Chapitre 14 : L'ultime vérité 2
Write by Verdo
DE COUPLES* (Roman)
Chapitre 14 : L'ultime vérité (2).
Nous fûmes ligotés à une tige en bois qui se trouvait dans petite pièce en terre le guide et moi après qu'elle se réveilla de sa syncope. Nous faisions face à l'otage que nous étions venus libérer. J'avais bien jaugé l'hypothèse du guide et je savais que ça allait se terminer ainsi. Si et seulement si elle m'avait écouté, nous n'en serions pas là. Mais d'une part, malheur est bon car je n'allais pas retrouver cette autre femme qui ressemblait parfaitement à Aliwa et qui prétendait me connaître. Elle me dévisageait sans cesse de là où elle était attachée, le regard vide et les yeux pleins de larmes. S'il y avait la possibilité que nous communiquions entre nous, je l'aurais assaillie de questions au point où elle ne trouverait pas le temps pour répondre. Hélas, nous étions restés muets comme des tombes à attendre le sort qui nous était réservés. Je pouvais lire la peur dans le visage du guide. Je croyais qu'elle, étant un fervent serviteur de Dieu trouverait la force pour nous réconforter voilà qu'elle pleurnichait sans cesse, le regard dispersé vers nos séquéstrateurs, lourdement armés. À quelques sous près, un autre homme qui n'était pas au début avec eux arriva. Lui, portait une cagoule noire qui ne laissait voir que ses yeux. Vu la façon dont les autres lui obéissaient et se soumettaient à lui, je conclus qu'il était le chef mais c'était comme si j'avais déjà entendu sa voix quelque part. Il s'éloigna un peu dehors avec deux de ses collègues et discutaient. Élargissant mon ouïe, je pouvais les entendre, mais difficilement.
- Qu'est-ce que nous allons faire maintenant chef ? Nous n'avons pas prévu ça. L'objectif était de garder Aliwa et de n'attendre que l'ordre de la patronne.
- Oui je sais. Ils ont trouvé cet endroit et cela sera facile aussi à la police de nous retrouver. Si ça ne tenait qu'à moi, j'aurai déjà buté cette salope d'Aliwa. Mais comme la patronne a dit d'attendre, nous ne pouvons que lui obéir.
- Et qu'en est-il de son mari et l'autre dame?
- Laissez-moi réfléchir... Vous savez, nous ne pouvons pas non plus faire du mal à son mari puisque la patronne tient vraiment à lui. Par contre l'autre, je ne sais pas. Je vais me référer à elle et on verra quoi faire. Mais en attendant, nous allons quitter ici sinon la police pourrait nous surprendre.
Il sortit son téléphone et passa un coup de fil puis plus tard vint dire aux deux autres que la patronne voulait qu'ils nous tuent tous les trois pour que cette histoire se termine là. J'eus la chair de poule rien qu'en les entendant discuter de notre mort. Mon cœur battait à se rompre dans ma poitrine. En une fraction de seconde, je me rendis compte que je m'étais trompé sur toute la ligne et que ma vraie femme n'était que celle qui se tenait devant moi, dans cet état dépourvue de sa liberté. Ce qui me l'avait confirmé était lorsqu'ils l'avaient désignée par Aliwa. Comment cela se faisait-il? Qu'est-ce qui s'était passé pour que je me retrouve avec les deux sœurs sans même me rendre compte?
Intérieurement, comme un petit enfant, je pleurai sans rien laisser apparaître. À chaque fois que je me tourne vers Aliwa et que je vois son état, je ressentais comme des décharges électriques. Je l'avais donc laissée moisir entre les mains de ces sales types depuis tout ce temps en me lançant sur des fausses pistes. Pourquoi n'avais-je pas ouvert les yeux? Je méritais de crever parce que je me sens coupable.
Après avoir fini de discuter dehors, nos bourreaux rentrèrent. Le chef ordonna à ce qu'on nous libère tous les trois. Ce que les autres firent sans perdre de temps. Ensuite, il nous intima l'ordre de nous lever et de les suivre. Nous exécutâmes pour ne pas qu'il nous abattent. Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes dans un endroit recouvert d'eucalyptus plantés en vrac. Il nous ordonna chacun d'aller se mettre de dos contre un arbre. Le guide voulait les embobiner avec la parole de Dieu mais elle fut sauvagement battue sans retenue au point où son pied se fractura. Ils étaient donc obligés de la ligoter encore une fois pour qu'elle se tienne droit contre l'arbre. Dans tout ce tohu bohu, je lançai tout bas à Aliwa; ma vraie Aliwa :
- Pardonne-moi Aliwa. Pardonne-moi de t'avoir laissée toutes ces années entre les mains de ces hommes. Je n'ai jamais su que ce n'était pas toi.
- Ce n'est pas de ta faute mon Florent. Répondit-elle diffilement avec les larmes aux yeux. Je ne savais non plus que j'avais une sœur jumelle du nom d'Alima. Elle m'a obligée pendant toutes ces années à tout lui apprendre sur moi et toi aussi. Tu ne pouvais donc rien remarquer. Mais je suis un peu soulagée que tu sois là même si nous allons mourir. Je sais que je vais en paix avec toi.
- Ne dit pas ça. Je suis confus. Je ne sais plus quoi penser vraiment. Pourquoi tout cela m'arrive! Alima! Elle s'appelle donc comme ça.
- Oui. C'est elle même qui me l'a dit. C'est lui qui dirige ces bandits.
- Hey vous là! Cria le chef en s'approchant de nous deux. Vous la fermez ou votre mort sera plus lente comme vous ne l'aurez jamais imaginée.
- Je vous reconnais vous même si je ne vois pas votre visage.
- T'ai-je pas dit de la fermer?
- Ça change quoi si je la ferme? De toutes les façons, vous allez nous tuer non? Je sais que c'est toi qui couche avec elle lorsque je m'absentais. Les gens en parlaient au quartier et j'étais devenu la risée de tous. J'ai reconnu ta voix. Je l'ai comparée à celle de la vidéo des caméras où vous couchez ensemble sur notre lit conjugal. Il n'y a plus aucun doute. C'est vous espèce d'imbécile! Vous avez sali mon image au quartier. À présent plus personne ne me considère.
Il s'approcha plus près de moi et me frappa au ventre avec son fusil. Pendant que je me tordais de douleur, les autres me bandaient les yeux.
- À présent, tu ne seras plus en vie pour qu'on te considère. Salaud! Criailla-t-il.
- Je compte jusqu'à dix et vous tirez sur eux jusqu'à ce que vous ne videz vos fusils. Compris? Cria-t-il fortement à ses sbires.
J'étais sur le point de mourir dans dix secondes et je ne pouvais rien faire pour empêcher cela. Néanmoins, je me mis à réciter une prière pour que le seigneur pardonne mes péchés et que mon âme retrouve le salut une fois dans l'au delà. Je revis toute mon existence, tant mes bonnes et mauvaises actions et je me dis que j'aurais pu mieux faire. Mais c'est la vie et il n'y avait plus de retour en arrière.
Le décompte fut lancé. J'avais les yeux bandés mais je les avais fermés pourque cela se passe vite et que ça soit moins douloureux. Lorsqu'il avait prononcé le dix, des coups de feu retentirent de partout mais bizarrement, aucune balle ne me touchait. Et quelques millièmes de secondes plus tard, j'attendis la voix de quelqu'un qui ressemblait à celle de l'inspecteur de police. Cela se confirma lorsque mon bandage fut enlevé. La police et les amis fidèles étaient là. Nous étions sauvés.
- Est-ce que tout va bien monsieur Florent ? Me demanda l'inspecteur, inquiet.
Je me contentai de lui répondre par un hochement de tête. Ils s'occuperont du guide et aussi d'Aliwa. Elle était très faible et avait besoin des soins médicaux.
En nous dirigeant vers la grande route, l'inspecteur m'avoua que c'étaient les amis fidèles qui l'avaient contacté parce qu'ils étaient venus nous chercher au bord de la rivière le guide et moi. L'un d'entre eux avait vu le chef de bande armé, rentrer dans la maisonnette.
- Désolé pour tout ce que tu traverses. Au moins cette fois ci, nous avons les vraies réponses.
- Merci. Qu'en adviendra-t-il d'Aliwa?
- Tu veux dire la vraie Aliwa?
- Oui.
- Elle fera certaines analyses médicales et certains tests et si c'est bon, elle sera libre. Pour l'instant nous allons interroger le chef de bande pour voir s'il nous dira qui est réellement l'autre qui est en prison.
- Je crois que c'est elle qui dirige la bande. Son vrai nom c'est Alima. Inspecteur, cette histoire m'a beaucoup compliqué la vie. J'aimerais que ça finisse vite. J'en ai marre de tous ces mystères autour de moi.
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- Tu veux me dire qu'il y a une autre Aliwa et que c'est elle ta vraie femme?
- Combien de fois vais-je te dire la même chose Paméla?
- Cette histoire n'est pas claire. Il faut que tu te méfies énormément. Tu dois oublier les deux Aliwas où je ne sais quoi et te concentrer sur ton enfant présent ici.
- Mais ça ne va pas dans ta tête toi? Comment peux-tu me dire des trucs comme ça en ce moment?
- Quoi? Qu'est-ce que j'ai dit de mal? Ne faisons-nous pas partie de ta famille nous? Je te signale que c'est ton enfant là!
- Et alors? Est-ce que tu as besoin de me le rappeller chaque seconde qui passe? Ou bien je ne m'occupe pas de lui comme un père ? Ne m'énerve pas Pamela. D'ailleurs, j'aimerais que tu t'en ailles d'ici. Je vais t'acheter une nouvelle maison. Tu y habiteras avec l'enfant. J'ai besoin de respirer un peu sans qu'on m'encombre l'esprit.
- Quoi? Je..
- Ça suffit! J'ai assez parlé aujourd'hui.
Elle resta muette momentanément à me regarder puis finit par dire de manière colérique:
- Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça. Je ne bougerai pas d'ici!
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J'apportai des fleurs à Aliwa ce matin. Elle allait plus ou moins mieux. Je n'imaginai pas tout le traumatisme qu'elle avait vécu avec cette bande de malfrat. Après avoir un peu échangé avec elle, j'allais la quitter lorsqu'elle me lança une question :
- Florent, est-ce que tu m'aimes toujours après toutes ces années ?
Je vous souhaite à tous un joyeux Noël et une bonne fête de fin d'année. Prenez soin de vous.
À suivre.
NB: Que diriez-vous si vous étiez Florent ?
Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol; nouvelliste togolais.
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