Chapitre 18: Une Séparation
Write by Plume Inspirée
Chapitre 18: Une séparation
- C'est très petit ici je suis un peu gênée maman Valérie
- De quoi te gêne tu soeur Florentine ? Tu n'as pas à te gêner tu es une femme battante je suis tellement fière de toi.
- Oh maman Valérie tu es vraiment une femme remarquable, je penserais tout le temps à toi et ça ne sera que de beaux souvenirs. Tu sais ce que je pense du fait de te voir partir non ? Je pense que tu devrais bien réfléchir, je pense qu'à part le divorce il y a une autre issu cet autre issu c'est la restoration. Notre Dieu est capable de restorer. En tout cas tant que le divorce n'est pas encore prononcé, je vais continuer à prier pour la restoration de votre couple surtout pour la restoration de la vie du pasteur Yves.
- Tu es la seule qui sait qu'une procédure de divorce va être lancée dans les prochains jours, en dehors de nos familles respectives personne ne sait encore alors je compte sur ta discrétion
- Maman Dieu seul sait combien de fois je porte ce problème à coeur comme si c'était le mien. Je ne dirais rien à qui que ce soit. Je ne sais pas ce qui c'est vraiment passé mais je sais une chose, c'est que si tu es arrivée là à cette décision, ça veut dire que l'inpardonable a été commis. Un cas d'adultère avec preuves palpables et irréfutables. Je n'essai même pas de me mettre à ta place, que l'Eternel te rende encore capable d'aimer et de pardonner. Ne ferme pas ton coeur, toutes les personnes ne te feront pas toujours souffrir, à côté de ceux qui sont contre toi il y a aussi ceux qui sont pour toi. Ceux qui sont de ton côté sont les plus importants.
- Merci soeur Florentine. J'avais reçu ton message où tu disais que si je pars tu arrête de travailler à la maison. Je ne vais pas te dissuader je pense même que tu n'as pas tort.
- J'avais même voulu arrêter d'aller à l'eglise mais l'Esprit ne cesse de me convaincre de rester. Je vais rester et continuer à prier pour le pasteur Yves car on ne blague pas avec Dieu j'ai peur pour lui. Malheureusement aux yeux de tout le monde, il est un saint personne ne s'imagine qui il est en réalité.
- En ce qui concerne le salut de Yves moi même je me pose beaucoup de questions.
Soeur Florentine s'était levée pour se diriger vers la chambre
- Je reviens maman
Quelques minutes plus tard, elle était de retour avec une enveloppe à la main
- Voici j'avais vendu 115 milles, ici sur ce papier j'ai noté ce que j'ai vendu pour que tu comprenne et aussi ce qui reste donc ce que pasteur Yves avait ramené à la maison.
Je pris l'enveloppe qu'elle me tendait, puis je sorti une autre enveloppe de mon sac. Je pris l'argent dans l'enveloppe que j'avais sorti de mon sac et le mélangea à l'argent qu'elle m'avait remis puis je le lui tendis
- Soeur Florentine, tiens je veux que tu commence un commerce pour pouvoir prendre soin du petit correctement là dedans il y a 350 milles. Si je pouvais je ferais plus mais comme tu sais je dois refaire ma propre vie aussi. Donne moi tes nouvelles tous les jours, n'hésite pas de me dire quand tu as un souci, dès mon arrivée je vais t'appeler pour te donner mon numéro. Pour le moment je vais aussi utiliser le même whatsapp.
Elle avait les larmes aux yeux, puis elle tomba dans mes bras,
- Maman Valérie, merci beaucoup que mon Dieu se souvienne de toi, je ne sais pas pourquoi je continue à espérer que tu resteras la femme de mon berger et je continue à espérer que le pasteur Yves sera un berger droit et intègre un jour je ne sais pas par quel miracle mais je suis de ceux qui n'aiment pas baisser les bras.
Je n'avais que mes larmes pour la répondre. Que pouvais je lui dire ? Je n'avais en effet rien à lui dire.
Après ce moment qui nous avait servi pour se dire aurevoir je pris congé de soeur Florentine. Cela faisait deux semaines que cette histoire était arrivée, depuis je n'avais plus mis pied à l'église. Je ne savais pas ce que Yves avait bien pu raconter aux fidèles de l'église pour justifier mon absence. Je recevais plein de coup de fil de leur part, certains voulaient passer me voir à la maison mais je disais tout le temps ne pas être disponible.
J'avais déjà fais ma valise et je dormais désormais dans ma chambre atelier. J'avais accepté l'aide de ma mère pour le billet. J'avais fais des provisions de matériel pour mes créations avec le reste de mes économies. Je n'avais plus rien sur moi si ce n'est mon taxi pour demain à l'aéroport. Repartir à zéro ne devait pas être facile je le savais. Mais mon atout restait que ma carte de séjour était encore valide de 6 ans, quand je quittais la France pour m'installer avec Yves, j'avais une carte de 10 ans, avec 1 an que j'avais déjà épuisé. Ce qui faisait qu'avec les 3 ans que j'avais passé ici, il me restait encore 6 ans. À mon arrivée j'allais chercher du boulot.
Après avoir terminé mes courses j'étais de retour à la maison aux environs de 15h, je trouvai ma belle mère et Yves à la véranda
- Bonjour maman !
- Bonjour Valérie je suis là depuis midi, je pensais que ton mari t'avait dit que j'allais vous entretenir mais apparemment non.
- Je n'étais pas au courant désolée, maman ! Je dépose mon sac je reviens
- D'accord
Yves restait là silencieux entrain de tripoter son téléphone. J'avais bien voulu voir nos parrains de mariage avant de quitter Yves mais il m'avait supplié de ne pas le faire. De toutes les façons c'est le contraire qui devrait m'étonner. Nos parrains étaient un couple qui priait à l'église avec nous, je voyais mal Yves laisser paraître tous ces détails de peur de les voir quitter l'église s'il découvrait le type de mari qu'il était. C'était d'ailleurs la raison pour la quelle je n'avais jamais cherché à les faire part une seule fois de nos problèmes de couple.
Déposer mon sac n'avait été qu'un prétexte, en fait j'avais plutôt besoin de retrouver mon calme et ma sérénité, je me doutais bien que ma belle mère ne se rangerait pas de mon côté. Depuis six mois, depuis la visite du pasteur Maurice, maman qui avait toujours été gentille avec moi s'était refermée comme une huître.
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- Yves m'a raconté ce qui se passe ici, j'avoue que je suis tout de même déçue, déçue que tu te laisse ainsi porter par un moment de colère. As tu seulement pensé au ministère de ton mari ? Yves est pasteur et comment veux tu que les gens le prennent en apprenant votre divorce. Quelle crédibilité lui restera encore ? Valérie le mariage c'est pour le meilleur et le pire, on ne fuit pas ses responsabilités on les affronte ! Le mariage c'est pour les adultes.
- Je ne suis pas entrain de faire mes responsabilités, justement en quittant Yves je les affronte car c'est en restant dans un tel mariage que j'étais entrain de fuire mes responsabilités. Je refusais d'admettre l'échec de ce mariage maintenant je suis prête à voir les choses telle qu'elles sont
- Valérie tu ne dis rien, tu mélange les choses. J'aurais tout imaginé de toi mais jamais je ne pouvais croire que tu veuille tout faire pour salir la réputation de Yves.
- Salir la réputation de Yves ? C'est le seul détail qui vous importe à Yves et toi ? Qu'en est-il de tout ce que j'ai subi dans cette maison, j'ai subi ces choses en silence. Tu sais pourquoi ? Parce que je protégeais mon mari, je protégeais sa réputation comme tu le dis. Mais cela ne lui a pas empêché de me tromper ici dans notre maison avec un jeune femme qu'on m'a présenté comme un peu un membre de la famille. Je lui ai ouvert ma maison, je lui ai montré l'amour et la considération. Mais non ça personne ne veut le voir. Yves t'a t-il seulement dis qu'il me frappait, qu'il me trompait, jusqu'à me tromper avec une soeur dans l'église !
- Je n'ai pas dis que Yves n'est pas fautif, non ! Mais comment veux tu que je voye la faute de Yves quand tu n'es même pas disposée à arranger les choses. De toute les façons quand tu menaçais de t'arranger à passer un message silencieux au pasteur Maurice durant son séjour avais tu seulement attraper Yves avec une femme ? Mais cela ne t'avais pas empêché d'avoir la même réaction que maintenant.
Je m'étais cette fois ci tournée vers Yves
- Yves t'ai je une seule fois proféré de telles menaces ? Qu'est ce que tu es allé raconter à ta mère ? Pasteur Maurice était-il le premier visiteur que nous avions reçu ici alors que notre couple traversait des conflits ? Si durant tout ce temps je n'avais jamais pensé une seule fois sauter sur l'occasion de tout exposer pourquoi devrais je le faire à l'arrivée de pasteur Maurice. Et malgré même que je venais d'apprendre ta relation avec Merylle, j'ai fais tout mon possible pour que pasteur Maurice nous voit comme un couple uni et heureux. Je me réveille rends compte que tous ces efforts s ne servaient à rien en fin de compte
- Valérie c'est ça ton problème tu aimes toujours passer pour une victime. Maintenant tu veux nier que pendant que nous préparions l'arrivée du pasteur Maurice, tu as inventé une histoire bidon comme quoi Merylle serait ma maîtresse ? Et dis moi pour toi ce fut un hasard que le pasteur Maurice avant son départ nous ait fait ce message imprévu du programme de son séjour, ce message où il parlait de Léa ? Valérie je ne suis pas un enfant, je sais analyser. Tu voulais divorcer depuis, comment pourras tu rater une telle occasion ! Un autre détail le pasteur Maurice avant de partir m'a dit cette phrase " Un pasteur qui ne sait pas prendre soin sa côte, celle qui est censé être la chair de sa chair ne saurait être efficace dans son ministère ". Valérie ne me prends pas pour un idiot.
Non mais Yves savait retourner les choses en sa faveur ! Maintenant il me soupçonnait d'avoir dit des choses au pasteur Maurice ? Il niait par la même occasion sa relation avec Merylle ? Si je disais un mot de plus j'allais pleurer alors je choisissai de rester silencieuse. Ma belle mère prit à nouveau la parole, elle se mit à parler encore et encore. Elle disait être venue pour arranger la situation, elle ne voulait pas de divorce. Je restai silencieuse, ma gorge piquait et mes yeux avec, je retenais mes larmes. De toutes les façons demain dans la soirée cette maison n'allait être qu'un souvenir. Si j'avais pu survivre depuis tout ce temps ce n'étaient pas ces quelques heures qui allaient me tuer.
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Je n'avais pas dis à Yves que c'était demain mon départ, non pas parce que je voulais partir sans dire mot, mais plutôt parce qu'on ne se parlait plus depuis. Là il était 21h, Yves était assis devant son lap top il suivait une de ses prédications quand je me décida de lui parler. Je pris avec moi dans mes mains mes clés.
- Je veux qu'on parle !
D'un geste rapide il mis une pause à la prédication puis me répondit
- OK je t'écoute
- J'ai déjà mon billet je quitte demain dans la soirée vers 18h pour l'aéroport. J'ai compris que tu ne veuille pas associer papa Bart et maman Célestine dans tout ça. Pour moi il n y a pas d'inconvénients mais de toutes les façons ils finiront par savoir je veux dire tout le monde à l'église finira par le savoir un jour. L'avantage c'est que nous nous sommes mariés à l'état civil en France et nos témoins de mariage ne sont pas nos parrains du mariage religieux et aussi ils n'ont rien à avoir avec ton église ce qui fait que les procédures du divorce à l'etat civil ne vont pas pour un premier temps affecter ta relation avec l'église.
Yves me regardait sans dire mot, et je poursuivai:
- Je propose un divorce par consentement mutuel contractuel, on aura donc pas besoin de passer devant un juge tout s'arrêtera devant nos deux avocats. Eunice va t'envoyer un document qui explique mieux cette procédure, elle est la plus simple et la plus discrète aussi la plus rapide, elle peut nous prendre 3 mois avant que le divorce ne soit prononcé selon ce que m'a expliqué maman. Trouve un chrono dans ton programme au boulot pour venir en France, la confrontation devant les avocats ne se fait qu'en une journée en ce qui concerne le divorce par consentement mutuel contractuel puis le reste pourra se faire à distance entre ton avocat et toi.
Yves ne disait toujours rien, j'avais fini de parler, il restait silencieux. Puis je me rendis compte que j'avais les clés en main
- Tiens voici les clés de la maison, je ne sais pas comment je vais faire demain en partant pour fermer mais j'ai préféré te remettre les clés. Puis je peux toujours sortir au même moment que toi le matin et aller traîner chez soeur Florentine jusqu'à l'heure de mes formalités.
Yves ne disait toujours mot, cette fois ci il s'était levé pour se diriger vers l'extérieur. Et moi je restai là assise surprise par sa réaction. Au bout d'un moment me rendant compte qu'il ne revenait pas je m'étais levée pour voir à travers les vitres d'une des fenêtres, puis je l'apercevai assis avec papa Zola entrain de coser, comme si de rien était. Yves avait le caractère d'un leader en effet, peu importe ce qui se passait il ne laissait jamais paraître rien sur son visage. Ce qui aurait pu être un vrai caractère de leadership avait surtout servi à détruire notre couple. Comme quoi même dans une qualité peut se cacher un défaut et vice versa.
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Je m'étais levée très tôt le matin, pour savoir ce qu'il fallait que je fasse pour les clés, Yves était déjà prêt pour le boulot, il avait toujours son alliance au doigt alors que je n'avais plus la mienne. On se croisa au couloir
- Bonjour Val, je dois revenir à quelle heure pour te déposer à l'aéroport ?
Je ne savais pas quoi lui répondre,
- Ne te dérange pas je vais me débrouiller moi même
Il fit comme si ce que je disais ne comptait pas, puis répliqua
- Je vais donc prendre mon après midi. Je serais là vers 13h
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Comme annoncé, il était là vers 13h 30... Aux environs de 18h pile, j'étais prête et je sortais de ma chambre avec mes valises. J'en avais 4 grosses et une petite. C'était vraiment un départ définitif, Yves lui était au salon depuis son retour du boulot se leva et s'avança vers moi
- Vas dans la voiture je vais porter les valises
Comme les valises pesaient je ne m'opposai pas à sa proposition, je pris juste la valisette avec moi. Quelques minutes plus tard, nous étions dans la voiture en route pour l'aéroport. Tout le trajet était silencieux, personne ne disait mot, je profitais de ce silence pour me rappeler ce jour où j'étais arrivée au Congo après notre mariage, À l'aéroport, il y avait quelques membres de l'église qui nous attendait, ce fut ce jour où pour la première fois j'avais vu Amanda. De toutes les filles que j'avais eu à l'eglise Amanda était devenue très vite ma préférée. Je me souvenais là maintenant je pensais à Amanda. Elle ne savait rien de mon départ. Je ne sais pas si j'allais finir par trouver les mots pour l'expliquer.
Yves avait garé au parking de l'aéroport, était descendu puis il avait pris un chariot. On cheminait l'un à côté de l'autre lui tirant le chariot et moi libre de tout bagage mais pourtant avec un coeur chargé, chargé des souvenirs sombres d'une histoire qui pourtant semblait être parti du bon pieds. Yves n'avait rien dit, ni du trajet encore moins au moment de se séparer. J'étais partie faire mes formalités de départ. Une fois que j'avais fini, je m'étais retournée pour voir, Yves était là debout il veillait sur moi du regard.
Nos regards se croisèrent, le mien était chargé de larmes, puis je détournai mon regard et tournai mes talons pour me diriger dans la salle d'attente sans plus me retourner.