CHAPITRE 159: CRAQUER

Write by L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 159 : CRAQUER ***


(Vous-même vous savez qu’à pareille heure je ne peux pas faire semblant de corriger)


**LOYD MBAZOGHO**


Nous sommes à la veillée mortuaire de la mère de Princy depuis quelques heures. On est tous venus pour le soutenir même certains membres de l’église et trois de nos pasteurs ont fait le déplacement. Nous allons passer la nuit ici pour la plupart. En ce qui concerne les enfants de mes frères que je garde depuis là, ils sont tous dans la maison de Lauria et Princy à Lalala avec les deux enfants de son grand frère qui est arrivé il y a quelques jours. Ils ont respectivement 19 et 17 ans donc peuvent valablement garder les petits. 


En ce qui me concerne, je suis à cran. J’essaie de faire bonne figure et me rendre disponible pour mes sœurs et leurs familles respectives tout en gérant mes frères et mon boulot. Mais je suis arrivé à un niveau où je me sens physiquement et émotionnellement épuisé. Depuis deux semaines, nous subissons une pression terrible au boulot, c’est à peine si je prends de pauses déjeuner. Je finis maintenant à 19h et les entretiens que les auditeurs nous font subir peuvent rendre quelqu’un fou. Mes heures de sommeil ont considérablement diminué sans compter qu’en rentrant je dois gérer les enfants qui me vident ma petite énergie qui me reste. Si je dis que tout ce temps j’ai prié ou ouvert ma bible hors de l’église c’est que je suis un menteur, je n’ai pas le temps pour ça mais je fais tout pour ne rien laisser paraître et je souris comme si tout allant bien alors que dans le fond ce n’est pas le cas.


En ce qui concerne Janaï, après la prise de tête qu’on avait eu au restaurant la fois passée, chacun avait gardé sa position, je n’avais même pas le temps de penser à elle à vrai dire, je ne pensais déjà pas à moi-même alors elle, non. Le samedi dernier après la réunion de notre groupe, je l’avais prise à part et nous nous étions arrêtés dans un petit restaurant non loin de sa zone pour manger et discuter.


Moi : (Après que nous ayons manger) Merci déjà d’avoir accepté mon invitation et de prendre le temps de m’écouter.


Janaï : Hum. 


Moi : Je tenais tout d’abord à m’excuser pour mon comportement et mes propos de la dernière fois. C’était complètement déplacé et tu n’avais pas à faire les frais de ma mauvaise humeur ce jour. Je te demande pardon.


Janaï : Ce n’est pas trop tôt mais il vaut mieux tard que jamais. J’accepte tes excuses et je te pardonne.


Moi : Merci Janaï. Partant de ce fait, j’ai pris le temps de réfléchir ces dernières semaines et je suis arrivé à la conclusion qu’il vaudrait mieux que l’on se sépare.


Janaï : (Se redressant sur sa chaise) Pardon ?


Moi : J’aimerais que l’on se sépare Janaï et que


Janaï : (M’interrompant ) Pourquoi ? On était bien ensemble Loyd, pourquoi veux tu mettre un terme à notre relation alors que tout allait bien entre nous ?


Moi : Je ne vais pas bien et je n’ai pas envie de te faire souffrir ou de te perdre du temps. 


Janaï : (Quittant la chaise en face de moi pour s’asseoir plus près sur le côté et prenant mes mains) Qui t’a dit que tu me perdais du temps ou me faisais souffrir ? Je t’aime et je suis heureuse avec toi. Si tu parles comme ça à cause de la dispute de la dernière fois, c’est déjà oublié. Avec du recul j’ai compris que tu étais simplement sous pression avec tout ce qui t’était tombé dessus, la mort de la mère de Princy et l’arrestation de ton beau frère, sans compter que tu m’avais dit la veille qu’à ton boulot c’était tendu. J’aurais dû te ménager ce jour et non pas t’acculer comme j’avais fait. De plus c’est toi qui avait raison à propos de Lucrèce, c’est ta nièce et je n’avais pas à te contredire devant elle. J’ai compris tout ça et j’ai décidé de rester à ma place. 


Moi : (Soupirant) Ça va au-delà de ça Janaï, en fait j’aime 


Janaï : (M’interrompant à nouveau) Nous sommes un couple et dans toutes les relations, il y a des hauts et des bas. On ne peut pas décider de mettre fin à une relation au bout d’une dispute qui n’a rien de solide. Stp Loyd, ne fait pas ça, ne gâche pas tout, stp.


Moi : (Silence)


Janaï : (Coulant des larmes) Tu peux au moins y réfléchir ?


Moi : (Mal à l’aise ) Janaï stp arrête de pleurer, je ne voulais pas en arriver là.


Janaï : (Pleurant) Tu veux bien nous laisser une autre chance ?


Moi : (Silence)


Janaï : (Reniflant) Loyd stp, donne nous une autre chance.


Moi : D’accord. Stp, arrête de pleurer.


Janaï : (Me faisant un câlin) J’ai eu si peur de te perdre. 


Nous étions restés dans cette position un moment avant de nous séparer et qu’elle n’essuie le visage. J’avais réglé la facture et on était parti de là pour chez elle.


Moi : (Après avoir coupé le contact) Janaï je veux bien poursuivre cette relation mais ne me mets pas de pression pour le moment. Il se peut que je fasse un ou deux jours sans t’écrire ou même t’appeler. Cela ne voudra pas dire que je me fiche de toi ou que je ne considère pas. C’est juste qu’actuellement j’ai plein de choses à gérer.


Janaï : Je comprends parfaitement et ne t’inquiètes pas, je te laisserai ton espace pour que tu puisses souffler.


Moi : Merci.


Janaï : De rien. Bon je vais y aller car je vois bien que tu es fatigué et tu as besoin de te reposer.


Moi : Ce n’est pas faux.


Janaï : Fais moi au moins un message en rentrant pour que je sache que tu es bien rentré et que tu ne t’es pas endormi en route.


Moi : (Esquissant un faible sourire) D’accord .


Janaï : (Me faisant un bisou sur la commissure des lèvres) Sois prudent au volant, je t’aime.


Moi : D’accord.


Elle était descendue et rentrée dans son portail. J’avais démarré et j’étais parti au Beauséjour où je séjournais pour le moment. Nous avions poursuivi la relation en allant doucement. En dehors de l’église , on s’est quasiment pas parlé toute cette semaine. Pour ce qui est de l’autre là mieux je n’en parle pas, je ne la vois que les dimanches quand je suis obligée d’aller les chercher et les déposer. Loin je me tiens d’elle, mieux je me porte. Le simple fait de poser mes yeux sur elle le dimanche suffit à m’énerver au plus haut point mais je prends sur moi pour me contenir. 


Je disais donc que nous étions au décès et Janaï qui a tenu à assister était à côté de Ya Leslie et ya Kelly, elles discutaient de je ne sais trop quoi. Nous sommes tous sous la même tente et je suis assis à côté de Karl. J’écoute d’une oreille distraite ce qui se dit car à vrai dire je suis fatigué. J’ai envie de rentrer pour me reposer car j’ai eu une longue journée aujourd’hui au boulot. J’ai rendu un document incomplet de travail que j’avais à faire et je me suis violemment fait crier dessus avant qu’on ne me demande de le reprendre depuis le début. J’ai dû bosser comme un dingue pour le finir et le rendre avant la fin de cette journée. 


J’ai lutté avec le sommeil sur ma chaise avant de me décider à me connecter. Je vais scroller sur les réseaux pour essayer de chasser le sommeil de mes yeux. Je le fais et je vais sur WhatsApp où le petit point blanc de notification m’indique qu’il y a de nouveau statut, le premier statut qui attire mon attention est celui de Lucrèce. Je clique dessus par curiosité et ce que je vois me remue tous les organes. Une photo du garçon avec lequel je l’avais surpris la dernière fois dans son lycée avec un cœur fléché y est et la deuxième montre deux mains entrecroisées sur une cuisse avec pour légende '’ officiellement en couple, tu me rends tellement heureuse si tu savais’’. Je repense à son dernier message où elle me présentait des excuses en disant qu’elle ne connaissais pas le gars et plein d’autres bêtises, une rage sourde me saisit le cœur et sans réfléchir je commente son statut.


-Moi : En vérité Lucrèce, tu n’es qu’une petite pute. Une véritable bordelle qui n’a aucun respect pour elle ni pour ses parents.


Sa réponse n’a pas tardé à arriver augmentant davantage ma colère.


-L.M: Quand ça pique, il faut boire de l’eau. Ça va passer. Tu ferais mieux de pleurer tranquillement la belle mère de ta sœur au lieu de parler des choses qui te dépassent.


-Moi : Chienne.


-L.M : Je t’aime aussi.


Je vais dans les paramètres de mon téléphone et je la bloque immédiatement puis je range mon téléphone. Je croise mes bras sur ma poitrine et sans que je ne le veuille, je me mets à taper du pied au point d’attirer l’attention de Karl qui regarde mon pied avant de me regarder.


Karl : Tout va bien ?


Moi : (Essayant de maîtriser ma voix) Oui ça va. 


Mon pied n’arrêtait pas de bouger pour autant.


Karl : Tu es sûr.


Moi : Oui. Je fais rapidement un tour dehors pour vérifier quelque chose, je reviens. 


Karl : Ok. 


Je me suis levé et j’ai préféré sortir un moment de la concession pour prendre l’air sinon j’allais finir par craquer avec quelqu’un tellement je suis énervé. J’ai marché jusqu’à la voiture avant de grimper à l’intérieur et de claquer la portière derrière moi. Mon cœur chauffait tellement que j’ai repris mon téléphone et j’ai débloqué son numéro pour l’insulter à nouveau.


-Moi : En fait je ne sais même pas ce qu’il te trouve. S’il savait au moins que tu es une pute, il réfléchirait à deux fois avant de penser à te prendre comme femme. 


- L.M : Lol. La différence entre les vrais hommes et les gamins. C’est que les premiers posent des vrais actes pendant que les seconds écrivent des messages puérils. 


J’ai balancé mon téléphone sur le siège passager avant de démarrer pour me rendre chez Paul, cette imbécile va me dire ça en face. J’ai roulé comme un fou jusqu’à son portail et je suis descendu du véhicule en claquant à nouveau la portière. J’ai marché à pas pressé jusqu’au portail et au moment où je voulais appuyer sur la sonnette, l’image d’Arsène en prison m’a traversé l’esprit en un éclair et m’a stoppé net. Si je rentre dans cette maison je ne répondrai plus de moi. Je fais demi-tour et remonte dans la voiture où je me mets à cogner violemment contre le volant tant je bouillonne de l’intérieur. Je remets le contact et je reprends la route où je manque de rentrer dans des voitures à trois reprises tant mon corps est tremblant. Je finis par aller m’arrêter au bord de mer. Je descends à nouveau de la voiture et je marche vers la plage en shoutant tout sur mon passage avec rage. Je shoute et je crie avant de tomber sur mes genoux et me fermer le visage avec mes deux mains. Je reste là pendant je ne sais combien de minutes puis je finis par m’allonger sur le dos à même le sol en faisant l’étoile de mer, les yeux rivés vers le ciel. Je ne sais à quel moment le sommeil m’emporte(…)


Je ressens une fraîcheur bizarre qui me touche les pieds jusqu’au niveau des cuisses. J’ai l’impression de l’eau est en train de me toucher. Le vent es frais et j’entends également le bruit des vagues. Des voix au loin attirent mon attention.


Voix : Je ne suis pas dedans. Tu as payé pour 5 minutes.


Voix : Je n’ai pas encore joui.


Voix : Ce n’est pas mon problème.


Voix : Tu es trop dur Santos, si c’était les filles elles allaient me laisser faire.


Voix : Il fallait donc ramasser les filles, pourquoi c’est moi que tu as appelé ?


Voix : Parce que c’est toi mon préféré.


Voix : Tu veux, tu paies.


Voix : Bon j’ajoute 5 milles.


Voix : Pour ça tu n’auras pas mon derrière juste une fellation.


Voix : Santos.


Voix : C’est ça ou rien Gérard. 


Voix : Hum d’accord. Vas y.


Voix : Mon argent monsieur le ministre. 


Voix : Ah toi aussi.


Voix : C’est ça ou rien.


Voix : L’argent est dans la voiture.


Voix : Je veux mon argent sinon


J’ai ouvert les yeux au même moment en me demandant où je me trouvais pour entendre ce genre de conversation bizarre. Quand j’ai vu que j’étais dehors, couché sur le sable à la plage. Je me suis rapidement redressé coupant la parole en même temps à notre couple.


Voix : Ça c’est quoi ?


Voix : Quoi ?


Voix : Derrière toi. Un esprit ? 


Voix : Tu parles de quoi ?


Voix : Mais regarde toi-même, je te dis que quelqu’un est assis derrière toi au bord de l’eau. 


Comme j’avais de l’eau jusqu’aux cuisses à cause de la marée qui était montée je me suis levé précipitamment faisant détaler le couple qui allait en criant et tombant, notamment pour le monsieur qui avait le pantalon baissé. Ils ont grimpé dans une voiture et ont démarré à toute vitesse me laissant debout, tout seul à la plage du lycée Léon MBA. 


Moi : (Parlant à haute voix) J’ai  vraiment perdu les pédales au point de m’être endormi dans cet endroit.


Quand je repense à la raison qui m’a conduit là, je peste intérieurement avant de rebrousser chemin jusqu’à la voiture. En mettant le contact, je constate qu’il est 4h du matin.


Moi : (Écarquillant les yeux) Seigneur !


Je récupère mon téléphone sur le siège passager et je vois plusieurs appels en absence d’à peu près tout le monde. Je soupire et je prends la route pour le décès. J’étais couvert de sable et trempé jusqu’aux cuisses mais pas le choix. Sur place, je suis descendu du véhicule et j’ai essayé d’enlever la poussière comme je pouvais sur moi avant de rentrer dans la concession. La première personne que j’ai vu c’était ya Leslie.


Ya Leslie : Mon Dieu Loyd, tu étais où ? On n’a pas cessé de te chercher ? On était Inquiet.


Moi : J’ai fait une course rapide mais malheureusement quand je me suis garé, le sommeil m’a pris et je me suis endormi.


Ya Leslie : Tu nous as fait peur.


Moi : Je suis désolé.


Benjamin : (Se rapprochant) Tu l’as trouvé ?


Ya Leslie : (À lui) Oui, il s’était endormi dans la voiture.


Benjamin : La prochaine fois que tu te déplaces, préviens nous, on était inquiet. 


Moi : Je suis désolé.


Benjamin : En tout cas. Dieu merci tu vas bien. Allons y on va rassurer les autres.


J’ai marché à leur suite jusqu’à l’endroit où était les autres. Ils m’ont posé les mêmes questions et c’est ya Leslie qui a répondu. Nous nous sommes assis et Janaï est venue s’asseoir à côté de moi.


Janaï : (Posant la tête sur mon épaule) J’ai vraiment eu peur pour toi surtout que Karl nous a dit que tu avais l’air un peu anxieux en sortant et (touchant sa joue) Ça s’est quoi ?


Moi : Quoi ?


Janaï : Je ne sais pas mais je ressens comme s’il y avait le sable sur toi et (posant accidentellement sa main sur mon genou) Tu es mouillé Loyd ? Tu reviens d’où ?


Moi : De la plage. 


Janaï : (Écarquillant les yeux) De la plage ?


Moi : (Silence)


Janaï : Tu es parti faire quoi là-bas ? 


Moi : C’est une longue histoire que même moi je ne saurais t’expliquer. Sache juste que j’y étais et c’est là-bas que je me suis endormi sur le sable.


Elle me fixe pendant un long moment en silence avant de s’asseoir correctement sur sa chaise et regardé devant elle. Elle n'a plus rien dit jusqu’au levé du jour. À 7h, nous avons tous levé l’encre en disant à Lauria de nous faire signe pour la suite. Quand nous sommes montés dans la voiture Janaï et moi, mon siège était plein de poussière. Nous l’avons tous les deux remarqué mais elle n’a rien dit et ce pendant tout le trajet. Une fois à son portail, elle est descendue sans rien me dire. 


Moi : On se fait signe et je ne pense pas être là pour la réunion du groupe tout à l’heure , je suis fatigué.


Janaï : Hum.


Elle est partie et j’ai démarré pour SBG où j’ai pris une bonne douche avant de jeter mon corps sur le lit. Je n’ai pas tardé à sombre dans un profond sommeil pour me réveiller à la tombée de la nuit. Je me suis lavé et brossé avant de mettre une culotte et un débardeur. Je suis allé me trouver quelque chose à manger et je suis venu me poser devant la télévision. J’ai mangé en regardant un film puis j’ai pris mon téléphone pour regarder ce que j’avais manqué comme appel et message. Janaï ne m’a donné aucun signe de vie. 


-Moi : Bonsoir, j’espère que tu as pu te reposer. C’est maintenant que je me réveille, j’étais épuisé. 


Elle a lu mais n’a pas répondu, je ne me suis pas attardé dessus, certainement elle est occupée et le fera plus tard. J’ai répondu à d’autres messages avant de basculer sur les statuts. L’autre là a mis en statut. ‘’vivement le jour du Seigneur, il me tarde d’aller lui rendre des multiples actions de grâces pour les bienfaits dans ma vie '’


Moi : (Parlant tout seul) Pff, comme si cette petite sorcière de bas niveau connaissais aussi le Seigneur. 


J’ai verrouillé mon téléphone et je l’ai balancé sur le côté. J’ai regardé la télévision jusqu’à minuit puis je suis allé me coucher. Le lendemain, je me suis levé, apprêté et je me suis rendu chez Paul pour prendre ya Leslie et les enfants. Quand j’ai vu cette fille sortir de la maison tout sourire en poussant la poussette des filles, je l’ai regardée avec un regard noir. 


Lucrèce : (Devant moi, souriante) Bonjour tonton Loyd. 


Moi : (Entre mes dents mais elle a entendu) Connasse. 


Lucrèce : La paix du Christ soit avec toi. 


Je l’ai regardé sans lui répondre avant de tourner mon visage vers les jumeaux qui nous ont rejoint.


Eux : (Contents de me voir)Bonjour tonton Loyd, tu vas bien ?


Moi : (Esquissant un faible sourire à leur endroit) Bonjour mes champions, je vais bien et vous ?


Eux : On va bien. 


Moi : (Ouvrant la portière arrière pour qu’ils montent) Et qu’avez-vous fait de votre journée d’hier ?


Eux : On a joué avec Jéjé et Raphaël au basket, c’était trop bien.


Moi : (Souriant) C’est qui Jéjé ?


Eux : C’est l’ami de ya Lucrèce, il était à la maison hier pour la voir. 


Mon sourire s’est effacé à la minute et j’ai regardé la concernée qui manipulait son téléphone en souriant. Ya Leslie est arrivée et on s’est salué. Elle est montée derrière avec les filles et Lucrèce devant. 


Ya Leslie : (À moi) Après le culte, j’aimerais qu’on aille au fromager, il faut qu’on parle tous les deux.


Moi : D’accord . 


J’ai démarré et nous sommes arrivés à l’église. J’étais bloqué dans mon esprit avec ce que les jumeaux avaient dit sur ce Jéjé. Donc il vient même à la maison ? Est-ce que ya Leslie le connait ? Si oui, elle est d’accord avec cette relation ? J’ai passé tout le culte dans mes réflexions puis à la fin j’ai cherché Janaï qui m’a salué vite fait en me disant qu’elle avait une réunion avec une ancienne de l’église .  Nous n’avons pas tardé à rentrer avec les autres pour le fromager. Lucrèce a embarqué les petits à l’étage en me laissant avec ya Leslie au salon.


Ya Leslie : (Directe) Mbazogho, tu es rentré dans les sectes ?


Moi : (Écarquillant les yeux) Hein ?


Ya Leslie : Je t’ai posé une question.


Moi : Bien-sûr que non  


Ya Leslie : C’est quelle histoire que tu vas maintenant dormir à la plage en pleine nuit en faisant des bains.


Moi : (Dans ma tête) Janaï. (À haute voix) Je me suis endormi à la plage oui mais je n’ai fait aucun bain. Le truc c’est que j’avais besoin de souffler deux minutes parce que j’avais eu une longue journée au travail. Alors quand je me suis éclipsé au décès, je suis allé m’asseoir là-bas pour prendre l’air et réfléchir. Je me suis endormi sans m’en rendre compte sur le sable et quand je me suis levé, la marée était montée et ça m’a mouillé. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que je m’étais endormi là et je suis revenu vous trouver.


Ya Leslie : Tu es sûr de ça Loyd ?


Moi : Je te jure que c’est la vérité. 


Ya Leslie : J’espère pour toi que c’est la vérité parce que si tu vas t’attacher dans des choses louche, tu vas mourir seul je te dis déjà.


Moi : (Silence)


Ya Leslie : Quelle idée même d’aller à la plage à près de minuit avec les gens qui font les sacrifices, les fumeurs de chanvre, braqueurs et prostituée qu’il y a là-bas. Maintenant s’il t’était arrivé quelque chose, on devait faire comment ?


Moi : Je n’y ai pas pensé.


Ya Leslie : Eh bien pense y la prochaine fois qu’une idée absurde pareille te traversera l’esprit. On est encore en train de chercher papa et maman, il ne faut pas nous donner des crises cardiaques car tes choses.


Moi : J’ai compris.


Ya Leslie : Et il faut penser à parler avec Janaï, la pauvre elle a eu peur en s’imaginant déjà des choses bizarres à ton endroit.


Moi : D’accord.


Ya Leslie : En tout cas, c’est ce dont je voulais te parler parce que quand j’ai appris que tu avais dormi à la plage, moi-même j’ai pris peur.


Moi : Ok. 


Ya Leslie : Tu as des choses à faire cet après midi ? Parce que j’ai envie de rester ici un moment et rentrer même à 19h. 


Moi : Je n’ai rien à faire. 


Ya Leslie : Ok. Je vais d’abord aller me reposer quelques heures là haut car je suis un peu fatiguée. En tout cas, tu n’es pas un étranger ici. 


Moi : Ne t’inquiètes pas pour moi. 


Ya Leslie : Lucrèce ?


Lucrèce : Maman ?


Ya Leslie : Viens m’aider à faire monter tes sœurs dans la chambre pardon chérie. (Elle est venue) Je vais me reposer un peu, il faudra venir tenir compagnie à ton oncle. 


Moi : Pas besoin, je préfère rester seul. J’irai moi aussi me reposer un moment dans la chambre d’amis . 


Ya Leslie : Ah d’accord. 


Elles ont pris les petites et sont partis à l’étage. Je me suis levé à mon tour et je suis allé dans la chambre que j’avais occupé la dernière fois. Il n’y avait pas de draps sur le lit mais ce n'était pas grave. Je me suis allongé ainsi après avoir retiré mes chaussures et je regardais le plafond. Trois minutes plus tard, quelqu’un a frappé à la porte et celle-ci s’est ouverte sur Lucrèce qui avait des draps à la main. On s’est regardé pendant un moment en silence.


Lucrèce : (Prenant la parole) Je suis venue faire ton lit.


Moi : Pas besoin. Tu peux poser les draps et sortir.


Lucrèce : Je veux le faire.


Moi : (Commençant à m’énerver ) Lucrèce sort d’ici.


Elle n’a pas bougé. Je me suis levé du lit et je suis venu lui arracher les draps des mains avant de la saisir par le bras pour la mettre dehors mais elle a résisté et a fermé la porte en s’adossant dessus.


Moi : Je te jure que je vais te faire sérieusement mal si tu me pousses à bout Lucrèce. 


Lucrèce : (Me fixant dans les yeux) Fais donc ça Loyd, fais moi mal si tu en es capable.


Je l’ai regardée je sentais comment la colère était en train de me saisir et je n’ai pas tardé à trembler en pliant les poings. Elle m’a regardé sans sourciller avant de s’approcher lentement jusqu’à s’arrêter devant moi. Malgré toute la rage que j’avais à l’intérieur, je n’ai pas pu lui faire quoique ce soit et nous sommes restés à nous fixer dans les yeux. Elle m’a ensuite dépassé pour aller faire le lit derrière moi sans que je ne bouge.


Lucrèce : ( Après un moment, me tenant la main fermée et l’ouvrant pour y glisser la sienne) Viens t’allonger Loyd.


Je n’ai pas bougé. Elle a exercé une petite force pour me tirer et me faire asseoir sur le lit pendant qu’elle était debout devant moi. Elle s’est mise à me caresser la tête avant de lentement me la ramener vers son ventre. J’ai instinctivement passé mes bras autour de sa taille et sans que je ne le veuille, j’ai craqué et je me suis mis à pleurer en la serrant fortement….

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