CHAPITRE 18: TU ÉTAIS VENUE.
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 18 : TU ÉTAIS VENUE.
**BHERNIE ELLO**
Je me lève ce matin avec une
sensation bizarre. Je ressens l’inconfort que j’ai toujours quand je me suis
battue. Quelqu’un m’a attaqué dans la nuit et en est mort simplement en me
touchant. Je ne comprends pas parce que je n’ai plus jamais mené un combat
depuis des années. Dans mon esprit j’entends la voix de mon oncle Antoine et je
me souviens l’avoir touché. Mon téléphone sonne me sortant de mes pensées et
quand je regarde c’est un de ses fils qui m’appelle. Je décroche.
« Moi : Allô ? »
« Lui : (Affolé)
Allô ya Bhernie »
« Moi : Qu’est-ce qui se passe
Junior ? »
« Junior : Papa a
eu une crise cette nuit, on l’a emmené à l’hôpital et les médecins nous disent
que c’est grave. »
« Moi : Vous êtes
où ? »
« Junior : À
l’hôpital général. »
« Moi : J’arrive. »
Je me lève et vais rapidement me
doucher. Des extraits de conversations me reviennent en mémoire et j’entends
parmi elles celle de Lucia me demandant de la suivre. Je me demande où nous
avons parlé pour que j’ai le souvenir de cette conversation alors que cela fait
près de 2 mois qu’elle ne veut ni me voir ni me parler depuis la dernière fois
que nous avons été ensemble. Je termine de me laver et je vais m’habiller.
Comme je dois me rendre au boulot ce matin, je m’habille en conséquence et je
descends avec toutes mes affaires. Je n’ai pas le temps de prendre le petit
déjeuner et je vais directement monter dans la voiture. Je ressens une
sensation de flottement une minute et à nouveau la voix de Lucia me disant
'’nous marcherons sur les eaux’’. Je m’adosse sur le siège de ma voiture et
encore une autre voix inconnue cette fois-ci '’J’ai appelé un excellent
chirurgien qui s’occupera de lui et le sortira des ténèbres. Il l’attend depuis
un moment maintenant.’’
Moi : (Touchant ma tête) C’est
quoi cette histoire ?
Je suis resté là une minute puis
j’ai démarré et me suis rendu à l’hôpital. Dès que j’ai posé mon pied hors du
véhicule j’ai ressenti une déchirure dans le dos. Quelqu’un vient de mourir. Je
m’arrête car je n’ai pas été prévenu comme d’habitude alors que c’est une mort
brusque. Je pose mon deuxième pied et à nouveau ‘’tonton Antoine’’ résonne dans
mon esprit. Je lève la tête vers les urgences et je vois sa femme sortir de la
structure soutenue par un autre de mes oncles. Son fils sort derrière eux avec un
autre oncle et lui parle comme pour le consoler. Je prends sur moi et vais à
leur rencontre.
Moi : Bonjour.
Les hommes : Bonjour papa.
Junior : (Essayant de rester
fort) Il est parti. Il a fait une crise cardiaque et il est mort.
Moi : Vous avez pu voir le
corps ?
Mon oncle : Oui. Je suis allé
personnellement le voir et il est mort.
Moi : Quelqu’un sait ce qui a
causé cette crise ?
Junior : Non. Il n’a jamais eu des trucs
comme ça. Quand nous sommes allés nous coucher hier il était tranquille. Mais
au mais au milieu de la nuit il a crié et s’est à trembler comme s’il entrait
en transe. Maman nous a réveillé pour venir voir et comme il ne se calmait pas,
nous l’avons emmené à l’hôpital.
Moi : Je veux voir son corps.
Mon oncle : Ce n’est pas la
peine, on a déjà demandé à Casepga (maison funéraire) de venir le prendre.
Moi : Je veux le voir avant
qu’il ne parte d’ici.
Junior : Je ne sais pas si on
l’a déjà transféré à la morgue de l’hôpital.
Moi : Allons se renseigner.
Junior : D’accord.
Il se retourne et vais dans
l’hôpital pendant que je me tourne vers ma tante pour lui présenter mes
condoléances. Celle-ci me regarde avec insistance et continue de pleurer sans
rien dire. Junior revient avec un médecin qui nous emmène dans l’une des salles
des urgences où est encore le corps. Je m’approche et retiré le drap, je
remarque tout de suite qu’il ressemble à quelqu’un qui a subi une décharge
électrique et je pose immédiatement la question au médecin qui me dit que c’est
la première chose à laquelle ils ont pensé mais la famille a assuré qu’il n’en
est rien. Je pose ma main sur son corps et mon esprit me renvoie l’image de lui
essayant de m’attraper puis crier avant d’être propulsé en arrière. Je suis
pris de frisson et le relâche.
Le médecin : Tout va
bien ?
Moi : Oui, merci. Les pompes
funèbres sont en chemin.
Lui : D’accord. Nous allons le
conduire à la morgue de l’hôpital en attendant. Il faudra signer les
formalités.
Moi : Ok.
Je l’ai suivi et nous avons tout
accompli. J’ai laissé les directives aux autres puis je suis parti au travail.
Dans mon bureau, je me suis posé et j’ai regardé le plafond. Je suis celui qui
l’a tué si j’en crois l’image que j’ai vu et mon cœur devient lourd. Le reste
de la journée, je suis envahi par la tristesse et le soir après la réunion
familiale au domicile du défunt, je me rends chez Lucia. Je sonne et c’est
Lucrèce qui vient ouvrir le portail. Dès qu’elle me voit, elle attache
automatiquement son visage.
Lucrèce : (Froide) Que fais-tu
là ?
Moi : Stp, je peux parler à
Lucia ?
Lucrèce : Non. Lucia n’est pas
là alors dégage de chez moi immédiatement.
Lucia : (Derrière elle) Je
vais le recevoir Lucrèce.
Lucrèce : (La Regardant) Tata
Luce.
Lucia : Laisse-le rentrer stp.
Elle l’a regardée avec insistance
puis est quittée devant le portail pour s’en aller laissant ce dernier ouvert.
Lucia : (Me regardant) Tu peux
rentrer.
Je l’ai fait et elle a fermé
derrière moi. Elle a marché jusqu’à la terrasse et s’est assise sur l’une des
chaises.
Lucia : Assieds-toi.
Je l’ai fait et personne n’a parlé
pendant quelques minutes.
Moi : Tu vas bien ?
Lucia : Oui. Je vais bien et le bébé
aussi.
Moi : D’accord.
Silence.
Lucia : Et toi ?
Moi : Ça va. Enfin, si on
veut. J’ai perdu un de mes oncles ce matin.
Lucia : Je sais. Je te
présente mes condoléances.
Moi : Merci. Erine te l’a
dit ?
Lucia : Oui. Même si je l’ai su bien
avant.
Je la regarde.
Lucia : J’étais là quand ça
s’est passé Ciel.
J’écarquille les yeux.
Lucia : S’il est mort c’est
parce qu’il t’a attaqué pour t’empêcher de te libérer de l’endroit où il te
gardait prisonnier.
Moi : (Fronçant les sourcils,
silence)
Lucia : La raison pour
laquelle tu n’arrives pas à voir c’est parce qu’ils ont mis une grosse membrane
autour de tes yeux comme un bandeau et tonton Antoine faisait partie des
personnes à l’origine de cela.
Moi : (Silence)
Lucia : Je sais que cela
paraît absurde mais c’est la vérité.
Moi : Tu, tu m’as vu cette
nuit ?
Lucia : Oui. Je t’ai v et j’ai aussi vu
la raison pour laquelle tes visions ne sont pas claires depuis tout ce temps.
Moi : (Silence)
Lucia : Tu étais dans une cage
et des gens qui portaient des masques te répétaient des choses sur moi et tu
étais en train de lutter pour ouvrir les yeux. Je t’ai aidé à sortir de là et
je sais qui peut t’aider à ouvrir les yeux.
Moi : (Me rappelant une phrase
que j’ai entendue dans mon esprit ce matin) J’ai appelé un excellent chirurgien
qui s’occupera de lui et le sortira des ténèbres. Il l’attend depuis un moment
maintenant.
Lucia : Tu t’en
souviens ?
Moi : Non.
Lucia : (Silence)
Moi : Mais j’ai entendu ça
dans mon esprit ce matin.
Lucia : (Silence)
Moi : Si ce que tu dis est la
vérité alors cela veut dire que je suis aveugle ?
Lucia : (Bougeant
affirmativement la tête) Oui.
Moi : (Après un moment) Et tu
dis que tu connais quelqu’un qui pourrait m’aider à retrouver la vue ?
Lucia : Oui. Je suis prête à t’y emmener
si tu le souhaites.
Moi : D’accord.
Lucia : Tu veux bien me
suivre ?
Moi : Oui. Si cette personne
peut m’aider à retrouver la vue alors je veux le faire. Je vais venir avec toi
pour la rencontrer.
Lucia : Ok. Demain je vais
essayer de la contacter pour avoir un rendez-vous puis je te dirai le jour.
Moi : Ok.
Nous sommes restés à nous regarder
sans que plus personne ne parle.
Lucia : Il commence à se faire
tard, tu devrais chercher à rentrer chez toi.
Moi : Tu as raison. Merci de
m’avoir reçu et avoir pris le temps de m’écouter.
Lucia : (Esquissant un faible
sourire) Je t’en prie.
Je me suis levé et elle l’avait de
puis nous avons marché l’un à la suite de l’autre jusqu’à devant le portail. Je
me suis retourné et l’ai regardée.
Moi : Je, je peux toucher ton
ventre ?
Lucia : (Silence)
Moi : Juste une minute. Je
veux juste qu’il sache que je suis présent et que je pense à lui tout le temps.
Lucia : D’accord.
Je me suis rapproché et j’ai posé
ma main sur son ventre qui s’est d’avance arrondi depuis la dernière fois que
nous avions été intimes. Je l’ai senti donné des petits coups comme des
battements de cœur à l’endroit où j’ai mis ma main et j’ai regardé Lucia qui
l’a ressenti avec moi.
Lucia : Bougeant
affirmativement la tête en esquissant un faible sourire) Oui, il fait ça depuis
quelques temps.
Moi : Tu as eu la confirmation
du médecin sur son sexe ?
Lucia : Oui.
Moi : Et c’est un
garçon ?
Lucia : (Bougeant
affirmativement la tête) Oui. C’est bien un garçon.
Des larmes ont commencé à me monter
aux yeux et je me suis mis à genoux devant elle.
Moi : Lucia stp plaît pardonne
moi.
Lucia : (Émue) Bhernie.
Moi : Je sais que j'ai merdé et que
je t'ai fait du mal.
Lucia : (Coulant une larme) Relève
toi stp.
Moi : (Toujours au même endroit)
Accorde moi une nouvelle chance. . . Permets moi d'être avec vous. (Posant ma
main sur son ventre arrondi) Je veux prendre soin de vous. Vivre toutes les
étapes de cette grossesse avec toi.
Lucia : (Pleurant) Tu as une
famille.
Moi : Ma famille c'est toi, c'est
vous et ce depuis toujours. Il n'y a que toi et toi seule qui a compté et qui
compte dans mon cœur, tu le sais.
Lucia : (Silence)
Moi : (Posant ma deuxième main sur
son ventre et levant mon visage vers elle pour la regarder) Je t'en supplie
Lucia, laisse-moi être avec vous.
Lucia : (Après un moment,
reniflant) D'accord.
J'ai fermé les yeux en posant mon
front contre son ventre tout en pleurant de joie.
Lucia : (Reniflant) J’accepte
que tu sois présent pour lui.
Je la regarde.
Lucia : Je te permets de venir
ici pour me voir et prendre des nouvelles par rapport à la grossesse. Je te
donnerai aussi tous les renseignements pour les visites à l’hôpital afin que tu
puisses m’accompagner et être présent. Tu pourras aussi m’écrire et m’appeler
pour prendre de mes nouvelles. Je serai aussi là pour t’accompagner afin que tu
trouves une solution à tes problèmes mais cela s’arrête là.
Moi : (Silence)
Lucia : Il n’y aura rien de
plus entre nous 2.
Moi : (Reniflant) Je comprends
et je te remercie pour la faveur que tu m’accordes.
Lucia : (Reniflant) Stp,
relève-toi et rentre chez toi.
Moi : D’accord.
Je me suis exécuté, je lui ai dit
au revoir et je suis parti de là pour la maison où j’ai longuement repensé à
tout ce qu’elle m’a dit (…)
Je suis au boulot et mon téléphone
sonne, c’est Lucia, 4 jours sont passés depuis la dernière fois que nous avions
parlé chez Lucrèce et depuis lors on s’appelle et s’écrit pour se donner des
nouvelles.
« Moi : Allô ? »
« Lucia : Bonjour
Bhernie, j’espère que je ne te dérange pas.
« Moi : Non ça va, je
m’apprêtais à prendre ma pause. »
« Lucia : Ah d’accord. C’était par
rapport au retour pour la personne qui doit nous aider. »
« Moi : Tu l’as déjà
prise ? »
« Lucia : Quoi ? »
« Moi : Ta pause »
« Lucia : Euh, si on veut. Je suis déjà au restaurant
en train d’attendre mon repas. »
« Moi : Je peux me
joindre à toi ? »
« Lucia :
(Silence) »
« Moi : Afin que tu puisses
m’expliquer ce que tu avais l’intention de me dire sur la personne qui peut
m’aider. »
« Lucia : (Soupirant)
D’accord. Je t’envoie ma localisation tout de suite. »
« Moi : Ok,
j’attends. »
Clic ! Elle a coupé l’appel et
m’a envoyé sa localisation. J’ai pris mes affaires et je l’ai rejoint assez
rapidement.
Moi : J’espère que tu n’as pas
trop attendu ?
Lucia : (Esquissant un faible
sourire) Ça va. J’ai demandé à ce que l’on apporté mon repas plus tard alors
commande rapidement pour que nous puissions manger.
Je l’ai fait et la serveuse est
partie.
Moi : Que voulais tu me
dire ?
Lucia : Que présentement, il
est en déplacement au Ghana mais à son retour il nous recevra et me fera signe.
Moi : D’accord. Sinon, as-tu
eu d’autres rêves depuis la dernière fois ?
Lucia : Non. Plus rien. Mais
tu sais ce n’est pas de façon continue. Il y a des jours où c’est fort sur une
bonne période et d’autres rien. Par exemple la période où tu étais à l’hôpital,
quelques temps avant je te voyais dans mes rêves toujours allongé sans pouvoir
bouger. Puis j’en avais parlé avec Mommy qui m’avait demandé de prier et jeûner
pour toi pendant 3 jours avant de t’appeler. Je l’avais fait et quand j’avais
essayé de te joindre tu étais indisponible. J’avais appelé Erine et elle m’avait
dit que tu étais dans le coma depuis 3 jours. J’étais venue te voir là-bas et
j’avais prié pour toi.
Je me suis crispé en écarquillant
mes yeux de surprise.
Moi : Ce n’est pas possible.
Lucia : (Perdue) Quoi ?
Moi : Alors je ne m’étais pas
trompé, c’était bien toi que j’avais entendu prié dans ma chambre.
Elle me regarde.
Moi : On m’avait dit que
personne n’avait eu accès à ma chambre mais dans mon esprit j’avais entendu ta
voix qui résonnait en prière et en pleurs. Cela avait bien eu lieu, ce n’était
pas le fruit de mon imagination.
Lucia : Eh bien non. J’étais
venue te voir et ce jour je t’avais dit que j’étais enceinte.
Je la regarde et nous sommes
interrompus par nos repas. Nous nous souhaitons bon appétit et nous mangeons
dans une ambiance légère où elle me raconte des choses sur la grossesse. À la
fin je règle la facture puis je me lève viens l’aider à se relever. Je prends
ses affaires nous marchons côte à côte jusqu’à la sortie où nous croisons son
ex fiancée, un homme qui lui ressemble mais un peu plus âgée que lui que je
devine aisément être son frère, une femme d’un certain âge qui leur ressemble à
tous les deux et une femme un peu plus âgée que nous. Lucia se fige et n’arrive
plus à avancer, eux aussi en font de même visiblement surpris de la voir.
La femme âgée : (Après nous
avoir toisé une minute, visage dur et ton glacial) Pouvez-vous nous libérer le
passage ?
Moi : Dans la mesure où sa
condition nous le permet et c’est à vous de nous libérer le passage.
Lucia : (Mal à l’aise, petite
voix) Ciel stp.
Moi : Tu es enceinte Lumière
et tu as la priorité de passage.
L’ex : Maman stp, laisse-les
passer.
Elle s’est mise sur le côté.
Moi : Merci. (À Lucia, prenant
délicatement sa main dans la mienne) On y va.
Elle m’a suivi jusqu’à sa voiture
et je savais à son expression qu’elle allait pleurer alors je l’ai serrée dans
mes bras en caressant sa tête.
Moi : Je suis désolé Lucia.
Lucia : (S’agrippant à moi) Je
me sens tellement mal vis-à-vis d’eux.
Moi : Je sais que tu es
quelqu’un de bien et que tu ne voulais pas lui faire de mal. Je sais que c’est
triste et que tu t’en veux mais stp pense au bébé et à la joie que nous aurons
tous les deux de le tenir bientôt dans nos bras, d’accord ?
Lucia : (Reniflant) D’accord.
Moi : (Caressant son visage)
Cesse de pleurer et voit le bon côté des choses.
J’ai essuyé son visage et j’ai
gardé ma main sur sa joue, elle a levé sa tête pour me regarder puis je me suis
baissé et l’ai embrassée sur la bouche…