Chapitre 15 : Dépression
Write by Néfi
2 ans, 2 années s’étaient écoulées depuis mon premier baiser avec Jon.
Nous avions pris le temps de bien nous connaître et avions, au bout de 3 mois
officialisé notre relation. Jon était vraiment le mec parfait :
attentionné, gentil, respectueux, d’une douceur incroyable et surtout présent.
Parfois je me demandais ce que j’avais fait pour mériter un tel homme. Nous
habitions tous les 2 maintenant à Cotonou. J’étais inscrite dans une université
privée en BTS et Jon, m’avait rejointe un an plus tard. Je vivais avec ma
grand-mère à présent et Jon avait loué un appartement. C’est vrai qu’au début
de notre relation, nous avions eu légèrement du mal à nous accorder, car
j’avais emménagé à Cotonou bien avant lui. Il ne m’avait rejoint que quelques
mois plus tard. C’était un homme merveilleux. Il m’avait présenté à toute sa
famille et à tous ses amis, les plus proches en tout cas. Nous étions ainsi
tous les 2 partagés entre nos études, nos retrouvailles, nos balades et nos
soirées. Même ma grand-mère, d’habitude si réticente quand il s’agissait d’homme,
l’avait adopté.
Nos familles et nos amis nous définissaient comme le couple idéal et
nous prédisaient déjà un bel avenir. Le revers de tout ça était que du haut de
mes 20 ans, cela devenait parfois pesant pour moi. Oui, je n’avais que 20 ans,
et Jon 25 ans. Mais je me trouvais jeune, j’avais envie de moins de contrainte,
de plus d’amusement. Je voulais par exemple pouvoir aller au supermarché sans
être obligé d’en parler à Jon. Ou décidé d’aller danser avec des amis, sans
forcément devoir le prévoir et lui en parler une semaine avant. Je me sentais
parfois même oppressée. Pourquoi à 20 ans, devrais-je me comporter comme une
femme mariée ? Oui, vous me direz que je ne me rendais pas compte de la
chance que j’avais et que toutes les femmes rêvent d’avoir un homme comme ça.
Oui, c’était peut-être vrai, mais c’était vraiment ce que je ressentais. Non
pas que je n’aimais pas Jon, mais, Alex me manquait à vrai dire. Son insouciance,
son côté impulsif, surprenant me manquait. Et je n’avais toujours aucune
nouvelle de lui L.
Avec Jon, nous étions installés dans une certaine routine. Cours en
journée-Visite chez lui ou chez moi en soirée-appel avant d’aller
dormir-restaurant les weekends. Je m’emmerdais dans cette relation. Le coup de
foudre que j’avais eu en le voyant s’était me semble-t-il effondré.
Je me trouvais de plus en plus belle, de plus en plus sexy. Jon ne me
le disait pas assez. Pour ramener un peu de « piquant » dans ma vie, je
commençai à être moins rigoureuse quand les mecs me draguaient. Il y en avait
qui étaient vraiment très beaux en plus. J’avais envie de découvrir d’autres
personnes. Ce fut ainsi que je me fis beaucoup d’amis, beaucoup d’amis mecs à
vrai dire. J’adorais traîner après les cours le soir avec eux, dans les
restaurants, fast-food de Cotonou. Ils étaient tellement drôles et tous à mes
pieds. Il y en avait même un qui me plaisait beaucoup : Karim.
Il était nigérien peulh avec des traits si fins et était tellement
attentionné. J’avais l’impression d’être une reine avec lui. Il était à son propre
compte dans l’import-export. Il disposait donc de son temps comme il le voulait
et passait me chercher à la fin des cours tous les soirs. Et ce qui devait se
passer, se passa. Je me retrouvais un soir, dans la chambre de Karim, assise
sur son lit, après avoir couché avec lui. Je m’en allai, en larmes, me
demandant ce qui n’allait pas avec moi. Je rompus tout contact avec lui, après
cette soirée.
Mais le pire c’est que je recommençai 2 jours plus tard : avec Lionel,
Frederic, Jonathan etc..
Je ne comprenais pas ce qui se passait avec moi. Cela m’amusait, m’excitait
et ensuite me dégouttait. Vous savez, c’était comme une drogue pour moi.
Evidemment, personne, oh non personne n’était au courant de mes aventures
sexuelles. A part moi. Alex était de plus en plus présent dans ma tête. Il me
manquait terriblement. Je compris que j’étais en colère contre lui. Il m’avait
lâchement abandonnée. J’étais tellement en colère contre lui ! Je faisais
n’importe quoi. Je n’avais rien demandé moi. C’est lui qui était venu me charmer
avec sa danse, ses baisers et qui m’avait rendue amoureuse de lui. Il n’aurait
pas dû partir, me laisser toute seule, livrée à moi-même. Je lui avais quand
même donné ma virginité. N’était-ce pas important pour lui ? Que lui
avais-je fait pour qu’il me traite de la sorte ? Il fallait que je me l’avoue.
Je l’aimais encore. Oui j’aimais encore cet homme qui m’avait montré ce que c’était
le bonheur et qui avait ensuite disparu de ma vie. J’en étais certaine, c’était
lui l’homme de ma vie. Aucun homme ne parviendrait à me le faire oublier. Même
pas Jon, le mec le plus parfait au monde.
Jon ne s’était aperçu de rien heureusement. Je menai ainsi ma double
vie, pendant près de 3 mois. Un soir, faisant une introspection, je décidai
comme ça d’arrêter, de mettre fin à tout ça et de me recentrer sur Jon. Oui, c’était
celui qui m’avait redonné goût à la vie, c’était lui qui m’avait appris à
sourire, à rire, à rigoler à nouveau. Il m’avait sorti des cendres d’Alex et s’était
occupé de moi, comme jamais personne ne l’avait fait. Il méritait que je me
comporte mieux. Je décidai donc, une fois n’est pas coutume de l’inviter dans
un restaurant chic de Cotonou afin qu’on passe un bon moment ensemble, car cela
faisait longtemps. Je finissais à peine de m’habiller quand on sonna à la
porte. Je courus donc ouvrir à Jon et grande fut ma surprise quand j’entendis
un :
-
Salut bb.