsciemment chasser les ombres. Fiona finit par se calmer, elle prit de lentes respirations. Elle s’était endormie. Nerdy la serra plus fort contre lui en esquissant un sourire puis en lui déposant un baiser sur le front. 

Il remarqua une ombre qui s’était reflétée sur son mur, mais dès qu’il fronça les sourcils, l’ombre disparut. Il ferma à son tour les yeux pour calmer son flux d’émotions. Fiona avait regardé autour d’elle sur la colline. Pourquoi? Il y avait-il une autre personne? L’ombre. L’ombre n’avait rien de nelcalien, d’humain. L’ombre était informe. Il ne savait pas ce que c’était. Certainement, rien de très bon. 

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Lalie


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