Chapitre 15: Le test - 1ère partie

Write by MTB

Même la plus belle rose a des épines. Cela faisait bientôt un trimestre que Richard et Chantal étaient en couple. Tout se passait bien. Certes, il leur arrivait de ne pas s’entendre sur des choses et de se disputer. Mais le fait pour eux de considérer ces différends comme des détails les aidaient à avancer sereinement. Richard dirigeait désormais l’entreprise de son père et avait modifié légèrement l’organigramme afin de permettre à l’Administrateur de continuer par jouer un rôle influent et d’équilibrer les pouvoirs décisionnels dans l’entreprise. Il avait proposé plusieurs fois à Chantal de venir travailler avec lui sans succès. Elle évoquait tout le temps leur relation comme élément de blocage. Elle ne cessait de répéter qu’elle ne voulait pas qu’on pense qu’elle travaille parce que son petit ami était le directeur général. Et en plus, elle craignait une inégalité de traitement tant de la part de la direction que des autres employés de l’entreprise.

Un soir, Richard demanda à sa maman de lui accorder un peu de son temps après le dîner. Ce qui avait surpris un peu la maman habituée à voir son fils débarquer à tout moment pour lui parler s’il avait besoin de quelque chose. Que prévoyait-il dire pour demander une audience ? Bref, elle n’avait pas à beaucoup réfléchir avant d’accéder immédiatement à la requête de Richard. Quand ils eurent fini de dîner, ils s’installèrent sur la grande terrasse à se regarder. Alors sans savoir comment aborder le sujet, Richard se lança maladroitement dans une conversation sans tête ni queue. Des questions du genre « as-tu apprécié le repas ? », « comment te sens-tu ? »… Alors pour couper court à ce massacre, la maman lui dit :

-          Richard, je te connais assez bien pour savoir que ce n’est pas le but de cette rencontre que tu as demandée. Et si on allait droit au but ?

-          Tu as raison maman. Et c’est justement à cause de cette sagesse dont tu es l’incarnation que je me fais humble pour demander tes conseils avisés.

-          La sagesse est une notion bien trop grande mon fils pour me considérer comme une incarnation.

-          Dis-moi, maman, comment as-tu fait pour savoir que papa était l’homme de ta vie ?

-          Voilà bien une question que même les sages ne maitrisent pas. Mon fils, si tu veux savoir qui est ta moitié, la personne avec laquelle tu veux partager le reste de ta vie, alors écoute ce que te dit ton cœur. Et tu le sauras.

-          Comment savoir que mon cœur me dit la vérité ?

-          Mon fils, le cœur est aveugle. Quand il aime, il ne voit rien tout autour. Même la raison n’arrive pas à le contrôler. On n’a pas besoin de savoir si l’autre est né d’une bonne famille, ou s’il est riche ou pauvre, s’il est blanc ou noir. L’amour vient quand on ne s’y attend pas et frappe. C’est pour cela que c’est à la fois excitant et douloureux. Des peines, tu en auras. Des joies, tu en auras. Un simple secret : ne te demande pas tout le temps pourquoi l’autre ne te rend pas heureux. Demande-toi plutôt qu’est-ce que tu dois faire pour rendre heureuse la personne que j’aime. Si tu arrives à le faire, alors cette personne en retour te donnera le bonheur.

-          Merci maman. Que ferais-je sans tes conseils ?

-          Tu peux me payer une glace par exemple.

Un fou rire s’installa pendant quelques minutes.

-          Quand je te vois, c’est le portrait craché de ton père quand on était encore très jeunes.

-          Ah bon ! Raconte-moi.

-          Une autre fois sinon le soleil nous surprendra ici. Et en passant, tu me poses toutes ces questions pour prendre une décision par rapport à ta copine ? C’est Chantal n’est-ce pas ?

-          Oui maman. Mais toi, décidemment on ne peut rien te cacher.

-          Ce qu’un vieillard voit assis, un jeune debout ne le voit pas.

-          Maman, que penses-tu d’elle ?

-          De Chantal ? Je trouve que c’est une fille bien. Elle a bon caractère et se bat bien dans la vie. Elle fera une bonne épouse certainement.

-          C’est réconfortant de voir que tu as une bonne opinion d’elle.

-          Tu veux la prendre en mariage ?

-          J’y pense.

-          Alors oublie ce que je viens de te dire sur elle.

-          Oh comment ça maman ? Tu changes d’avis sur elle parce que je veux l’épouser ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

-          Du calme fiston. Je ne m’oppose à rien du tout. Je veux juste que tu saches que mon avis ne doit pas influencer ta décision. C’est ton avis sur elle-même qui doit être prépondérant. Car c’est avec elle que tu vas passer le reste de ta vie.

-          Euh…

-          Est-ce que tu l’aimes ?

-          Oui maman.

-          Est-ce qu’elle t’aime ?

-          Oui je crois.

-          Est-ce que tu la considères comme une amie ? comme une amante ? comme une confidente ?

-          Quel est le rapport ?

-          Si tu la considère comme une amie, une amante et une confidente alors tu as parcouru la moitié du chemin. L’autre moitié, c’est de savoir si elle te considère également comme un ami, un amant et un confident. Si oui, alors fais ce que tu as à faire.

-          Explique-moi un peu.

-          Il y a des dictionnaires pour définir ces mots. Mais comme tu es paresseux, laisse-moi t’aider. Un ami, tu passes de bons moments avec lui, tu partages beaucoup de choses avec lui et il est toujours là pour toi. Un amant, tu prends soin de lui en secret, tu fais tout pour garder son amour car il comble un vide en toi. Un confident est là quand tu ne sais plus quoi faire ; tu lui confies tes secrets et tu lui demandes des conseils. Si tu es capable de passer de bons moments avec elle, de lui confier tes peines et tes secrets, et de l’aimer comme si votre amour était interdit, alors fais-vite avant que quelqu’un d’autre ne franchisse la ligne avant toi.

-          Merci maman. Tu es la meilleure.


à suivre...
 

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