Chapitre 15 : Confession

Write by kaynaliah

1 semaine plus tard


****Ruth****

Il est treize heures et je m’apprête à sortir du bureau. Je consulte rapidement mon agenda avant d’éteindre mon ordinateur. Je donne des dernières recommandations à ma secrétaire avant de me diriger vers la sortie. Je monte dans ma voiture et cherche mon portable. Je compose rapidement un numéro mais mes yeux tombent sur une amie d’Orlane de l’autre côté la route qui semble être à la recherche d’un taxi. Je démarre rapidement la voiture et stationne juste devant elle.

- Bonjour Elisée.
- Bonjour Ya Ruth.
- Comment vas-tu ?
- Ca va tata. Tu vas où comme ça ?
- Je vais voir ma tante.
- Tu vas dans quel sens ?
- Du côté de l’aéroport.
- Monte je vais t’avancer.
- Je ne voudrai pas te déranger tata.
- Allez monte.
- Ok Merci.

Elle monte dans la voiture et je démarre.

- Alors ça se passe bien les vacances ?
- Oui.
- Tu travailles ces vacances ?
- Oui j’ai trouvé un stage dans une entreprise pétrolière.
- C’est très bien.
- Et Orlane ?
- Elle va bien.
- Ok.
- A propos d’elle, je la trouve changée ces derniers temps. Elle ne t’aurait pas confié quelque chose par hasard ?
- Euh non.
- Peut-être que cela lui passera.
- Effectivement.

J’arrive à destination et elle descend de la voiture. Apparemment elle ne sait rien. Orlane a subitement changé. Je la trouve agressive avec moi sans parler de son incroyable impolitesse. Je ne sais pas ce qui se passe et elle refuse de ma parler. Peut-être que je me fais des idées mais je suis mon intuition. Je finirai bien par savoir ce qui se passe.

J’arrive à la maison quelques minutes plus tard. Le gardien m’informe que mon ex-mari est là avec ma fille. Je m’en étonne car depuis notre divorce il n’a plus mis les pieds dans cette maison. Que se passe-t-il donc ? Je ne m’attarde pas sur le parking et entre dans la maison. Je les trouve tous les deux attablés.

- Bonjour tout le monde.
- Bonjour.

Orlane me lance un regard terrible.

- Je peux savoir ce qui se passe ici ?
- Orlane m’a convoqué ici car elle veut me parler.
- Ah bon ? Je ne suis au courant de rien.
- J’ai décidé d’aller poursuivre mes études aux Etats-Unis.
- Pardon ?
- Tu as très bien entendu chère mère.
- Tu vas arrêter de me parler avec cette insolence Orlane sinon ça va mal se terminer.
- ….
- Je suis ta mère et tu dois me parler avec du respect.
- Tu es tout sauf ma mère.
- Orlane ! Mais qu’est-ce qui te prend de parler ainsi à ta mère ?
- Parce qu’elle me dégoûte tout simplement.

Je ne pouvais pas en entendre davantage. Je lui ai flanqué une gifle.

- Tu pourrais me frapper autant que tu veux mais je ne me tairai pas.
- Mais qu’est-ce qui se passe ici ?
- Demande à ton ancienne femme.
- Je ne sais pas de quoi elle parle.
- Je connais tes sales petits secrets.
- ……
- Tu sais de quoi je parle ?
- ……..
- Ton secret avec ton frère Patrice.

Mon cœur commence à battre au ralenti.

- Je ne vois pas de quoi tu parles et de quel droit te permets-tu de parler de ma vie. Dis-je le cœur battant.
- J’en parle car tu m’as caché que j’avais un frère.
- Oh Mon Dieu.
- Mais de quoi tu parles Orlane ?

Comment Orlane est au courant de cette histoire ? Comment est-ce possible ?

Pour certaines personnes il est plus facile de mentir que de dire la vérité. De fuir que de faire face. Elles ont choisi la solution de facilité, la lâcheté au lieu du courage.

Tout ce que je me suis évertuée à construire pour dissimuler mon passé et vivre en rayant cette partie de ma vie est en train de se consumer. Jamais je ne pourrai faire face à ce tsunami qui est entrain de s’abattre dans ma vie.

J’ai essayé de me calmer en attrapant ma poitrine mais je me suis vite vue perdre pied en tombant au sol et ce fut le trou noir.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………

******Khaleb****

Je sens un pied qui cogne violemment le mien. Le coup est assez important et la douleur vive me poussant à ouvrir automatiquement les yeux. Je reconnais vite le plafond de ma chambre. Je sens le matelas du lit s’agiter. Je me tourne et vois Adanna. J’essaye de repenser encore à comment elle a atterri là mais il faut que je la réveille sinon elle va se faire mal et surtout me blesser. Je m’approche d’elle et pose ma main sur sa joue. Elle ouvre automatiquement les yeux et je vois des larmes perlées qui coulent le long de son visage.

- Hey ! Qu’est-ce qui se passe ?
- Snif ! Snif ! Snif !
- Qu’est-ce qui se passe Adanna ?
- Je suis désolée.
- Désolée ? Pourquoi ?
- Je ne voulais pas.
- Tu ne voulais pas quoi ?
- Je ne peux pas te le dire.
- Tu peux tout me dire tu sais.
- Je ne peux pas Khaleb snif.

Je la serre contre moi et cela l’aide à la calmer.

- Je suis désolée.
- Pour ?
- Pour tout cela.
- …..
- Excuse-moi mais j’ai besoin de me rafraîchir.
- Oui bien sûr.

Je la laisse se lever du lit, prend une serviette propre dans l’un de mes placards et la lui tends. Elle me fait un petit sourire avant de s’enfermer dans la salle de bains. J’entends l’eau couler. Je n’ai que quelques minutes pour jouer la partition de ma vie. Adanna a des réactions très imprévisibles. Je ne parviens plus à lire en elle ni à comprendre ses émotions. Je préfère être prudent avec elle. Je m’assois sur le lit et attend patiemment qu’elle sorte de la salle de bains. Il est hors de question que je la laisse me filer encore entre les doigts. J’estime que j’ai beaucoup trop souffert déjà pour devoir encore essuyer et accepter un autre revers. Je ne l’accepterai pas. Je ne l’accepterai jamais. Je décide d eme rendre dans la chambre d’ami et de profiter de la salle de bains. Je prends ma douche rapidement et me rends à la cuisine. J’entends toujours de l’eau couler provenant de la salle de bains : Adanna est toujours sous la douche. Il est vingt-deux heures et quart lorsque je décide d’appeler Nancy pour la prévenir de la présence de sa sœur chez moi. A peine je voulais composer son numéro que j’entends les pas d’Adanna se rapprocher. Elle porte juste un peignoir et vient s’asseoir face à moi.

- Tu devrais appeler tes sœurs pour leur dire que tu es ici.
- Oui. C’est vrai.
- ……
- J’aimerai qu’on parle après s’il te plaît ?
- De ?
- J’ai besoin de t’expliquer quelque chose.
- ….Ok.

Elle prend son téléphone. Je l’entends parler avec ses sœurs avant de raccrocher.

- Que se passe-t-il Adanna ?
- J’essaye de tourner la page.
- De ?
- Mon passé.
- …..
- Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi.
- Comme ?
- Mes cauchemars viennent de là. Je ne peux plus garder cela por moi. J’étais sensée ne jamais en parler mais je ne peux plus. J’ai besoin d’une aide externe.
- ……..
- Je ne veux pas que tu me détestes après ce que je vais te confier.
- De quoi tu parles Adanna ? Je n’arrive pas à te suivre.
- J’ai fait une chose horrible il y a quelques années et cela me pourrit la vie.

Je lui prends la main et la serre fortement avant de voir des larmes s’écouler de ses yeux.

- Eh je suis là. Je ne sais pas ce que tu veux me dire mais je suis là Adanna. Je suis là pour toi.
- Khaleb…….

La sonnerie de son portable retentit à ce moment-là. Elle ne fait aucun geste pour répondre à l’appel.

- Tu ne décroches pas ?
- Non. Ce n’est pas le plus important maintenant.
- Tu te souviens de ce que je t’ai dit sur mon père ? A propos de sa mort ?
- Oui. C’est un cambriolage qui a mal tourné. Pourquoi tu me parles de cela ?
- Parce que c’est un mensonge.
- Comment ?
- Mon père était un pédophile.
- Quoi ?
- Ce soir-là il a voulu tenter avec moi et j’ai pété les plombs. Je n’étais qu’une gamine de quatorze ans.
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
- ………
- Parle-moi chéri.
- Je faisais mes devoirs dans son bureau lorsqu’il m’a demandé d’être gentille avec lui.
- …..
- Il a voulu me violer aussi et je savais où se trouvait son arme.
- Adanna…..
- Je l’ai tué Khaleb et je ne peux plus vivre avec ce secret. Il fallait que j’en parle à quelqu’un. Tu es mon meilleur ami après tout mais personne ne doit le savoir.
- Je suis désolé. Tellement désolé chéri. On trouvera une solution.

Je ne sais pas encore comment je peux l’aider car je suis encore sous le choc de cette révélation. Je commence à comprendre certaines réactions d’Adanna. Tout commence à se mettre en place dans ma tête. Je vais l'aider à s'en sortir.

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