Chapitre 19

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre 19

 

****Martine****

Je me suis enfin réconcilié avec mon amie.

Je ne pouvais pas espérer mieux. La joie qui m’anime est indescriptible ; et je dois reconnaitre que depuis qu’elle m’a pardonné et qu’elle est revenue dans ma vie, je me sens nettement mieux. Ainsi donc la présence de certaines dans notre vie agit sur nous comme une panacée. Je n’aurai jamais cru que revoir Fatou me ferrai autant de bien. Elle me téléphone chaque jour pour prendre de mes nouvelles ; elle est même passée hier pour me voir et nous avons papoté. Je lui ais montrer les habits que j’ai achète pour le bébé, car sa venue est imminente.

 

Nous sommes samedi aujourd’hui. J’ai demandé la permission à Martine de m’absenter toute la journée. J’ai envie de me reposer et prendre une journée rien qu’à moi. Je ne me rappelle même pas la dernière fois que j’ai prise des congés. Toute ma vie est dans cette maison et je ne veux pas me séparer de Moctar, ne serait-ce que pour quelques heures. Aussi c’est lui-même qui m’a demandé de prendre la journée d’aujourd’hui pour que nous la passions ensemble à la plage. Nous irons avec Orphée. Il en profitera pour s’amuser un peu lui aussi.

Mais ma patronne ne sait pas que j’irai retrouver son fils et son mari à la plage. Elle est de plus en plus fatiguée et n’a pas vraiment insisté pour me demander où je me rendais quand je lui ais dis que je partais rendre visite à ma copine. Elle restera toute seule à la maison ; ça m’inquiète un peu dans la mesure où elle peut perdre les eaux à tout moment. Ou peut-être qu’elle aura des contractions en notre absence. Mais son mari n’en a cure de cela. Il dit qu’elle saura se débrouiller car ce n’est plus une enfant ; et elle n’en est pas à sa première grossesse

Je retrouve Moctar et Orphée à Yopougon. C’est la plus grande commune d’Abidjan et elle se trouve à la sortie nord de la ville. Nous partons à Jacquerie. Une ville balnéaire à quelques kilomètres de la capitale économique. Ils sont tous les deux beaux dans leurs ensembles assortis. Nous formons une jolie petite famille. On ne dirait pas que je ne suis que la nounou du petit ; et de toutes les façons personne ne croirait cela. Moctar et moi formons un joli couple.

Pour l’occasion, j’ai enfilé une belle petite robe jaune en flanelle. Elle est sans manche et m’arrive juste au-dessus des genoux. Avec cette chaleur je n’allais quand même pas me mettre en soutane. Aussi je veux profiter du soleil et en mettre plein la vue à Moctar. Je me suis donc acheté un beau maillot deux pièces de couleur rouge, sur lequel je passerai un paréo de la même couleur. Lunette de soleil sur le nez et une jolie chaine aux pieds en or, c’est le dernier cadeau de mon amour. Il me gâte tellement. C’est un homme qui sait comment traiter une femme, et moi je le lui rends au centuple. Je lui cuisine de délicieux plats. Et dans l’intimité de la chambre, je me plie en quatre, au sens propre comme au sens figuré pour lui faire plaisir.

Lorsque nous arrivons, je décharge rapidement la voiture et je dépose nos affaires dans un bungalow. Vu que la réservation a déjà été faite, cela n’a été qu’une question de quelques minutes. Nous nous installons au bord de la piscine, et la journée peut enfin commencer. Je change Orphée qui est pressée pour aller nager. La résidence dans laquelle nous sommes descendus est très belle et accueillante. Je n’avais jamais vue un endroit  aussi beau et exotique. Je ne vois ce genre de chose qu’à la télévision, et aujourd’hui j’ai l’occasion d’en profiter.

Je vais rincer Orphée, et celui-ci se précipite dans la piscine. Vue son âge, c’est le plus petit des bassins qui lui corresponds. Je reste à côté pour le surveiller. Moctar est partir passer les commandes des rafraichissements. Je sens que cette journée sera parfaite.

Quand ce petit chenapan a jugé avoir bu beaucoup d’eau, il demande à sortir, et nous partons nous installer à notre place. Je ne cessais de regarder Moctar. Il est plus beau que jamais, et j’ai envie de lui sauter dessus. Cet homme va vraiment me rendre folle.

—Je te trouve beau aujourd’hui. Dis-je en souriant de toutes mes dents.

—J’ai toujours été beau ma chérie. Répond-t-il en me faisant un clin d’œil.

Je le fixai en me mordant les lèvres. Je sais qu’il adore ça.

—C’est plutôt toi que je trouve à tomber. Tu m’excite beaucoup dans ce maillot, je veux que tu le porte cette nuit. J’ai envie de te l’arracher et te faire l’amour.

—Vos désirs sont des ordres monsieur.

—Je le sais ; raison pour laquelle j’en abuse.

Nous éclatons d’un rire complice. Et nous parlions de nous et de tout ce qu’on aimerait faire quand il aura enfin divorcer d’avec Martine. Je sens à quel point il a hâte de se séparer d’elle et ma joie ne peut être que plus grande. Je pense que dans moins de trois mois, tout ça sera réglé et je pourrai enfin vivre tranquillement ma petite vie de femme au foyer. J’aimerai beaucoup qu’il puisse prendre Orphée avec lui ; je me suis attachée à cet enfant et je voudrais vivre avec lui.

—Bonjour Moctar.

Nous sursautons de surprise. Fatou !

Que fait-elle ici ? Bon sang ! On ne peut jamais être tranquille sans que des personnes ne viennent troubler votre quiétude. En plus une fouineuse comme celle-là ; putain, il ne manquait plus que ça pour me pourrir la journée. Et pourtant, elle avait si bien commencée.

—Bonjour Fatou. Répond ce dernier un peu gêné.

—Bonjour Akabla. Salua-t-elle ensuite.

—Bonjour Fatou.

Elle me défiait du regard et je le soutenais. Je lève légèrement le torse en signe de supériorité aussi. Oui c’est comme ça maintenant ; il n’y a plus de tata Fatou qui tienne. C’est Fatou et puis c’est tout. Je ne suis pas un enfant pour passer ma vie à appeler les gens tonton, tantie ou je ne sais quoi encore.

—Comment vas-tu Moctar ? demande-t-elle quand elle fut fatiguée de notre petit jeu.

—Je vais bien merci et toi ?

—Ça va ! Je ne me plains pas. Et martine elle va bien ; sa santé Ya-t-il du mieux ?

—Oui elle va mieux. Toujours alité certes, mais ça va quand même.

—Dieu merci. Que faites-vous ici alors ?

—Juste profiter du soleil. Un peu comme tout le monde en fait.

—Oui j’imagine avec cette chaleur, ça ne doit pas être facile de rester à la maison.

—Tu es là avec Abdoul et les jumeaux ?

—Non seulement avec les jumeaux. Leur père est en mission, donc j’en ais profiter pour les faire sortir un peu. Pour profiter de cette belle journée à la plage. C’est vraiment une coïncidence qu’on se retrouve ici. Mais bon, le cadre est enchanteur et disons que je ne suis pas la seule à le connaitre. N’est-ce pas ?

Sa repartie gêna Moctar ; qui ria jaune. Moi j’ai plutôt hâte qu’elle s’en aille et je ne veux surtout pas qu’elle reste avec nous. Qu’elle retourne à sa place et nous colle la paix.

—En effet. Ça te dit de te joindre à nous ?

Merde c’est ce que je craignais. Elle me fixe un instant come pour jauger mon humeur ; j’espère qu’elle sera assez intelligente pour ne pas rester avec nous. Je ne veux pas d’elle dans les pattes. Et vue la manière dont elle me regarde, je sens qu’elle se pose des questions. Parce que ma position et celle de Moctar porte à interprétation, sans compter qu’il avait les pieds sur mes cuisses quand elle s’approchait de nous. À vrai dire je m’en fou de ce qu’elle peut penser. Déjà que les rapports entre Martine et elles ne sont plus au beau fixe, je ne pense pas qu’elle court lui raconter quoique ce soit. Par ailleurs c’est sûr que celle-ci ne la croira jamais, naïve qu’elle est.

—Non non, merci pour la proposition. Je vais rester avec les jumeaux là-bas et nous avons déjà commandé nos plats. Mais est ce que je peux prendre Orphée pour quelques temps. Il va jouer un peu avec eux et après je le ramène.

—Sans problème Fatou. Tu n’as même pas besoin de demander pour cela. Prends-le et garde le même si tu veux.

Elle éclate de rire, et pars avec l’enfant. Mais tout en prenant soin de me jeter un de ses regards qui en dit très long sur sa pensée.

Si tu savais à quel point je me fiche de toi et du fait que tu m’ais vue avec Moctar. J’ai envie de dire que c’est bien même. Ainsi tu iras le raconter à Martine, mais vue à quel point elle est idiote, c’est sûr qu’elle ne te croira pas.

Après leur départ, je me relaxe, et reporte mes lunettes de soleil. Je compte bien profiter de cette belle journée ensoleillée avec Moctar, sans que rien ni personne ne me pourrisse mon humeur.

*

**

***

Fatou

 

Je suis venue à la plage afin de me détendre avec mes enfants. Mon époux n’étant pas là, j’ai besoin de déstresser et me reposer un peu.

Quand  j’ai vue Moctar et Akabla arriver à la résidence, j’avoue que j’ai été surprise de les voir rien tous les deux. Et surtout les voir ensemble se tenant la main m’a beaucoup choquée. Depuis je les observe, ils ont l’air très complice. Elle lui masse les pieds et ils se parlent comme des amoureux. Mais le plus étonnant, c’est que lorsque je me suis approché d’eux pour les saluer, j’ai senti une gêne de la part de Moctar, et quant à Akabla, c’est comme si elle me défiait. Où est donc passé la jeune dame polie et courtoise qui m’appelait tantie ? Celle qui était toujours prévenante et toute gentille.

Cette histoire n’est vraiment pas claire et il faut que j’en aie le cœur net.

Aussi comment Moctar peut-il se permettre de laisser sa femme malade, enceinte et toute seule ; sans assistance pour venir se prélasser à la plage avec la nounou. Sur ce coup il me déçoit vraiment. Je ne pensais pas qu’il pouvait être capable d’une chose aussi incroyable. Du coup je n’ai plus envie de rester ici ; alors je décide de rentrer à la maison. Je vais donc leur remettre Orphée et quitte les lieux.

Je ne cesse de penser à Martine.

Comment se porte –telle ? Le médecin lui a interdit toute activité physique, alors comment ferra-t-elle si elle a besoin de quelque chose ?

Ma conscience me dit de conduire jusqu'à chez moi, mais mon cœur me guide chez mon amie. J’avais pourtant juré de ne plus remettre les pieds ici. C’est vrai que plusieurs mois sont passés et nos rapports ne sont toujours redevenus comme avant, c’est aussi vrai qu’elle ne veut toujours pas me voir ; mais c’est mon amie et je sens qu’elle a besoin de moi. Je ne sais pour quelle raison, seulement je sais que mon amie a besoin d’être aidée. Comme si elle vivait dans l’obscurité entourée de faux, et qu’elle doit être épaulée. Qu’une personne doit lui ouvrir les yeux sur tout ce qui se passe autour d’elle.

Notre amitié a été soumise à rude épreuve. Elle a douté de moi et de ma loyauté, même de mon intégrité en tant que femme, amie et aussi en tant qu’épouse. Parce que c’est impensable qu’en tant que femme mariée, je puisse trompée mon mari, que je puisse être intéressée par un autre homme autre que le mien. Je me demande toujours ce qui l’a poussée à penser ça ; nous accuser à tort Moctar et moi. Et surtout me bannir de sa vie comme une malpropre.

Cependant, je suis de retour en dépit de tout ça. Je suis à la même place qu’il Ya presqu’un an de cela. Je ne sais pas comment elle me recevra, mais une chose est sure, je ne bougerai pas d’ici tant que je ne l’aurai pas vue et parler avec elle. Sans mentir, mon amie me manque ; et depuis qu’elle est sortie de l’hôpital, je ne cesse de m’inquiéter pour elle. Or elle traverse une période assez difficile et a besoin de toute aide possible. Comme si je savais que je reviendrai ici un jour, j’ai toujours gardée le double de clé de son portail qu’elle m’a remis. Je n’ai donc pas à taper pour rentrer. Et je me dis aussi qu’elle ne pourra certainement pas m’ouvrir.

Comment Moctar a pu enfermer sa femme et partit s’amuser avec Akabla ?

J’ai toujours du mal à y croire. Mais plus encore, je n’ai mal rien que de penser à ce que me renvoie depuis mon subconscient. J’ai peur de les imaginer ensemble. Cela serait un coup dur pour nous tous ; et encore plus pour Martine. Je sais à quel point elle tient à son mari, et si jamais ce dernier s’adonne à ce genre de chose avec leur nounou, C’est sûr qu’elle serait brisée à jamais.

Il n’Ya pas âme qui vive dans la cour, ni au salon. Elle doit sûrement être dans sa chambre.

J’ouvre doucement la porte de la chambre. Si jamais elle dort, je ne veux surtout pas la réveiller. J’ai pris le soin de laisser les enfants dans la salle de jeu ; car avec leur bruit, je suis sûre qu’ils auraient depuis réveillé Martine.

—Qui est là ? demanda t’elle d’une toute petite voix.

Elle ne pouvait pas me voir, puisque la chambre est plongée dans une semi obscurité.

—C’est moi ma chérie.

—Fatou ?

—Oui Martine c’est moi.

J’ai les larmes aux yeux. Je sens une peine cachée et en même temps un soulagement dans sa voix. Elle m’a l’air tellement fatiguée. C’est dur de supporter toutes ces épreuves sans personnes à ces côtés. Je me demande comment elle a fait pour rester debout malgré toutes ces douleurs. Martine est forte. C’est une femme qui a connu beaucoup de déceptions et de trahison. Elle a mis sa confiance en des personnes qui l’ont poignardée dans le dos, alors je peux comprendre qu’elle soit devenu méfiante et un peu réticente quant à certaines choses.

—Ma chérie, c’est vraiment toi ? Mon amie pardonne moi. C’est Dieu qui t’envoie vers moi, parce que je ne cesse de penser à toi Fatou. Je voulais tellement te voir et te demander pardon pour tout le mal que j’ai eu à te faire.

Sa voix se brisa. Elle pleure. Je pleure. Nous pleurons toutes les deux. Mon cœur se vide de toute douleur et de tout ressentiment. Je ne lui en veux même plus pour ce qu’elle m’a fait ou pour tout ce qu’elle a pu me dire. C’est fini. C’est aussi ça l’amitié, pardonner l’impardonnable et voir en l’autre toute la pureté et la clarté qu’il ne saurait voir lui-même. En tant qu’être humain, nous devons être en mesure d’être tolérant les uns envers les autres. Je crois que le monde serait meilleur si nous essayions de comprendre notre prochain. De nous mettre à la place de ces personnes qui souffrent, faire de leur fardeau le nôtre afin de mieux le juger.

Martine est plus qu’une amie pour moi. Elle est cette sœur que je n’ai pas connue, cette mère que j’ai vite perdue, ce père qui m’a vite été arraché. Martine m’a toujours soutenue. Elle a été là quand je n’avais plus personne, et quand ma tante m’a jeté à la rue comme une vulgaire ordure, elle m’a recueillie a m’a aidée. C’est vrai que nous avons connu des périodes de crises ; mais cela n’enlève rien à la beauté des instants que nous avons partagé. Il est aussi vrai qu’elle m’a fait du mal en doutant de moi, elle m’a fait du mal en me chassant de sa maison et de sa vie. Toutefois, je sais qu’elle n’est pas une personne détestable. Elle regrette ce qu’elle a fait, je le sens dans sa voix. Même si je le savais depuis, je viens d’en avoir la confirmation à l’instant.

L’amitié c’est un tout. On prend ou on laisse ; et je choisis de prendre mon amie telle qu’elle est. De l’aider à être celle qu’elle est, et surement à se surpasser en tant qu’être humain.

—C’est du passé tout ça Martine. N’y pense plus.

—Non il faut que tu le sache. Insiste-t-elle en se levant pour s’asseoir sur le lit. Je ne sais si je sortirai vivante de tout ça.

—Ne dis pas ça. C’est quoi ces bêtises que tu racontes ? bien sûr que tu vas vivre. Tu as trop peur de la mort toi là. Ces sont les épreuves de la vie et on les surmontera.

—Je me sens tellement seule si tu savais. Je me sens morte à l’intérieur.

—Ce sont les hormones qui te font dire tout ça. Dis-je en m’asseyant près d’elle. Je lui prends la main et elle est toute froide.

—Si seulement tu savais tout ce qu’i m’arrive. J’ai l’impression que ce n’est plus ma vie ; et qu’on l’a échangée contre celle d’une autre personne.

Elle m’exilique ses déboires de couple. Je prends pitié d’elle et je me rends compte que dans cette vie rien n’est jamais acquis et le bonheur ne tient qu’à un fil. Martine en a gros sur le cœur. Elle ne fait que parler, et je crois que ça lui fait beaucoup de bien. Elle en a surement besoin, de vider son sac et de parler à une personne en qui elle a confiance. Elle continue de me demander pardon pour tout le mal qu’elle m’a fait.

—C’est bon Martine. Je t’ai dit que c’est du passé tout ça ; et je suis de retour dans ta vie. Alors crois-moi que plus rien ne pourra ébranler notre amitié.

—Je l’espère du fond du cœur Fatou. Si tu savais à quel point tu m’as manquée. Car j’ai l’impression que c’est depuis que je me suis fâchée contre toi, tous mes problèmes ont commencés.

Sa remarque me fait rire.

—Je fais te faire couler un bain chaud. Il fait déjà nuit et dans ton état, ce n’est pas prudent que tu te laves la nuit. Une femme enceinte est très fragile tant physiquement que spirituellement. Tu portes la vie en toi, et tu ne sais pas quelle étoile à ton enfant. Alors certaines pratiques pourrait éteindre son étoile et ce avant même sa naissance.

—Tu vois maintenant pourquoi je dis que tu m’as manquée ; il n’Ya que toi qui puisse faire attention à tous ces petits détails.

—C’est parce que je sais que nous sommes africains, et de ce fait, il Ya beaucoup de paramètres que nous devons considérer. Attends-moi un instant. Je vais te préparer ton bain et ensuite je te fais une bonne bouillie de mil que tu prendras avec du lait.

Elle me regarde les yeux pleins de larmes.

—Je ne cesserai jamais de te demander pardon. Je ne cesserai jamais de te remercier. Et je ne cesserai jamais de bénir le ciel de t’avoir à nouveau dans ma vie.

Je lui souris et part lui faire couler un bon bain chaud. Il est à la limite brulant. C’est de ça qu’elle a besoin ; et je sais que cela lui ferra un bien fou. J’ajoute du gel de douche mentholée, celui-ci agira sur ses muscles et après je la masserai avec de l’huile de citron.

Je profite du fait qu’elle soit dans la douche pour lui préparer sa bouillie. Heureusement qu’elle a déjà des grains tout fait. Il y a aussi du tamarin et du citron que j’ajoute en petite quantité ainsi que le sucre. Après son bain, je lui passe l’huile tout en la massant. Nous en profitons pour rattraper le temps perdus. Je lui parle de mon travail et des enfants. Sans oublier les frasques de mon époux. Elle rit de bon cœur et cela a le don de la détendre. Nous parlons de tout et de rien.

Nous étions assises dans la salle à manger quand Moctar entre avec Orphée. Ce dernier court se jeter dans les bras de sa mère. Et quant au père, il a l’air surpris de me voir ici. Je sens son malaise. Pourquoi ? Je ne saurai le dire. Tout compte fait, il salut sa femme et va dans la chambre d’ami ; sans même prendre le soin de mentionner que lui et moi sommes vus à la plage aujourd’hui. Il m’a salué comme si de rien n’était. Chose que je trouve encore plus bizarre. Moi non plus je n’ai rien dit, je veux voir jusqu’où ira son attitude. Une demi-heure plus tard, Akabla fait son entrée. Contrairement à Moctar, elle ne peut cacher sa surprise. Elle tremble presque et n’arrive pas à bien articuler.

Pourquoi ne soit-il pas rentré ensemble puisqu’ils ont passé la journée ensemble ?

—Comment vas ton amie ? A demandé Martine.

—Euh elle va bien madame. Réponds Akabla la tête baissée.

—D’accord. Tu peux prendre Orphée s’il te plait ; il a passé la journée à la plage et il est rempli de sable. Nettoie-le et fais lui prendre son diner.

—C’est compris madame.

Elle prend le petit et s’en va prestement.

C’est quoi ça ?

Donc Martine ne sait pas que ces deux-là ont passé  la journée ensemble alors ? Mais pour le savoir il faut que je demande.

— Où était-elle ? Demandais je désinvolte.

—Elle m’a dit qu’elle partait voir son amie avec qui elle a travaillé auparavant.

—Ah d’accord ; je pensais qu’elle était à la plage avec Moctar et Orphée.

—Non pas du tout. Ils sont sortis avant elle.

—Ok.

Seigneur ! J’ai peur de comprendre ce qui se passe. Pourquoi Moctar et Akabla se cache tills pour se rendre à la plage ? Qu’ont-ils à cacher ? Cette histoire renferme assez de non-dits. Mais pour l’instant, je ne vais rien dire à mon amie. Déjà qu’elle n’est pas au mieux de sa forme, il ne faudrait pas en rajouter à ses problèmes.

Mais une chose est sûre, l’attitude Moctar et de cette Akabla est suspecte ; et il faut absolument que je puisse mieux faire attention à eux.

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