Chapitre 14 : Sextapes
Write by Max Axel Bounda
Le lendemain, Jessica se leva et regarda au chevet de son lit. Il y avait là, une bouteille d’eau minérale. Elle en avala un verre vite fait. Et resta allongée pour recouvrer la totalité de ses esprits avant de se préparer à aller au cabinet.
Après quelques minutes, elle se décida à prendre sa douche. Il était six heures passé d’une dizaine de minutes. Elle s’était levée à une heure du matin, pour faire des recherches sur des cas d’harcèlement sexuels dans les universités. Malheureusement elle ne trouva pas de tonnes car la plupart du temps, les victimes ne portaient pas plainte. Elle s’était rendormie vers trois heures du matin après ce travail à moitié fructueux.
Assise sur son lit, Jessica leva la tête vers le plafond pour y découvrir quatre portraits qu’elle avait fait poser. Un de Michelle Obama, l’épouse du 44eprésident américain, un autre de CJ Walker, l’inventrice du défrisant à cheveux crépus. Que feraient les femmes sans ce produit miraculeux ? Ma petite amie le savait bien, vu qu’elle n’avait jamais utilisé de défrisant, préférant la beauté naturelle aux artifices de la plupart de ses congénères. Ceci révélait alors que d’autres raisons avaient dû être évoquées pour que CJ Walker figure dans ce quatuor complété par Simone de Beauvoir, la féministe et Beyoncé, la chanteuse.
« Je sais, je dois avoir une mine affreuse, leur dit-elle. Se coucher tard, ce n’est pas bon pour la mine. Comment ça va ce matin, Madame Walker ? » Demanda-t-elle à la première milliardaire noire qui l’observait du haut de son piédestal, sans aucune possibilité de lui répondre.
Jessica se tourna vers la droite, et inspecta son reflet dans l’immense miroir qui complétait sa coiffeuse. « Regarde-moi ces cernes, il faut que je dorme plus ces prochains jours. » Puis, elle se dirigea vers le dressing qui gardait précieusement le contenu de sa garde-robe. Elle laissa tomber sa robe de nuit, en soie rose, exposant son corps en sous-vêtement à la lumière du jour qui pointait à l’horizon. Des dessous bleus couvraient ses parties intimes. Un collier de perles était attaché à ses reins comme pour encore mieux dessiner les contours de ses hanches, desquelles naissait un postérieur non négligeable. Elle palpa son ventre, toujours aussi plat. Elle appréciait ce que voyaient ses yeux.
Jessica se déshabilla, défit son chignon, prit sa serviette et se rendit à la douche. C’était une petite pièce carrelée, se composant d’un évier, d’un superbe miroir et d’une colonne de rangement. Cette salle de bain aux murs roses prolongeait sa belle chambre immaculée dans un décor somptueux.
La future avocate tourna le bouton de la colonne de douche, mais aucune goutte ne sortit du tuyau.
« Saleté de Dame SEEG ! Avec tes deux civiles là ! Rends-moi de l’eau, je veux me doucher. »
Soudainement, elle ressentit un froid glacial. L’air s’était rafraichi. Elle se tourna vers le miroir et là, quelle ne fut pas sa surprise de voir deux empreintes de mains, entourées par du givre ! Elle réalisa très vite que ce n’étaient pas les siennes. Elle n’avait pas touché à ce miroir.
Elle prit peur.
La lumière se mit en suite à clignoter, la porte de la douche se referma brusquement avec fracas. Comme poussée par une force invisible. La lumière s’éteignit, la plongeant dans l’obscurité totale. Elle ressentit une présence avec elle dans la salle de bain. Jessica se mit à trembler comme une feuille morte quand elle entendit des bruits de pas dans la chambre à coucher.
— Qui est là ?!
Pas une seule réponse.
Même prise de peur, Jessica eut l’idée d’ouvrir la petite fenêtre de la douche. Elle poussa la fenêtre coulissante, et aussitôt, elle reçut un filet d’eau froide sur le corps. Elle sursauta. La lumière revint et la pièce fut à nouveau éclairée par les néons.
La porte de la salle de bain s’ouvrit toute seule.
Jessica regarda à nouveau son reflet dans le miroir, il n’y avait plus que des gouttelettes sur celui-ci. Les empreintes avaient disparu. Une odeur de lavande saturait l’air.
En sortant de la douche, elle regarda le temps dehors. Le soleil commençait à briller dans le ciel. Une belle journée se pointait à l’horizon. Elle se changea, mit un ensemble tailleur. Une veste noire au-dessus d’une blouse blanche que complétait une jupe assortie à la veste. La tenue idéale de l’avocate.
« Qu’en pensez-vous les filles ? » demanda-t-elle à ses héroïnes suspendues au plafond. Mais aucune d’elle ne lui répondit.
Elle se fit un léger maquillage et tira ses cheveux en un magnifique chignon. Deux épingles. Une barrette. Et elle était prête pour la journée.
Plus tard, en revenant sur la table de travail, où trônaient ses livres de droit et les différents qu’elle avait consulté, Jessica aperçut le sac bleu posé près du sien.
Pauvre fille, elle n’a vraiment pas eu de chance dans la vie.
Je n’arrive toujours pas à croire que l’on puisse faire une chose pareille à un être humain.
La tuer alors qu’elle attend un bébé de trois mois, quelle cruauté !
Ma pauvre Rhianne, je te promets de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour trouver le salaud qui t’a fait ça.
Et l’envoyer pourrir derrière les barreaux !
Pensive, Jessica se leva, voulut prendre son sac à main, mais quelque chose l’attirait inexorablement vers celui juste à côté. Elle finit par s’en saisir. Elle avait l’impression de se rapprocher un peu plus de cette fille. Comme si elle pouvait tisser un lien avec elle à travers cet objet.
Sans trop savoir pourquoi, elle éprouva une envie indescriptible de le fouiller à nouveau. Comme poussée par une force extérieure, elle s’exécuta. Elle regarda sa montre, elle avait du temps. Son service ne commençait qu’à huit heures. Il n’était que sept heures moins le quart.
Elle vida le contenu sac bleu sur son lit et reprit la lettre qu’elle recommença à lire en notant cette fois-ci dans un calepin les indices qui pouvaient la conduire au coupable. Elle releva que Rhianne était enceinte d’un enseignant de son département. Cet homme n’était celui qui l’avait accompagné dans la rédaction de son mémoire de maitrise. Il suffisait de le trouver et le coffrer. Ça aurait été simple. Mais avocate, elle savait qu’il aurait pu nier les faits. Et rien jusqu’ici ne prouvait que c’était lui l’assassin.
Ce sera sa parole contre la nôtre.
C’est très mince. Il me faut des preuves.
Quelques choses de plus solides, d’y réfutable.
Plusieurs minutes après avoir repassé les documents au peigne fin, la juriste les remit un à un dans le sac. Tout à coup, elle sentit quelque chose la piquer. Mais la paroi était toute lisse.
« Qu’est-ce que c’est ? »
Jesica regarda dans le sac et s’aperçut qu’il y avait une poche cousue sur la paroi interne. Une poche discrètement dissimulée dans un coin. Elle l’ouvrit et la fouilla. Deux objets s’y trouvaient. Une clef USB et un carnet de notes avec le logo de Red Butterfly.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Pourquoi les a-t-elle cachés ? »
Jessica ouvrit le carnet et y découvrit une liste de noms, suivi de certaines sommes. L’ensemble ressemblait brièvement à un carnet de compte.
Sur la page qu’elle avait sous les yeux, la date remontait à trois ans plus tôt. Un certain Cédric Mouloungui avait payé trois cents milles, pour un service qui n’était pas inscrit. Mais elle avait sa petite idée.
Apres celui-ci, il y’avait un nom, une date, mais aucun montant. Plus bas, deux prénoms et seulement les initiales de leurs noms.
« Justin M. /Robert N. »
Ce carnet de compte contenait une centaine de pages de ce type. Jessica venait peut-être de mettre la main sur un journal comptable de Rhianne Abessolo. Elle réalisa qu’elle avait peut-être sous les yeux, la liste de tous les hommes qui avait eu recours aux services inavoués des Red Butterfly. Mais pourquoi Rhianne avait-elle un document aussi important sur elle au moment de sa mort ?
Son regard passa du carnet à la clef USB.
Qu’est-ce qu’elle peut bien contenir ?
La future avocate prit son PC portable, y entra la clef USB qui s’ouvrit au quart de tour sur une multitude de dossiers aux noms codés. Chacun des dossiers étaient nommés par des chiffres. Celui qui était ouvert sous ses yeux était nommé 03.12.10.02.
« Très étrange. »
Elle double-cliqua sur l’icône d’un des dossiers, et celui-ci s’ouvrit sur trois fichiers vidéo. Elle double-cliqua sur le premier fichier par hasard. Celui-ci s’ouvrit sur le lecteur vidéo. Et la lecture se mit en route.
La vidéo commença par l’image d’une chambre vide, dans laquelle un lit était recouvert de draps rouges. À gauche du lit, il y avait une armoire à linge, et en face une table sur laquelle étaient posés un téléviseur et diverses affaires. À la droite, trônaient une tablette et à l’angle une lampe de chevet. Le tout ressemblait fortement à une chambre d’hôtel.
Pendant les cinq premières minutes, il ne se passe rien, et au moment où Jessica voulut couper le film, elle vit apparaître deux silhouettes.
Un homme et une jeune femme, tous nus, s’embrassaient en sortant de la salle de bain. La fille qui faisait dos à la caméra avait ses bras autour du cou de l’homme. Un homme aux cheveux grisonnants, la cinquantaine apparente, appuyait les fesses nues de sa partenaire comme l’on ramollit une orange pour en extraire le jus.
Le geste continua avec plus d’intensité. La jeune femme s’accroupit et prit entre ses mains l’organe masculin bien tendu de l’homme qu’elle l’agita vigoureusement avant de le mettre tout entier dans sa bouche. L’homme leva la tête vers le ciel, en signe de plaisir. Il répéta le geste plusieurs fois tandis que la langue de cette jeune femme s’enroulait autour de son pénis raide dur comme du fer. Plus tard, l’homme prit la tête de sa partenaire entre ses mains, et accompagna ses va-et-vient d’un geste répétitif.
Cette étape terminée, la jeune femme se releva et embrassa à nouveau son homme en reculant. Puis le poussa sur le lit. Elle sourit. L’homme s’allongea sur le dos et la jeune femme monta sur le lit. S’assit entre les jambes de l’homme dont elle prit les mains qu’elle posa sur ses seins. Tenant le pénis tendu de l’homme, elle le dirigea lentement vers son vagin. Elle esquissa un geste de plaisir, sentant la chair bien ferme s’enfoncer profondément en elle.
La tête désormais contre la poitrine de la femme, l’homme ne se fit pas prier. En proie à un plaisir fou, il prit un téton qu’il mordillait pendant que la fille sautillait sur son membre s’enfonçant un peu plus en elle. Ils y allaient plus vite au gré des minutes. Un peu plus violemment à chaque coup de reins. La fille semblait gémir comme satisfaite, s’agrippant au corps trapu de l’homme qu’elle chevauchait tel un jockey sur une jument dans un hippodrome.
La juriste laissa tourner la vidéo, et chercha aussitôt son téléphone.
Bonjour amour, bien dormi ?
Il faut que l’on se voie ce soir. Passe me chercher au cabinet après les cours, nous irons à la maison ensemble.
Je sais pourquoi Rhianne a été tuée.