Chapitre 17 : trahison

Write by Nifêmi

Le jour J arriva.

Le soir, j’ai donné des conseils d’hygiène à Sheyi, elle  a rangé proprement sa chambre et la parfumé. C’était agréable et attrayant. L’heure fatidique s’approchait. Mon cœur battait, je partageais mon homme avec consentement. Quelle femme ferait ça !!! Je n’ai pas eu à avouer ce plan à Shalewa, elle m’aurait crucifié. Je suis allée, déterminée, dans notre chambre pour voir mon mari, assis sur le bord du matelas, la tête dans les deux mains.

Moi : chéri, elle est prête

Lui : seigneur Dieu, on peut toujours laisser tomber

Moi : non chéri, on a tout essayé, fais le pour nous, ton enfant restera mon enfant

Lui : tu es sûre que tu veux ça ainsi ?

Moi : oui… plus que rien

J’ai pris sa main et le tira hors de la chambre. Je l’accompagnai à l’entrée de la chambre de Sheyi. Je l’ouvris, il est rentré et j’ai refermé.

Je ne savais plus combien de temps j’ai attendu devant cette porte, ça paraissait long. J’ai collé mes oreilles à la porte, aucun bruit. Je m’inquiétais, mais pouvant plus rester là à attendre, je suis allée attendre mon mari dans notre chambre. J’ai l’habitude de passer des nuits blanches, donc je restais allongée dans le lis avec des écouteurs, j’écoutais de la musique douce. Ça me calmait, je m’évadais…

Le bruit de la porte qu’on refermait me tira de ma rêverie. C’était mon mari. Il est allé tout droit dans la douche et est ressortir une trentaine de minute après. Il évitait de me regarder dans les yeux. Monsieur s’allongea dans mon lit, et me faisait dos. Je n’avais pas le courage de lui parler. Je l’avais amené à faire ce qu’il ne voulait pas, mais c’est pour une cause commune. J’éteignis la lumière pour retrouver mon sommeil, je sais très bien que cette fois seulement, Sheyi sera enceinte.

Trois mois après, comme prévu Sheyi était enceinte. Tous les soins étaient bien suivis, son apparence changeait. Elle ne pouvait plus continuer à vivre ici. Si Shalewa constate, je ne saurais pas quoi lui dire. Avec l’accord de mon mari, on lui trouva un logement, un appartement loin de notre maison. Il lui faut du repos. Comme convenu, au fur et à mesure que le ventre de Sheyi grandirait, j’allais mettre un pagne pour faire croire que je suis enceinte. Mon plan était de maintenir Shalewa loin de moi. Je lui confis les reines de toutes mes affaires, ce qui la rendait occupée. Je rendais régulièrement visite à Sheyi, je lui faisais les emplettes pour qu’elle ne manque de rien. Elle devrait se nourrir comme il le faut pour la santé du bébé.

Les jours passent, on était plus qu’heureux. C’était un garçon qui venait, on préparait tout pour l’accueillir. La grossesse de Sheyi faisait déjà six mois, ainsi que ma fausse grossesse. Je doublais mes vêtements et je mettais un gros pull-over pour ne pas faire remarquer mon faux état. Puisque je n’avais plus d’aide pour le ménage, je le faisais moi-même. J’étais en train de balayer le salon, quand mon tsunami de belle-mère fit son entrée. Grande fût sa surprise de me voir ronde :

BM criant: heeey !! Qu’est-ce que je vois comme ça ? Tu es enceinte ?

Moi sur mes gardes : oui maman

BM : hinhin ! Tu vois !!! Ma fille est enceinte ooooh !! Venez voir ! Je savais que tu pouvais le faire, toi il faut des scandales pour te faire réagir. Quand je l’ai fait devant tes collaborateurs tu as compris la leçon. Enfin !! Je serai mémé. Mais pourquoi ton mari ne m’a rien dit ? C’est un grand évènement ça !!

Moi : on voulait vous faire une surprise maman, vous savez aussi que on n’annonce pas les grossesses, on les découvre.

Maman : félicitations… pardon laisse-moi ce balai moi-même je vais balayer

Elle s’approchait de moi, instinctivement j’ai protégé mon ventre. Mon cœur battait la chamade.

Maman : calme-toi, je ne vais pas te mordre. Repose-toi. Et ta bonne, elle est où ?

Moi : ses parents l’ont réclamé, elle est partie. Mais j’ai fait une demande et bientôt une autre va la remplacer.

Maman : Sheyi est une bonne fille quand même. Sache que tu me verras assez souvent ici pour prendre soin de toi et de mon petit-fils.

Pour la première fois j’ai eu une relation ‘’ green peace ’’ avec elle. J’étais sournoise, je l’admets, mais c’est pour le bien de mon couple. Surtout que l’enfant va ressembler au moins à son père, c’est le plus important.

Après le départ de ma belle-mère, j’ai décidé d’aller rendre visite à Sheyi. Dans notre accord, elle devrait rester à la maison, ses sorties sont uniquement pour les visites à l’hôpital, et c’est qui la devrait la conduire, personne d’autre. J’allais lui tenir compagnie. Cette fois-ci je devrais lui de rester plus discrète, car elle n’est plus censée être à Cotonou.

J’étais devant la porte de son appartement, je sonnais mais personne ne répondait. Inquiète, j’utilise le double de la clé que j’avais sur moi pour rentrer. J’avais vraiment peur pour elle, j’appelais son nom, visiblement elle était là, vu qu’il y avait son téléphone là, ses vêtements éparpillés par terre. Je voulais à peine cogner la porte de sa chambre quand madame ouvrit la porte avec un visage effrayé. Alors j’ai poussé la porte pour voir ce qui se passe. L’horreur !!

Je voyais un Rokan, qui s’habillait rapidement !!! Qu’est-ce qui se passait ici ? La terre tremblait sous mes pieds, le ciel grondait !!! Je devenais sourde, je marchais à reculons sans sentir mes pieds. J’étais sourde, mais j’entendais :

‘’ Maman, pardon ! Pardon maman ! Je ne savais pas ’’

Ouais !!! J’ai eu ma dose. Ceci je l’ai cherché de ma main. Calmement doucement comme la grande femme que je suis, j’ai conduit doucement jusqu’à notre maison. Depuis le début j’ai jugé bon ne pas informé Shalewa. Chacun ses problèmes de couple qu’il ne dit pas. Mais là c’en était trop ! J’avais envie d’aller lui parler. Mais par où commencer, je ne pouvais pas.

Je regarde l’heure, il n’est que 19h à peine. Ma tête peut chauffer comme ça, et c’est normal surtout avec ce que mes yeux ont vu. Je suis en colère mais c’est la tristesse qui avait pris le dessus. Je décide quand même de d’aller à la cuisine faire à manger puisque je n’ai plus de femme de ménage. Je m’affairais quand mes pensées s’envolèrent à 13 ans plus tôt. Les souvenirs me parvenaient clairement, l’amour que mon mari avait pour moi était inouï. C’est dans cette confiante aveugle que je l’ai poussé à faire ceci, jusqu'à ce que je le retrouve chez Sheyi. Mais Sheyi à raison, c’est ma faute. C’est qui l’a rendu attrayante et désirable.

J’avais déjà fini de diner, jusqu’à 22h Rokan, n’est pas rentré. Il n’a pas appelé non plus. Voilà comment sont les hommes. Il a préféré la mère de son enfant. Je maudis ma belle-mère, elle m’a tellement humilié que j’ai fait les mauvais choix. Je pensais maitriser la situation. Mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même.

Fatiguée de l’attendre, je suis allée dormir. Est-ce que je peux dormir même. C’est tournant dans tous les sens, dans ce cet immense matelas, que le lever du jour m’a surpris. J’ai tellement mal au cœur. Je suis anéantie ! Je suis froissée…que vais-je devenir sans mon homme ? Vais-je le partager ? Je me posais ces questions quand Rokan, d’un pas lent s’approchait de moi, on dirait un vrai chien battu. Je le regardais avec haine. Il m’a trahi. Il s’est agenouillé à mon chevet pour me sortir des bobards surement, je tiens à l’écouter.

Rokan : pardonne-moi mon amour

Moi : TRAITE !! SORS D’ICI… LAISSE-MOI VIVRE EN PAIX !

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