CHAPITRE 188: JE SUIS D'ACCORD.

Write by L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 188 : JE SUIS D’ACCORD .***


**GÉRARD MEZUI**


Je regarde cette conférence et je n’arrive vraiment pas à y croire. Elle fait défiler les documents des pots de vins, des personnes que j’ai reçues à la maison pour parler de certains sujets en toute discrétion, certains documents falsifiés que j’avais, vraiment tout. Et tout d’un coup je pense au coffre fort qui était dans mon bureau et les deux qui étaient à la chambre et contenaient des documents confidentiels. Je bondis des fauteuils et je cours dans mon bureau. Je compose le code et ouvre le coffre, il est complètement vide. Je cours à la chambre pour faire pareil et le résultat est le même, les deux coffres sont vides. Même l’argent qui était à l’intérieur a disparu. Comment a-t-elle fait pour connaître les combinaisons ? Je sors de la chambre et me dirige précipitamment vers le salon pour vérifier la cachette secrète sous le tapis du grand salon où il y avait 30 millions en réserve et là non plus il n’y a plus rien.


Moi : (Au bord de la crise de nerfs) La grosse pute. Maudite femme Odile, tu es maudite et même si c’est la dernière chose que je ferai ici bas, je me chargerai de te tuer de mes propres mains espèce de guénon. 


Je cherche rapidement les clés de ma voiture et je sors de la maison pour me rendre chez cette chienne mais au moment où mon portail s’ouvre, je tombe sur des agents qui m’interpellent et me bloquent le chemin.


L’un d’eux : Monsieur Gérard MEZUI, veuillez descendre de votre véhicule car vous êtes en état d’arrestation.


Moi : Vous savez qui je suis ?  Dégagez de là et laissez moi immédiatement passer. Je peux vous faire virer tous autant que vous êtes avec un seul coup de fil.


Le même : Ne nous poussez pas à utiliser la violence monsieur, veuillez tranquillement descendre de ce véhicule. 


Je mets le contact et essaie de forcer le chemin mais leurs voitures étant plus grosses et plus solides que la mienne m’empêchent de bouger. Très vite je suis sorti de la voiture et plaquer à même le sol pour être menotté comme un vulgaire criminel.


Moi : (Me débattant) Vous allez tous regretter votre acte c’est moi qui vous le dis. Je vous ferai tous virer autant que vous êtes et je ferai tout pour que vous et vos familles viviez dans la dernière des misères espèces de rieneux. 


Un autre : (Me giflant sur la bouche et me talochant) Ah ferme ta gueule, espèce de sorcier. Des criminels comme toi méritez de mourrir de la pire des façons. La mort même est trop petite pour vous (crachant sur mon visage) déchets.


Je voulais répondre quand j’ai senti la douleur d’un projectile sur mon visage, c’était un caillou que quelqu’un venait de me lancer. En tournant la tête, nous avons vu des populations se diriger vers nous en masse avec toutes sortes d’armes blanche. J’ai pris peur et j’ai essayé de me cacher derrière les agents mais ceux-ci se sont écartés une dizaine de minutes en me livrant à la justice populaire. Ces derniers m’ont copieusement bastonné avant que les agents ne me récupèrent pour me mettre dans le véhicule, tout mon corps était en sang, j’ai perdu plusieurs dents et mes yeux étaient tellement gonflés que je ne voyais plus rien.


Les gens dehors : (Cognant sur le véhicule) Assassin, criminel, pédophile, sorcier, voleur, vampireux. On espère que tu vas mourir comme un chien. Agent du diable, suppôt de satan.


C’est sous ces cris qu’ils ont démarré et que je me suis retrouvé dans les locaux de la PJ balancé dans une pièce remplie d’urine et de chie.


Moi : (Dans ma tête) Bande de chiens… 


*UN MOIS PLUS TARD*


**LOYD MBAZOGHO**


Ya Leslie : (Me regardant) Le Ghana Loyd ?


Moi : Oui. 


Lauria : Et tu vas faire comment là-bas tout seul ? Tu ne connais personne.


Moi : Je ne suis pas un bébé Lauria, j’ai 28 ans. Je vais me débrouiller.


Ya Leslie : On sait que tu n’es plus un enfant et je suis contente pour ta promotion mais quand même le Ghana ? C’est trop loin. Si maintenant tu as besoin d’aide là-bas, on va faire comment ? En plus c’est un pays anglophone, est-ce que tu parles couramment l’anglais ? Tu vas faire comment pour te déplacer, prendre des renseignements et autres quand tu seras dans la rue ?


Moi : Je ferai comme tous les francophones qui se retrouvent là-bas.


Lauria : Nous ne sommes pas en train de blaguer Loyd.


Moi : Moi non plus. J’ai déjà pris ma décision et je m’en vais la semaine prochaine.


Ya Leslie : Pourquoi aussi vite ? Tu n’as même pas pris le temps de bien réfléchir.


Moi : Je l’ai fait. 


Ya Leslie : Et pour ton logement et tout le reste, tu y as au moins pensé ? 


Moi : C’est la société qui prend tout en charge ainsi que mon déplacement, tout est ok. 


Ya Leslie : Mfoula est au courant de ça ?


Moi : (Silence) 


Ya Leslie : Il le savait et il ne m’a rien dit ? Il va me sentir quand je vais rentrer ce soir à la maison.


Moi : Arsène n’est pour rien dans cette histoire, c’est moi qui lui ai demandé de ne rien dire à personne. Il n’a fait que respecter ma volonté.


Ya Leslie : Hum. 


Un silence s’est imposé. Nous sommes dans un restaurant et je les ai toutes les deux invitées à déjeuner pour leur faire part de ma décision. Après avoir discuté avec Arsène la dernière fois, je n’ai rien dit à personne et j’ai pris le temps de réfléchir à tête reposée. Après avoir posé le pour et le contre j’ai fini par décidé d’y aller. Présentement c’est la meilleure option pour moi, parce que malgré tout j’ai compris que si je reste ici, je risque d’avoir des problèmes et me mettre tout le monde à dos à cause de Lucrèce qui est l’une des raisons principales à ma décision de m’en aller. J’ai repensé à ce que nous étions sur le point de faire cette nuit et je me suis dit que si on n’avait pas été interrompus par je ne sais qui, on aurait franchi à nouveau la ligne. La première fois, mes parents avaient disparu, qu’est-ce qui se serait passé cette fois ci ? J’ai beau connaître les enjeux et les conséquences d’une relation avec elle mais dès que je l’ai en face de moi, plus rien d’autre n’a de l’importance alors il vaudrait mieux que je parte d’ici avant de commettre l’irréparable . 


Ya Leslie : Et Janaï dans tout ça ?


Moi : J’ai l’intention de le lui dire ce soir.


Lauria : Donc jusqu’à présent elle ne sait rien ?


Moi : Non.


Ya Leslie : Et tu trouves ton attitude normale ? Tu t’apprêtes à aller en voyage et ta petite amie n’est pas informée.


Moi : Je ne comptais pas partir sans lui dire. J’attendais simplement de mettre toutes les choses en place avant d’en parler avec elle.


Lauria : Et c’est quoi ton plan ? Tu comptes rompre ?


Moi : Pour l’instant je ne sais pas. Tout dépendra de la discussion que l’on aura tous les deux ce soir. Si elle me dit qu’elle ne veut pas de relation à distance et ne veut pas m’attendre pendant deux ans alors on aura pas d’autre choix que de rompre. Dans le cas contraire, on verra comment se gérer avec une relation à distance.


Ya Leslie : Hum. En tout cas. Il faut bien trouver les mots pour lui parler parce que Janaï c’est une petite que j’aime bien et que je trouve qu’elle est bien pour toi.


Lauria : Moi aussi.


Moi : (Silence)


Ya Leslie : En tout cas, même si ça me fait peur de savoir que tu vas aussi loin tout seul. Je suis tout de même fière de toi. Voir qu’une telle opportunité t’es offerte alors que tu débute tout juste c’est que vraiment tu fais du bon travail. Mfoula me disait à chaque fois que tu étais très bon dans ton travail à quand je lui demandais si tu t’en sortais mais je pensais un peu que comme tu étais mon petit frère, il n’était pas très objectif. Là tu viens de me montrer que ce n’était pas faux ce qu’il disait et vraiment mon cœur de grande sœur est rempli de joie. Quand je pense à comment j’ai souffert avec toi, je suis heureuse de savoir que ce n’était pas pour rien. Malgré le petit retard que tu avais à l’école , tu n’as rien lâché et aujourd’hui on voit les fruits. 


Elle parle en étant émue et très vite ses larmes se mettent à couler le long de ses joues. Lauria et moi nous nous déplaçons et allons la serrer dans nos bras tout en essuyant ses larmes. 


Moi : Ne pleure pas ya Leslie. Tout ça c’est grâce à toi.


Lauria : C’est vrai.


Ya Leslie : (Reniflant) Oui et normalement, vous devriez tous les deux me construire une maison et m’acheter une voiture.


Nous avons éclaté de rire en regagnant nos places.


Lauria : Mme Oyame, tu ne laisses pas le goût de l’argent et des choses hein ?


Ya Leslie : Non. J’ai souffert, je dois manger.


Nous avons continué à rire même si elle n’a pas tort. 


Ya Leslie : En tout cas on va organiser une fête pour ton départ deux jours avant et il faut passer chez tes parents pour le leur dire. 


Moi : D’accord. Je voulais aussi te demander ce que je dois faire de la maison ? 


Ya Leslie : Ce n’est même pas mal que tu t’en ailles car je comptais te dire déjà de te chercher un logement parce que je retourne là-bas. 


Moi : (Surpris) Pourquoi ?


Lauria : (Dans le même état) Arsène est au courant ?


Ya Leslie : Non. Mais j’ai décidé de rentrer à la maison. 


Moi : Ça ne va pas entre vous ?


Ya Leslie : Bien-sûr que si, nous n’avons aucun problème.


Lauria : Dans ce cas pourquoi tu veux partir de la maison ?


Ya Leslie : Parce qu’il n’a jamais été question que j’aille m’installer chez lui définitivement sans qu’il ne pose des actes et il le sait très bien. Ce sont les circonstances qui ont fait en sorte que je me retrouve pendant longtemps dans sa maison, maintenant que les choses sont rentrées dans l’ordre , il n’y a plus aucune raison pour que je reste là bas. Avant on faisait les navettes et bien nous allons reprendre.


Moi : Je sens que quelqu’un va mourir en apprenant ça.


Ya Leslie : (Buvant sa boisson) C’est son problème.


Nous avons continué à discuter de ça et de comment nous allons nous organiser avec nos parents et nos frères pour essayer de faire en sorte qu’ils retombent sur leurs pattes avant que je ne règle la facture et que je n'aille les déposer à tour de rôle à leurs lieux de travail (...)


Je suis garé devant le portail de Janaï et j’attends qu’elle me rejoigne, ce qu’elle ne tarde pas à faire et elle est toute souriante et tiens une bouteille de champagne à la main ainsi que son sac. Elle m’embrasse sur les lèvres mais cette fois ci contrairement aux fois où c'était des baisers rapides, là elle prend son temps et m’attrape même la tête. C’est moi qui prends l’initiative d’y mettre un terme et je la regarde assez surpris. Elle se mord la lèvre inférieure en me faisant un clin d’œil.


Moi : Je vois que tu es de très bonne humeur aujourd’hui.


Janaï : (Souriante) Oui, on a quelque chose à fêter et j’ai une très bonne nouvelle à t’annoncer.


Moi : Moi aussi j’ai quelque chose à te dire. 


Janaï : J’espère que c’est également une bonne nouvelle.


Moi : Tout dépendra de comment tu vas prendre la chose.


Janaï : (Me regardant) 


Moi : Mets ta ceinture stp. 


Janaï : (S’exécutant ) Où va-t-on ?


Moi : Je pensais à t’emmener dans un restaurant.


Janaï : Non, au restaurant on n’aura pas la latitude de faire ce qu’on veut. Je préfère chez toi.


Moi : D’accord.


Je démarre et je mets le cap pour la maison. On arrive quelques minutes plus tard et il est à peine 18h. Je gare dans la barrière et on va s’en fermer dans la maison.


Moi : Tu m’accordes quelques minutes stp, le temps pour moi de me changer et prendre une douche.


Janaï : Tu ne veux pas que je vienne te la donner ?


Moi : Quoi ?


Janaï : Ta douche.


Moi : (Silence)


On se regarde pendant un moment avant qu’elle n’éclate de rire et je la regarde sans comprendre.


Janaï : (Riant) Seigneur Loyd, si tu pouvais voir ta tête à cet instant. C’était une blague bien-sûr. On est chrétien tous les deux et le sexe n’est pas envisageable entre nous, du moins pas pour le moment. Va prendre ta douche, je t’attends.


Moi : Ok.


Je suis parti dans la chambre mais je ne sais pas pourquoi j’ai eu la vague impression qu’elle ne plaisantait pas. Quoiqu’il en soit, ce n’est pas au programme pour moi d’avoir des rapports sexuels avec elle surtout pas après tout ce que l’homme de Dieu nous a expliqué sur le sexe et ses conséquences. 


-Pourtant tu as bien failli coucher avec ta nièce il y a un mois et tu n’as pas sorti ce faux discours.


C’est ma conscience qui m’envoie cette réflexion et bien que voulant me justifier, je ne trouve rien à répliquer. C’est la tentation du diable, je ne vois pas comment expliquer ça autrement. Je finis par me déshabiller et rentrer dans la douche où je me lave assez rapidement avant de m’essuyer. Je sors tout nu et je trouve Janaï debout dans la chambre, on se fixe en silence. Son regard part de mon visage à mon sexe avant de remonter sur mon visage.


Moi : Que fais-tu là ?


Janaï : Je, je suis venue voir si tu avais déjà fini comme tu mettais du temps.


Moi : Le temps pour moi d’enfiler des vêtements et je te rejoins.


Janaï : D’accord . 


Elle le dit mais ne bouge pas, au contraire son regard parcourt mon corps de façon intense et je décide de la ramener sur terre.


Moi : Je peux avoir de l’intimité.


Janaï : Bien-sûr, j’y vais. 


Elle hésite encore un peu avant de sortir de la chambre. Je soupire en me passant la main sur le visage avant d’aller rapidement passer ma crème corporelle, un peu de Déo et enfiler une tenue assez décontractée. Je la rejoins ensuite au salon où je vois qu’elle a servi la bouteille qu’elle avait à la main. Je viens m’asseoir en face d’elle et son regard sur moi en dit long sur ce qui peut bien se passer dans sa tête actuellement, mais je choisis de l’ignorer.


Moi : Alors dis moi, c’est quoi cette nouvelle ?


Janaï : (Reprenant un peu ses esprits et me passant l’un des verres) Je t’avais dit qu’après ma soutenance, il était possible que je bascule du CDD à un CDI n’est-ce pas ?


Moi : Oui. 


Janaï : (Souriant de toutes ses dents) Eh bien ça s’est fait. J’ai signé mon contrat aujourd’hui avec toutes les primes qui vont avec.


Moi : Félicitations. Je suis très content et fier de toi. Cela mérite vraiment que l’on trinque. 


On a levé les verres et on a pris une gorgée avant qu’elle ne m’explique dans les détails ce qui allait changer dans sa position. Elle était heureuse et j’étais content pour elle. Elle travaille dur et elle l’a largement mérité ce CDI. Elle est quittée de son fauteuil pour venir s’asseoir à côté de moi. Elle a noué sa main à la mienne avant de se pencher pour vouloir m’embrasser sur la bouche mais je l’ai stoppée.


Janaï : Qu’est-ce qui se passe ?


Moi : Je t’ai dit que j’avais moi aussi une nouvelle à t’annoncer . 


Janaï : (Déposant son verre) C’est vrai, j’avais même déjà oublié. De quoi s’agit il ?


Moi : Et bien il s’avère que j’ai également eu une promotion à mon boulot.


Janaï : (Élargissant son sourire) Mais c’est une très bonne nouvelle bébé, ça alors. La main du Seigneur est sur nous.


Moi : (Poursuivant) Seulement c’est du côté du Ghana (Elle a écarquillé les yeux), j’ai donné mon accord et je m’en vais dans une semaine.


Janaï : (Se levant brusquement) Pardon ?


Moi : Je vais au Ghana dans une semaine Janaï.


Janaï : Ça fait combien de temps que tu es informé de ça ?


Moi : Un mois. 


Janaï : Et tu n’as pas jugé bon de m’en parler avant pour que l’on prenne le temps d’en discuter tous les deux ? Tu penses que c’est normal de me mettre sur le fait accompli de la sorte ? Je suis quoi au juste pour toi Loyd ? En fait tu ne me considères pas.


Moi : Si je ne te considérais pas je n’allais pas être en train de t’en parler.


Janaï : (Parlant à haute voix)Tu m’en parles ou tu es en train de me donner une information ? Tu as déjà fait ton programme sans penser à nous, sans penser à moi. Tu comptes faire quoi de moi Loyd ? Rompre ?


Moi : Tu peux te rasseoir pour qu’on en parle calmement ?


Janaï : (Élevant la voix) Comment veux tu que je m’asseye après avoir écouté tes propos ?


Moi : Soit tu t’assois soit cette conversation prend fin. Je ne peux pas être assis et toi debout en train d’élever la voix comme s’il s’agissait d’une dispute. Et jusqu’à preuve du contraire c’est moi l’homme dans cette relation donc fais très attention à comment tu me parles.


Janaï : (Silence)


Moi : Je t’ai demandé de t’asseoir. (Ce qu’elle fait en croisant ses bras sur sa poitrine) Bien. Comme je te l’ai dit cela fait un mois que j’ai cette information. Mon délai de réflexion était très court et c’était une opportunité que je ne pouvais pas laisser passer. Tout comme toi, je saisis les occasions qui s’offrent à moi si cela peut me faire évoluer dans ma carrière alors oui j’ai accepté sans consulter qui que se soit. Si cela te vexe je m’en excuse mais les choses sont ainsi et on ne peut plus rien changer. Je voyage la semaine prochaine et je pars pour deux ans ( elle me fixe intensément) En ce qui nous concerne, je n’ai pas l’intention de rompre avec toi sauf si tu me dis que tu ne veux pas d’une relation à distance, chose que je comprendrai très bien car je ne peux pas te forcer à être avec moi. Si tu es d’accord pour m’attendre durant deux ans et faire quelques navettes de temps en temps entre ici et là-bas alors on continue, si ce n’est pas le cas aussi, tu es libre de refuser. Dans tous les cas, le dernier mot te revient Janaï et nous allons faire comme tu le voudras. 


Janaï : Je veux rentrer chez moi.


Moi : Comme tu veux.


Je me suis levé et j’ai pris les clés de la voiture, elle m’a suivi sans rien dire et n’a même plus terminé son verre. Le trajet jusqu’à sa maison était silencieux et elle est descendue sans piper un seul mot. J’ai soupiré avant de prendre le chemin retour. Une fois en case, j’ai vidé les verres et rangé la bouteille au frais. Je me suis ensuite fait rapidement quelque chose à manger puis j’ai traîné jusqu’à l’heure du coucher. J’ai lu quelques versets bibliques et j’ai prié avant de me mettre au lit où je n’ai pas tardé à recevoir un message et c’était Janaï.


-Janaï :Pour te dire vrai Loyd j’ai été profondément vexée ce soir parce que je me dis que pour ce genre de chose, par égard pour moi, tu aurais quand même dû m’en parler avant de prendre ta décision parce que je suis ta petite amie. Je ne sais pas comment tu aurais pris la chose si je t’avais fait une chose pareille. Il y a des jours où comme aujourd’hui , j’ai l’impression que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde et que cette relation est à sens unique. Je ne sais pas comment tu conçois le fait d’être en couple mais ton manque d’implication quelque fois me laisse perplexe. J’ai des fois l’impression que l’on fait un pas en avant et quatre en arrière et franchement je ne sais pas. Je me dis que si même dans le même pays et la même ville c’est ainsi, qu’est-ce que ce sera quand tu seras à l’autre bout du continent ? Je me questionne et je ne sais vraiment pas quoi penser... Dans tous les cas, bonne nuit à toi. 


-Moi : J’ai compris ton ressenti et une fois de plus je suis désolé. C’est la seule chose que je peux te dire maintenant.


-Moi :Bonne nuit à toi aussi. Bisous.


J’ai désactivé le wifi et j’ai mis le téléphone en charge avant de m’endormir. Je me suis réveillé le lendemain matin et j’ai écrit à Janaï pour lui souhaiter un bon jour comme tous les autres jours. Je me suis occupé comme j’ai pu à la maison avant de partir au 9 car aujourd’hui est un jour férié. J’ai passé toute la journée avec ma famille et je leur ai dit la nouvelle. Ils ont dit qu’ils étaient contents pour moi et maman a même décidé de faire un petit repas en mon honneur. Ils sont en train de suivre un programme avec le pasteur Lilian et de jours en jours, ils reprennent des couleurs. Ils ont tous un peu rajeuni et je sais qu’avec le temps ça ira de mieux en mieux. Comme mon père a arrêté de fumer et boire, sa santé est en train de revenir au beau fixe vu qu’il suit scrupuleusement le traitement en plus du programme avec le pasteur. Nous recevons chaque jour des nouvelles de ses parents sur un nouveau scandale qui éclate et nous avons décidé de ne pas nous en mêler, Dieu seul fait notre palabre et il est en train de tranquillement leur donner à chacun leur rétribution. 


Jusqu’à 21h, heure à laquelle je suis parti de chez mes parents pour la maison, je n’ai eu aucune nouvelle de Janaï. Je me suis dit qu’elle avait certainement besoin de temps pour réfléchir. Je me suis occupé comme j’ai pu et à l’heure où je m’apprêtais à aller me coucher, mon téléphone a sonné, c’était elle.


« Moi : Allô ? »


« Janaï : Tu peux venir m’ouvrir ? Je suis devant ton portail. »


« Moi : (Surpris) Tu es devant mon portail ? »


« Janaï : Oui. »


 «Moi : Ok, j’arrive. »


J’ai raccroché et je suis sorti de la maison pour aller voir si elle était véritablement devant mon portail à 23h et elle y était. C’est tout intrigué que je l’ai fait rentrer dans la maison.


Moi : Il y a un souci ?


Janaï : Non.


Moi : Dans ce cas pourquoi tu viens chez moi à pareille heure sachant que les rues sont dangereuses la nuit et que même les taxis ne sont pas fiables ?


Janaï : Je voulais te voir et te faire part de ma décision après réflexion.


Moi : Et ça ne pouvait pas attendre demain ? Si maintenant il t’arrivait quelque chose, qu’allais-je dire à tes parents ?


Janaï : (Silence)


Moi : Ne refais plus jamais une chose pareille.


Janaï : J’ai compris. 


On s’est regardé en silence un moment avant qu’elle ne prenne la parole.


Janaï : Je suis venue te dire que j’ai pris le temps de réfléchir à la question. Je ne sais pas encore comment cela va se passer concrètement mais je suis d’accord, je veux continuer cette relation avec toi Loyd.


Moi : Ok. Je suis content de l’apprendre. Je suis sûr que nous allons trouver notre rythme tous les deux et je suis prêt à mettre du mien afin que ça marche.


Janaï : D’accord.


Moi : (Regardant la montre au mur) Il est presque minuit, laisse moi prendre les clés à la chambre et je te raccompagne.


Janaï : Me raccompagner où ?


Moi : Où comment ? Chez toi.


Janaï : Tu penses que si je suis venue chez toi à pareille heure c’est pour rentrer chez moi Loyd ?


Moi : Et donc tu comptes faire comment ?


Janaï : (Me fixant droit dans les yeux) Je ne pense pas que tu aies besoin d’un dessin pour comprendre, à ce que je sache, tu n'es pas un enfant.


Moi : (Silence)………

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