CHAPITRE 14: LE DÉCLIC.
Write by L'UNIVERS DE JOLA
14: LE DÉCLIC.
William
était assis dans son bureau et s'était remis à boire. Il avait bataillé avec
ses sentiments pour paraître serein devant Aurore à table. Il savait qu'elle
devait partir mais l'entendre le lui dire ce matin avait pressé son cœur dans
sa poitrine. Heureusement pour lui, le monde dans lequel il évoluait lui avait
appris très tôt à masquer ses sentiments et il s'en servait dans la vie de tous
les jours. Lorsqu'il avait quitté la table, il s'était enfermé dans son bureau et
s'était mis à faire les cents pas pour essayer d'extérioriser son ressenti et
calmer ses émotions. Il était sorti pendant qu'elle était avec le personnel et
avait entendu leur conversation. Il était resté jusqu'à ce qu'elle décide de
s'en aller. Il savait qu'il aurait dû quand-même venir lui dire au revoir mais
c'était plus fort que lui, il n'aurait jamais pu la regarder s'en aller,
c'était au-dessus de ses forces. Alors pour éviter de se retrouver dans la
situation où il lui aurait demandé de rester, il n'était pas sorti. Il se dit
que son comportement avait dû la blesser mais il préférait ça plutôt que de la
retenir pour rien. Il n'était pas capable de lui donner ce qu'elle voulait,
alors il ne voulait pas être égoïste en la retenant. Il se répétait que c'était
pour leur bien à tous les deux mais cela ne l'empêchait pas d'avoir mal. Alors
pour calmer sa douleur il enchaîna les verres. Il était près de 20h quand maman
Léontine vint cogner à sa porte, il lui demanda de rentrer. Il était déjà bien
ivre.
« Bonsoir
monsieur. »
<<Que
voulez-vous? »
« Excusez-moi
monsieur, c'est pour vous dire que le dîner est servi et il est »
« (La
coupant) C'est Aurore qui a préparé ? »
« (Surprise)
Hein ? »
« Je
vous demande si c'est ma femme qui a cuisiné ce repas ? »
« Euh
non monsieur. C'est Teddy qui l'a fait. »
«Vous
pouvez débarrasser, Je ne mangerai pas. »
« Mais
monsieur »
« J'AI
DIT DE DÉBARRASSER. VOUS ÊTES SOURDE ? »
« (Tremblant)
Non monsieur, excusez-moi. »
Elle partit
aussi vite qu'elle était venue. Il se leva et vint s'asseoir sur le canapé. Il
regarda les 3 tableaux que l'une des domestiques lui avait rapporté plus tôt
dans la journée. Elle les avait trouvé dans la chambre qu'occupaient Bill et
Wil, ils étaient emballés avec un mot dessus "pour William et Aurore de la
part de Wilma". Il posa son verre et prit l'un des tableaux qu'il
découvrit. C'était un portrait de lui assis dans son bureau à l'entreprise avec
des documents posés devant lui. Il se rappelait de ce jour car Aurore, Inès et
Wilma l'avaient surpris en allant lui rendre visite. Wilma avait dit que
c'était Aurore qui les avait forcées à y aller parce qu'elle voulait le voir,
cette dernière était embarrassée et avait du mal à le regarder. C'était
justement l'expression qu'il avait au moment où il la regardait que Wilma avait
décidé de peindre sur ce tableau. Il se mit à sourire en y pensant. Il prit le
deuxième tableau et découvrit Aurore à l'intérieur. Elle était assise au bord
de la piscine et portait une robe jaune légère à motifs blanc, ses longs
cheveux afro étaient détachés et formaient une énorme crinière qui venait
encadrer son petit visage. Elle avait les pieds dans l'eau, une main posée par
terre et l'autre tenait le médaillon du collier qu'il lui avait offert. Ses 3
fossettes étaient au rendez-vous parce qu'elle souriait en regardant dans une
direction. Elle était tout simplement magnifique. Il pensa que sa sœur était
réellement un génie pour pouvoir peindre ces choses dans les moindres détails
pourtant elle ne les prenait pas en photos. Il resta au moins 20 min en train
de regarder le portrait d'Aurore avant de découvrir le 3ième
tableau. C'était une peinture de tous les deux le jour de la soirée du gala. Il
se rappela que les filles lui avaient envoyé les photos qu'elles avaient prises
ce jour-là. Il sortit son téléphone et se mit à parcourir sa galerie. Il y
avait une cinquantaine de photos, pour la plupart c'était celles d'Aurore dans
sa chambre pendant qu'elle se préparait, il regarda parmi les photos où ils
étaient ensemble pour voir celle que Wilma avait choisi de reproduire mais il
ne vit aucune. Le portrait n'avait rien à voir avec les photos. Il visionna
l'une des 2 vidéos qu'elles avaient faites ce jour-là et il vit la scène. Il
avait posé sa main au bas de son dos et l'avait légèrement attirée à lui, elle
avait posé sa main sur sa poitrine et avait levé ses yeux vers son visage. Il
avait baissé les siens pour la regarder et ils s'étaient retrouvés en train de
se fixer avant de regarder tous les deux vers la caméra d'Inès qui les sommait
de regarder dans sa direction. La scène avait duré un court instant. Il se
souvenait qu'elle avait frémi dans ses bras lorsqu'il l'avait touchée. Sacrée
Wilma, elle n'avait définitivement pas son pareil. Sur le tableau on aurait dit
qu'ils s'apprêtaient à s'embrasser, il se fit la réflexion que ce n'était pas
l'envie qui lui manquait ce jour et il avait fini par le faire durant la soirée
et était même allé plus loin en lui faisant l'amour cette nuit. Et là il ne put
empêcher à sa mémoire de revivre ce moment. Il la revit en train lui dire
qu'elle était prête à devenir sa femme, la conviction qui l'animait ce jour. Il
la revit en train de gémir dans ses bras, en train de prononcer son prénom
d'une façon particulière. Il se rappelait de son odeur, de la douceur de sa
peau, de son regard. Il rouvrit les yeux et vida son verre d'une traite avant
de se décider à s'en aller dans sa chambre non sans les trois portraits. Il les
posa sur son lit et alla prendre sa douche. À son retour, il s'allongea sur son
lit mais il ne trouva pas le sommeil. Il tourna pendant près d'une heure en
vain. Il prit alors le tableau d'Aurore et alla dans sa chambre. C'est là-bas
qu'il s'en dormit(...)
Deux
mois étaient passés depuis le départ d'Aurore de la maison et la situation de
William commençait à inquiéter ses proches. Inès était d'ailleurs en train d'en
parler avec Danielle et Wilma. Inès, Danielle et Aurore s'étaient données
rendez-vous dans un restaurant et les 2 premières étaient arrivées avant Aurore
qui avait prévenu qu'elle aurait un léger retard parce qu'elle avait eu un
contretemps au travail. Pendant qu'elles l'attendaient Wilma avait appelé Inès
via WhatsApp vidéo et le sujet était parti de là.
« Je
ne sais plus quoi faire Wilma. Il y a 2 jours j'étais chez lui et maman Léontine
et Teddy m'ont dit qu'il ne mange quasiment plus à la maison et dort maintenant
dans la chambre d'Aurore. » Dit Inès dépassée.
« Yannick
m'a aussi dit hier qu'il ne sait plus quoi faire de lui. Et surtout que papa
lui a fait parvenir les papiers du divorce hier, là vraiment on ne sait pas ce
qu'il va faire. » Ajouta Danielle.
-Je ne
comprends pas cet enfant. La façon dont il est têtu me surprend moi-même. Vous
êtes sûr qu'on ne l'a pas envoûté quelque part ?
« Tu
demandes ça à qui ? » Fit Inès.
-Non mais
on ne sait jamais. Parce qu'on ne peut pas comprendre que quelqu'un préfère
souffrir alors qu'il a la solution à son problème.
« La
partie qui me dépasse même c'est que quand tu lui dis que pourquoi il se fait
du mal alors qu'il est évident qu'il aime sa femme et qu'il ne veut pas
divorcer ? Il te sort "je ne sais pas de quoi tu parles" » Dit
Inès en roulant les yeux.
-Regardez
moi les choses comme ça. Non William m'énerve trop je verrai tous mes parents.
Il a la chance que je ne suis pas sur place, je l'aurais bien cogné.
« Ce
n'est pas l'envie de le frapper qui nous manque je t'assure. »
« Vous
pensez qu'on devrait dire tout ça à Aurore ? »
-Non.
Laissez moi l'enfant tranquille pardon. Elle a déjà trop pleuré pour l'imbécile
là. Elle essaye de remonter la pente un peu un peu, il ne faut pas venir la
perturber avec les conneries de William. Déjà qu'elle est mal en point avec la
réception des papiers du divorce là, il ne faut pas ajouter à sa peine.
« (Triste)
J'imagine la pauvre fille. »
-Laisse
Danielle tu ne peux pas. Elle a pleuré toute la nuit au téléphone, elle faisait
tellement de la peine que même Bill a coulé des larmes en l'entendant
pleurer.
« Elle
l'aime tellement. »
« Non
Will c'est un vrai chien. »
-Donc ne
lui dites rien. N'abordez même pas le sujet si elle-même n'en parle pas.
« D'accord. »
« En
tout cas. »
Aurore vint
les trouver sur ces faits. Elle leur fit la bise à toutes les deux avant de
s'asseoir.
« Encore
désolée pour le retard. »
-C'est à
moi qu'on ne fait pas la bise hein ?
« (Surprise)
Donc t'es là aussi ? Bonjour. »
-Vous
pensiez que comme je suis loin vous allez partir au restaurant sans moi hein ?
Je suis là pian.
Elles se
mirent à rire toutes avant de passer leur commande, une fois fait, elles
reprirent à parler.
« Mon
enfant est où ? »
-Il dort.
Il ne voulait pas dormir la nuit dernière. Si c'est seulement le vampire de
laquelle de ses grands mères qu'il voyait oh, je ne sais pas.
« (Riant)
tu es bien folle. »
-Folle
comment Dada, on sait tous que la mère de sa mère est une sorcière, on ne parle
même pas de celle de son père. Si on me dit même que les 2 là sont dans la même
congrégation ça ne va pas m'étonner.
« (Riant)
N'exagère pas aussi. »
-Exagérer
hein Inès, je te dis que la dernière fois elle était ici et elle a soulevé
Aser. Elle ose carrément dire que l'enfant là ne ressemble pas à Bill quand il
était petit, est-ce-que je suis sûre que c'est vraiment lui le père ?
« Pouah
! » Firent-elles en chœur tout en riant.
-Ne riez
pas.
« Ça
c'est seulement de la mauvaise foi hein. L'enfant qui ressemble à son père là
telle une mini version de lui, elle dit qu'il ne lui ressemble pas ? »
-Toi-même
il faut voir Inès. Quand je dis que c'est une sorcière.
« Elle
voulait insinuer que tu as trompé son fils ? »
-Bien sûr.
Que Oh pourquoi depuis 13 ans que je suis mariée je n'ai jamais accouché et dès
que je suis partie au Gabon je reviens avec un bébé.
« Tu
lui as dit quoi ? »
-L'enfant
de qui Aurore ? Tu me vois moi gaspiller ma salive avec le genre là ? Je l'ai
regardée avec les yeux. Son fils était dans la chambre et apparemment il venait
au salon. Il a tout entendu. C'est lui-même qui a répondu à sa mère avant de
récupérer son fils et lui demander de partir.
« Wah
la maman là oh. Elle n'a vraiment pas son pareil. »
-Si hein
elle a son pareil en la personne de Nathalie RETENO.
« (Riant)
Wilma » Crièrent-elles en chœur.
-Je vous
dis qu'elles sont type. N'est-ce pas elle qui avait sorti à la réunion la
dernière fois qu'elle ne comprenait pas pourquoi on était encore ensemble, Bill
ne me mérite pas et si ça ne tenait qu'à elle, elle ne nous aurait pas reçu
dans sa maison ? D'abord vous avez toutes vu comment elle traitait Bill quand
elle venait me faire de l'eau non.
« C'est
vrai. »
-Je vous
dis qu'elles sont dans la même congrégation.
« (Souriant)
Vous êtes déjà habitué ton gars et toi. »
-Oui. Moi
je ne les gère pas. J'ai vécu 21 ans dans les clashes avec maman, la femme là
ne peut pas me déstabiliser. Même pas un peu.
« (Souriant)
Imperturbable (lire im- per- tur-ba-bel) woman. » Dit Danielle.
-C'est moi.
Inès et maman Brigitte ? (La mère d' Yvan) La femme là est vraiment douce. On
dirait Aurore.
« Vraiment.
Elle va bien maintenant. Le palu est fini. Elle m'a même appelée hier pour me
demander si je vais bien parce que la semaine dernière je n'ai pas pris de ses
nouvelles. »
-La belle
mère de l'autre. Tu ne l'as pas appelée pourquoi toi aussi ?
« C'est
la colère que j'ai contre son fils non. J'étais tellement fâchée que même Maman
et Marie (sa petite sœur) j'ai coupé les ponts. »
-Aïe. Ça
c'est quelle histoire encore? Pourquoi tu veux tous les mélanger? Si t'as un
problème avec ton gars c'est bien mais ne mélange pas les autres.
« Je
sais Wilma. Mais la colère gué. Sur le coup je n'avais pas bien réfléchi.
Maintenant c'est bon j'ai rétabli le contact avec elles et je me suis excusée.
Elles ne savent même pas que je ne lui parle pas. »
« Maintenant
c'est quoi le souci avec ton chéri ? »
-C'est mon
gendre oh, moi je l'ai déjà choisi.
« Hum.
La dernière fois je vous avais dit que Marie avait soutenu son Master 2 non ? »
« Oui. »
Firent- elles en chœur
« Eh
bien, on avait fait une petite collation à l'école puis une fête à la maison.
J'avais préparé et tout. Je faisais le service à la maison. Figurez-vous que
pendant que moi je me cassais le cou avec les invités, le bon monsieur était à
la terrasse en train de flirter avec son ex. »
« Non. »
« Je
te parle Dada. Et le comble même c'est que quand la fille là est arrivée avec
leur voisine qui me prend comme sa rivale là, elle a salué et fait la bise à
quasiment tout le monde en souriant et tout. Moi je ne la connais pas, donc je
me dis que c'est certainement une cousine à lui vue que tout le monde avait
l'air de la connaître. J'ai même fait le service pour elle et tout avec le
sourire. À base de ma belle tu bois quoi et tout ? »
-Merde!
« Écoute
Wilma. La go me regardait un genre mais bon je zappe parce que je me dis que si
elle marche avec la voisine peut-être que la go là lui a dit un truc bizarre
sur moi donc je ne m'en formalise pas. Mais je sens que je tourne depuis
peut-être 30 min dans la maison, je ne le vois pas. Je demande à Marie si elle
ne sait pas où est son frère et elle me dit qu'elle l'a vu sortir, d'aller d'abord
regarder dehors. Je sors donc pour voir. Je trouve le bon monsieur assis à côté
d'elle, madame a sa main sur sa cuisse. »
« Mince! »
« Elle
était en train de lui dire qu'il ne pouvait pas avoir oublié tout ce qu'ils
avaient vécu ensemble. Elle savait qu'il l'aimait encore et que c'était
réciproque. Qu'elle savait que s'il était avec moi maintenant c'était à cause
de mon nom et mon argent car je pourrais lui ouvrir beaucoup de porte avec ma
famille. »
« C'est
pas vrai. »
« C'est
moi qui te parle non. Dans tout ça monsieur était assis et ne disait rien hein.
Sa vilaine voisine est arrivée derrière moi et pour me narguer elle a sorti
"Le couple IBALA toujours dans le love, décollez vous un peu"
c'est ainsi qu'il s'est tourné pour regarder dans sa direction et m'a vue debout.
Il s'est rapidement levé pour me sortir son "bébé attend ce n'est pas ce
que tu crois". Je n'ai pas cherché à discuter avec lui. J'ai fait
demi-tour et je suis allée retrouver sa mère. J'ai fait peut-être encore 10
minutes avant de demander la route. Dès que je suis sortie de la maison, il m'a
suivie pour essayer de s'expliquer. Ce n'était pas mon problème. Je suis montée
dans ma voiture et je suis rentrée chez moi. Comme il n'arrêtait pas de
m'appeler j'ai bloqué ses numéros. Il est venu à la maison plusieurs fois mais
je ne l'ai pas reçu. Depuis là on est comme ça. »
« Ah
ça. C'est terrible hein. » Dit Danielle.
« Donc
il est avec toi pour l'argent ? »
« (Haussant
les épaules) Je sais que quoi ? Je ne saurais te répondre. »
-Non. Je ne
pense pas que ce soit le cas, pour le peu que je sache et que j'ai vu de lui,
c'est un gars intègre et sincère.
« Je
suis d'accord avec Wilma. Il n'a pas l'air d'être quelqu'un d'intéressé. »
« Si
vous le dites. »
« Il
ne t'avait jamais parlé de son ex ? »
« Si.
Il m'avait dit qu'il avait fait 10 ans avec son ex. »
« 10
ans ? C'est beaucoup. Pourquoi s'être séparés après autant d'années ensemble ? »
« En
fait ils s'étaient rencontrés dans leur adolescence 15 ou 16 ans je ne sais
plus. Ils se sont fréquentés pendant 2 ans avant qu'il ne partent en Afrique du
Sud pour ses études. 2 ans après son départ, ils se sont séparés. Il a fait
encore 3 ans là-bas après leur rupture avant de rentrer. 1 ans après son
retour, ils se sont remis ensemble. Avant de casser à nouveau. Après ils ont
continué dans leur casser reprendre là encore longtemps avant de casser
définitivement comme lui-même il dit. »
« Ah
ça. Pour combien de temps comme ça? »
« Il
disait que ça faisait 1 an qu'il n'avait pas de relation stable juste des
filles de passage. Lui et moi ça fait quasiment 1 an aussi qu'on est ensemble.
Donc en principe ça doit faire 2 ans qu'il est séparé de son ex mais bon avec
les hommes on s'attend à tout. Si c'était vrai oh ou si c'était faux oh, je ne
sais pas. »
-Maintenant
tu comptes faire quoi ?
« Je
ne sais pas encore. En tout cas je suis d'abord dans mon coin. Une chose est
sûre, je n'ai pas envie de perdre mon temps inutilement. S'il aime encore son
ex et bien tant mieux, qu'il retourne avec elle et me laisse tranquille. Je
suis jeune et belle, je vais rapidement l'oublier et me reconstruire. Je n'ai
pas envie de m'attacher avec lui longtemps pour rien alors qu'il aime quelqu'un
d'autre. Non merci je ne suis pas maso à ce point donc je passe mon tour. »
Et là elles
entendirent un reniflement, en tournant la tête, elles s'aperçurent qu'il
s'agissait d'Aurore. C'est là qu'elles comprirent qu'Aurore était exactement
dans la situation qu'elle venait de décrire. Elle voulait s'excuser mais elle
s'était déjà levée et avait pris la direction des toilettes avec des larmes
coulant de ses yeux.
« (Désolée)
Je ne voulais pas lui faire de la peine. J'ai parlé sans réfléchir. »
-Ne
t'inquiète pas, tu n'es pour rien.
« Vous
croyez que je devrais aller la trouver aux toilettes ? »
-Je ne
pense pas. Laisse lui une minute pour souffler, elle reviendra toute
seule.
C'est ce
qu'elle fit. Elle revint quelques minutes après avec un léger sourire sur les
lèvres. Inès s'excusa et lui dit qu'elle n'avait pas l'intention de la blesser.
Elle acquiesça et dit que ce n'était rien. Elles purent poursuivre leur repas
avant de se séparer.
Trois
jours après, Aurore était au restaurant avec Christ qui avait réussi à la
sortir de son bureau pour déjeuner. C'était en effet assez difficile pour lui
de la convaincre de sortir depuis presqu'une semaine, il ne comprenait pas ce
qui lui arrivait dernièrement alors que depuis un mois déjà, ils étaient
devenus proches et déjeunaient de temps en temps. Il allait même très souvent
chez elle les week-ends. C'est vrai qu'elle n'était pas au top de sa forme mais
au moins elle sortait et souriait de temps en temps. Mais depuis peu c'était
assez compliqué et il ne savait pas pourquoi. Toutefois il avait pu la faire
sortir et donc il était content et il le lui dit une fois qu'ils s'étaient
installés.
« Tu
sais je suis content que tu aies accepté de venir aujourd'hui. Avec tous les
refus que j'ai essuyé dernièrement, je commençais à désespérer. »
« (Faible
sourire) Tu as tellement insisté que je n'ai pas pu dire non. »
« Et
c'est tant mieux. Alors quoi de neuf chez toi ? Tu vas bien ? »
À l'écoute
de cette question, elle eut la mine triste car elle repensait à sa situation et
cela la mit dans un état de tristesse qui se refléta aussitôt sur tout son
corps et Christ le remarqua. Elle ne lui avait jamais parlé de sa situation
avec son mari depuis qu'ils avaient commencé à se fréquenter et il ne lui avait
jamais demandé non plus. Il voulait que ça vienne d'elle-même car il ne voulait
pas la brusquer ou paraître trop curieux et intrusif. Mais seulement là il
comprit que quelque chose d'autre s'était passée parce qu'elle était plus mal
en point que les autres fois.
« Qu'est-ce
qui se passe Aurore ? (Posant sa main sur la sienne) Tu peux me parler, je suis
ton ami et j'ai envie de t'aider stp. »
« (Voix
tremblante) Rien ne va Christ, rien ne va. Je (pause) William et moi allons
divorcer. »
« Oh! »
Fit-il d'un air qui se voulait surpris avant d'ajouter
« Je
suis désolé de l'apprendre. Je me doutais bien qu'il y avait un souci entre
vous pour que tu veuilles partir de la maison mais j'ignorais que c'était
jusqu'à ce point. Vous avez bien réfléchi avant de prendre cette décision ? Tu
sais, le mariage ce n'est pas facile et on ne le brise pas comme ça. En fait je
veux dire qu'est-ce que ce n'est pas possible d'arranger les choses avant de
penser au divorce ? Chaque problème a toujours une solution. »
Il ne
pensait pas un seul mot de ce qu'il était en train de dire, au contraire même,
cela le réjouissait de l'entendre. Seulement il était "son ami" et il
fallait qu'il fasse quand même genre. Il espérait par sa dernière question
qu'elle lui dise qu'il n'y avait plus de retour possible en arrière pour son
couple et c'est ce qu'elle fit.
« Il
n'y a pas de solutions à notre problème Christ. C'est la fin. »
« Tu
m'envoies navré. (Lui caressait la main) Si je peux faire quelque chose pour
toi n'hésite surtout pas. »
« Merci. »
« Qu'est-ce
qui se passe ici ? »
Ils
tournèrent la tête tous les deux et tombèrent sur William avec sa tête des
mauvais jours.
« William? »
S’écria Aurore surprise.
Il se
tenait debout devant leur table et les fixait à tour de rôle. Le visage
d'Aurore exprimait réellement la surprise car c'était la première fois qu'ils
se revoyaient depuis son départ de la maison, celle de Christ par contre
affichait une expression qu'il n'appréciait pas du tout. Étant très
physionomiste, il l'avait reconnu dès l'instant où Yannick avait fait remarquer
la présence d'Aurore lorsqu'ils rentraient dans ce restaurant. Il n'avait pas
apprécié le regard que ce monsieur avait posé sur sa femme la première qu'il
l'avait rencontré et il aimait encore moins celui qu'il avait maintenant car il
s'était intensifié. En plus il lui caressait la main, il n'avait pas pu se
retenir et s'était directement dirigé vers leur table pour mettre les choses au
clair. Il fixa leurs mains sur la table avec insistance. En suivant son regard,
elle vit ce qu'il regardait et retira aussitôt sa main de celle de
Christ.
« (Regardant
Aurore) Je peux savoir ce qui se passe ici ? »
« Monsieur,
je »
« (Le
coupant) Je ne m'adresse pas à vous monsieur, donc mettez la en veilleuse. »
« (Balbutiant)
Il, il ne se passe rien, on était juste en train de »
« (La coupant)
Tu n'as pas à te justifier Aurore. » Dit Christ avec un air de défi en
regardant Will.
« (Regard
mauvais) Qui vous a donné le droit d'interférer entre ma femme et moi ? »
« Je
n'ai besoin d'aucune autorisation pour le faire et de toute façon elle ne sera
plus votre femme dans bientôt. »
Il dit
cette dernière phrase avec un petit sourire qui l'énerva davantage et sans
crier garde, il le saisit de ses deux mains par la veste, l'obligeant ainsi à
se lever avant de lui mettre un coup de poing dans le visage. Ce dernier tituba
et alla renverser la table d'à côté.
« Mon
Dieu! » S’écria Aurore en mettant ses deux mains devant la bouche avant de
se lever.
Tous les
autres clients du restaurant s'étaient également levés et Yannick s'était rapidement
rapproché pour attraper son ami.
« Calme
toi stp Will pardon nous sommes dans un lieu public. »
« (Furieux)
De quel droit se mêle-t-il des histoires entre ma femme et moi ? Il est malade
? »
Christ se
redressa et vint à la charge, Will poussa Yannick et fonça sur lui. Une bagarre
éclata finalement entre les deux. Les hommes qui étaient dans la salle
réussirent à les séparer en les tenant de force éloigner l'un de l'autre.
« Espèce
d'imbécile pour qui te prends-tu pour parler de mes affaires ? lâche moi Yan je
vais le tuer de mes propres mains. » Cria William en se débattant pour
quitter de l'emprise de son ami et continuer la bagarre
« Il
n'y a qu'un imbécile pour faire souffrir une femme comme Aurore. Tu n'es qu'un
gamin et tu ne la mérites pas idiot. » Rétorqua Christ en se débattant de
son côté.
« Et
qui la mérite ? Toi peut-être ? »
« Oui
pour une femme comme elle, il lui faut un homme mâture comme moi, pas des
immatures incapables de reconnaître une reine et la traiter comme telle.
Heureusement cela prendra fin bientôt, dépêche toi de la libérer pour que les
vrais hommes s'occupent d'elle. »
« Yannick
lâche moi qu'il me redise qui il traite d'immature. Lâche moi. »
« S'il
vous plaît arrêtez ça, je vous en supplie. » Criait Aurore depuis un
moment sans que les deux hommes ne fassent cas.
Elle avait
tellement crié qu'elle finit par avoir le vertige et s'écroula avant de pouvoir
s'agripper à quelque chose.
« Aurore
! » Avaient-ils crié en chœur avant de se débattre et d'aller la soulever.
Plus rapide que tous, William la souleva et l'emmena rapidement dans sa voiture
pour la conduire à l'hôpital le plus proche.
Yannick
était resté au restaurant avec Christ pour régler la facture du désordre qu'ils
avaient créé et prendre les affaires d'Aurore . Comme il connaissait
personnellement le gérant, cela se fit en deux temps trois mouvements. Une fois
fait, il appela Will pour savoir dans quel hôpital il se trouvait. Celui-ci lui
indiqua la clinique et il partit. Il le retrouva à l'accueil en train de faire
des va-et-vient complètement stressé.
« Alors
? »
« Ils
l'ont pris en charge et m'ont dit d'attendre ici. »
« Ne
t'inquiète pas trop, tout ira bien. Je suis sûr qu'elle n'a rien de grave. »
« Je
l'espère bro, je l'espère. »
Il n'était
pas du tout confiant et était énormément angoissé. Il n'aimait pas les hôpitaux
et en gardait un très mauvais souvenir. C'était également sous le coup d'un
évanouissement que ses problèmes avaient commencé quatorze ans plus tôt. Il
avait l'impression de revivre la même scène et avait très peur. Il priait
intérieurement pour que la chose ne se reproduise pas. Il était dans cet état
lorsqu'il vit entrer Christ en courant qui se dirigea vers l'accueil pour avoir
des informations sur Aurore. À sa vue, il s'énerva.
« Qu'est-ce
qu'il fait ici ? »
« (Le
retenant) Calme-toi bro, ce n'est pas le moment. On a plus urgent à gérer. »
Il se
ressaisit et alla s'asseoir à l'endroit que Yan lui indiqua. En se retournant
après avoir reçu les informations, Christ tomba sur Will et son ami qui le
regardèrent de travers. Il s'assit de l'autre côté en face d'eux. Ils
attendirent plus d'une heure et ils n'avaient toujours aucune
information.
« Pourquoi
ça met autant de temps ? » Demanda William au bord de la crise des
nerfs.
« Arrête
de stresser pour rien et patientons. »
« C'est
ma femme qui est dans cette salle Yannick, ils l'ont emmenée depuis et je suis
sans nouvelles, comment veux-tu que je me calme, comment ? Je suis fatigué
d'attendre sans rien savoir, ça me tue de ne rien savoir tu m'entends ? »
« Je
comprends mais, cela ne les fera pas plus se dépêcher donc calme toi. »
« Je, »
Un médecin
vint dans la salle et demanda après la famille de madame RETENO. Les 3 se
précipitent vers lui.
« Qui
êtes-vous svp ? »
« Je
suis son mari docteur. Comment va-t-elle ? » Dit-il paniqué.
« Elle
va bien ne vous inquiétez pas. Veuillez me suivre monsieur ? »
Will
surpris, regarda son ami un moment avant de regarder à nouveau le
médecin.
« Il y
a un souci ? »
« Non.
Venez avec moi. »
« Ok. »
« Je
t'attends ici, vas-y. »
Il suivit
le médecin en silence, plein de choses lui passaient par l'esprit. S'il n'y
avait aucun problème pourquoi chercher à le prendre à part ? C'était aussi
comme ça la première fois. (Levant les yeux au ciel avant de se mettre à parler
dans son cœur) "Ah Seigneur stp pas une deuxième fois, je ne pourrai pas
supporter pardon, je t'en supplie. Qu'il ne lui soit rien arrivée, je te
promets que je ne lui ferai plus de mal. Je la traiterai comme elle le mérite
mais ne me l'arrache pas pitié !" Il était tellement concentré dans sa
prière qu'il ne comprit pas la question que lui posa le médecin.
« Pardon
? » Demanda-t-il au médecin.
« Je
vous demandais ce qui vous était arrivé au visage, car vous avez des hématomes
ça et là. »
« Trois
fois rien, rien de grave. »
« Si
je peux me le permettre, les soucis se règlent avec les mots et non avec des
poings. » Dit-il avec un sourire en
coin que lui rendit Will avant de lui répondre.
« Je
tâcherai de m'en souvenir la prochaine fois. »
« Ok.
Comme je vous disais, votre femme n'a rien de grave (s'arrêtant devant une
porte qu'il ouvrit avant d'entrer) »
C'était la
salle dans laquelle se trouvait Aurore. Cette dernière était assise sur le lit
et les regarda. En la voyant, William se précipita vers elle et la prit dans
ses bras.
« (La
serrant dans ses bras) Merci mon Dieu! Tu m'as fait une de ces peurs
aujourd'hui. »
« (Dans
ses bras surprise) Je suis désolée, je vais bien maintenant. »
« (Desserrant
son étreinte) D'accord. (Regardant le médecin) Que s'est-il passé ? Pourquoi
s'est-elle évanouie ? »
« Votre
femme a fait une hausse de tension et dans son état, son corps n'a pas pu
supporter la pression, alors il a lâché. »
« Quel
état ? » Demandèrent-ils en chœur.
« Eh
bien les premières analyses ont montré que vous êtes enceinte. »
« Hein? »
Ils le
dirent tous les deux en même temps avant de se regarder les yeux
écarquillés.
« (Reportant
son attention sur le médecin ) Vous en êtes sûr docteur ? » Interrogea
Aurore.
« Aussi
sûr que 2 et 2 font 4. Vos dernières règles datent de quand ? »
« (Essayant
de se rappeler) Eh bien du, du, du… »
« Du ? »
Dit- il en arquant un sourcil.
« Du
13. »
« De
quel mois ? »
« Août. »
« Ça
fait presque trois mois. Avez-vous un cycle irrégulier ? »
« Non. »
« Alors
? »
« (Réalisant)
Je suis enceinte. »
« Vous
êtes enceinte. Félicitations à vous. »
« (Encore
sonnés) Merci. » Dirent- ils en chœur.
« C'est
votre première grossesse ? »
« Oui. »
« D'accord.
Je vous conseille de prendre contact avec votre gynécologue car la première
fois est toujours très spéciale. Vous devez également bien vous nourrir et
beaucoup vous reposer. Évitez au maximum les situations stressantes. »
« D'accord. »
« Je
ne vais pas vous retenir plus longtemps. Vous pouvez partir après avoir réglé
les formalités à la caisse. »
« C'est
déjà fait. » Intervint William.
« Donc
vous êtes libre de vous en aller. »
« (Lui
serrant la main) Merci pour tout docteur. »
« De
rien. (À Aurore) N'oubliez pas de vous reposer et prenez soin de vous. »
« Oui
docteur. »
« (Touchant
l'épaule de William) Prenez soin de votre femme, elle en aura besoin. »
« Ne
vous inquiétez pas. Je le ferai. »
« Bon
je vous laisse. »
« Ok.
Merci docteur. »
Il partit
et les laissa tous les deux tous seuls. Aurore voulut descendre du lit et
William se précipita pour l'aider.
« C'est
bon William, je peux le faire toute seule. »
« D'accord. »
« Où
sont mes affaires ? »
« Avec
Yannick à la réception. »
« D'accord. »
Ils
sortirent donc tous les deux. En les voyant, les 2 hommes se levèrent et
allèrent à leur rencontre.
« Tu
vas bien Aurore? » Demanda Christ en premier.
« Oui
je vais bien Christ merci. »
« Que
s'est-il passé ? » Demanda Yannick
« J'ai
eu une hausse de tension. Mais ça va. Il faut juste que je me repose. »
« Je
vois. »
« On
peut y aller. »
Ils
sortirent donc tous les trois. Une fois dehors, elle monta dans la voiture de
William après avoir dit à Christ qu'elle allait l'appeler. William récupéra son
porte monnaie et son téléphone avec Yannick avant de monter à son tour dans sa
voiture. Il dit à Yannick qu'ils restaient en contact. Il démarra et partit de
là-bas. En chemin, Aurore lui dit de la laisser à son bureau.
« Pourquoi
faire ? Le médecin a bien dit que tu devais te reposer. »
« Je
travaille pour quelqu'un, je ne peux simplement pas m'absenter comme ça sans
justification. J'irai prendre une autorisation de sortie et revoir mon emploi
du temps avec ma secrétaire. En plus mon sac et ma voiture y sont de même que
les clés de chez moi. Donc je dois y aller. »
Will prit
la direction de son boulot et se gara dans le parking avant de descendre en
même temps qu'elle.
« (Surprise)
Qu'est-ce que tu fais ? »
« Je viens
avec toi. C'est quelle question ? »
« Tu
viens avec moi pourquoi ? »
« Pour
veiller à ce que tu fasses ce que tu as dit. »
« Pardon
? »
« Le
médecin a dit que tu dois te reposer Aurore, donc je t'aide à prendre tes
affaires pour que tu puisses rapidement te reposer. »
« Je
(soupirant) Fais comme tu veux. »
Ils
rentrèrent tous les deux dans le bâtiment. Les gens les regardaient
étrangement. Non seulement cela faisait un bon moment qu'ils n'avaient plus vu
William mais en plus il semblait avoir eu un accident vu son aspect. Ils
arrivèrent devant son bureau et Aurore dit à sa secrétaire de l'installer
dans son bureau en attendant car elle devait parler avec leur boss.
« D'accord
madame. »
« Ce
n'est pas la peine. Je viens avec toi. Je vais saluer mon ami. »
Aurore le
regarda interdite et se demanda à quoi il voulait jouer.
« Ce
n'est pas nécessaire que tu viennes, je peux le faire toute seule. »
« Je
ne discute pas avec toi Aurore. Allons-y. »
Elle
n'avait pas envie de trop en faire, elle était non seulement à son bureau mais
en plus ils étaient devant sa secrétaire. Elle s'était donnée un point
d'honneur à faire en sorte que ses collègues sachent le moins possible sur sa
vie. Elle était contrariée mais ne dit rien et se mit à marcher avec William
derrière elle. Elle arriva devant le bureau de la secrétaire de son boss et se
fit annoncer. Après quelques minutes, ils furent reçus.
« Alors
là vous deux ici ? Je ne m'attendais pas à vous voir ? (Remarquant les bleus
sur le visage de William) Que s'est-il passé avec ton visage ? »
« Rien
de bien grave, ne t'inquiète pas pour ça. Bonsoir à toi Greg. »
« Bonsoir.
Asseyez-vous ( ce qu'ils firent). Alors que puis je faire pour vous ? »
Lorsqu'Aurore
s'apprêtait à prendre la parole, William la devança et parla à sa place.
« En
fait, nous revenons de l'hôpital comme cela. »
« (Surpris)
Pour quelle raison ? »
« Aurore
a eu un malaise au restaurant et s'est évanouie. »
« Mon
Dieu? Que s'est-il passé ? »
« Le
surmenage et la hausse de tension. Dieu merci ce n'est rien de très grave.
Juste que le médecin lui a demandé de prendre une pause en ce moment afin de se
reposer. C'est pourquoi je suis personnellement venu te voir pour te demander
de lui accorder 1 mois de repos stp. »
Aurore le
regarda interdite avant de se reprendre. Elle fulminait de colère. Pour qui se
prenait-il pour parler à sa place à son lieu de travail et demander jusqu'à un
mois de congé alors qu'elle pensait à prendre 3 jours. Non mais oh, où se
croyait-il ? Mais la réponse de son chef l'acheva directement.
« Sans
problème qu'elle prenne le temps qu'il lui faut pour se reposer. Elle nous est
très précieuse donc on n'a aucun intérêt à ce qu'elle soit malade. (Faisant un
mot) vous irez déposer ça aux ressources humaines en partant. »
Elle le
regardait comme un extraterrestre. Comment pouvait-il accepter une telle
aberration avec tout le travail qu'il avait en cours ?
« Monsieur
je pense que nous avons énormément de travail en cours et m'absenter un mois ne
ferait que compromettre cela je »
« ( La
coupant) Ne vous inquiétez pas pour cela, vous devez prendre d'abord soin de
vous. »
« Je
sais. Je voulais dire que je prendrai avec moi les dossiers les plus urgent et
les traiterai depuis la maison. »
« Si
vous me promettez que vous n'en ferez pas trop, cela me va. »
« Je
n'en ferai pas trop, rassurez-vous. »
« Alors
c'est bon pour moi. »
Il lui
remit le mot et après avoir encore un peu parler avec lui, elle sortit du
bureau pour se rendre aux ressources humaines. À son retour, elle trouva
William dans son bureau en train de donner des instructions à sa
secrétaire.
« (S'adressant
à Will) Je peux savoir ce que tu fais ? »
« Je
lui disais que tu t'absentes pour 1 mois qu'elle devra réorganiser ton emploi
du temps. »
« (Exaspérée)
Merci pour tout, je prendrai le relais. Raïssa stp apportes moi les 2 dossiers
que je t'ai confié ce matin. Tu me prendras aussi le jaune, le vert et le
rouge. Merci. »
« D'accord
madame. »
Elle partit
et les laissa tous les deux. Aurore alla ranger son bureau sans prêter
attention à William qui s'était assis sur le fauteuil sans sa permission.
Raïssa revint quelques minutes après.
« Les
voici madame. »
« Merci.
Comme monsieur vous l'a dit, je vais faire une pause d'un mois à peu près. Je
travaillerai depuis la maison. Donc on sera constamment en contact. D'accord ? »
« Oui
madame. Madame vous allez bien ? »
« Oui
ne t'inquiète pas. Je vais juste me reposer et je reviendrai. »
« Ok
madame. »
« J'aurais
énormément besoin de toi les jours à venir. Tu seras mes yeux, mes oreilles, ma
bouche et même mes pieds vu que je ne pourrai pas être là personnellement. »
« D'accord
madame. »
« Merci.
Tu peux t'en aller et rentre plus tôt chez toi aujourd'hui. »
« Merci
madame. »
Elle se
retira. Aurore rangea les dossiers et son ordinateur dans le sac pour et prit
également son sac à main.
« J'ai
fini. »
Il se leva
et vint lui prendre les 2 sacs des mains.
« Qu'est-ce
que tu fais ? »
« Je
vais les porter. »
« Ce
n'est pas nécessaire, je peux encore soulever mes propres sacs. Je peux au
moins avoir mon sac à main ? »
« Non. »
« Mais… »
« Allons-y. »
Il la
devança et vint lui ouvrir la porte, elle le suivit et sortit. Elle dit à sa
secrétaire de fermer avant de s'en aller. Elle dit au revoir et sortit du
bâtiment avec son garde du corps derrière elle. Une fois en bas, elle fut
surprise de voir le chauffeur de William en bas alors qu'il n'était pas là
avant.
« Bonsoir
madame Aurore. »
« Bonsoir
Terrence . Que faites-vous ici ? »
« C'est
moi qui lui ai demandé de venir. »
« Pourquoi
faire ? »
« Pour
prendre ta voiture. »
« (Surprise)
Pourquoi? Et comment suis-je censée rentrer chez moi ? »
« Je
vais t'y déposer. Le médecin m'a dit que tu devais te reposer. C'est vrai que
tu n'as rien, mais je ne pense pas que tu sois à même de conduire toute seule. »
Elle le
regarda comme un extraterrestre. Cet homme n'était définitivement pas normal et
faisait visiblement tout pour l'énerver. Mais elle n'allait pas rentrer dans
son jeu. Elle donna les clés au chauffeur et alla monter dans la voiture de
William. Ce dernier dit au chauffeur de le suivre avant de monter dans la
voiture et de démarrer. Ils roulèrent en silence, elle ne voulait pas lui
parler et donc avait décidé, pour le faire chier, de ne pas lui indiquer le
chemin de sa maison. Elle fut surprise par le fait qu'il ne lui demande pas non
plus la direction qu'il devait prendre. Chose qui l'intrigua encore plus était
qu'il vienne garer au parking de son immeuble…