Chapitre 18

Write by WumiRa


- Elle n'est pas au courant, je ne lui ai rien dit... Non, il s'agit de votre fille, c'est à vous d'en décider, je n'ai pas l'habitude de... Comment ? Écoutez Henri, à votre place je lui dirais la vérité, elle le mérite. Si vous aimiez tant votre femme et votre fille comme vous le dites, vous n'aurez jamais eu de maîtresse... Oui, à présent, Maya est ma femme et elle est sous ma responsabilité. Pardon ? J'ai dit...


Il se retourna brusquement, ne s'attendant sûrement pas à voir Maya, mais malheureusement elle se trouvait sur le seuil de la porte et à l'expression de son visage, il sut qu'elle avait tout entendu. 


Il ne s'interrompit pas pour autant et continua en disant : 


- Apportez le reste des documents lundi, nous nous verrons à l'HFL. En effet... Je suis conscient des risques, ce n'est pas la première fois.


L'instant d'après, il raccrocha et c'est seulement alors qu'il daigna la considérer.


- Oui ?


- Mon père a une maîtresse ? demanda t-elle, de but en blanc.


Malik jura intérieurement. Elle se rapprocha de lui.


- Mon père...


- Tu lui poseras directement la question, rétorqua t-il.


Elle sortit son téléphone portable de la poche de son Jean et se mit à le manipuler.


- Qu'est-ce que tu fais ?


Elle lui tourna le dos et vissa l'appareil à son oreille. Mais avant que celui ci ne se mette à sonner, Malik le lui arracha.


- Quand je dis que tu lui poseras la question, je ne parle pas d'un simple appel téléphonique. C'est ton père et s'il doit te donner des réponses ce ne sera pas de cette façon.


Il l'agita devant ses yeux, avant de le fourrer dans sa propre poche.


- Tu es une grande fille Maya, fit-il. Ce sont des choses qui arrivent dans presque toutes les familles et...


- Parce que ton père lui aussi trompait ta mère ?


Sa question demeura sans réponse, parce que Malik se détourna carrément d'elle. 


- Tu vois ? Tu vois à quel point c'est énervant ? 


Il avança jusqu'à la chaise de son bureau et s'y assit.


- Pourquoi ne réponds-tu pas ? continua t-elle. Tu savais depuis le début la cause de tout ça.


Elle les désigna tous les deux, en disant "tout ça".


- Tu savais et tu n'as pas un instant songé que je devais être mise au courant ? 


- Justement, ce n'était pas à moi de le faire. 


Elle le toisa avec mépris. 


- Je te rappelle que c'est toi qui m'a épousée ! Qu'entendais-tu par « Maya est ma femme et elle est sous ma responsabilité » ? 


Il ne trouva rien à lui répondre. Pour une fois, elle avait raison d'être en colère et il comprenait parfaitement, mais... N'empêche qu'il refusait d'être mêlé aux problèmes de famille des Fall. Ce n'était pas ses affaires. 


- En fait, si tu n'as rien dit, c'est parce que tu savais que ce mariage n'aurait jamais eu lieu. Tu savais que j'allais refuser d'aider mon père si j'avais su, c'est pourquoi tu as préféré te taire. Seuls tes propres intérêts te tiennent à cœur.


Pendant de longues minutes, il la laissa vider son sac, puis quand elle en eut assez, elle enleva sa bague de mariage et la déposa sur la table du bureau. 


- Fais ce que bon te semblera de l'HFL, je m'en fous. Que mon père se débrouille tout seul, ce n'est plus mon problème. 


- Réfléchis Maya. 


- Tu n'as qu'à te chercher une autre qui acceptera de jouer la comédie et qui pourra te supporter à longueur de journée, toi et tes mensonges. Moi je...


- Juste parce que tu m'as entendu dire au téléphone que ton père voyait une autre femme ? D'ailleurs, ils ne sont même plus ensemble, c'est de l'histoire ancienne.


- En plus de quoi, monsieur semble plutôt bien informé sur le sujet. Tu t'attendais à ce que je saute de joie ?


Il haussa les épaules et fronça les sourcils.


- La polygamie n'est pas une fatalité, à ce que je sache...


- Non, mais je rêve ! Si seulement il avait eu le cran d'épouser une autre. Tu vas me dire que tu ne sais pas quelle est la différence entre épouser une femme et la voir en cachette ? Sais-tu seulement ce que ma mère a dû supporter avant d'en arriver là ? Non, j'en doute. Je doute même que tu sache ce que c'est que d'avoir une famille et de devoir voir sa mère souffrir. 


Sa dernière phrase raviva en Malik des souvenirs, qu'il n'évoquait jamais, parce que trop douloureux. De l'arrestation de son père, à la mort prématurée de sa mère, trop déçue et brisée pour s'occuper toute seule d'un gamin de huit ans. 


Heureusement qu'elle n'en dit pas plus et sortit de la pièce. Durant un court instant, il demeura pensif, se demandant si elle en valait finalement la peine. Les femmes ne manquaient pas, s'il tenait à avoir un enfant, mais c'était précisément pour cela qu'il la voulait elle. Lui enlever le fils ou la fille qu'ils auraient réussirait peut-être à combler le vide que la perte de ses parents avait laissé en lui. Henri n'avait pas fait que lui arracher sa fortune, il lui avait également enlevée sa famille. Qu'y avait-il de plus équitable que de lui rendre la pareille en lui privant de sa descendance ?


Sur un coup de tête, il prit la bague et sortit à son tour. 


***



Quand la porte de la chambre s'ouvrit derrière elle, Maya n'y prêta pas attention. Elle était en train de plier bagages, quand Malik entra.


- Si tu veux m'entendre te dire que je suis désolé, OK, je suis désolé de t'avoir caché que ton père entretenait une autre femme. 


Elle ne lui prêta toujours pas attention, ce qui l'incita à sortir le grand jeu. Il s'était promis de ne rien brusquer et de la laisser venir à lui, mais elle ne lui laissait plus le choix ; il était temps qu'elle morde enfin à l'hameçon. 


- Tu ne peux simplement pas t'en aller de cette façon. 


- Retiens moi si tu t'en sens capable, répliqua t-elle, sans se retourner.


Il referma la porte derrière lui. Obstinément, Maya continua à plier ses habits et à les ranger dans une valise, jusqu'au moment où il prit le bras, pour qu'elle se tourne vers lui. 


- Je n'ai jamais dit que tu pouvais partir, fit-il.


- Ligote moi tant que tu y es.


La main de Malik quitta son avant-bras pour le creu de ses reins.


- Tu disais ?


- Je m'en vais.


- Tu n'iras nul part.


- Tu seras surpris.


- Tu ne le feras pas, parce que sans son argent, ton père ne sera plus en mesure d'offrir à ta mère le mode de vie auquel elle est habituée. À moins que tu n'aies récemment gagné à la loterie, ce qui n'est sûrement pas le cas...


Elle le foudroya du regard, quoique incapable d'empêcher son corps de réagir à la proximité du sien. Profitant du fait qu'elle était indécise, il prit sa main et remit la bague à son annulaire.


- Je sais que tu es assez intelligente pour savoir ce qu'il te reste à faire.


- Je ne suis pas ta femme, Malik. Il faut que tu comprenne que je ne veux rien à voir avec toi et que tu nous rendrais un grand service à tous les deux, en mettant fin à ce mariage.


- Tu trouves que je n'ai rien du partenaire idéal ?



- Qu'est-ce que...


- Imagine un instant que nous ne nous soyons pas rencontrés à Rabat, que cette dispute n'ait jamais eu lieu et qu'il n'ait jamais été question d'un quelconque contrat, crois-tu quand même que les choses se seraient passées de cette façon ? 


- Tu ne m'aurais même pas remarquée, ironisa t-elle. Mais moi non plus en tout cas, tu n'es pas mon type d'homme.


Il parut tout à coup interressé.


- Ah ouais, ton type d'homme ce doit être le genre qui est assez lâche pour vouloir droguer sa petite amie ?


- Si tu parles de Djibril, il n'est pas non plus mon idéal masculin. C'était une erreur de parcours, je n'étais pas amoureuse, pour ton information.


Elle s'écarta de lui. 


- D'ailleurs je ne le serais peut-être jamais, si je dois passer ma vie ici, avec toi. 


- Tu pourras t'en aller.


- Quand je t'aurai donné "ce que tu veux".


Elle secoua la tête.


- Je n'en reviens pas.


- Je pensais que le débat à ce sujet était clos. 


- Ça aussi c'était une erreur, déclara t-elle. Tu ne m'as pas laissé le choix, mais maintenant je suis sûre de ce que je veux présentement et ce n'est certainement pas d'un enfant.


Elle tendit la main.


- Je peux avoir mon téléphone, s'il te plaît ? 


Il se vit bien obligé de le lui rendre. Mais pas avant de lui avoir fait promettre de ne pas téléphoner à Henri. Il la mit également au courant qu'ils allaient se rendre à une soirée d'anniversaire le soir, ce qui leur laissait amplement le temps de se reposer. Elle accepta, toutefois certaine qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps à passer dans cette maison. Sa décision demeurait la même, elle allait mettre fin à cette supercherie et reprendre sa vie là où elle l'avait laissé. En revanche, Malik avait raison sur un point : si ses parents perdaient tout, c'était sa mère qui en souffrirait le plus, parce que l'argent que rapportait les deux supermarchés plus le prêt-à-porter de cette dernière, n'allait plus suffir au bout d'un moment. Il était même fort probable que son père ait dû puiser dans leurs économies et tout ça à cause d'une intruse ! C'était impardonnable, après tout ce par quoi ils étaient passés, bien avant sa naissance. Restait à savoir si Firda elle-même, allait être en mesure de fermer les yeux sur une telle traîtrise de la part de son mari.  


- Où aura lieu cette soirée ? demanda t-elle en le voyant s'éloigner.


- Chez Umar.




Hello coucou ! C'est encore moi mdr. Je crois que je suis amoureuse de ces deux là, plus précisément de Malik, voilà pourquoi je cède aux "La suite WumiRa stp stp stp" haha. Maiiis je compte bien vous laisser sur votre faim à un moment, pour ne pas décevoir les amoureuses de Samuel et Willy de l'autre côté ! 


Alors qui sont celles qui comme moi ont trop de kiffance pour Malik Sylla ?

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