Chapitre 14 : Lâcher prise

Write by Néfi

C’était vous-savez-qui ! Le voir là, tout beau, tout frais, me fit frissonner.

« Pas question de dire non », me lança ma J.A.

J’avais quand même envie de jouer un peu.

-          Salut Jonathan. Et pourquoi devrais-je danser avec toi ?

-          Parce que tu en meurs d’envie, me dit-il avec un ton moqueur.

J’avais juste envie de l’étrangler. Il ne manque pas de toupet celui-là, pensai-je.

-          En supposant que ce soit vrai, tu es le dernier homme sur terre avec qui j’ai envie de danser.

Moi-même je m’étonnais. C’était vraiment tout le contraire de ce que je pensais, que je venais de dire.

Il éclata de rire, tout en hochant la tête de droite à gauche et de gauche à droite. Je pense qu’il n’avait pas l’habitude qu’on dise lui dise non.

-          Ah sacrée Dona. Je ne savais pas que sous ce faux-air calme, se cachait ton caractère de feu.

-          Il en faut peu pour t’impressionner hein toi, rétorquai-je en pouffant aussi.

-          J’avoue que je ne m’y attendais pas, venant de toi Dona.

-          Il faut croire que je suis pleine de surprises.

-          Et bien, j’ai hâte d’avoir d’autres surprises ! Et j’espère qu’elles seront meilleures que celle-ci, répondit-il avec humour.

Nous éclatâmes de rire tous les deux, en nous regardant.

Il enchaîna :

-          Allez viens Dona, on danse, me dit-il en me tendant sa main, tel un Don Juan. Tu sais bien que la séquence zouk ne dure pas trop.

Il me fit craquer. Je ne résistai pas.

Nous nous dirigeâmes sur la piste de danse. Quelques couples dansaient, chacun dans sa bulle.

Jon posa ses mains sur mes hanches, m’attira vers lui, pendant que je passai mes bras autour de son cou et ma tête sur son épaule. Nous étions vraiment très proches. Je sentais son souffle dans mon cou. C’était la chanson « Mes sentiments » de Soumia que passait le DJ à ce moment-là. J’aimais vraiment ce son. Je me laissai porter par le rythme lent et suave de la musique. Jon, avec ses mains me poussait à me déhancher encore plus. C’était vraiment un bon danseur. Il n’était pas vulgaire et n’en faisait pas trop, juste ce qu’il fallait pour qu’on passe un merveilleux moment. Il mit ensuite ses mains dans mon dos et me rapprocha encore plus de lui. Je le laissai faire. Ce n’était pas désagréable. Pendant un bref instant, je pensai à Alex. J’avais l’impression de vivre la même histoire, sauf que ce n’était pas lui. C’était Jon.

« Profite de l’instant présent » me conseilla ma J.A.

Oh oui, c’est exactement ce que j’allais faire. Profiter du moment. Lâcher prise.

La musique s’arrêta et le DJ enchaîna avec du coupé-décalé.

Jon me prit la main et m’entraîna hors de la piste de danse.

-          Tu as vu, la terre ne s’est pas arrêtée de tourner parce qu’on a dansé ensemble, me dit-il, gaiement.

-          Je n’ai jamais prétendu que c’est ce qui se passerait si jamais on dansait tous les deux !

-          C’est l’impression que tu m’as donné, comme si cette idée te répugnait totalement.

-          Répugner est un bien grand mot. Tu n’es pas non plus le diable à ce que je sache.

-          Sérieusement, je ne suis pas le diable, moi !? Je le prends pour un compliment Dona, me dit-il, tout sourire, en s’arrêtant et en me caressant la joue.

-          Pfff, arrête Jon, lui lançai-je, en lui donnant une petite tape dans le ventre.

-          Tu veux prendre un peu d’air dehors ? On étouffe ici non ?

J’avoue que la boîte était de plus en plus pleine. L’odeur de cigarette rendait l’air irrespirable.

-          Oui je veux bien, lui dis-je.

 

Nous sortîmes, et il nous dirigea vers sa voiture. Je m’adossai sur le capot, et il se mit face à moi et prit mes deux mains dans les siennes. Il les caressa et me dit :

-          Dona, je ne sais pas, je te trouve, euh..

-          Tu me trouves ?

-          Irrésistible.

-          Tu es sûr ?

-          Aussi certain que je m’appelle Jonathan.

Je ne sais pas ce qui me prit. Je rapprochai mes lèvres de lui et je l’embrassai sauvagement. Lui aussi était irrésistible. Il répondit à mon baiser, avec fougue. Ses lèvres étaient juste divines et avaient un goût de chocolat. Nos langues s’entremêlaient, naturellement. Il prit ma lèvre inférieure et la suça, comme un bonbon. Je fis pareil. Nous alternâmes ; lèvre, langue, baiser. Je ne voulais pas que ça s’arrête. A bout de souffle, nous prîmes une pause. Il me donna des baisers partout, sur mes yeux, mes joues, mon nez, mon front, mon cou. Nous nous enlaçâmes, pendant 5 bonnes minutes, sans parler. C’était juste trop agréable, trop bon. J’étais à nouveau heureuse. Mon cœur dansait la samba au plus profond de moi. Il me prit le menton et dit d’une voix douce :

-          Hey, ça va petit cœur ?

-          Oui et toi ?

-          Ça ne pouvait pas aller mieux. J’ai aimé cette surprise-là, répondit-il en souriant.

-          Tant mieux alors !

Nous ne parlâmes plus. On savourait juste l’instant présent. Nous retournâmes dans la boîte et rejoignîmes le reste du groupe. Lili resta bouche bée, en nous voyant revenir main dans la main, Jon et moi. Jon alla rejoindre son cousin Marc.

-          J’ai raté un épisode Nana ?, me demanda-t-elle, curieuse, en s’asseyant à côté de moi.

-          Ah mais Lili, tu veux un dessin, lui répondis-je en pouffant.

-          Oh, non bien sûr. Tu me raconteras les détails, plus tard, me lança-t-elle, avec un clin d’œil.

Le reste de la soirée se passa très bien. Je m’amusai comme une folle. Jon ne me lâcha pas de la soirée. Il me raccompagna chez moi vers 6h du matin. Nous ne parlâmes toujours pas de notre baiser échangé plus tôt. Il me déposa devant le portail et me lança :

-          Bonne nuit princesse, en me donnant un baiser.

-          Bonne nuit Jon.

Il attendit que je passe le pas de la porte et s’en alla.

Je m’endormis ce matin-là, heureuse et toute excitée par ce qui allait se passer à l’avenir.

Amour ou raison