Chapitre 17

Write by Sandy's Aby's

 Medelva 


On est tous à table et j'ai une seule envie à cet instant : péter un câble, mais j’essaie de me contenir car je n'ai pas envie de laisser une mauvaise image le premier jour.


C'est quoi ce délire ? Donc moi Moukagni je n'ai rien à faire chez moi quoi ! 

Pour venir écouter les Fangs parler entre eux !


La chose qui me calme même c'est que mon chéri est de mon côté, sinon je gaspillais tout !


Le top est donné pour se servir, il faut prendre une assiette et aller au buffet.  

La maman de Steve se lève en premier avec deux assiettes en main suivi de ses sœurs. 


Elle sert son mari ensuite elle se sert et viens prendre place en posant le plat de son mari devant lui.

Puis elle parle à la fille qu'elle voulait faire assoir près de Steve, en langue.


Je vois Steve baisser la tête, puis il se lève et me demande de le suivre.

On se lève de table jusqu' au buffet, sous les regards indiscrets, tchiup sans gènes quoi !


On arrive au niveau du buffet, la jeune dame est entrain de servir deux plats. 

Steve me fait signe de nous servir, je dépose deux plats et je commence à le servir en lui demandant à chaque fois quoi mettre. La jeune dame stop son geste et regarde Steve.


Isabelle : ah Steve, je suis déjà en train de te servir.


Steve (calmement en posant une main sur son épaule pour l'encourager) : Ne t’inquiète pas, mange celui-ci car on me sert déjà.


Elle est restée là hébétée, quelque secondes avant de se résigner à soulever le plat qu'elle a servi et est allée prendre place.


On termine à notre tour Steve prend nos deux assiettes et me devance. 

Le repas se passe dans une ambiance tendue certains, ne comprennent pas trop ce qui se passe, d'autres font juste semblant d'ignorer, en tout cas !


La mère de Steve (déposant ses couverts) : Steve ! Tu ne sais pas que c'est la femme qui sert son homme ?


Steve : Je sais maman, voici pourquoi elle m'a servi !


La Maman (avec ironie) : On t'a servi ? Là où c'est toi-même qui a porté ton plat et celui de la bonne dame à table ?


Oh Seigneur que m'arrive-t-il ?  La femme-ci, à quoi avec moi ?


La Maman (mettant une olive verte dans la bouche) : Ce n'est pas comme ça chez nous hein !

Celle que tu vois là [Désignant Isabelle], elle est une très bonne femme bien formée au village, je lui ai demandé de venir car je veux qu'elle soit ton épouse.


Je fonce les sourcils, choquée.


Steve : Ok Maman mais avec tout le respect que je te dois je n'épouserai jamais celle que tu voudras, j'épouserai celle que j'aime.


Au même instant ‘’ Isa machin chose’’ font en larme. 


Off (Mède)

Elle est même sérieuse quoi !!  Donc quand elle quittait le village elle croyait sincèrement qu'elle venait direct pour se marier ! 

En tout cas bonne chance.


La Maman (réconfortant sa belle fille chérie s'adressant en même temps à Steve) : Tu n'as pas ce droit, tant que je suis ta mère, cette bilobe là [Me pointant du doigt] ne sera jamais ma belle-fille.


Off ( Mède) 

Eh ! Si Dieu n'existait pas, j'aurais déjà mal au cœur.

 En plus,  je ne comprends pas les mères d'aujourd'hui ! Vous avez fait vos vies, laissez les autres aussi faire la leur.


La Mère (à Isabelle) : C'est fini, ne t'en fait pas je vais régler ça, ne pleure plus !


Je regarde la scène en tant que spectatrice, je suis même dépassé des évènements !


Le Père : Mama vient,  je veux te parler seul à seul.


La dame se lève, et suit son mari.


Tante Clarisse : Ekié Steve ! Tu vois dans quel état tu as mis ta maman !


Jonathan : Tante, ta sœur abuse parfois, il faut reconnaître. 

On est plus à l'époque coloniale ou je ne sais pas.

 On se marie avec la personne qu'on aime, qui craint Dieu, qui nous respecte etc…


Tante Clarisse : Vous aimez les nouvelles choses.

 Vous, les jeunes d'aujourd'hui, ne voyez même pas comment vous devenez déracinés. Aujourd'hui, pour trouver un jeune Fang cent pour cent c'est un problème. 

Ce sera comment après ?

 Au point où nos langues sont négligées.

À l'époque, quand un bilobe vient comme ça on ne parle que Fang.

 Il ne pouvait pas nous faire la longue gueule. 

Il ne pouvais pas comprendre et on ne parlait que Fang quand on se retrouvait ! 

Maintenant là, c'est le Français qui domine, et quelqu'un à un côté Fang pas cent pour cent, donc il peut tout comprendre.

On ne respecte plus nos traditions, c'est ce que ma sœur veut éviter.


Tante Rebecca : Et même qu'aimer c'est avec le temps ! Tu as vu Isabelle ? Ce n'est pas une vilaine fille hein, elle est travailleuse, Fang, soumise, féconde…


Bonie : Humm tata !


Tante Rebecca : Mais oui ma fille !


Bonie : Elle à déjà un enfant ?


Tante Rebecca : Non mais ça se sait !


Roanne : Tout ce que vous dites est bien, mais votre fils aime Medelva laissez-le !

 Tous le monde n'est pas appelé à être marié à un Fang !


Tante Clarisse : Maman là où tu vois Isabelle, depuis le début de cette année, c'est nous qui payons ses études parce qu'on l'a promise à notre fils, ses parents l'ont laissé venir pour apprendre à connaitre son futur époux, tout est déjà arrangé là-bas.


Steve : wouah ! Vous êtes fortes, et Papa, que pense -t-il de cela ?


Tante Clarisse : Est-ce que c’est le genre de choses qu'on dit aux Hommes, on t'informe seulement quand tout est déjà près.


Roanne : Sinon vous exagérez ce n'est pas normal.


Isabelle (sans nous accorder le moindre regard) : Moi je ne suis pas venu pour rien, je suis venu en mariage, si tu veux, tu prends Mederva là en seconde épouse, on peut négocier là-dessus.


À cet instant précis je ne me suis pas gêné, je me suis levé en la fixant.


Moi : Madame, pour commencer, ce n'est pas Mederva c'est Medelva Moukagni, fille de Koumba !

Sache que je ne suis pas ta copine et tu n'as pas intérêt à citer mon nom dans tes balivernes, sinon je te percute sérieusement. Je n'ai pas réagis jusque là, car on ne m'a pas cité, donc toi tu as carrément intérêt à la boucler sinon tu vas finir tabasser.


Steve m'attrape par le bras et me fais signe de m'assoir le sourire aux lèvres.


Bonie et Jonathan éclatent de rire. Elle, Isabelle, se lève de table et se dirige dans la maison.


Tante Clarisse : Il ne faut pas vous battre ici oh.


Tante Rebecca  : Quand on vous demande d'épouser les gens civilisés !


Moi (m'adressant à Steve en m'asseyant) : Ne faudrait-il pas que je rentre ? 


Lui : Non Bébé on attend les parents, on écoute ce qu'il y a à dire et je te raccompagne.


Moi : Ok.


Roanne : Tu as raison ooo Medelva, il ne faut jamais laisser les filles comme ça mal te parler, elle doit avoir peur de toi et elle est même culottée hein !  

Regarde un autre cas comme Daysie Obone, celle-là même ne vaut pas son nom là.


Tante Clarisse : Au fait elle est même où celle-là ?


Jonathan :  Quelque part dans le Gabon ! Elle est recherchée par la Police.


Tante Rebecca (écarquillant les yeux) : Noooooonnn !


Bonie : Ce sont des femmes comme ça que vous voulez pour vos fils non !


Monsieur et Madame Asseko ressortent et viennent prendre place.


Roanne et les tantes débarrassent, je mets la main à la patte.  Ensuite, comme si de rien n'était, ça discute, ça rie, etc...


Puis le père prend la parole.


Le père : J'aimerai d'abord qu'on recadre les choses, car je suis surpris de constater que certaines choses se font derrière mon dos. Où est Isabelle?


Roanne : Elle est dans la maison.


Le père : Appelez là pour moi !

Comme je disais je ne suis pas au courant des derniers évènements, voici pourquoi, j'ai appelé ma femme pour qu'elle m'explique un peu ce qui se passe.

Je vais parler en français pour que tout le monde comprenne.


Isabelle et Roanne sortent de la maison et vienne prendre place.


Le père : Normalement, si nous sommes réunis aujourd'hui, c'est pour fêter la réussite au bac de notre fils, frère pour d'autres cousins etc.


Au même moment les tantes lancent des cris pour exprimer leur joie.


Iyéeeeeeeeeeeeeeeh ouh ouh ouh 


Le père : Donc j'ai personnellement demandé à Steve de venir avec sa petite amie au lieu de continué à aller se voir je ne sais où, elle fera mieux de passer de temps à autre ici. Mais je ne savais pas que Isabelle ici présente, était le choix de maman pour son fils, car ce qu'on m'a dit à Oyem, c'est que comme sa famille n'arrive pas à subvenir à ses besoins, il sera préférable qu'on la prenne sous notre aile, moi j'ai accepté mais de là à me dire que ce sera la future épouse de Steve ah !!!


Le choix c'est lui qui le fait [S'adressant à moi] Ma chérie, comment te prénomme-tu ?


Moi : Medelva.


Le père : Ok Medelava, tu es la bienvenue ici d'accords ?


Moi : D'accord, merci papa !


Le père (S'adressant à sa femme) : Si tu as quelque chose d'autre à dire, c'est le moment.


La mère : Je tiens à m'excuser tout d'abord. Ensuite j'aimerai dire que nous sommes des mères et futures mères et on veut toujours le bonheur de nos enfants !

Steve, tu es un grand garçon aujourd'hui et tu as déjà envie d'être avec quelqu'une qui va partager ta vie, certes, tu dis être amoureux de cette fille mais l'amour ne suffit pas mon fils, moi j'ai épousé ton père sans avoir de réels sentiments pour lui, les parents ont tout fait pour qu'on soit ensemble, aujourd'hui on a de beaux enfants, bref.

 Tout ça pour dire que l'amour aussi se construit. Je ne vais pas te forcer à épouser Isabelle, mais je vais te demander de lui donner une chance, une opportunité et après tu décideras si tu dois garder celle avec qui tu es ou Isabelle. C'est tout ce que je te demande, je ne veux pas que tu regrettes demain après demains.


Bonie : Maman, puis-je te poser quelques questions ?


La mère : Vas-y !


Bonie : As-tu déjà regretté de t'être marié avec papa ?


La mère : Non.


Bonie : Pourquoi ?


La mère : Car je trouve que mes parents ont fait le bon choix pour moi, j'ai appris à l'aimer.


Bonie : Et si ce n'était pas le cas, si c'était un homme violent, infidèle etc.


La mère : Là, ma fille, je ne sais pas !


Bonie : Moi je me dis juste que si yaya veut être avec Medelva c'est qu'il connait déjà son comportement donc il sait déjà s'il veut vivre avec elle.


Jonathan : Je pense la même chose, parce que si papa était un mauvais mari, tu allais peut-être souffrir toute ta vie et tu devais prendre nos grands- parents pour responsables de tes malheurs.


La mère : En tout cas le Seigneur m’a béni ! Je veux juste que par respect pour moi, Steve donne une chance à Isabelle et voit si il ne veut pas d’elle. Fait même semblant de chercher à la connaître.


Steve : Maman je ne sais quoi te dire !


Dans la soirée chez les Koumba.

 Steve.


Je raccompagne Medelva chez elle dans une atmosphère pesante, elle n’a dit mot depuis que nous avons quitté chez moi, avec tout ce que maman et ses sœurs ont racontés il y a de quoi être offusquée.

Je garde juste espoir, je sais que Dieu est déjà en train d’intervenir.

On se rapproche de sa maison et je l’arrête un moment et je la serre dans mes bras.


Steve : Je t’aime mon bébé et je maintiens ma position d’accord ? ne t’inquiète pas !


Elle se met à couler des larmes, que j'essuis avec mes mains, je redresse sa tête de sorte qu’elle me fixe.


Moi : Tu m’aimes ?


Elle (la voix enrouée) : Je t’aime Steve !


Moi (essuyant ses larmes) : Alors fait moi confiance ! On y va je te dépose.

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