CHAPITRE 140: MON AVENIR

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 140 :  MON AVENIR 

**ARSÈNE MFOULA**

Je suis revenu trouver les autres dans le bureau du pasteur et comme j’étais le dernier, on est directement entré dans le vif du sujet après la prière. Maman Myrna a redit ce qu’elle a vu et ensuite j’ai reçu la parole, je leur ai raconté mon rêve depuis la rivière jusqu’au départ de Mbazogho avec Mefoumane dans ses bras. Après mon récit, il y a eu une minute de silence.


Maman Sarah : Alors d’un côté on a une jeune femme convoitée et détestée par presque tout son village y compris ses frères et sœurs parce qu’elle serait détentrice des grâces particulières liées à la richesse et de l’autre un Mbazogho grand chasseur fils de roi qui se sont retrouvés par hasard dans une forêt interdite et se sont mariés par la suite. Ils ont eu un enfant garçon ça c’est sûr vu que la lignée continue. Mais à quel moment ont-ils été maudits et par qui ? 

Maman Myrna : À retenir aussi que la Mefoumane en question ressemblait à Leslie et que cette dernière est la première fille née depuis Mefoumane et qui par ailleurs a elle aussi une grâce particulière sur sa vie.

L’ancien Gaël : N’oublions pas que Mefoumane est le cœur de cette histoire. Donc partant de là, on peut déjà estimé que les gens qui ont fait ça en avaient après elle. S’était elle aussi attirée les foudres par les gens de la famille de son mari ? Parce qu’il s’agit quand même d’une étrangère retrouvée dans une forêt bizarre qui est devenue la femme du futur chef, est-ce que tout le monde était d’accord avec ça ? C’est autant de questions que l’on peut se poser.

Maman Myrna : Il y a aussi les paroles de la grand-mère Oyame qui lors de sa prière avait dit qu’une femme avait prédit la naissance de Leslie qui allait mettre fin à la servitude. Donc on suppose que cette femme est Mefoumane. Qu’est-il arrivé à ce couple exactement pour que Mefoumane déclare cette parole ?


Nous sommes restés en train de réfléchir sur le sujet sans que nous n’ayons de réponse à donner. On doit encore creuser pour en savoir un peu plus au risque d’aller dans tous les sens. 


Princy : Si nous réussissons à savoir qui sont les gens qui ont pris les parents peut-être que nous pourrons savoir de quel village ils sont et ainsi découvrir lequel des deux villages est à l’origine de cette histoire.

Moi : En effet. Nous ferons aussi des recherches dans ce sens.

Les autres : Ok.

Pasteur Lilian : Remettons nous entre les mains du Seigneur, s’il a permis que nous sachions toutes ces choses, je suis sûr qu’il rendra cette œuvre parfaite en révélant la suite. Nous allons également entamer la dernière semaine de jeûne alors nous la mettrons aussi en prière afin que par la grâce de Dieu, il y ait également d’autres révélations. Lauria stp, conduit nous dans ces temps de prières.


Elle l’a fait et nous avons prié sous sa conduite avant de nous séparer. J’ai constaté que Lauria aussi connaissait bien prier, tout du moins, elle maîtrisait la conduite de la prière. Leslie, Princy, Loyd et moi tâtonnons encore mais je suppose que ça viendra avec le temps. Nous nous sommes séparés et nous avons rejoint les enfants. J’ai démarré pour la maison. Après nous être changés, je suis allé cogner à la porte de Lucrèce.


Moi : Ma puce, je peux rentrer ?

Lucrèce : (De l’intérieur) Oui papa.


Je suis rentré et je l’ai trouvée assise sur son lit. Je me suis approché d’elle .


Moi : (Lui montrant la place à côté) Je peux m’asseoir ?

Lucrèce : Oui.

Moi : (Après l’avoir fait ) Ça va ?

Lucrèce : (Bougeant négativement la tête) 


Je voyais qu’elle n’allait pas tarder à couler d’autres larmes alors je lui ai ouvert mes bras pour qu’elle vienne s’y réfugier et elle l’a fait.


Moi : (Lui caressant le dos) Ça va aller ma puce. Tu l’aimais beaucoup ?

Lucrèce : (Reniflant) Oui. 

Moi : Tu sais de quoi elle est morte ?

Lucrèce : Elle était malade.

Moi : Si tu arrives à avoir des informations sur l’endroit où va se passer les funérailles, dis le moi, on ira pour soutenir la famille.

Lucrèce : On, on ne peut pas partir.

Moi : Pourquoi ?

Lucrèce : Parce qu’elle ne restait plus ici. Elle, elle avait déménagé avec ses parents au Congo l’année dernière.

Moi : C’est donc au Congo qu’elle est morte ?

Lucrèce : Oui. 

Moi : Je comprends. Je te présente mes condoléances et ne te rends pas malade. Je sais que c’est dur de perdre un ami mais ça va aller. D’accord chérie ?

Lucrèce : (Essuyant ses larmes en reniflant) D’accord papa et merci.

Moi : De rien. Autour de 16h ta mère et moi allons faire un tour à la maison du 9 pour prier. Tu pourras gérer tes frères ?

Lucrèce : Oui. Je vais les garder papa. 

Moi : D’accord .

Lucrèce : On va bientôt aller habiter là-bas avec maman ?

Moi : Non. Ce sont ses parents qui iront là-bas. Cette maison est à eux désormais.

Lucrèce : D’accord .

Moi : Bon, je vais donner un coup de main à ta mère en bas, elle doit être submergée avec tes frères et le repas.

Lucrèce : Je rince vite mon visage et je viens.

Moi : D’accord. Je t’attends.


Elle s’est rendue dans sa douche et est revenue quelques minutes plus tard. Nous sommes descendus tous les deux et nous avons trouvé les jumeaux avec les filles, Leslie était à la cuisine. 


Leslie : (Nous regardant à tour de rôle) Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : On est venu te donner un coup de main.

Leslie : Pourquoi ses yeux sont autant rouges ?

Moi : Elle vient d’apprendre le décès d’une amie.

Leslie : Ah bon ? C’est qui ?

Lucrèce : Merveille.

Leslie : Elle habitait à Atsimi-Tsoss ?

Lucrèce : Oui.

Leslie : De quel côté ?

Lucrèce : Vers le stade.

Leslie : (Semblant réfléchir) Merveille vers le stade. Comment étaient ses pa

Aimé : (Devant la porte) Maman Grâce pleure, sa couche ne sent pas bon.

Lucrèce : (Allant lui prendre la petite des mains) Donne la je vais la changer.


Ils sont partis tous les deux et je suis restée avec mon homme à la cuisine.


Leslie : Quand a-t-elle appris pour le décès ?

Moi : Quand elle nous attendait dans la voiture. Lorsque je suis allé lui dire de jeter un coup d’œil sur ses frères, je l’ai surprise en train de pleurer et en lui demandant ce qui se passait elle me l’a dit. J’ai un peu parlé avec elle là haut pour avoir plus de détails. Elle m’a dit que la fille en question avait déménagé l’année dernière au Congo avec sa famille et que c’est suite à une maladie qu’elle est décédée.

Leslie : Je ne vois pas qui ça peut être mais bon, il faut dire aussi que je ne fréquentais pas les gens de ce quartier. Peut-être si j’ai une image de la fille en question parce que je connais à peu près toutes les petites avec qui Lucrèce traînait même si je ne les appréciais pas du tout.

Moi : Ok. Bref, tu as besoin d’un coup de main ?

Leslie : (Souriante) Toi tu as faim n’est-ce pas ?

Moi : (Souriant) Oui. Je ne sais pas pourquoi les dimanches je n’arrive pas à tenir comme les autres jours.

Leslie : C’est parce que tu sais que tu arrêtes assez tôt alors ton cerveau envoie les informations au reste du corps.

Moi : Ça doit être ça.

Leslie : Il y a une salade de fruits au frigo.

Moi : Ok.


Je suis allé la prendre et j’ai pris une fourchette pour commencer à manger ça en attendant de passer à table. Nous avons parlé de ce que nous devrions aller faire au 9 tout à l’heure jusqu’à ce que le repas soit prêt et nous avons mangé. Une petite digestion d’une heure et demie s’est faite puis nous nous sommes changés pour aller sur les lieux. Eric a vraiment fait un très bon travail ici.


Leslie : (Ironique) Si un jour on m’avait dit que la première maison que je construirais était pour mes parents, j’aurais traité cette personne de folle, pourtant me voici aujourd’hui.

Moi : (Poussant sa chaise roulante) Tu en construiras d’autres, ne t’inquiètes pas. 

Leslie : (Serrant ses béquilles qui ses cuisses) Je l’espère.


Nous avons fait le tour de la maison pour voir et de retour dans le salon, elle s’est rassise sur le fauteuil. Je l’ai dit, pour le moment elle utilise les deux. Le fauteuil pour se ménager un peu et les béquilles pour se lever et marcher sur ses jambes. Elle marche mais évite de faire des longues distances ou rester longtemps debout. Nous avons prié pour la maison et les personnes qui vont y habiter en l’occurrence ses parents et ses frères avec leurs compagnes étant donné que la maison de Dragage est dans un sale état. Nous sommes restés là pendant une heure de temps et sommes rentrés à la maison pour préparer la journée de demain…


**LOYD MBAZOGHO**

Je suis en train d’aller déposer Janaï chez elle, elle habite à Kanté, avant le carrefour. Depuis que nous sommes montés en voiture, le trajet est silencieux. J’ai essayé de lui poser quelques questions sur son état mais j’ai été confronté à un mur, elle a décidé de ne pas me parler et a collé sa tête contre la vitre. Depuis c’est vers l’extérieur qu’elle regarde. Je jette de temps à autre un regard vers elle pendant la conduite en réfléchissant à ce que je vais lui dire si bien-sûr elle accepte de m’écouter.

Cinq minutes plus tard je gare devant son portail et descends pour aller lui ouvrir la portière.


Janaï : (Sans me regarder) Merci de m’avoir déposé.

Moi : De rien, stp tu peux m’accorder quelques minutes ? J’aimerais te parler.

Janaï : Je ne pense pas que ce soit po

Voix : (Derrière nous) Ah vous êtes là.


Nous nous sommes retournés et sommes tombés sur Jada, sa grande sœur avec qui elle vit. Elle sortait de leur portail et avait l’air de s’en aller quelque part. Elle est venue me faire la bise vu qu’elle me connait bien.


Jada : Comment vas-tu ?

Moi : Je vais bien et toi ?

Jada : Je vais bien mais ce n’est pas le cas de ta go ici. Depuis vendredi soir qu’elle est rentrée ici, elle n’a fait que pleurer. 

Janaï : Jada.

Jada : Quoi Jada ? J’ai menti ? Tu n’as pas passé tout le week-end en train de pleurer sans raison apparente ? (Me regardant) J’ai même voulu t’appeler pour te demander si tu savais ce qui se passait et peut-être de passer à la maison pour parler avec elle afin qu’elle te dise ce qui se passait. J’ai même été étonnée de voir qu’elle est partie à l’église ce matin alors qu’hier elle n’a pas mis le pied hors de sa chambre et a passé son temps à pleurer.

Moi : Je vois. Je vais parler avec elle.

Jada : D’accord. Vraiment tire lui les vers du nez peut-être que tu obtiendras plus de résultats que moi. 

Moi : Ok. 

Jada : Bon je vais vous laisser, j’étais en train de sortir retrouver des amies pour une balade entre filles. Si jamais vous avez faim, j’ai fait à manger.

Moi : D’accord. Et passe une bonne journée.

Jada : Merci. À vous deux aussi.


Elle s’est légèrement éloignée de nous et a arrêté son taxi pour s’en aller. Janaï a croisé mon regard et a serré son sac pour rentrer dans son portail.


Moi : Janaï stp.

Janaï : (Se retournant nonchalante) Quoi ?

Moi : On peut parler stp ?

Janaï : Je n’ai rien à te dire.

Moi : Alors écoute moi, juste quelques minutes stp.

Janaï : (Soupirant après un moment) D’accord. 


Elle s’est retournée et est rentrée dans la concession en laissant ouvert derrière. Je l’ai suivie jusqu’à dans la maison et elle m’a autorisé à m’asseoir sur les fauteuils. Elle s’est rendue dans sa chambre pour déposer ses affaires et est revenue s’asseoir à une bonne distance de moi en croisant ses mains sur sa poitrine et en regardant ailleurs.


Moi : (La regardant) Merci de bien vouloir m’écouter. Janaï je suis désolé pour ce qui s’est passé chez moi ce vendredi, je m’excuse. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je suis incapable de te dire ce qui s’est passé ce jour. Je te jure que lorsque je t’ai fait ce message pour te dire que je n’allais pas bien, c’était le cas et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis parti plus tôt du travail, tous mes collègues peuvent en témoigner. En arrivant à la maison j’ai trouvé cette fille et avant que je ne comprenne quoique ce soit, nous étions déjà en train de le faire. Lorsque je me suis ressaisis il était trop tard. Janaï je sais que j’ai merdé et je te demande pardon.

Janaï : (Coulant des larmes, toujours sans me regarder) C’est la fille qui était passée te faire à manger chez toi ?

Moi : (Après un moment) Oui. 

Janaï : Et vous sortez ensemble ?

Moi : Non. 

Janaï : (Me regardant) Tu ne sors pas avec elle mais elle a la clé de chez toi jusqu’à venir faire le ménage ?

Moi : Elle n’a plus la clé de chez moi, je l’ai récupéré ce vendredi. Janaï, je ne peux pas te dire ni comment ni pourquoi elle avait la clé de chez moi. Tout ce que je peux te dire c’est que c’est une histoire compliqué que même si je le voulais je ne pourrai pas t’expliquer. Mais je t’assure que nous ne sortons pas ensemble et ce qui s’est passé ce vendredi est une erreur qui ne se reproduira plus. 

Janaï : (Silence)

Moi : Janaï je sais que je t’ai blessé et certainement déçu. Je suis prêt à t’accorder le temps et l’espace nécessaire pour réfléchir mais stp ne met pas une croix définitive à notre relation. Je veux vraiment être et construire quelque chose avec toi Janaï stp. Si ce n’était pas le cas et que je voulais m’amuser, je ne serai pas parti voir le pasteur avec toi et je n’allais pas t’introduire à ma famille. Stp. 

Janaï : Je, j’ai besoin de temps Loyd. J’ai besoin de réfléchir à si je veux me remettre avec toi ou non. J’ai besoin de temps.

Moi : Je comprends et je l’accepte. Prend le temps qu’il te faudra et tu me diras plus tard ta décision.

Janaï : D’accord.

Moi : Je ne vais pas te prendre plus de temps, je vais y aller. Prends soin de toi.

Janaï : Ok. Toi aussi.

Moi : Ok.


Nous nous sommes levés et elle m’a raccompagné jusqu’à son portail qu’elle a refermé après que je sois sorti. Je suis parti monter dans ma voiture et me suis passé la main sur le visage avant de démarrer et rentrer à la maison. J’y suis arrivée 30 minutes plus tard à cause des embouteillages. J’ai salué les voisins et je suis rentré. Je suis allé boire de l’eau et j’ai tiré deux doigts de bananes douce en sortant également ce que je vais manger aujourd’hui . Je me suis posé sur la table à manger pour repenser à ma conversation avec Janaï en même temps le regard que Lucrèce a posé sur moi quand j’ai décidé de la raccompagner me revient en mémoire et le sentiment que j’ai eu à ce moment m’envahit presqu’aussitôt. Je me sens triste, j’aurais tout donné pour avoir un autre scénario à cette histoire mais malheureusement il ne peut en être autrement. J’apprécie Janaï et je sais que j’ai un avenir certain avec elle contrairement à Lucrèce. Voilà pourquoi je vais me concentrer sur Janaï, enfin si elle décide de nous donner une autre chance…


SECONDE CHANCE