Chapitre 17: Et si c'était vous?????

Write by Tunde William

Les battements incessants et désordonnés de mon cœur manquent de le faire sortir de ma poitrine. J'avais les mains moites et tout le corps hérissé. Mais il me fait être courageuse, afin de faire face aux conséquences   qui découlent des actes que j’ai posé dans le passé. J'ai été hautaine et monstrueuse envers eux et maintenant me voilà,dans leurs cas.

Mamanta descendit majestueusement de l'habitacle du bolide en balayant du regard la maison en fronçant les sourcils visiblement pas très enchantée.  Ma patronne tremblait des jambes même si elle s'efforcait de ne pas le laisser paraître par son visage crispé des sourires forcés qui ne voulaient plus s'en aller. 

“ L'espoir qu'il faut porter chaque jour avec soi est l'espoir de gravir les montagnes, non l'espoir de revivre le passé” c’était les propos d’Adama qui me revinrent en mémoire. Jadis, cette dame enveloppée des habits somptueux, venus sûrement des magasins des plus grands couturiers du monde avait été ma domestique. Je lui avait fait voir de toutes les couleurs, j’avais même des projets pour pouvoir la détruire. Mais aujourd’hui, je suis sous ses ordres car elle est là patronne de ma patronne. 

C'est la vie et je dois m’y faire avec. Advienne que pourra pensai je en sortant sur le perron les accueillir. 

- Bonne arrivée Mr et Mme dis je mal à l'aise. Entrez je vous prie. 

- Euh c’est qui celle là fit Mamanta faisant  peut être  mine de ne pas me reconnaître quand son fils froncait les sourcils. 

- Je suis la… fis je avant d’être couper par ma patronne. 

- C'est une de mes amis fit elle rapidement me coupant la parole. 

- Hum fit Mamanta en pénétrant dans le vestibule. 

Seigneur donne moi la force fis je en priant intérieurement. 


** Melchi AKLE** 

Ce visage me disait  quelque chose même si je n'arrivais pas à mettre un nom et un accent de l’endroit où je le connais. 

- ( Maman) Je t'ai déjà dit que ce n’était  une bonne idée de confier cette maison à cette….. 

Je regarde ma mère en fronçant les sourcils pour qu’elle se ressaisisse. 

Elle se tut, un instant et s'assit lourdement sur l'un des fauteuils. Sa main tremblait, et ses yeux de s’humidifier quand son regard croisa le cadre d’une photo posée un peu au loin. 

-( Moi) [ Comprenant son désarroi] Je suis désolé, je ne voulais pas te faire de la peine. Je voulais juste que tu ailles mieux. Désolée je n'aurai pas dû

- ( Maman) [ D'une voix à peine rassurante] Ce n'est pas de ta faute. C'est la mienne. Mon devoir était de rester dans cette maison, vivre au milieu de souvenirs même douloureux soient ils. Mais j'ai fait fi de ma tête. J'ai mis autant de distance entre nous. J'ai même trahi ma vocation en  démissionnant de mon boulot, ma vocation de vivre. Cet boulot que je chérissais beaucoup et qui était ma plus grande fierté n’avait plus aucune valeur à mes yeux. 

J'aurais dû être là, affronter et essayer d'arranger les choses au lieu de prendre la poudre d’escampette. Et de partir sans me retourner en arrière. 

- ( Moi) Maman je ne vais pas te blâmer. C’était vraiment dur pour toi. Peut être que si tu étais restée ,les choses ne se seraient pas mal passées. Peut être aussi que celà ne ferait que s'empirer, on en sait rien parce que nous ne sommes pas disposer à voir l'avenir. 

- ( Maman) [ Pleurant] Je suis désolée. J'ai failli à mon rôle de mère, j’aurais dû…..

- ( Moi) Chut chut. Ne t'en fais pas. Tout va bien maintenant. Sois forte car tu es dans cette maison pour affronter tes démons. 

Je l'a pris dans mes bras et elle pleura tout son soûl. Je sais de quoi elle souffre car j'en ai souffert. 

** Mamanta Sagbohan** 

Après avoir finir de pleurer dans les bras de mon fils, je monte dans mon ancienne chambre très secouée. Mes yeux errent sur les murs aux peintures beiges. Ici et là étaient posés des cadres photos et beaucoup d’autres objets ayant une valeur émotive pour moi. Cinq ans ,cinq longues années où je me suis enfuie d'ici. Sur les photos, on nous voyait clairement. Lui, et moi marchant sur la plage,derrière une clairière,en croisade sur la Seine. Il y en avait plein d’autres et celà me fait mal au cœur de les revoir qu'après cinq longues années.

Je me souviens de comment, de comment j’étais partie sans me retourner. J'avais horriblement mal. Alors au lieu de me comporter comme une mère, je m’étais habillée de la tunique de la femme blessée. 

J’ étais submergé par un

Océan de larmes et de tristesse. 

J’avais confondu mes douleurs et mes peines. 

Mes pensées me ramènent à cette journée fatidique et j'eus des hoquets de sanglots.


** Flashback cinq plutôt** 

Je sors du tribunal de première instance de Paris,un grand sourire au lèvres. Le genre de sourire qui vient se nicher sur les commissures des lèvres quand les cœurs débordent de joie,et que l'on est plus le maître de ses émotions. Ça a toujours été le cas avec moi, à chaque fois que je sors battante d'un combat juridique. Le droit,est ma passion,ma vocation. Elle est toute ma vie. Je venais donc d'obtenir le divorce pour une femme mariée à un sénateur qui le trompait. Celà n'avait pas été facile, vraiment pas facile. Les nombreux avocats contactés de la partie adverse me mettait les bâtons dans les roues mais je ne me suis pas laisser faire pour autant. Joséphine a eu son divorce et une grande partie des biens. Ce n'est pas le fait que le divorce soit prononcé qui me rend dingue de joie mais parce que je leur ai montré que malgré ma couleur de peau, je suis aussi égale à eux et peut être au dessus. 

Être noire et de surplus être avocate n'est pas une chose très facile à l’Occident,je l’avoue. J’étais sujette à beaucoup de coups bas mais je ne savais pas que mon propre époux allait me planter une dague dans le dos.

Je démarre ma voiture et opte pour une pâtisserie où je prendrai le dessert avant de rentrer. 

Le cœur insouciant et l’âme excitée , je mets les clefs pour ouvrir la porte mais elle était déjà ouverte. J’étais débordée de joie que je n'avais même pas eu la peine de remarquer que la masserati de Charles,mon époux, était dans le garage. Que fait il donc à la maison à cette heure???? Il était sensé être en voyage d'affaires. 

- Coucou chéri, je suis rentrée fais je en criant. 

J’enlève mes chaussures,dépose mon manteau puis va à la cuisine me prendre un verre d'eau. 

- D’où sors tu fit Charles d'une voix bourrue. 

- Mais quelle question. Je viens du tribunal,je t’en avais parlé hier quand on était au téléphone. 

- Tu es sûr que c'est du tribunal tu sors. 

- ( MOI) [ Nerveuse] Ne me prends pas la tête Charly.  Et toi que fais tu à la maison ??? Tu étais sensé être en….

Bam bam. C’était deux paires de gifles qui me coupèrent la parole. 

- C'est vrai que tu couches avec ton assistant ??? Me demanda t'il furieux. 

J’étais choquée,je n’arrivais pas à comprendre qu'il ait pu me faire une chose pareille. Lever la main sur moi??? Me gifler???? C’était le déni dans ma tête.

- Tu ne me dis rien??? J'aurais du m’en douter que vous les africains vous n'avez aucun sens de la valeur du mot gratitude. 

J’étais toujours inédite et choquée. Mon cerveau commençait par réaliser que Charles m'avait bel et bien gifler.

- Donc après t'avoir recueillir de ta mare de boue,laver et te rendre potable c'est comme celà tu me remercies???? Il ne te suffit pas de me tromper avec ton stupide métier d'avocat à la noix??? Mais il faut que tu le fasses aussi avec ton assistant ??? 

- Eh bien comme tu veux me montrer que tu es une gueux,une africaine ; on va donc se la jouer à l’Africain.


Les coups pleuvaient drus sur mon corps. Pendant une bonne quinzaine de minutes, Charles m’avait pris pour un sac de boxe dans lequel il tapait comme bon lui semblait. Notre maison était insonorisée,donc personne ne pouvait me secourir. Quand il fini, il sortit de la maison en claquant la porte derrière lui. 

J'avais doublement mal. Mal dans ma chair,mal dans ma peau. Mal de reconnaître que moi, qui clamait à bouche déployée et qui combattait la cause des femmes battues était battue à mon tour. On venait de me battre, de piétiner ma dignité. Le Charles que je connais depuis plus de vingt trois ans, celui à qui j'ai donné ma main depuis une vingtaine d’années venait d’écraser mon cœur par un coups de talon. Il m'a rendue insignifiante en montrant que j'avais aussi des limites. Son geste était vraiment horrible. Je ne me voyais plus vivre avec lui.  Je ne voulais même plus le sentir. Alors je pris la décision de rentrer au bercail. 

Plus rien ne me rattachait de toute façon à la France. Mon métier d’avocat n'avait plus aucune valeur à mes yeux. Je ne pourrai plus faire mon boulot correctement, j’aurai du mal à aider les femmes qui souffrent quand moi aussi je suis martyrisée.

Vivre dans un pays où on te fait comprendre que ta couleur de peau posera toujours probleme était très peu pour moi. Melchi était en vacances avec ma mère au pays. Alors vêtue de la tunique de la dignité ,je suis rentrée chez moi retrouver et ma mère et mon fils. Que Charles vive avec son pays et en fait ce qu’il veut . Le reste ne fait plus partie de mon ressort.

 …………..……………….

Je me rends compte cinq ans plutard, que j'avais peut-être mal agis. Deux jours plus tard après mon arrivée, Charles était venu s'excuser. Il disait que ce n'était pas de sa faute, qu'il avait été impulsif. C’était le sénateur qui l'avait manipulé parce que j'aurais permis à sa femme d'avoir le divorce. 

Charles disait être sous pression et qu'il ne pensait pas ce qu'il disait. Qu'il m'aimait,qu'il était sincèrement désolé pour ce qui s’était passé. 

Mais j'avais trop mal, j’étais mortifiée. Je l'aimais aussi,certes, mais je ne voulais plus souffrir. J'ai essayé de puiser en moi la force pour le pardonner mais celà n’était pas suffisant. Il m'avait cruellement blessé. 

Malgré le fait qu’il était décidé à tout laisser en plan pour venir vivre au Bénin,je ne voulais plus le voir sourire,le sentir. Je n'ai pas arriver à le pardonner. Néanmoins, quand il a décidé d'emmener Melchi avec lui je n'ai pas émis d’objection. C’était après tout son beau père,et il l’aimait d'un amour inconditionnel. Deux ans plus tard, Charles meurt des suites d'un grave accident. J'ai couru à son chevet, en pleurs. Je voulais qu'il survive pour qu’on puisse se redonner une chance mais celà n'était jamais arrivé. 

“ Je suis content d'avoir fait cet accident car celà m'a permis de te revoir encore une dernière fois. 

Pardonne moi encore une fois, je t’aime” 

Tels étaient ses derniers mots exactes. J'ai crié en lui disant que je l'aimais aussi et que je l'avais déjà pardonné mais il ne l’entendis jamais. 

Il était mort par ma faute,et celà ne serait arriver si je ne l'avais pas laisser. Il m’aimait d'un amour incommensurable mais ,je ne voulais pas d’un amour violent. Qui pourrait m'envoyer six pieds sous terre. 

C’était mon choix,et à chaque fois que le soleil se lève et que je me souviens de nous,de tout ce que nous avons été, je me dis que c'était le mauvais choix. Peut être que j'aurai dû rester avec lui et essayer d’améliorer la situation et il serait encore en vie. Peut être qu'en restant j’aurai un jour succombé à ses coups,je n'en sais rien. Mais toujours se fait il que j’ai mal, mal d'avoir peut être fait le mauvais choix. 

Et si celà avait été vous???? Qu’auriez-vous faire???? Rester ou partir???? 

PS: N’oubliez pas de kiffer, de commenter ,et  d’inviter vos amis à faire de même. 


Merci et bonne lecture à tous et à toutes. 


 

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