Chapitre 14 : Arthur Junior OUEDJIN

Write by kaynaliah

***** Arthur****


J’ai toujours été un enfant insouciant, protégé par mes parents. Je me souviens qu’on m’a toujours dit que je suis la photocopie de mon père et j’en suis fier. J’ai vécu entouré d’une famille formidable et de deux petites sœurs adorables. Le jour de l’obtention de mon baccalauréat, je me souviens qu’en soirée, après que mes sœurs soient allées au lit, mes parents m’ont convoquée dans le bureau de mon père afin de me révéler quelque chose qui aurait pu changer ma vie à tout jamais mais cela n’a pas été le cas heureusement. Je me souviens que ce jour-là, mes parents étaient super anxieux. Je savais qu’ils étaient heureux de mes résultats mais il y avait autre chose. Quand mon père a enfin décidé d’ouvrir la bouche, j’ai appris la vérité sur ma naissance et mes origines.

- Je te sers quelque chose. Dis-je en me tournant vers Orlane qui n’arrête pas de me fixer étrangement.
- Qui es-tu ?
- C’est impoli de répondre par une autre question petite sœur.
- Pardon mais ce que tu viens de me dire me bouleverse et j’ai du mal à y croire. Pourquoi maman ne m’a jamais parlé de toi ? Pourquoi je ne te connais pas ?
- Tu bois de l’alcool ?
- Euh oui.
- Bien. Je te propose un verre de scotch car tu en auras besoin après avoir su la vraie identité de ta mère.

Je me dirige vers le bar et en sors deux verres à whisky avant de revenir avec une bouteille du même liquide. Je fais le service et tends le verre à ma sœur. Elle le prend et le dépose immédiatement devant elle.

- Tu ne veux pas trinquer d’abord ?
- Absolument pas. Je veux d’abord entendre ton histoire et après cela je pourrai faire un toast si c’est mérité.
- Bien. Comme tu veux soeurette.
- ……
- Que sais-tu de l’histoire de ta famille maternelle ?
- Pas grand-chose. Maman m’a toujours dit que ses parents sont morts quand elle était une enfant et qu’elle n’avait qu’un frère.
- Mmmhhh.
- Comment es-tu arrivée ici ?
- Je voulais voir ton père ….à propos de maman.
- Commet l’as-tu connu ?
- Cela remonte à très loin. Je suis allée au village un jour avec ma mère et il y était. Il m’a juste donné ses coordonnées au cas où je voudrai connaître ma famille maternelle un jour. Maman m’a dit ce jour-là qu’il était un cousin éloigné.
- ……
- Je n’étais qu’une petite fille et je ne comprenais pas trop à cette époque ce qui pouvait se passer autour de moi.
- …….
- Voilà pourquoi je le recherche depuis des jours.
- D’accord. Je ne sais pas dans quelles circonstances tu as rencontré papa mais ce n‘est pas le sujet actuel.
- …….
- Ta mère est une menteuse.

Elle écarquille ses yeux et semble vouloir dire quelque chose mais se ravise.

- Tes grands-parents maternels sont effectivement décédés mais pas quand Ruth était une enfant.
- Ruth ?
- Jamais je ne pourrai l’appeler « maman » car elle ne le mérite pas. Ce ne sont pas toutes les femmes qui sont appelées à être des mères. Je parle de vraies mamans là.
- Pour que tu comprennes bien ton histoire, je vais reprendre depuis le début.
- Ok.
- Papi André et Mamie Nenette ont eu trois enfants : Patrice, Ruth et Arthur. Ruth et Arthur sont des frères jumeaux.
- Je connaissais juste Tonton Patrice. Dit Orlane un peu secouée.
- Les enfants ont toujours grandi ensemble. Papa m’a raconté qu’il est parti à l’internat à partir de l’âge de treize ans. C’était son choix mais il rentrait un week-end sur deux à la maison. Il pense que c’est à partir de cette période que Ruth s’est énormément rapprochée de leur grand frère Patrice. A chaque fois qu’il rentrait à la maison, il les trouvait trop tactiles mais sans arrière-pensée.
- ………
- Ruth faisait fuir les copines de Patrice et vice-versa. Mamie Nenette en avait marre que les gens viennent lui rapporter que la relation entre ses deux enfants est ambiguë. Il était inconcevable que ses enfants puissent jouer à un jeu aussi malsain. Et la vie a continué son cours. Patrice a eu son baccalauréat et est parti en ville s’inscrire à l’université mais il revenait toujours durant les vacances.
- ……
- Une nuit de décembre, alors qu’il revenait de toilette aux alentours de deux heures du matin, papa a surpris du bruit provenant de la chambre de son frère Patrice. Intrigué, il se rapproche et semble percevoir des cris étouffés. Il pense dans un premier temps que Patrice a ramené une femme chez eux à l’insu de leurs parents et ce qu’il trouve totalement irrespectueux. Il ouvre légèrement la porte pour voir qui est cette fille qui accepte de se faire coucher sans vergogne comme une prostituée dans la maison d’autrui. Il a juste vu sa sœur Ruth et son frère Patrice en train de s’amouracher violemment. Il pensait être dans un cauchemar qu’il fut obligé de se pincer pour être sûr que ce qu’il voyait était réel.

Orlane a juste mis la main sur sa bouche en état de choc.

- Ne soit pas encore choquée car c’est le début d‘une longue série.
- Comment ont-ils pu faire une chose aussi sale et diabolique ? Comment ?
- Mon père n’a rien dit sur le moment car il lui fallait bien assimiler la nouvelle. Je n’ose même pas imaginer l’état second dans lequel il se trouvait. Il m’a dit qu’il n’arrivait même plus à les regarder en face. Il voulait juste s’en aller. Il voulait tellement fuir ce village de malheur. Il ne comprenait pas comment une chose aussi monstrueuse a pu se produire dans sa famille. Pour la première fois de sa vie, il a menti à ses parents pour s’en aller. Il ne savait pas comment annoncer une chose aussi horrible à ses parents. Il lui fallait du temps et beaucoup de temps.
- ………
- Mais trois mois plus tard, Papi André les a surpris au lit et cela n’a créé que des problèmes lui provoquant une crise cardiaque qui finira par lui être fatale des jours plus tard.
- Oh Mon Dieu.
- Mamie ne voulait pas de scandale et refusait que cette affaire ne s’ébruite aux alentours. Papa lui a dit ce qu’il savait et s’est battu avec Patrice ce jour-là l’accusant d’avoir détruit la famille. Mamie a fini par bannir Patrice de la famille. Ruth a voulu le suivre mais Mamie l’a frappée toute la nuit en la traitant de diabolique.
- ………
- Quelques mois plus tard, on découvre que Ruth est enceinte et seuls papa et mamie savaient qui étaient l’auteur de son état.
- …….
- Elle a gardé la grossesse et a accouché d’un petit garçon qu’elle a prénommé Patrice Junior à l’époque. Patrice a refusé de reconnaître cet enfant et une violente dispute a éclaté entre Mamie et Ruth. Elle voulait partir en ville rejoindre son amour d’après elle.
- ……..
- Je ne sais pas ce qui s’est passé mais un jour la voisine a appelé mon père car on venait de trouver maman morte empoisonnée sur son lit et Ruth faisait apparemment une comédie sans nom près du corps. Quand papa est arrivé, il a dit à Ruth qu’il sait que c’est elle qui a assassiné leur mère. Elle est pervertie jusqu’aux os mais il ne la dénoncera pas et ce qu’à une seule condition : qu’elle abandonne ses droits parentaux sur moi et ne cherche plus jamais à entrer en contact avec lui ou moi par conséquent.
- Il vous a séparés ?
- Non. Il m’a protégé de la folie de ma génitrice.
- Il y a eu un accord devant un avocat et au tribunal.
- …..
- Arthur OUEDJIN m’a adopté et s’est toujours occupé de moi tout comme son épouse. J’ai aujourd’hui deux magnifiques petites sœurs et surtout des parents en or. Ruth je ne la connais pas et ne cherche pas à la connaître.
- J’ai un frère Mon Dieu. J’ai du mal à y croire.
- …….
- J’ai le droit de te revoir ?
- Quand tu veux.
- Je peux te serrer dans mes bras ?
- Bien sûr.
- …….
- Je ne pensais pas trouver mon frère aîné ici en venant et je veux faire partie de ta vie.
- Tant que je n’aurai pas à rencontrer Ruth, marché conclu.

Elle me serre encore dans ses bras et c’est dans cette position que papa vient nous trouver.

- Mais qu’est-ce qui se passe ici ?
- Mais rien papa. Je faisais juste la rencontre de ma petite sœur.
- Petite sœur ?
- La fille de Ruth.
- Qu’as-tu fait Junior ?
- Rien à part lui dire la vérité.
- C’était à sa mère de le faire.
- Vous êtes Arthur Senior ? Enchantée.
- Enchantée. Non. Nous nous sommes déjà croisés si ma mémoire est bonne.
- Effectivement.

Orlane semble être une femme trop gentille à mon goût. Elle est un peu sensible et très attachante. Je ne la punirai jamais parce qu’elle sort des entrailles de Ruth. Elle est ma sœur et je compte bien jouer mon rôle de grand frère. Nous sommes restés ensemble en famille jusqu’à quinze heures avant que je ne la raccompagne jusqu’à sa voiture. Nous nous sommes faits des bises avant de nous séparer.

Souvent je me demande si je ne suis pas trop dur avec mes propos mais je suis tout simplement juste. Il ne suffit pas de donner la vie pour s’octroyer le titre de parent. Un parent est cette personne qui s’occupe de toi, t’éduque, te donne de l’amour, se sacrifie pour ton bien-être. Ni Patrice ni Ruth n’ont fait parti de ma vie à part juste participer à ma conception. J’appelle mon oncle et père adoptif « papa » car c’est lui qui a toujours été là pour moi. A cause de cette histoire, la famille OUEDJIN est divisée. Je ne connais pas mes sœurs car je sais que Patrice a adopté des filles. Papa a toujours refusé que je les fréquente pour ne pas m’exposer. Il a toujours eu une vie rangée et il voudrait continuer à vivre ainsi dans le calme.

Je suis Arthur Junior OUEDJIN, fils adoptif de mon oncle Arthur OUEDJIN et fruit de la relation incestueuse entre Ruth OUEDJIN et Patrice OUEDIN qui a fini tragiquement dans un cambriolage ayant mal tourné.

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