Chapitre 19

Write by sokil

Chapitre 19 :

Avec le peu d’argent que je gagne, j’ai pu me constituer une simple garde robe, j’ai repris peu à peu des couleurs ; je ne me suis pas rendue compte que je peux encore faire de l’effet aux hommes. Surtout comme Ben, il vient de me le dire, de me l’avouer, que je suis très belle, et qu’il m’a remarquée dès mon premier jour de classe. J’ai finalement accepté son invitation, mais pas le même jour, je n’étais pas assez sûre de moi, et en plus il venait de me refroidir, il le faisait toujours, à tous les coups ! Ca ne me plaisait pas, alors je lui ai répondu par la négative.

-          Moi : Non monsieur,  je suis désolée, je suis très prise…

Je suis partie, et je l’ai planté là ; bien fait me suis-je dit ; si il pense que c’est facile pour lui d’un simple claquement des doigts, il se goure ! Je vais lui montrer que les choses ne se passent pas comme ça, surtout après m’avoir menacé devant toute la classe. Tout le monde est déjà habitué, lorsque qu’on a cours avec Ben, et que je suis au fond de la classe, avant qu’il n’arrive, c’est toute la classe qui fait du boucan, et me taquine.

-          Un des élèves : Mpeck encore toi au fond ? Tu vas le sentir maintenant Ben, il ne va pas te lep !

-          Moi : Qu’il tente !!!!

Je suis parmi les élèves les plus âgés, je ne suis pas la seule, contre toute attente ; on nous appelle les « responsables », ça veut dire tout simplement ceux qui font les études et qui ont en même temps un emploi. Tout le reste, ce ne sont que des bambins de  la maternelle. Aujourd’hui on a cours avec Ben, je sens qu’il n’a pas digéré mon refus de la semaine dernière, je l’ai rasé, mais j’ai quand même fait l’effort de m’assoir devant, je ne veux pas trop attirer l’attention cette fois ci ; il est toujours comme à l’accoutumée, froid ; mais pendant tout le cours il évite mon regard ; je sais que si je tente d’avoir ne serait ce que un geste déplacé, je suis cuite ! Malheur m’en prends donc, mon téléphone se met à sonner, j’ai oublié de le mettre en mode silence ; je m’attends à une quelconque réaction de sa part, mais rien !!! Il ne réagit pas et paraît vraiment très indifférent ; dans les normes il aurait sûrement dit quelque chose; il continue son cours comme ci de rien n’était ; on s’est ignorés pendant deux semaines, j’ai joué aussi le jeu, je suis même restée au fond de la classe, mais il n’a plus réagit. Et puis quoi ? Tant pis !

J’ai décidé de me faire un peu plaisir ce week-end, je suis sortie avec Petit François et Enzo, j’ai décidé des les amener se distraire un peu, on va faire des tours dans les magasins, et ensuite on va au manège ; nous sommes sortis en groupe, Anne et sa fille Manu, Laure et son fils Adrian, l’ambiance est trop bonne, j’oublie un peu mes galères et tout ; je travaille quand même ce soir, mais j’ai le temps de me défouler un peu ; au manège, les enfants sont tellement excités que malgré nos recommandations, ils n’en n’ont que faire, ils sont comme de vrais petits diables ; je surveille quand même Petit François de très près, à cause de sa situation, je suis de temps en temps obligée d’intervenir face à un malentendu avec les autres enfants ; il vient de tenter de renverser une petite fille, elle est vraiment mignonne, elle pleure, je tente de la calmer, je suis étonnée de voir qu’elle a une autre sœur qui la rejoint à l’instant, elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau, des jumelles, me suis-je dit ; une jeune dame vient nous retrouver, sûrement leur maman ; je me confonds en excuses, genre c’est un petit accident et que tout ira bien, la dame n’y voit aucun inconvénient, elle console la petite, et me fait un sourire timide.

-          La dame : Pleure pas Mishka !!! C’est rien, viens on va retrouver papa !!! le voilà !!!! Ben ???? Viens ohhhh ta Mishka pleure ici !!!!

Je m’étais déjà retournée avec Petit François, lorsque je l’entends appeler « Ben » C’est lui ? Sauf si c’est une pure coïncidence ! Je me retourne et je le vois arriver… Ce sont les filles de Ben, et c’est sûrement son épouse ; à quoi ai-je pensé ? Il a juste voulu jouer avec moi alors ; dans ce cas il vaudrait ne plus trop y penser ; je continue d’avancer avec Petit François, sans me retourner, et au même instant, Ben m’appelle, je sursaute, et je me retourne.

-          Ben : Ca va ?

-          Moi : Oui je vais bien !

-          Ben : Et c’est lui ton fils ? qui était malade ?

-          Moi : Non c’est pas lui ! C’est plutôt son petit frère qui était malade ! Ce sont tes filles ? elles sont très mignonnes !!!

-          Ben : Oui ! Tiens voici Mishka et Maya !!!

-          Moi : Oui on s’est vues toute à l’heure, lui c’est François, il a tenté de la renverser, c’était juste un petit accident !!!

-          Ben : Nooon ! Ca va ! c’est rien du tout ! Ca va aller…Ah je suis bête, je te présente ma petite sœur Angela, c’est elle qui joue les mamans et les nounous de temps en temps

-          Angéla : Enchantée ….

Ce sont les présentations à n’en plus finir, ils nous ont rejoins, lui ses fillettes et sa sœur, j’ai présenté Enzo, mes sœurs et leurs enfants et vice versa, il y a un restaurant à l’intérieur du manège, on s’y assoit tous ; tout le monde est intimidé, personne ne parle ; je suis assise à côte de Ben, il brise la glace.

-          Ben : Comme Je suis le seul coq de la basse cour…. Eh bien je vais donc  nous commander quelque chose à manger !!!

On a tous éclaté de rires, et ça a détendu l’atmosphère; les enfants ont continué de jouer, ils sont excités comme des puces, ils ne veulent même pas manger avec nous ; Ben, comme d’habitude est une toute autre personne, gentil, attentionné, jovial. Il me parle dans le creux de l’oreille pour que les autres n’entendent pas ; mes sœurs sont ébahies, elles me lancent des regards interrogateurs, genre c’est qui encore ? Tu vas seulement nous dire.

-          Ben : Alors ? ce fameux rdv ? c’est pour quand ?

-          Moi : Quand tu veux !

-          Ben : OK !

En fin d’après midi, on doit se séparer, on se dit au revoir, Ben me tient la main bizarrement ! Je me laisse faire, et avant de s’en aller, il me dit, toujours à l’oreille « A lundi, princesse… Ne t’assois pas au fond  la classe stp… », Il me fait un clin d’œil et se retourne.

En l’espace de quelques mois, je me suis habituée aux habitudes de Ben en tant que prof et de Ben en tant qu’ami. Ce lundi en cours, il est pire qu’avant, presque hystérique, il ne supporte aucun commentaire d’un quelconque élève, surtout pas les questions qu’il juge souvent déplacées «  cette question n’a pas de sens, je réponds pas à ça »; il vient d’ailleurs de faire sortir toute une rangée d’élèves, parce que dans la mêlée, l’un d’eux a lancé une blague à son encontre, pas vraiment de mauvais goût, Ben ne l’a pas supporté, il a puni toute le groupe d’élèves.

-          Ben : Vous vous foutez de moi où quoi ? sortez de mon cours !!!! Je dis bien toute cette rangée foutez-moi le camp !!! Où est le délégué ? Oui ! Tu me relèves  leurs noms, comme la personne ne veut pas se dénoncer….

Je me mets en rire en solo.

-          Ben : Mme Mpeck ! Qu’est ce qui vous amuse ? Vous voulez les rejoindre ?

-          Moi : Non Mons….

-          Ben : Fermez là donc….

Il a toujours le mot pour ramener à l’ordre, ce type, mais il me fait toujours autant d’effet, il est bien mystérieux ; j’ai finalement accepté son invitation, pour le week-end prochain ; mes sœurs n’ont pas manqué de me bombarder de questions !

-          Laure : Dis nous alors ? C’est qui non ? Tu nous l’a juste présenté par son prénom, mais tu ne nous a pas dit qui il est ! Tu l’as rencontré où ?

-          Anne : Vraiment ! la façon dont il ne te quittait pas des yeux !

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