CHAPITRE 189: JE T'AIME

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 189 : JE T’AIME .

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Je regarde Janaï accrochée au bras de Loyd depuis qu’ils se sont pointés à sa fête et je suis tellement agacée que je finis par me réfugier dans ma chambre avec les jumelles. Sasha et Daphnée me suivent et ne tardent pas à faire des vidéos avec mes appareils qui sont placés dans un coin de la pièce. Elles s’amusent même à porter quelques unes de mes tenues ainsi que mes perruques. Depuis que j’ai commencé à travailler avec tantine Reine, ce sont des choses que j’ai en grande quantité de même que les sacs, chaussures et autres. Je les regarde s’amuser avec mes affaires sans rien leur dire.


Moi : Sachez seulement que vous n’allez pas sortir de cette chambre sans arranger tout le désordre que vous faites là, je vous dis déjà.


Elles se mettent à rigoler tout en continuant leurs affaires. Je m’allonge sur le lit avec les petites qui se mettent à grimper sur moi et à ramper sur le lit en jouant avec tout ce qu’elles trouvent sur leur chemin. Je joue un peu avec elles mais je ne tarde pas à me perdre dans mes pensées qui s’envolent rapidement vers Loyd. Je suis peinée et mon cœur est lourd depuis hier soir. Non seulement parce qu’il s’en va mais surtout parce qu’il n’a même pas pris la peine de m’en informer. 

Après ce qui avait failli se passer entre nous dans la chambre qu’il occupait en bas, il était rentré chez lui le lendemain. Il n’était même pas revenu à la maison après le boulot ce jour, c’est papa qui nous avait donné la nouvelle quand on avait constaté qu’il était revenu tout seul. Je lui avais fait un message pour prendre de ses nouvelles mais il m’avait laissé en vue. Cela m’avait vexé et ce d’autant plus à cause de ce que nous avions partagé tous les deux les deux semaines qu’il avait passé à la maison. Une sorte d’amitié s’était développée entre nous et on se racontait nos journées avant de nous endormir l’un dans les bras de l’autre. On ne parlait pas de sexe ou de relation quelconque, on prenait juste du temps pour discuter tous les deux et c’était des moments que l’on appréciait beaucoup. Alors qu’il agisse de la sorte m’avait fait quelque chose mais bon je n’avais pas insisté non plus et nous avons fini par prendre nos distances. Durant tout le mois dernier, les rares fois où il est venu à la maison, en dehors des civilités, il n’a pas cherché à m’aborder et j’en ai fait autant. En semaine maman m’a dit qu’il devait avoir une fête ce samedi pour Loyd car il a eu une promotion à son travail sans rentrer dans les détails, ce n’est que hier quand nous sommes allés acheter les boissons avec papa que j’ai appris que la promotion en question devait l’envoyer au Ghana pendant deux ans. J’ai lutté avec les larmes tout au long des courses et c’est en rentrant que je suis allée m’enfermer dans ma salle de bain pour pleurer. Il s’en allait dans un autre pays et avait décidé de ne rien me dire. J’avais voulu lui écrire pour lui dire que j’étais au courant de son départ mais j’avais fini par y renoncer en me disant à quoi bon ? Il avait estimé que j’étais insignifiante au point de ne rien me dire, sur quelle base, j’allais lui écrire pour lui demander des comptes ? Et comme pour bien me faire comprendre que je n’étais rien à ses yeux, il s’est pointé à sa fête avec sa petite amie qui est accrochée à son bras telle une sangsue. Je suis peinée mais également en colère et j’ai décidé de rester dans mon coin. 


Les vibrations de mon téléphone me font sortir de mes pensées et je vais lire le message de Jérôme que j’ai reçu.


-Jerôme : Je suis à ton portail mon cœur.

-Moi : J’arrive.


Je me redresse et je récupère mes deux bébés.


Moi : (Aux deux stars qui mettent mon dressing à l’envers ) Je m’en vais mais j’espère que la chambre là sera rangée oh.

Sasha : On va ranger. Mais tu vas où ? Tu ne vas pas t’ennuyer en bas toute seule ?

Moi : Jéjé viens d’arriver.

Sasha : (Contente) Ah bon ? Allons y donc, lui c’est trop ma personne.

Moi : Rangez d’abord votre désordre hein et Jéjé est venu pour moi et non pour vous.

Sasha : (Souriant de toutes ses dents) Il est venu pour nous tous et dis lui que j’arrive là-bas.


Je ne lui réponds plus et je sors avec mes bagages en main. L’enfant qu’on appelle Ogoulinguendé là je ne sais pas le vampire qu’il utilise et il arrive à charmer tous mes parents. Le temps que nous avons fait chez tonton Paul a fait en sorte qu’il côtoie beaucoup Sasha et Derreck qui comme les jumeaux, l’aiment beaucoup et c’est pareil pour le reste de la famille qu’il a déjà rencontré. C’est le genre qui vient dans la famille des gens et puis tu as directement l’impression qu’il fait parti de la famille. Tout le monde l’a adopté. 

Je descends donc et je sors de la maison pour aller le chercher dehors. Comme il y a beaucoup de voiture à l’intérieur, je lui ai demandé de garer dehors. Le gars se présente tout beau dans sa tenue. Il a porté un ensemble blazer marine dont il a retroussé les manches pour libérer ses avant bras sur un t-shirt blanc qu’il a assorti à ses baskets. Montre au poignet, petite chaîne au cou et une bague sur son index. Il avait des lunettes aux yeux qu’il a retiré pour les placer au dessus de sa tête en me voyant. Il y a un vrai contraste entre le gars du lycée et celui qu’il est les weekends. Il paraît plus grand et encore plus beau que d’habitude. Malgré moi je souris toute seule en le voyant et il en fait de même. J’arrive à son niveau et on se fait la bise.


Moi : attend Ogoulinguende, c’est qui que tu es venu blasé chez moi pour te saper comme ça ?

Jérôme : (Riant) Dis seulement que je suis beau et frais on va quitter sur ça.

Moi : (Riant) N’importe quoi.

Jérôme : (Riant) Si tu étais plus grande et que je n’étais pas occupé, j’allais te donner ta chance, mais dommage. Tu peux seulement baver et fantasmer sur moi.

Moi : (Riant) Il faut changer de dealer je te le dis tous les jours. Allons là-bas, espèce de malade.


C’est en riant que nous rentrons tous les deux dans le portail. Nous tombons automatiquement sur le regard de Loyd qui est en train de parler à la terrasse avec maman. Son regard sur nous est tellement insistant que maman finit par tourner la tête et nous regarder. Elle sourit en voyant Jéjé. Dès que nous arrivons à leur niveau, il les salue.


Jérôme : Bonsoir.

Maman : (Souriante) Ça va mon fils ? Tu as pu venir à la fête ?

Jérôme : (Répondant à son sourire) Oui. 

Maman : Ça tombe bien, tu vas un peu tenir compagnie à ta parente là comme elle s’est plaint qu’elle s’ennuyait.

Jérôme : D’accord.

Moi : (À maman) Il faut déjà dire à tes enfants que Jéjé est ici à cause de moi et non pour eux donc.


Je n’ai pas fini de parler que les trois mousquetaires ont débarqué en courant pour sauter sur lui.


Moi : Voilà, c’est ce que j’étais en train de dire.

Maman : (Riant) Je ne mets pas ma bouche entre tes frères et toi.

Moi : (Les chassant) Quittez là, il n’est pas venu ici pour vous et si vous le salissez vous allez me sentir. Jéjé suis moi.


C’est en riant qu’il m’a suivi dans la maison avec les garçons qui le collaient toujours. Loyd n’a pas pipé un mot ni même répondu à la salutation de Jérôme. Nous sommes allés saluer les autres et papa l’a présenté à ceux qui ne le connaissaient pas. Étant le fils d’Ogoulinguendé joue beaucoup en sa faveur vu que tout le monde sait ce qu’il a fait pour papa. La fête suit son cours, nous finissons par passer à table, il y a la grande table et trois tréteaux que nous avons disposé au salon pour que tout le monde suffisent. J’étais sur l’un des tréteaux avec Jéjé mais la position que j’avais me mettait en face de Loyd qui lui était sur la grande table à côté de Janaï. Nos regards se croisaient de temps en temps pendant le repas et à la fin papa a fait un petit discours.


Papa : (Se levant) J’aimerais dire quelques mots svp. Il y a un peu plus d’un an, Loyd rentrait dans les locaux de Global Invest Group pour répondre à un entretien. Il venait sans background et sans piston pour tenter sa chance. Après avoir été entretenu par le responsable des ressources humaines de la boîte, celui-ci était venu me voir pour déjeuner et il m’avait fait part des entretiens qu’il avait tenu ce jour et il m’avait dit avoir été impressionné par l’un de candidats mais le problème était qu’il n’avait aucune expérience et le poste était trop important pour le confier à un novice et que malheureusement il devait confier le poste à quelqu’un d’autre . Mais après avoir pesé le pour et le contre, nous avons décidé de lui laisser sa chance et de voir ce dont il était capable. Je me rappelle que mon collègue m’avait dit que si ça pétait il devait être sous ma responsabilité et j’avais accepté. Au début il avait l’air intimidé et se referait à moi pour tout même quand il voulait aller au toilette. 


Il y a eu un fou rire dans la salle.

Papa : (Souriant) Mais après quelques temps je l’ai vu se développer et gagner en assurance. En 6 mois il était complètement autonome et faisait bien plus que ce qu’on attendait de lui. La hiérarchie n’a pas manqué de voir en lui un potentiel énorme en lui confiant de plus en plus des dossiers les uns plus gros que les autres et il a toujours su tirer son épingle du jeu. Aujourd’hui, cela a payé et il a débloqué un autre niveau. Au-delà du lien que nous avons par le canal de sa sœur, c’est un petit que j’aime comme s’il était un fils pour moi et je suis tellement mais tellement fier de lui et de ce qu’il a fait en si peu de temps. Je ne doute pas qu’il ira toujours de gloire en gloire parce qu’il en a le potentiel. C’est pourquoi j’aimerais que tous ici nous levons nos verres à son honneur tout en priant que la bonne main de Dieu continue à reposer sur lui. (Levant son verre) À Loyd et à sa brillante carrière qui se profile.

Nous : À Loyd et à sa brillante carrière.


Nous avons tous levés nos verres et avons bu. Ça se voyait qu’il était ému par le discours de papa n’en parlons même pas de maman et tantine Lauria qui pleuraient littéralement. Janaï s’est adossée sur son épaule m’obligeant à détourner mon regard de lui. La fête s’est poursuivi et nous avons débarrassé les tables et libéré les tréteaux pour les ranger. Autour de 21h, Jéjé a reçu un appel et il est sorti répondre à son retour il m’a dit qu’il devait s’en aller.


Moi : Tu vas directement à la maison ?

Jérôme : que j’ai tué qui ? Un samedi soir ? Je sors. C’est ta coépouse qui m’a à pour me dire qu’elle avait fini de se faire belle et qu’elle m’attendait. On va faire un tour quelque part pour manger avec une de ses amies et son gars avant de finir la soirée en boite.

Moi : je vois. Je comprends maintenant pourquoi tu t’es mis frais comme ça, c’est parce que tu devais rejoindre la petite.

Jérôme : (Souriant) Dis donc.


On éclate de rire tous les deux.


Jérôme : En même temps, je suis toujours frais hein. 

Moi : C’est ça. Mais la petite touche en plus quand madame doit être dans les parages. Comme à son anniversaire.


Nous avons éclaté de rire une fois de plus parce que le gars s’était trop sapé ce jour. J’étais allée à la fête avec lui dans un restaurant et papa m’avait récupéré autour de 22h quand eux ils avaient continué dans un club privé. C’était ce jour que les présentations physiques et officielles avaient été faites entre nous. Si au début j’avais un peu du mal à cause du fait que c’était une prof du lycée, j’avais fini par la voir simplement comme une femme. Le contraste qu’il y a entre ces deux là au lycée qui se comportent comme deux inconnus avec la prof qui l’appelle souvent jeune homme dans les couloirs, chose qu’il déteste d’ailleurs, et le love qu’ils vivent en dehors c’est bluffant. À sa fête, on avait l’impression qu’entre les deux c’était lui le grand. Le respect et les égards qu’elle lui donnait étaient tels que ce fou était au dessus de tous ses invités en mode patron alors qu’il était l’un des plus petits de la pièce. La confiance en soi du type, tu ne pouvais pas, le gars était trop serein. On en avait reparlé à l’école et il m’avait dit que c’était ça la vie. Chacun gère son couloir.


Jérôme : Bon je vais rapidement dire au revoir à tes parents et je reviens.

Moi : D’accord. Je t’attends à la terrasse. 


Il est parti vers papa et maman avant de me rejoindre à la terrasse pour que je le raccompagne à sa voiture. 


Jérôme : Définitivement ton oncle à un problème avec moi.

Moi : Quel oncle ?

Jérôme : Le promotionnaire

Moi : Pourquoi tu dis ça ?

Jérôme : bah, à sa façon de me regarder. Le gars depuis le premier jour il a toujours la mine froissé on dirait qu’il va me cogner d’une minute à l’autre. Et il ne répond jamais à mes salutations. Là même en disant au revoir, il était avec tes parents et il ne m’a toujours pas répondu après m’avoir regardé de travers.  Tu sais si ce n’était pas le petit frère direct de ta mère, j’aurais dit qu’il a des vues sur toi et me prend pour son rival.

Moi : (Silence)

Jérôme : En tout cas. Mais sinon sa go là vraiment oh. On peut être accroché à l’homme comme ça on dirait poils sur son bras ?


Malgré moi j’éclate de rire. Je pensais que c’était parce que j’étais jalouse que je trouvais qu’elle abusait, mais voir que même Jéjé l’a remarqué me montre que ça n’a rien à voir avec mon ressenti.


Jérôme : (Riant) Le gars est à gauche, elle est là. Il est à droite, elle est là. On est assis à table pour manger et elle attrape sa main, on fait même discours et elle s’adosse même sur lui. Oh, c’est comment maman, on a compris que c’est ton gars Aka. 

Je rigole jusqu’à avoir mal au ventre tellement je suis dépassée. 


Jérôme : (Riant) Non, il y a des femmes qui abusent. Elle fait comme si le gars va fuir ou voyager pour la laisser.

Moi : En fait, il voyage lundi. 

Jérôme : Ah. Je vois. Maintenant ça essaie de s’expliquer parce que franchement je trouvais qu’elle exagérait. Mais bon, il y a des circonstances atténuantes. Le pain voyage. Je n’imagine même pas le Ken de cette nuit entre les deux.


J’ai automatiquement arrêté de rire.


Jérôme : Tu sais que pour les au revoir là c’est souvent violent hein. C’est dedans que les grossesses rentrent beaucoup tellement c’est sucré. C’est là où tu donnes tout pour marquer la petite au fer et tel que je vois ton oncle là c’est le genre à ne pas parler beaucoup mais a ken fort. 


Plus il parlait et plus mon cœur se serrait dans ma poitrine. La vision de Loyd faisant l’amour à Janaï s’est imposée dans mon esprit et j’ai lutté pour ne pas pleurer. Nous sommes arrivés à sa voiture et il m’a fait un câlin. 


Moi : (Prenant sur moi pour paraître normale) Sois prudent au volant et salue Ari de ma part.

Jérôme : Comme toujours. Je t’aurais bien emmené avec moi mais tu es trop jeune.

Moi : J’ai 17 ans et toi 18 donc on n’est pas très loin.

Jérôme : (Me pinçant le nez) Tu es toujours trop jeune.

Moi : Va là-bas. 


Il a grimpé dans sa voiture en riant avant de remettre une couche de parfum sur lui qui nous a fait rire tous les deux puis il est parti et je suis rentrée à la maison. J’ai trouvé Loyd qui était sur le départ pour aller déposer les gens du 9, je me suis rapprochée pour dire au revoir aux grands parents et j’ai continué ma route. Petit à petit la maison désemplissait. Je suis partie restée un moment avec tonton Marwane et tantine Olivia avant de faire un tour à la cuisine où j’ai trouvé maman et tantine Lauria en train de consoler Janaï. Je me suis arrêtée devant la porte.


Maman : Ne t’inquiètes pas ma belle. Tu verras que deux ans c’est rien et que ça passe très vite. 

Tantine Lauria : En plus tu pourras toujours faire des navettes de temps en temps quand tu auras un créneau. N’est-ce pas ce que vous avez décidé ?

Janaï : (Reniflant) Si, mais je ne sais pas. J’ai peur qu’en allant, il m’oublie .

Maman : Il va t’oublier comment alors qu’il t’aime et tient à toi.

Janaï : Vraiment ?

Maman : Mais bien-sûr, tu en doutes encore ? Si Loyd ne t’aimais pas, jamais il n’allait t’introduire dans la famille et si mes souvenirs sont bons, tu nous avais dit une fois qu’il avait déjà rencontré tes parents ?

Janaï : Oui. 

Maman : Voilà. Loyd n’est pas le genre à exprimer ses sentiments mais plutôt à poser des actes qui parlent pour lui. Depuis qu’il est né, c’est la première fois qu’il présente une fille à la famille et crois moi il ne l’aurais pas fait si ce n’était pas assez sérieux. 

Tantine Lauria : Avant toi, il a eu des copines mais qu’il n’a jamais montré à qui que ce soit. Nous sommes même incapable de dire à quoi elles peuvent ressembler pourtant tu sais que nous sommes très proches de lui. 

Janaï : Oui. 

Maman : Voilà. Alors tu n’as pas à t’inquiéter, Loyd c’est ton gars et il t’aime. De plus tu peux compter pleinement sur notre soutien pendant son absence. Passe de temps en temps nous rendre visite, ça nous fera plaisir.

Janaï : D’accord.


Je suis sortie et j’ai pris une chaise en plastique pour m’asseoir dehors. J’étais cachée derrière une grande plante et personne ne me voyait. Je suis restée là toute seule perdue dans mes pensées en ayant la tête levé vers le ciel. Sans que je ne le veuille, mes larmes se sont mises à couler toutes seules.


Moi : (Dans ma tête) Seigneur si c’est vraiment Janaï qu’il aime alors stp aide moi à le sortir de ma tête et de mon cœur, à l’oublier une bonne fois pour toute parce que cet amour me fait mal. Aide moi à laisser tomber et à rester dans mon coin, je t’en supplie.


J’ai continué à prier ainsi jusqu’à son retour et peu de temps après, il est parti avec Janaï. J’ai encore pleuré un bon coup avant d’aller me rincer le visage. Je suis rentrée par la porte arrière et j’ai commencé à faire la vaisselle. C’est à minuit que la maison est devenue totalement silencieuse et jusqu’à pareille heure il n’était toujours pas rentré alors qu’il était censé dormir les deux derniers jours ici vu que ses affaires sont là. À une heure du matin, nous sommes allés nous coucher et c’est avec le cœur lourd que je me suis endormie en pensant qu’il avait passé la nuit avec Janaï comme Jéjé l’avait dit. Quand je suis descendue le matin pour le petit déjeuner, je l’ai vue qui parlait avec papa et j’étais assez surprise de le voir là. Nous sommes tous passés à table.


Maman : Tu es rentré à quelle heure ?

Loyd : Peu de temps après que vous soyez allés vous coucher autour d’une heure du matin.

Maman : D’accord. Et Janaï, ça va ?

Loyd : Autant que possible. On se verra à l’église tout à l’heure .

Maman : Ok.


Le petit déjeuner s’est poursuivi sans encombres. À l’heure de l’église, comme il y avait deux voitures, papa et maman sont montés avec les jumelles, moi avec Loyd et les garçons. Pour éviter les problèmes de la dernière fois, je suis immédiatement allée monter à l’arrière bien qu’il n’ait fait aucun détour. À la fin du culte, Janaï nous a rejoint. Il nous a laissé à la maison avant de partir avec elle pour le reste de la journée. Il n’est rentré qu’à 22h. On s’est vu vite fait et j’ai dit à papa et maman que je partais dormir vu que j’avais cours le lendemain. J’ai pris ma douche, enfilé mon pyjama et je me suis mise au lit. J’ai tourné sur le lit en vain jusqu’à 3h du matin sans trouver le sommeil, j’avais envie d’aller le trouver dans sa chambre. Après moult réflexion, je me suis levée et je suis descendue, j’ai marché vers sa chambre et je me suis arrêtée devant sa porte. J’ai posé la main sur la poignée mais au moment de l’ouvrir je me suis arrêtée en pensant aux derniers événements. Il était parti de la maison sans rien me dire et n’avait même pas répondu à mon message après l’avoir lu, il avait eu une promotion et savait qu’il devait voyager mais il l’avait dit à tout le monde sauf à moi, il a passé ses deux derniers jours accroché au bras de sa petite amie et quant à moi je n’avais même pas eu ne serait ce qu’un message. Il me fallait vraiment ouvrir les yeux et me rentrer une bonne fois pour toute dans le crâne qu’il n’avait vraiment rien à foutre de moi, c’est difficile de l’accepter mais c’est la vérité et il vaut mieux que je m’y fasse. 

J’ai rebroussé chemin et je me suis rendue à la cuisine où j’ai mis la lumière avant de me diriger vers le frigo pour prendre une bouteille d’eau minérale. En refermant le frigo j’ai eu la surprise de le voir debout devant la porte de la cuisine. Je ne m’y attendais tellement pas que j’ai sursauté en lâchant la bouteille. 


Moi : (Attrapant ma poitrine) Mon Dieu !

Loyd : Je suis désolé, je ne voulais pas t’effrayer. 

Moi : Ce n’est pas grave. Je ne m’y attendais juste pas. Que fais tu là ?

Loyd : Je suis venu chercher à boire comme toi. 

Moi : Ok. 


J’ai ramassé ma bouteille et au lieu d’aller la boire dans ma chambre comme prévu, j’ai finalement décidé de le faire là. Il s’est approché et a pris une bouteille dans le frigo pendant que je vidais la mienne. Je l’ai posée dans l’évier avant de me mettre à le fixer. 


Moi : (Après un moment) Tu comptais vraiment t’en aller sans rien me dire ?

Loyd : Je ne pense pas avoir de compte à te rendre.

Moi : (Encaissant le coup) Vraiment ? Après ce que nous avions vécu les deux semaines que tu as passé ici ? Même un simple message ? (Souriant amèrement) Tu as raison. Qui suis-je pour que tu daignes m’informer ? Qui suis-je ? Une gamine écervelée qui accourt à chaque fois pour se jeter dans tes bras et rien d’autre. (Essuyant rageusement une larme qui a coulé) Fait un bon voyage.


Je l’ai dépassé et je suis sortie de la cuisine pour retourner dans ma chambre. Au moment où je m’apprêtais à prendre les marches d’escaliers , j’ai senti deux mains s’enrouler autour de ma taille avant de me faire enlacer par derrière. Il a ensuite enfuis son visage au creux de mon cou. Nous sommes restés ainsi sans que personne ne bouge pendant quelques minutes avant que je ne ressente ses larmes sur mon épaule.


Loyd : (Reniflant) Si je ne t’ai rien dit c’est parce que j’avais peur que tu me fasses changer d’avis. J’aurais tout donné pour être avec toi Lucrèce, tout. Mais malheureusement je ne peux pas, nous deux c’est impossible. Tu es mineure et tu es la fille de ma sœur. (Le serrant fortement dans ses bras) Je ne peux pas faire ça, je n’ai pas le droit de le faire. Alors j’ai décidé de m’en aller loin de toi avant que le pire arrive et je sais que cela risque d’arriver si jamais je reste ici parce que je n’ai pas la force nécessaire pour te résister. Ma volonté seule ne suffit pas Lucrèce, il faut que je m’en aille pour éviter les problèmes. Je suis désolé. 


Pendant tout son monologue j’étais en train de pleurer également. Au bout de quelques minutes, il m’a lâché et a voulu s’en aller mais cette fois-ci c’est moi qui me suis retournée et j’ai attrapé son t-shirt pour l’immobiliser avant de le contourner et me retrouver en face de lui. Nous nous sommes fixés dans les yeux en pleurant avant qu’il ne pose sa main sur mon visage pour le caresser. Il a passé sa main sur mes lèvres avant de prendre mon visage en coupe. J’ai soulevé mes talons pour essayer d’avoir la même taille que lui et nous nous sommes embrassés. Doucement puis de plus en plus vite. Nous le faisions en pleurant avant qu’il ne me soulève du sol pour venir me poser sur la table à manger. J’ai noué mes bras autour de son cou et une jambe autour de sa taille. Nous avions continué et le désir était dans nos corps prêt à sortir mais il s’est arrêté pour me serrer dans ses bras comme s’il voulait que nos corps fondent l’un dans l’autre. Je me suis également agrippé à lui. Nos reniflements ont repris pendant plusieurs minutes avant de s’arrêter. Il a remis son visage au creux de mon cou puis il s’est mis à aspirer mon odeur. Il s’est ensuite lentement détaché de moi pour me regarder dans les yeux avec des larmes silencieuses puis il est parti dans sa chambre. Je suis descendue de la table pour regagner la mienne en pleurant et ce jusqu’au matin où j’ai eu la migraine, les yeux enflés et le nez qui coule.


Papa : C’est comment ma puce ?

Moi : La grippe m’a embêté toute la nuit et je n’ai pas bien dormi.

Papa : Il faut prendre des médicaments avant de te rendre à l’école et jamais tu ne te sens pas bien, tu rentres.

Moi : D’accord . 

Papa : Loyd dort toujours, nous n’allons pas l’attendre pour le petit déjeuner. Il n’a qu’à se reposer car son vol est à 11h. 


Nous nous sommes attablés et avons pris notre petit déjeuner avant de nous rendre à l’école car c’est papa qui nous a déposé. Toute la matinée j’étais dans mes pensées et ce jusqu’à la récréation qui était également l’heure à laquelle il devait prendre l’avion . J’ai sorti mon téléphone de mon sac et j’ai activé mes données mobiles. Je n’ai pas tardé à recevoir un message de Loyd. 


-Loyd : Au revoir Lucrèce et stp prends bien soin de toi. Je t’aime


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