CHAPITRE 15
Write by EdnaYamba
Mélanie
BOMO
« Je suis enceinte chéri »
Voilà le mensonge que j’ai servi à BOUMI il y a deux mois, il me fallait agir vite.
Ces derniers temps il ne jurait plus que par le fait qu’il fallait qu’on ait un
enfant. Alors j’ai menti tout comme je mentirais plus tard que ce bébé je l’ai
perdu. C’est aussi simple que cela.
Faut le voir comment il est heureux ces derniers temps.
Le fait de se savoir bientôt papa, j’ai même l’impression que ça compense sa
mauvaise humeur de tous les jours depuis qu’on a été grâce à moi obligés de
rester ici. Dieu merci au moins on ne parle plus de cette histoire du GABON, je
crois qu’il s’est résigné et c’est tant mieux.
Il rentre un peu plus heureux chaque soir à la maison, il
est aux petits anges. Le mari parfait. Le BOUMI que je veux.
Les soirs, il me prend et nous allons faire une
promenade, ou alors nous restons là comme ce soir allongés sur notre lit en
amoureux.
C’est le bonheur total.
Il a déjà annoncé à tout le monde que nous allons être
parents.
J’ai eu sa mère au téléphone la dernière fois, maintenant
qu’ils sont à Libreville pour la santé du père de BOUMI. Elle qui comme tous ceux qui me demandaient à quand le
bébé ? les voilà servi.
Je n’ai jamais cette volonté des gens à poser des
questions souvent aussi indiscrètes à des couples.
-
Depuis que vous êtes mariés là, toujours pas
d’enfant ?
On aurait dit qu’en se mariant on entre dans la fabrique
a bébé. Encore que, la fabrique peut être en panne. Pourquoi n’y pensent-ils
pas souvent ?
Le téléphone de BOUMI sonne. il se redresse pour répondre
je vois afficher le prénom de sa sœur Julie, ça doit être encore à propos de la
santé de leur père.
Le monsieur est me semble-t-il aux portes de la mort,
parce que malgré l’argent que BOUMI envoie pour qu’il se soigne dans les plus
grands hôpitaux du pays , rien ne s’améliore et le vieil homme a refusé de venir
se faire soigner ici, pour mon plus grand bien , je ne vais pas le mentir. Je
ne me vois pas en train de jouer la nounou ou le guide des villageois. Non
merci.
Et en plus même s’ils savent que je suis enceinte, il
faudra jouer le minimum du rôle de la belle-fille. Pardon !
-
Comment ça il fait ses adieux ?
entends-je BOUMI demander.
Ensuite un long silence.
-
Ok ramène-le d’abord à l’hôpital !
Et il raccroche.
Pensif.
-
Je vais au GABON, je vais prendre un billet
cette fin de semaine
-
Quoi ? mais pourquoi ?
-
Mon père est en train de mourir Mélanie, je
veux au moins le voir une dernière fois. Je sais que le voyage pourra t’etre
pénible vu ton état alors je ne te demande pas de me suivre tu peux rester
-
Tu blagues j’espère, où tu vas je vais ! c’est pour combien de temps ?
-
Je vais prendre une permission de deux
semaines.
Pas question qu’il aille au GABON sans moi. Je préfère être
proche s‘il faut qu’il descende, pour surveiller.
Au moins sur place s’il y a un mouvement bizarre, je
pourrais réfléchir pour contrer les éventuelles possibilités. On va aller tous
le deux et on va revenir tranquillement tous les deux au GABON.
Isabelle
MOUKAMA
Je regarde avec admiration mon bébé, là dans le berceau à
côté.
Cette grossesse s’est plutôt bien passée contrairement à
celle de Grace. Je la regarde, elle qui
est dans les bras de Mireille qu’elle a collée aujourd’hui pour pouvoir venir
me voir. Sa tante la soulève alors qu’elle s’est endormi le pouce à la bouche.
Il va falloir que je songe à bander ce pouce qu’elle ne veut pas abandonner.
L’équipe médicale vient m’annoncer que je peux rentrer
aujourd’hui. L’accouchement s’est bien passé, le bébé et moi nous allons bien,
il n’y a pas de raison que le séjour à l’hôpital soit prolongé. René a eu une
obligation qui l’a empêché d’être là aujourd’hui, comme René avait déjà tout
réglé, on peut rentrer. je vais chez mon grand frère où ma belle*sœur me fera
l’eau chaude, j’ai une pensée pour mamie, comme j’aurais voulu qu’elle soit là
pour s’occuper de moi et voir ses arrières petits-enfants.
-
J’ai appelé un ami, il vient nous
prendre ! me dit Mireille
-
Humm Mireille ; ça c’est encore
qui ?
-
Aka , je te dis qu’on vient nous chercher en
voiture, tu cherches d’abord à savoir c’est qui ? rigole-t-elle.
Je suppose qu’il s’agit encore d’un de ses dragueurs. Ça
ne peut pas étonner vu comment elle est belle, Mireille, et en plus depuis
qu’elle a obtenu ce stage dans une entreprise de la place, ma petite sœur est
toujours classe, elle fait tourner la tête de ces messieurs.
Son téléphone sonne à nouveau.
-
Il est là ! il nous attend à la sortie
de l’hôpital.
Elle prend mon sac en soulevant Grace, toujours endormie
alors que moi je tiens Ethan dans mes bras.
Nous nous dirigeons vers la sortie, quand nous tombons sur Naelle BOUMI, une
cousine à Antoine, elle est accompagnée de Julie qui a bien grandi.
Alors que Julie qui tient un sachet de médicaments à la
main avec les traits tirés, nous dépasse sans rien dire, Naelle quant à elle
prend le temps de me dévisager avant de poser son regard sur le bébé que je
tiens dans mes bras et sur Mireille qui porte Grace toujours endormie.
-
Tchipps, fait-elle en nous dépassant. les gens qui pensaient attribuer leur bâtard à
BOUMI, BOUMI est marié à Mélanie et Bientôt père. Ouvrez Grand vos
oreilles ! Tchipps y a même les gens pour leur faire les bébés.
-
Je dis hein…commence Mireille que je retiens
de parler.
Il n’est pas question qu’on se donne en spectacle à cause
d’une idiote. Il a donc épousé cette fille, ça me fait mal mais le bonheur que
j’ai en ce moment ne mérite pas que je laisse place à une quelconque douleur
pour le gâcher. Il fait sa vie, je fais la mienne !
-
Vous m’excuserez auprès de toute votre
famille, je m’étais trompée BOUMI n’a jamais été le père de mon enfant,
maintenant qu’il est marié et sera père, on peut tourner la page non !?
Elle s’apprête à me répondre quand Julie restée à l’écart
et silencieuse lui dit :
-
- Naelle, s’il te plait allons ! lui dit
Julie, papa attend !
Non pas sans m’avoir piaffé avant, Naelle tourne les
talons pour suivre sa cousine. J’espère que la vie ne reviendra pas leur donner
des comptes plus tard un jour.
-
Au lieu de prier pour la santé de son oncle
qui se dégrade, elle trouve le temps à débiter les bêtises, dit Mireille
énervée, tu aurais dû me laisser lui répondre !
-
Mireille, laisse ceux qui veulent regarder
notre dos alors qu’on avance le faire, ne regardons pas en arrière, cette
affaire pour moi, je ne veux plus y penser ! leur père est malade ?
-
Oui, c’est chez la tante la dernière fois que
j’ai écoutée ça mais bon bref ça c’est leur problème. Tiens voilà la voiture de
Dean qui est là.
Le fameux Dean sort de sa voiture pour nous aider. C’est
un jeune homme d’une trentaine d’année, quand même un peu vieux pour la petite
fille de 23 ans qu’elle est. Il est même
plus âgé que moi, même si avec l’entretien, il fait plutôt jeune homme. Il nous
dépose à la maison et donne 30 milles pour les couches du nouveau-né.
-
Ton chevalier servant est bien gentil !
lui dis-je alors que nous descendons dans notre bas-fond
-
Quand on veut la femme, on dépense,
sourit-elle
-
Il est quand même un peu âgé, tu ne trouves
pas ?
-
C’est la petite trentaine, ça fait pas trop
vieux et en plus regarde comment il est frais !
-
Oui j’ai remarqué, mais qu’est-ce qu’il fait
célibataire à cet âge-là ?
-
Il m’attendait, me dit-elle en rigolant,
arrête d’être pessimiste Isa !
Pessimiste ?
Peut-être qu’elle a raison.
-
Tu l’as rencontré où ?
-
C’est le D.G adjoint de la boite dans
laquelle je fais le stage.
-
Ok ! mais bon sois prudente tout de même
-
T’inquiète, je gère !
Quand nous arrivons à la maison, René est déjà là. il me
prend son fils des bras qu’il se met à bercer.
Antoine
BOUMI
Quand j’arrive à l’hôpital, je trouve ma famille assise
dehors. C’est l’heure de la visite, et la famille des patients n’est pas
autorisée à rester dans les salles, depuis que nous sommes arrivés de France il
y a quelque jours, c’est mon périple, maison-hôpital. J’ai à peine eu le temps
de voir , les parents et amis qui sont présents à Libreville.
Alain a dû se déplacer pour l’hôpital pour qu’on se voie.
On en a profité pour discuter un peu, il m’a parlé d’une entreprise qui
recrutait si j’étais toujours intéressé à quitter la France, apparemment, ce
qu’ils demandent correspond à mon profil. Ça m’a intéressé bien sûr, parce que
maintenant que je suis là, c’est encore plus fort en voyant ma famille, mon
désir de rester dans mon Pays. Je sais que Mélanie fera une crise mais bon,
elle finira par se calmer.
Elle est assise avec mes sœurs et cousines à discuter.
Elle parle de sa grossesse qui apporte un peu de joie sur le visage de ma mère.
D’ailleurs elle ne devrait pas trop s’épuiser vu son état,
et qu’hier, elle se plaignait d’avoir mal au bas ventre. Elle nous a inquiété
tous mais elle a catégoriquement refusé qu’on aille chez un médecin, disant qu’elle
se sentait beaucoup mieux. Ce matin encore sa mère lui a proposé d’aller en
consultation dans une clinique, elle a décliné l’offre et a préféré me suivre
malgré nos oppositions à tous.
Depuis qu’on est à
LIBREVILLE, elle a décidé de me suivre partout, elle ne me lâche pas d’une
semelle, heureusement pour moi pour l’instant mes seuls déplacements c’est la
maison- l’hôpital. Parce que ça commence à m’agacer. Si elle pense que j’ai la
tête à la tromper alors que mon père est malade, je ne sais pas et en plus y a
longtemps que je n’ai pas regardé une autre femme qu’elle, alors c’est quoi son
problème ?
Je n’en fais pas tout un plat que parce qu’elle est
enceinte et je ne veux pas la stresser.
-
On va rentrer, lui dis-je
Mélanie
BOMO
Enfin je n’attendais que ça, fatigué de devoir prétendre
et répondre à toutes leurs questions sur la grossesse. D’ailleurs j’ai bien réfléchi, le meilleur
moyen pour moi de réussir mon coup, c’est de le faire ici, il est plus facile
de tomber sur un personnel de santé corrompu ici qu’en France, on peut créer
n’importe quoi pour simuler une fausse couche et déjà les idées trottent dans
ma tête.
-
Ton mari et moi, on va aller prendre un pot,
m’annonce papa une fois que nous arrivons à la maison
J’acquiesce, il est avec mon père, à ce niveau il n’y a
pas de crainte à avoir. Il peut aller sans moi.
Je veille au grain, surtout depuis que sa cousine m’a dit en
rigolant :
« Ma belle devine qui on a vu la souillon de
menteuse qui croyait que BOUMI pouvait être le père de son enfant. La capitale
lave les gens, elle est devenue belle mais elle n’a rien à voir avec toi, je te
jure »
Isabelle était dans cet hôpital et il s’en est fallu de
peu pour qu’on se croise.
« elle portait un bébé, on dirait qu’elle vient
d’accoucher. Cette fois-ci j’espère qu’elle a trouvé le vrai père de cet
enfant »
Elle a donc refait sa vie. C’est tant mieux. Ça me
rassure un peu, elle est passée à autre chose, c’est la meilleure chose qu’elle
aurait pu faire, en plus si elle a trouvé un homme c’est peut-être que BOUMI
n’était pas vraiment l’homme de sa vie. Cette pensée me met quand même de bonne
humeur que je me dirige vers le living du salon pour sortir le vin et le boire.
-
Je croyais que le vin était interdit aux
femmes enceintes ! dit maman derrière moi.
Ce qui me fait sursauter et lâcher mon verre qui se brise
au sol.
Elle s’approche.
-
Euh en fait j’ai pensé à quelque chose qui
m’a fait du bien et j’ai voulu boire, j’avais oublié que j’étais enceinte.
Fais-je en touchant mon ventre. Pardon bébé tu as une vilaine maman
-
Humm,
-
Maman qu’est-ce que tu veux insinuer ?
lui dis-je en fronçant mes sourcils
-
Que je ne suis pas dupe Mélanie ! me
dit-elle, en me regardant dans les yeux. Je suis encore ta mère et je te
connais !
Elle me connait ça c’est sûr !
-
Tu me dis la vérité ou tu préfères qu’on
aille en consultation en gynécologue pour que je le sache ?
-
Ce n’est pas la peine fais-je résignée.
On va s’asseoir au salon et je raconte à maman ma vérité
sur la grossesse qui n’existe pas, il n’est pas question que je lui dise tout
ce que j’ai fait. Ça c’est mon jardin à moi, elle entendra ce qu’il faut.
-
Depuis que je suis avec BOUMI, maman je fais
des rêves bizarres, on me dit que je n’aurais pas d’enfant ! j’étais
vraiment enceinte maman, mais un soir j’ai rêvé qu’on m’arrachait l’enfant et
le lendemain je me retrouvais avec une tache de sang sur le lit, pleuré-je ,
j’avais déjà dit àà BOUMI que j’étais enceinte, il était tellement heureux que
je n’ai pas pu lui dire que j’avais perdu notre bébé….
-
Mélanie, me console maman, pourquoi tu ne
m’as rien dit, tu aurais dû appeler ! maintenant il faudra dire la
vérité !
-
Maman je ne peux pas, il m’en voudra à
mort ! pleuré-je, j’avais plutôt pensé à simuler une fausse couche, enfin
ce ne sera que retranscrire les faits mais avec un peu de retard seulement….
-
Ces rêves tu les fais depuis quand ?
-
Depuis maman, j’ai l’impression que quelqu’un
ne veut pas que je sois heureuse avec BOUMI.
-
Ça ne va pas se passer comme ça. on ira voir
quelqu’un !
Voilà j’ai réussi à convaincre maman, je n’ai plus rien à
craindre je sais déjà qu’elle va m’aider à mettre mon plan à execution !
***
Je suis au couloir quand dans la cuisine de la maison que
nous louons, j’entends la mère de BOUMI lui dire :
-
Fils , je ne veux pas que tu retournes, j’ai
déjà perdu ton père j’ai besoin que vous restez à mes côtés en attendant
Qu’il reste à ses côtés, que c’est lui qui va remplacer
son mari ? on était censé rester deux semaines seulement ici, mais depuis
ça fait 6 mois qu’on est là. d’abord il y a eu la perte de son père, il m’a
demandé à ce qu’on reste encore un peu, puis il y a eu la fausse couche, maman
m’a suggérée de dire que j’avais besoin de rester avec ma famille, ça rendait
la chose plus réelle et depuis les mois passent, BOUMI a même pris une maison
pour qu’on loue. Une maison dans un quartier résidentiel de Libreville digne
d’un haut fonctionnaire. Je lui ai dit que je n’en voyais pas l’utilité vu
qu’on était censé retourner, il m’a répondu qu’il avait besoin de rester avec
sa mère un instant, et que ce n’était pas possible chez mes parents. il fait
quelques permanences dans des entreprises de la place qui ont besoin de son
expertise de temps à autre.
-
Je ne vais pas retourner maman, j’ai trouvé
un emploi, bien payé, je vais rester ici.
Un emploi !?
C’en est trop, je pousse la porte de la cuisine, en
colère.
-
C’était ça le plan, nous faire venir ici pour
qu’on ne retourne plus ! tu comptais me dire ça quand que tu as trouvé un
emploi ?
-
Ma fille calme-toi
-
C’est entre mon mari et moi ! dis-je
nervée à sa mère
-
Tu ne parles pas comme ça à ma mère tu
comprends me menace-t-il !
-
BOUMI je ne veux pas discuter avec toi, on ne
reste pas ici, on rentre en France !
-
On ne retourne pas en France Mélanie, on
reste ici ! point final, maintenant félicite moi, tu es la femme du
nouveau DG de Metical GABON !
-
Félicitations papa, lui dit sa mère en
l’embrassant alors que je les toise bien tous les deux avant de sortir de là et
de partir toute énervée chez mes parents.
Si sa mère veut m’emmerder, elle me trouvera sur son
chemin.
-
Mélanie, tu n’as pas d’autres choix que
d’accepter de rester ici, et en plus pour le travail qu’on fait pour ton bas
ventre là, c’est peut-être mieux que tu sois là à Libreville.
J’avais oublié ce fameux travail que le monsieur qu’elle
m’a emmené voir doit me faire, quand tu le regardes tu sens bien que c’est un
escroc ; mais comme je n’ai pas envie de dire ma vérité à maman j’ai
accepté de le faire et puis qui sait un
miracle de Dieu pourrait me donner cet enfant peut-être.
-
Rentre chez toi, excuse-toi auprès de ta
belle-mère et félicite ton mari, me dit maman ! de toutes les façons
déterminé comme il est,, tu ne pourras pas lui faire changer d’avis.
Ça c’est sûr !
-
Qu’est-ce que tu crains ? les filles de
LBV , il suffira juste de savoir tenir ton mari pour les éloigner !
Si seulement tu savais maman, je ne crains pas les filles
de Libreville en général, je crains une en particulier.
A
présent
Grace Jeannie MIKAMA
Je vais sonner au portail de dame Gisèle, comme à chaque
fois que je viens passer les vacances chez mon oncle, ses petits-fils sont là,
je suis contente de voir Jonathan, Loïc et Sandra. Ça faisait deux ans qu’ils
n’étaient plus venus en vacances. J’imagine qu’ils doivent avoir changé, ce que
j’espère c’est que notre amitié, elle , est toujours intacte.
Et je constate que rien n’a changé en 2 ans quand Sandra
court m’embrasser dès que le portillon s’ouvre sur moi. celle qui est à peine plus âgée que moi de
deux ans, a bien changé, elle porte un tissage long ondulé naturel sur la tête.
-
Je me demandais quand est-ce tu arrivais, je
t’ai rapportée pleins de trucs, suis moi !
Je la suis dans la maison, où Jonathan et Loïc sont
devant les jeux vidéo.
-
Regardez qui est là ! lance-t-elle à ses
frères dès que nous entrons.
Les deux jeunes adolescents d’il y a 2 ans sont à présent
des hommes. Qu’est-ce qu’ils ont changé et sont devenus plus beaux.
-
Grace, mon Dieu tu as grandi ! tu n’as
plus rien à voir avec le bébé avec lequel on jouait dans la maison ! me fait
Loïc en m’embrassant.
-
Vraiment, plus rien à voir ! me dit
Jonathan à son tour, mamie nous l’avait dit mais je n’imaginais pas…bref !
-
Bon laissez-là, elle et moi on a des choses à
se dire ! me tire Sandra en m’amenant dans sa chambre.
Elle ouvre sa valise, et fait sortir les cadeaux qu’elle
m’a apportée.
-
Tu sais nos parents ont divorcé,
m’annonce-t-elle, c’est pourquoi on a pas pu venir les vacances car on a dû
voyagé pour aller chez notre père !
Elle s’arrête un instant
-
Toujours pas de nouvelles sur qui est ton
père ? me demande-t-elle compatissante.
-
Toujours pas, la dernière fois elle m’a dit
Grâce, je ne veux plus parler de cet
imbécile tu comprends ? alors j’ai arrêté !
Elle vient s’asseoir à côté de moi.
-
Je me dis que si tata Isabelle ne veut pas en
parler c’est que ça a dû être douloureux pour elle, attend le jour où elle se
sentira prête !
-
Oui j’attends mais en attendant, quand je
vois tonton René avec Ethan et Justy, j’ai moi aussi envie d’avoir mon
père ! avoué-je.
C’est difficile chaque fois que j’entends parler les
autres de leur père et de me dire que j’en n’ai pas moi, quand on remplit les
fiches à l’école , la partie nom du père je ne la remplis jamais, maman m’a dit
il faut que tu mettes le nom de tonton René c’est lui ton tuteur et j’ai refusé,
c’est mon tuteur mais c’est pas mon père, la preuve , il n’a pas le même regard
qu’il pose sur Ethan et Justy quand il s’agit de moi. je l’aime bien, mais je
sais ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. peut-etre ne le fait-il pas exprès,
mais on voit bien la différence qu’il fait entre ses fils et moi ? mais
bref . ce ne sera pas la première fois que je me sens à l’écart quelque part,
même chez mes oncles, mon cousin m’a dit méchamment une fois :
« Ce n’est pas ton père ! C’est le mien voilà,
donc ne touche pas à ses choses »
Tout ça à cause d’un jeu dans un téléphone.
Je suis allée pleurer dans un coin.
En rentrant à la maison, j’ai demandé à maman pour la
énième fois, peut-être la fois de trop, pourquoi je n’avais pas de père et
crument elle m’a lancée pleine de colère :
-
Tu n’en as pas parce que ton Imbécile de père
n’a pas voulu de toi ! maintenant c’est bon, tu vas arrêter de me poser
cette question ?
Puis elle est revenue à la
raison, en me disant :
-
Grace je sais que tu veux savoir mais je ne
veux plus parler de cet imbécile, tu comprends ?
Ce que maman ne comprend pas c’est que j’aimerais
comprendre pourquoi cet homme est devenu un imbécile.
C’est autant son histoire que la mienne j’ai le droit de savoir.
On cogne à la porte.
Ce sont les garçons.
-
On t’a nous aussi apporté un petit quelque
chose !
-
Merci, souris-je
-
Tiens , je ne t’ai pas dit, dit Sandra
taquine, Jonathan a dit à une fille au Lycée que la plus belle fille qu’il
connaissait se trouve au Gabon. Depuis on se demande c’est qui Loic et
moi ?
-
Tu vas te taire oui, dit Jonathan en lui
lançant la peluche qu’il trouve sur sa table.
Alors que les deux autres partent dans un fou rire.