Chapitre 18

Write by Myss StaDou

Chapitre 18


Il est vraiment tard quand je me retrouve à la maison. Le genre de fatigue qui est dans mon corps… Je ne sais pas. Mon corps est si lourd. Cette soirée a été vraiment riche en émotions. J’ai toujours la rage. Je ne sais pas comment agir avec Olivier. J’ai quand même un pincement au cœur. Si je lui avais donné l’opportunité de s’expliquer il y a quelques années, serions nous toujours ensemble ? Ai-je fait une grosse erreur de partir sans mot dire ? Je suis complètement perdue…

 

Et Victor dans tout ça ? Je ne l’aurais probablement jamais connu, jamais aimé si fort. Est-ce que c’est le destin que je me souhaite ou c’est juste les événements du moment qui me font remettre notre histoire en question ? Pff tout ça est trop pour mon cerveau. J’expire de fatigue.

 

Je marche dans le noir et passe en silence au salon, mes chaussures dans la main. Tout le monde dort déjà donc il faut passer incognito. Arrivée dans ma chambre, je peux enfin allumer la lumière. Elle n’est pas très en ordre. Comme d’habitude à cause de Miss Désordre alias Carole. Quand je rentrais de la fac, je l’ai croisée à la porte. Elle portait une jolie robe marron sans manche et s’apprêtait à sortir. Elle m’a juste souhaité bonne nuit. Elle était de très bonne humeur, donc sa soirée devait s’annoncer très belle. Elle au moins ne rentrera pas stressée. Je m’assoie sur le lit, dépassée par tout ce qui vient de se passer et encore plus à l’état de la chambre. Un bruit me fait sursauter quand je bouge mon pied. Je me baisse vers le bas du lit et je regarde au sol. C’est un sachet en plastique qui est au sol, sûrement jeté par Carole. Il semble contenir le paquet d’un vêtement. Sûrement la robe qu’elle portait en sortant.

 

 Quand est-ce que cette fille apprendrait à faire un peu d’ordre ? Je tchipe et je me décide à ramasser le sachet pour le poser sur la table. Lorsque je me lève brusquement un bout de papier s’échappe de celui-ci et tombe par terre. Je le ramasse et jette un bref coup au vu de l’écriture manuscrite qui y est apposée. C’est sûrement un cadeau d’un de ses amoureux. Je m’apprête à remettre le papier dans le sachet quand un prénom à la fin du papier frappe mon œil.

 

Hein !!! J’ai mal vu ? Je prends le papier et regarde le prénom : c’est Victor ! C’est quoi cette histoire ? Je me décide à lire ce message :

 

« Pour me faire pardonner de mon absence de ces derniers jours. Je crois que c’est ton style et j’espère que ça te plaira. Gros bisous mon chou. Victor »

 

Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi Victor offrirait une robe à Carole ? Il l’a vue à peine deux fois. Pourquoi lui faire un cadeau ? Ou bien… Non, je n’ai pas envie d’imaginer cette éventualité. Carole aurait-elle détourné un cadeau que Victor aurait laissé pour moi ici ? Je vais la tuer ! Et elle ne m’a rien dit ? Je sais que cette fille est sournoise et jalouse, mais pas à ce point quand même ! Depuis des jours, je gâte le nom de mon gars dans ma tête alors que le gars m’a sûrement fait un cadeau avant de partir. J’ai le mal de cette fille ! Quand je vais l’attraper, on ne va pas lui dire.

 

Je suis tellement énervée par tout ça. J’ai bien envie d’aller réveiller Junior pour lui demander s’il sait quelque chose de toute cette histoire. Mais il se fait déjà très tard et demain il y a cours. Ça devra attendre le matin. Je suis tellement remontée que je n’arriverai même pas à dormir. Je me déshabille quand même. Je mets un kaba propre (robe en tissu pagne) et je m’allonge tout de même. Ma tête travaille à mille à l’heure. Au moins, mon corps se reposera. J’aimerais bien avancer le temps pour que le matin arrive.

 

Vers 6h du matin, ne tenant plus, je me lève pour aller dans la chambre de Junior. Il dort encore sûrement. Les parents sont déjà en train de s’activer dans la maison. Je frappe à la porte :

 

− Toc toc toc.

 

Je n’obtiens aucune réponse et ça m’agace.

 

− Junior, réveille-toi !

− Weh c’est quoi?

− J’entre. Je veux te parler.

 

J’entre dans l’antre du désordre en personne. Je ne sais pas ce que le rangement a fait à mes frères et sœurs.

 

− Assia si je te coupe le sommeil. Mais il faut que je te parle avant que tu partes au lycée.

 

Il se lève avec lourdeur du lit pour me regarder alors que je me tiens à côté du lit.

 

− Il y a quoi d’urgent ?

− Quelqu’un serait-il venu laisser un paquet ici pour moi ?

− C’est pour ça que tu me réveilles ?!

− Weh Papi, réponds d’abord. S’il te plaît…

− Attends, je réfléchis.

 

Il s’arrête un moment et réfléchit.

 

− Je pense la semaine dernière. En semaine, tu n’étais pas encore rentrée des cours, un mec est venu ici avec un paquet de la part de Victor. C’est bien le nom de ton petit-ami ?

− Oui. Et il a dit quoi ?

− Juste que Victor lui a dit de te remettre cela. C’est moi qui ai pris le paquet. Comme Carole était dans la chambre, je lui ai remis le paquet et expliqué la situation. Elle a dit qu’elle devait te remettre ça le soir.

− Ah bon hein ?!

− C’est quoi ? Elle ne t’a pas donné ?

− Non, monsieur.

− Ah moi, je ne sais pas, dit-il, complètement perdu et encore ensommeillé.

− Merci petit frère. Mais réveille-toi, sinon tu seras – encore – en retard.

− Je dors encore deux minutes et je me réveille.

− C’est ça même, commenté-je en riant aux éclats.

 

En semaine, Carole rentre relativement tôt de ses escapades. Je rentre dans la chambre, je prends le papier et le sachet en plastique. Je me dirige vers le salon et m’installe sur le fauteuil face à la porte, bien décidée à ne pas rater l’entrée de madame. Quelques minutes plus tard, ma mère entre au salon et a l’air surprise de me trouver déjà là.

 

− Bonjour maman.

− Bonjour. Tu es déjà débout ?

− Oui Ma’a.

− Et tu ne t’apprêtes pas pour aller en cours ?

− J’ai cours dans l’après-midi, je mens pour détourner son attention.

− Ok. Je vais m’apprêter alors.

− Ok Ma’a.

 

Je continue d’attendre Carole et mon attente n’est pas longue. Quelques minutes plus tard, je la vois entrer par le portail et venir doucement vers la maison. Quand elle entre au salon, elle sursaute en me voyant et s’arrête. Je me lève et la regarde.

 

− Bonjour Carole.

− Que fais-tu là ?

− Je t’attendais.

− Pourquoi ?

− Ta robe est belle. Où l’as-tu acheté ?

− Tu es la police ? Ça te regarde en quoi ?

 

Elle me regarde surprise, comme perdue par mes questions. Je la regarde. La robe est vraiment belle. Et cette fille aigrie m’a piqué le cadeau que mon homme a dû choisir avec soin pour se racheter de mon absence !

 

− Tu n’aurais pas quelque chose à me remettre par hasard ?

 

Carole me lance un regard suspicieux :

 

− Tu parles de quoi ?

 

M’approchant d’elle, je passe le doigt sur le bord de la robe, au niveau de l’épaule et je la regarde.

 

− De la robe que Victor a envoyée ici pour moi et que tu as volée !

 

Elle ouvre les yeux en grand et me repousse.

 

− Tu délires ce matin. Qu’est-ce que tu racontes ?

− Tu n’as même pas honte ! N’essaie même pas de mentir, Junior m’a tout raconté. Victor a fait livrer cette robe en mon absence et Junior te l’a remis. Mais toi, tu es restée avec !

− Tu es malade, ma petite. Il faut te faire soigner ! D’où sors-tu ces histoires ?!

 

Je repars vers le fauteuil et soulève le plastique contenant la robe et je lui montre le mot et elle devient blanche d’un coup.

 

− Et tout ça, ce sont des histoires peut-être ? Carole, tu n’as pas honte ? Tu voles ta petite sœur ? Avec tous les vêtements que tu as dans ton armoire, tu viens voler un cadeau qu’on m’a fait ?

− Pardon… Tu as rêvé de moi ? Fous-moi la paix.

− Je ne te laisse pas ! Tu es une voleuse !

 

Elle ouvre les yeux et tout va très vite. Elle s’approche rapidement de moi et j’attends juste e un « Paiii »… Une gifle bien placée sur ma joue !

 

− Tu me voles et tu me frappes encore ? Tu es malade ?!

 

Je lui ai rendu sa gifle. S’en suit une bonne bagarre. Elle me saisit à bras le corps et essaie de me donner un coup de tête. Entre les gifles, les coups, les clés 14, les meubles que nous poussons de gauche à droite dans le salon et nos cris, la bagarre devient de plus en plus bruyante. Je ne sais pas qui est arrivé le premier pour nous séparer. Mais je me retrouve dans les bras de Papa et Carole dans ceux de Junior. Nous continuons à nous insulter avant que mon père nous somme définitivement de nous taire sous le regard ahuri de ma mère.

 

− Vous êtes devenues folles ? demande Maman, les mains sur les hanches.

− Maman c’est Nicole ! se plaint Carole.

− Ne me tente pas, voleuse comme ça. Tu n’as même pas honte ? Tu voles ta propre petite sœur.

− C’est quoi cette histoire ? demande Maman. Asseyez-vous et racontez-moi pourquoi vous vous battez comme des irresponsables dans ma maison. Vraiment ! Quelle honte ! A votre âge !

 

On s’assied à bonne distance l’une de l’autre. Se regardant comme des chiens enragés. Je me mets à parler et leur explique que mon copain m’a fait livrer une robe ici en mon absence, Junior a réceptionné le paquet, l’a remis ensuite à Carole qui ne me l’a jamais remis comme promis.

 

− Hum ! Vraiment ! s’exclame mon père. Et où est la robe en question ?

− C’est elle qu’elle porte !

− Tais-toi, menteuse !

− Junior ?

− Papa, appelle mon père.

− Ce que Nicole dit est vrai ?

− Pour la livraison, oui c’est vrai.

− Carole ?

− Papa, murmure-t-elle.

− Ce que ta sœur dit est vrai ?

− Papa, c’est que…

− Tais-toi et réponds simplement à la question !

− C’est vrai. Mais…

− Tais-toi ! Tu n’as pas honte ? Tu ne pouvais pas simplement lui demander ?

 

Carole tchipe et marmonne :

 

− Je ne dis plus rien. Comme on ne veut pas m’écouter ici…

− Pour que tu dises d’abord quoi de bon ? demandé-je. Voleuse !

− Ne me parle plus comme ça, tu entends ? s’énerve-t-elle.

− Tu vas me faire quoi ?

− Taisez-vous ! gronde ma mère. Vous criez comme ça devant votre père ? C’est moi qui vous ai éduqué comme ça ? 

− Tu vois ce que je te dis, dit Papa en s’adressant à Maman. Deux enfants inutiles ! Au lieu de faire comme les autres jeunes filles : trouver des hommes responsables et vous marier, vous êtes là à vous battre chez moi et à casser ma maison. Quelle honte !

− Au lieu de chercher des maris, vous passez vos nuits dehors et bagarrer pour les choses de la terre. Vraiment ! Vous me mettez la honte au corps.

 

Elle secoue la tête, dépitée. Papa nous lance un regard noir et nous promet que ce sujet n’est pas clos. Il se lève, énervé et se dirige vers sa chambre à coucher, suivi de ma mère. Ils sont déjà tous deux en retard pour le boulot. Junior reste là à nous observer, attendant que l’une d’entre nous quitte la pièce au risque d’une autre bagarre.

 

− Papi, va t’apprêter. Ça va  aller.

− Tu es sûre, Nini ?

− Oui, ça va.

 

Il quitte la pièce et va dans sa chambre. Carole me regarde, pleine de haine. Elle se lève et se dirige vers la chambre à coucher. Je reste assise là un moment, voyant chacun vaquer à ses occupations. J’ai pu à travers cette bagarre me libérer toutes mes frustrations du moment. Épuisée, je me refuse à m’allonger à côté de Carole. Je vais donc me coucher dans la chambre de Junior après son départ.

 

Quand je me réveille, il doit être midi par là. Ma première pensée est pour Carole. Cette fille… Comment a-t-elle pu me faire ça ?   Ma propre sœur… Et je suis là depuis des jours, à penser que Victor me néglige alors qu’il a eu une si belle attention envers moi.

 

Je me décide à aller dans la chambre pour m’apprêter et aller quand même suivre un cours. Carole est déjà sortie, ce qui évite une éventuelle confrontation, même comme j’étais chaude pour un second round. Je m’apprête et je vais en cours. Je croise Jeanne qui est surprise que j’ai raté les cours du matin. Je prétexte avoir eu un empêchement familial le matin. Heureusement, je n’ai aucune trace visible de la bagarre du matin. La journée se termine sans souci. Je n’ai aucune nouvelle d’Olivier jusqu’au soir. Avant de me coucher, mon téléphone signale un SMS.

 

« Tu es unique. Une surprise pour toi. Prépare un sac. Rendez vous demain à 17h chez toi. Bonne nuit »

 

Que me réserve encore cet homme ?!

 

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