Chapitre 19 : bébé-orphelin
Write by Les stories d'une K-mer
***Anaïs***
J’ai tourné en rond sur moi-même pendant au moins une
trentaine de minutes, le téléphone en main. Est-ce que je devais
l’appeler ? Lui envoyer un message ? Je n’en savais rien. 20 semaines
maintenant que je suis enceinte, 20 (marquant une pause), et je n’ai toujours
pas eu le courage d’annoncer cela à madame ma mère (soufflant) Je connais déjà
le bruit qu’elle va me faire (soufflant) et quand j’y pense (levant les yeux).
En me levant ce matin j’ai dit que je le ferai, voilà 2heures de temps que je
réfléchis à comment m’y prendre.
Moi (lançant l’appelle) :
Maman : Maa’a ça
va ?
Moi : uhm ! et toi-même ?
Maman (dans les bruits) : Je suis au marché, (bruits de
fond) rappelle tout à l’heure s’il te plait, je te fais un message whaZap quand
je rentre
Moi (soupirant) : ok !
Maman (inquiète) : Il y a un problème ma mère ?
Moi (mentant) : Non, non, ça va, je te rappelle tout à
l’heure !
Maman : okey ! Clic.
J’ai poussé un long soupire avant de prendre place sur le
fauteuil, regarder autour de moi. La table à manger pas débarrassée, la maison
dans un sal état (soupirant longuement). Trois mois et demis que j’ai aménagé
chez Gary. On vit comme un couple, sauf que je suis la femme au foyer et lui
l’homme qui ramène les sous à la maison. Depuis que je suis enceinte rien ne va
plus comme avant, du moins chez moi. Je ne sais pas sie je me fais des films,
ou c’est le poids de la grossesse qui me dérange. Je me demande même si j’ai
fait le bon choix de garder cet enfant (soupirant).
Au début tout était rose, Gary était heureux, on
s’entendait, j’étais aux petits soins. Depuis que j’ai aménagé les choses se
dégradent peu à peu. Je ne sais pas si c’est l’effet des hormones , si je me fais des films ou si réellement il perd
de l’intérêt pour cette relation (soufflant).
Je suis devenue la bonne à tout faire, je dois tout ranger, tout nettoyer,
faire la cuisine, à midi quand il revient, si sa table n’est pas dressée il va
me regarder un genre. Je n’ai pas le droit d’être fatiguée ? Non, pour lui
je ne trafique rien à la maison ? donc il est inadmissible que le repas ne
soit pas prêt quand il revient ? Même si je suis financièrement à l’abri, notre
relation ne tiens plus vraiment la route, en tout cas selon moi. (Tordant la
bouche)
J’ai un peu trainé avant de me rendre à la cuisine mettre le
riz dans le cuiseur, en complément de la sauce d’hier. Ensuite, débarrasser la
table, nettoyer un peu et passer l’aspirateur.
[Ping message]
J’ai regardé c’est maman qui me disait qu’elle est à la
maison. J’ai inspiré longuement, avant de lancer l’appel et de prendre place
sur le fauteuil. Au même moment, j’ai entendu Gary passer la porte.
Moi (regardant Gary aller dans la chambre) : Oui Maman
Maman (heureuse) : Ma’a ça va ? tu m’as l’air
fatiguée, ça va ? L’école va bien
Moi (soupirant) :
Maman (inquiète) : tu as des problèmes Anaïs ?
Moi (sentant monter les larmes) :
J’ai éloigné le téléphone avant de renifler, Gary s’est
approché, debout devant moi à me regarder fixement. J’ai ramené le téléphone
près de moi en le mettant sur hauts parleurs pour que Gary réalise le pétrin
dans lequel on s’est mis.
Maman : Kouma ? Kouma ? Il se passe
quoi ? Dis-moi ma fille, il y a quoi
Moi (éclatant en sanglot) : Mama tu vas me tuer, tu vas
me tuer (pleurant)
Maman (inquiète) : Te tuer alors que je ne te vois
pas ? Dis-moi Il y a quoi ?
Gary s’est assis près de moi en me tenant la main, la
serrant fortement dans la sienne.
Moi (inspirant longuement) : Mama je suis enceinte
Maman : QUOI ? EN QUOI ?
Moi (poursuivant) : de 20 semaines. Cette rentrée
scolaire je ne suis pas inscrite. Je ne vis plus à la cité, je vis chez le père
de mon enfant.
Maman : QUOI ? QUOI ? Eh madame passe le
téléphone à ma fille s’il te plait
Moi (serrant les larmes) : C’est moi Mama
Maman : je te dis de passer le téléphone à ma fille. EN
QUOI ? Tu vis chez qui ? Anais, c’est ce que moi, MOI ta mère, je
t’ai appris ? Moi ci ? Tu es quoi ? l’enfant là a fait comment
pour se retrouver dans ton ventre. On t’a violé ? Hien ? dis-moi on
t’a violé ?
Moi : Non maman
Maman : Donc on ne t’a pas violé ? Donc tu sais
déjà comment on fait l’enfant ? Toi Anaïs. Ana tu sais faire
l’enfant ? Donc tu connais les hommes ? Kouma qui t’a
éduqué ?parce que ce n’est pas moi, ce n’est pas moi qui t’ai transmis ce
genre d’éducation. A quel âge ? à quel âge Kouma ? Donc je t’ai
envoyé là-bas pour ça ? Donc j’ai sacrifié ma vie, ventre même ma tête aux
enchères pour que tu me ramènes une grossesse ? En plus d’un homme que je
n’ai jamais vu ? une grossesse hors mariage Kouma (reniflant) Tu m’as
déçu, tu me déçois. Yemalehhhhhh ,
yemalehhhh (continuant en Medumba)
Moi (pleurant dans les bras de Gary) : Mama ne dit pas
ça. Il s’occupe de moi. En plus je vais reprendre les études après
l’accouchement
Maman : Que qui va payer ? Que qui va payer
ça ? niènièniè
Moi :
Maman : En partant de chez moi qu’est-ce que je t’ai
dit, hein, (parlant en Medumba) Comme quand on vous parle vous ne comprenez
jamais. Il t’a épousé ? Il m’a appelé ? Je le connais ? Non.
Pourtant tu vis chez lui, tu manges chez lui, il te nourrit, il monte sur toi,
tout, tu lui as donné tous les droits (parlant en Medumba), hein Kouma, c’est
ce que je t’ai appris ? (Soufflant longuement).
Moi : Mama excuse-moi, c’est arrivé sans
Maman (me coupant) : ehh Ferme moi ça, ferme-moi ça.
Elle veut se justifier, elle veut se justifier. Si tu avais fermé tes cuisses
c’est qu’on en serait pas là. Pressée pressée, toujours pressée pressée, et ce
depuis que tu es dans le ventre. Tu as tout fait pour sortir avant la date,
tout fait. Toujours pressée pressée. Tu
vis chez un homme que je ne connais pas ? Moi ta mère ? Kouma, tu
ramènes tes fesses là dans ta chambre d’étudiante et rapidement. Tu te
comporte comme l’étudiante que tu es. Tu n’es pas marié, rien, mais c’est toi
qui vis chez les gens. Tes parents sont morts ? Kouma ? Kouma ?
Je te parle non ?
Moi (la bouche pâteuse) : Oui maman
Maman : niènièniè. Tu veux ma mort c’est ça ? Tu
veux me tuer. Tu n’as pas pitié de tes frères, de tes sœurs ? Tu veux me
tuer n’est-ce pas ? (Longue pose) N’est pas tu as déjà porté maintenant tu
viens me dire (pause) Le géniteur c’est qui ?
Moi : Un gars-là il
Maman (me coupant) : Un gars-là n’a pas de nom ?
Parce que ça devait être une fille ?
Moi (regardant Gary) : Il s’appelle Gary,
Maman (me coupant) : Gary c’est le nom du
chien ?
Gary s’est ajusté
Moi : Il s’appelle Gary Nkomo, il a 29 ans, il
travaille ici
Maman (criant) : NKOMO tu dis ? Nkomo ?
yemaleh (parlant en Madumba) Nkomo, Anaîs ? Donc ce sont les béti que tu
as vu pour faire l’enfant ? Donc c’est ça. Donc c’est ça ? Tu n’as
pas retenu la leçon avant ta tante Denise ? Tu n’as pas retenue la
leçon ? Madame, Madame, je ne vais pas mourir d’AVC à cause de toi, Clic.
J’ai regardé le téléphone et elle avait raccroché. Quand ma
mère commence à être dans ses états, le mieux c’est de l’écouter faire son
chaud. (Soufflant) J’ai regardé Gary longuement avant de me détacher de lui
Gary (soufflant) : Elle va se clamer, ça va s’arranger
t’inquiète.
Moi (furieuse) : Tu dis ça depuis le début de cette
grossesse. Mais les choses ne font qu’aller de mal en pis. Je suis ta boniche,
je ne fais rien à la maison, monsieur se permet de me traiter comme une femme
au foyer, Non Gary, non je refuse, je veux aussi sortir, m’épanouir. Je suis
fatiguée, trouve un moyen d’arranger ça, appelle-la, je ne sais pas, présente
toi, fait ce qu’il faut mais arrange cette situation, parce que c’est de ta
faute tout ça
Gary : Ma faute tu dis ? Ma faute tu dis ? (Passant
nerveusement la main sur le visage)
Moi (criant) : oui la tienne, tout c’est toi. 20
semaines Gary et c’est maintenant que j’en informe ma mère ? 20
semaines ?
Gary (prenant sa tête entre les mains) : Anais ,
anais ?
Moi (criant) : quoi ?
Gary (calmement) : C’est toi qui a voulu que ça arrive
à 20 semaines. Je t’ai proposé de l’appeler ensemble, déjà pour lui dire qu’on
était en couple, ensuite lui annoncer qu’on attendait un enfant. Qu’est ce que
tu m’as dit ?
Moi :
Gary : C’est toi même qui m’as fait savoir que TU le feraIs
à ton rythme, tu m’as dit que tu le ferais que TU seras prête. Je n’ai pas
voulu te brusquer. C’est toi qui la connais mieux que moi, donc c’est toi qui
sais comment gérer ses réactions. Ce n’est pas comme ci je ne n’occupe pas de
toi et du bébé. Je fais de mon mieux.
Moi :
Gary (me regardant) : Je t’ai proposé qu’on officialise
les choses auprès de nos familles, du moins qu’au moins les miens aillent se
présenter au tiens qu’est ce que tu m’as dit Anaïs ? Qu’est ce que tu m’as
dit.
Moi :
Gary : Ne vient pas aujourd’hui me dire que c’est de ma
faute. C’est toi qui n’a jamais voulu assumer cet enfant auprès des tiens,
cette relation auprès des tiens. Soi-disant que tu es trop jeune, et tout le
baratin qui va avec. Tu t’attendais à quoi ? Que je te force la
main ? Je te t’oblige à en parler ? NON. Je t’ai laissé le temps d’être
prête, en faisant ce que tout homme responsable aurait fait à ma place. C’est-à-dire te prendre sous mon
aile.
Moi :
Gary : Tu penses réellement que si je n’avais pas voulu
de tout ça , tu serais chez moi ? Tu penses que je me serais endetté de
plus de 7500 € pour renouveler tes papiers ? Tu penses vraiment que
j’aurais fais tout ça pour toi ? pour le bébé ? Ne viens pas me
saouler Anaïs avec tes enfantillages. Grandi, tu seras maman dans 16
semaines ; ce n’est pas à moi de t’apprendre le sens de la responsabilité.
(Soufflant) Tu es toujours entrain de te plaindre, toujours, je suis trop ci,
je deviens absent, je suis trop ça. Ok ! ok ! Je comprends il y a les
hormones, mais à un moment, à un moment Kouma il faut grandir. Tu es une femme,
pas un enfant, ta mère a raison d’être en colère, j’aurais fait pareil pour mon
enfant, mais (soufflant) à toi de lui montrer que tu n’es plus la petite fille
qu’elle croit que tu es
Moi (éclatant en sanglot) : Je fais ça comment ?
Je fais ça comment ? Tu l’as entendu ? JE L’AI DECU Gary. Tu sais ce
que ça fait d’entendre ça de la bouche de sa mère, de son pilier, tu
sais ?
Gary (calmement) : On dit tous des choses extrêmes sous
l’effet de la colère, ça lui passera. A toi de te prendre en main (me fixant)
et tu sais que je suis là pour te soutenir. Ce n’est pas en restant cloitrer à
la maison, à faire les tâches ménagères comme tu le fais que ça va changer
quelque chose, bouge-toi, je te le dis depuis le début, bouges toi Anaïs
Moi : pardon ? ce n’est pas toi qui boude quand à
midi ta nourriture n’est pas sur la table, Ce n’est pas toi qui ne me calcule
plus ? Ce n’est pas toi ?
Gary (souriant nerveusement) : d’où tu vas prendre ça Anaïs ?
ça n’a jamais été, et ce ne sera jamais le cas.
Moi : c’est ça oui !
Gary (me prenant dans ses bras) : Tu te fais des films
Anais, je suis le même
Moi (boudant) :
Il a resserré l’étreinte jusqu’à ce que son téléphone se
mette à sonner. Il l’a muté avant de m’embrasser longuement.
Moi (le fixant) : Ma mère m’a blessée bb. Je me
redemande si j’ai bien fait de garder le bébé.
Gary (posant sa main sur mon ventre) : arrête, elle va
s’en remettre. Appelle là, parle lui à ceour ouvert, je vais moi aussi l’appeler,
me présenter, on fera le nécessaire pour que ça aille. Mais déjà arrête de t’inquiéter,
ce n’est pas bien pour le bébé.
Moi :
Gary : ne t’inquiète pas. Une chose après l’autre. On va
rectifier le tir (se levant) Je dois y aller
Moi (essuyant mon visage) : Mais tu n’as pas manger
Gary : je vais rentrer plutôt aujourd’hui
Moi (souriant) : ok !
Il est retourné au boulot, et moi, bah j’ai fini le nettoyage.
***GARY***
Moi (téléphone à l’oreille) : Gars je ne know même pas
comment introduire, sa mater n’est pas facile hein !
Adrien (éclatant de rire) : j’imagine, les maters du
pays (rire), courage type.
Moi : Merci j’en ai besoin. Je le call tout juste après
toi. Depuis trois jours je ne dors pas, son fantôme me hante, où elle est allée
voir les sorciers bamilékés avec ma photo ohh
Adrien (éclatant de rire) : ahahhahha, qui t’a envoyé
dans sa fille ?
Moi : humm, en tout cas je la call et je te dis, prie
pour moi type
Adrien : sans faute ! Clic.
J’ai pris une longue inspiration, avant de descendre du
véhicule, et de rejoindre Anaïs à la maison. C’est vendredi soir, et c’est
aujourd’hui que j’appelle sa mère (soufflant) Je tremble comme une feuille
(rire).
Moi (passant la porte) : Je suis là
Anaïs :
Moi (avançant) : C’est moi ! (Entrant dans la
chambre) Anaïs ?
Je me suis précipité sur elle, en sortant mon téléphone de
la poche arrière en composant le 15 et mettre le téléphone sous haut-parleur.
J’ai été choqué en la voyant couché comme morte, respirant très fortement. Ça
lui arrive de dormir, mais pas à ce point, pas à ce point
Moi (la secouant) : Anaïs ? (Essayant de la porter)
Anaïs ?
15 minutes après le SAMU garait en bas de mon immeuble.
J’avais la sueur qui coulait de toute part, je suis monté à l’arrière avec
elle, lui tenant la main.
L’urgentiste (la touchant) : je sens son pouls, mais il
est très faible (prenant le kit respiratoire) Monsieur elle date de combien de
temps la grossesse
Moi (du tic au tac) : 21semaines, dimanche ça fera la
22ième
Ils ont vérifié ses constantes, puis ont tâté le ventre,
fait des injections, je ne comprenais rien à ce qui se passait. Entre hier et
aujourd’hui il n’y pas eu grand changement. Je ne comprends pas pourquoi elle
fait ce malaise, c’est le premier depuis qu’elle est enceinte. (Mettant le
visage entre le mains) Seigneur protège les te prie
Une fois arrivé à l’hôpital, les choses sont allées tellement
vite,
Elle a été mise hors du véhicule, l’urgentiste a lu ce qu’il
avait noté au médecin avant que celui-ci ne donne l’ordre de la conduire au
bloc opératoire
Moi (courant derrière lui) : Pourquoi le bloc ?
Le médecin (me regardant) : vous êtes de la
famille ?
Moi (du tic au tac) : son fiancé, le père du bébé
Le médecin (marquant une pause) : Bien monsieur, la
tension de votre compagne est très élevée, Etant donné qu’elle est à sa 21ième
semaine il pourrait s’agir de la prééclampsie. De ce fait on la conduira au
bloc, pour évacuer le bébé si jamais ça s’avère vérifier
Moi (perdu) : Prééclampsie ? Evacuer le bébé
(passant nerveusement la main sur le visage) Je ne comprends rien Docteur
Le médecin (s’en allant) : Asseyez-vous, prenez un
verre d’eau, et on reviendra très vite avec des nouvelles.
Il a disparu dans le long couloir. Et moi je suis resté à
tourner sur moi-même, sans trop savoir où me diriger, quoi faire (sortant mon téléphone).
Je ne voulais pas inquiéter sa mère, alors j’ai appelé Adrien. Je me suis assis
en espérant voir passer une infirmière, et quand ce fut le cas
Moi (bondissant devant elle) : Bonjour Madame, s’il
vous plaît,
La dame(s’arrêtant) : Oui ?
Moi : Euh, c’est quoi La prééclampsie s’il vous plait
La Dame : Une hausse de tension chez la femme enceinte,
qui conduit à une complication de grossesse
Moi : complication comment
La dame (souriant) : Excusez moi monsieur mais je dois
y aller
J’ai tourné sur moi-même, encore et encore, jusqu’à ce que
Adrien et Astrid rappliquent
Adrien (me faisant une accolade) : ça va gars ?
Moi (triste) : même pas (faisant la bise à Astrid)
Astrid : Elle est où ?
Moi : au bloc, depuis (regardant ma montre) depuis
maintenant 15 minutes
Adrien (me donnant une tape sur le dos) : ça va aller
Astrid : Tu as mangé ?
Moi (soufflant) : Je l’ai trouvé raide morte quand je
suis arrivé (regardant Adrien) juste après avoir raccroché avec toi. Ils me
parlent de prééclampsie, je ne sais même pas ce que c’est. Ils me disent que sa
tension est très élevée et Bla Bla (soufflant). Ils l’ont amené au bloc
Astrid : La tension élevé c’est commun chez les femmes
enceintes, mais je ne comprends toujours pas ce qu’elle fait au bloc
Moi : moi non plus Astrid, moi non plus (soufflant)
Astrid : donne-moi tes clés je vais lui ramener des
vêtements et prendre un truc à manger
Moi (lui tendant mes clés) : Merci strid (forçant un
sourire)
Astrid (les prenant) : Ce n’est rien, ça va aller
Elle est sortie de là, la maison n’est pas bien loin, 15 à
20 minutes en voiture. Je suis resté bien silencieux, à regarder dans tous les
sens espérant désespérément que Le médecin sorte de là me dire que Anaïs et le
bébé vont bien.
Adrien : Qu’est ce qui a bien pu se passer ?
Moi : Je n’en sais rien Adrien, je n’en sais rien ;
Hier tout allait bien. Même ce midi quand je rentrais tout était bien, elle
était souriante, rien d’anormal. (Soufflant) C’est vrai que depuis qu’elle est
enceinte elle redoute l’affront avec sa mère, et ça la stresse. (pause). Je ne
sais pas si c’est le fait d’avoir discuter avec elle qui l’a mis dans cet état.
Ma Et Anaïs (pause) très faible émotionnellement quand il s’agit de sa famille.
Et sa mère n’a pas été tendre au téléphone je peux te rassurer, elle lui a dit
des choses qu’on ne dit pas (pause). Moi encore je comprends, mais pas Anaïs,
ce ne sont pas les choses qu’elle peut supporter.
Adrien : ça remonte à quand leur discussion ?
Moi : Une semaine à peu près
Adrien : Elle a reparlé avec sa mère depuis ? je
veux dire depuis la dernière fois
Moi : Non, en tout cas pas à ce que je sache. On s’est
mis d’accord de la laisser digérer la nouvelle et de rappeler ensemble ce
week-end. (Soufflant) stp demande à Astrid de me ramener son téléphone, c’est
soit au salon soit dans la chambre
Adrien (appelant sa copine) : ok
Quand il a lancé l’appel, une infirmière est sortie
L’infirmière : Monsieur Nkomo
Moi (me levant aussi tôt) : Oui ?
L’infirmière (s’approchant) : Le médecin est actuellement
en train d’opérer votre compagne, et tenter de la sauver elle et le bébé. Nous aurons
besoins de certaines signatures, et de son dossier de suivi chez son gynécologue.
Aussi, vos pièces d’identités
Moi (troublé) : Je ne comprends pas trop bien
L’infirmière : Le médecin viendra tout vous expliquer. Suivez-moi
s’il vous plait
J’ai fait un signe de la main à Adrien avant de disparaitre
avec elle. J’ai signé un tas de paperasse, laisser mes pièces d’identités. J’ai
du sortir, et me rendre à la maison récupérer Les documents d4Anais, son carnet
de suivi, ses pièces d’identité. Bref (soufflant).
Après trois heures de calvaires à attendre, une dame est
venue me chercher, et nous nous sommes dirigés vers le bureau du médecin.
Le médecin (prenant place) : Je vous en prie (me
montrant la chaise)
Moi (m’asseyant) : Merci
Le médoc (croissant les bras sur la table) : Monsieur
Nkomo, l’état de votre compagne était critique
Moi (triste) : C’était quoi ?
Le médoc : L'éclampsie. C’est une complication très
grave de la prééclampsie ou de l'hypertension, pouvant apparaître à partir de
la 20ème semaine de grossesse. C’est la cause d’à peu près 20% des naissances
prématurées. Le bébé survie et parfois pas, et le cas de la mère est tout aussi
critique que celui du bébé. C’est d’ailleurs pour cela qu’on recommande de
femme enceinte d’éviter les situations stressantes. Parce que la hausse de
tension est très peu maitrisée à partir de certains mois de grossesses. (Pause)
Votre compagne a atteint un stade de convulsions généralisées avec morsure de
langue. (Pause) nous avons pu extraire le bébé à temps, et il est en couveuse
Moi : IL ? (Souriant) C’est un garçon ?
Le médoc : oui c’est un garçon. (Souriant) Il est un
fort, 22 semaines seulement. Il s’est
est bien tiré, il se bat, il est très fort, très peu de bébé résiste à ce genre
de choc. Très très peu
Moi : Et Anaïs ?
Le médoc (s’ajustant) : Malheureusement on n’a pas pu
Moi (criant) : QUOI ?
Le médoc : Elle a succombé après que le bébé soit sorti
(soufflant) Je suis désolé monsieur
Moi (dans les vapes) : Non ! non ! non !
non !
Le médoc (s’approchant) : Je suis désolé Monsieur nous
avons fait tout ce qu’on a pu.
J’ai pleuré, je voulais me tuer à sa place. Si seulement
j’avais appelé Adrien après être rentré chez moi, si seulement, peut-être elle
serait encore en vie. Si seulement ! Comment j’annonce ça à sa mère ?
Comment ? Je ne l’ai jamais appelé, et la seule fois que je le fais c’est
pour lui dire que sa fille (pause), mon bébé est orphelin sans même être né, (levant
les yeux) MON DIEU ? MON DIEU ? MOIN Dieu !!!!!!!!
Le médecin : Monsieur vous désirez la voir avant qu’on
ne transfère son corps à la morge ?
Je me suis levé comme un robot, je ne comprenais rien, je
rêvais, c’était un mauvais rêve qui allait bientôt s’achever. On m’a conduit au
bloc, elle était couchée, elle dormait, du moins c’est ce que je me disais. Je
me suis approché, en me penchant sur elle, toucher son visage, sa peau (pause)
Moi (me parlant à son cadavre) : Bébé tu vas revenir n’est-ce
pas ? On va élever notre fils, tu vas finir ton Master, on ira se marier,
n’est-ce pas ? bébé tu vas revenir, tu vas revenir ? Anais ?
Essayant de la secouer
Le médecin (m’arrêtant) : Monsieur, monsieur
On m’a sorti de là, en me reconduisant à salle d’attente
pour que je me calme. En arrivant, et en croisant le regard d’Adrien et d’Astrid,
je n’ai pas pu me retenir, Homme ou pas j’ai craqué. 29 ans, père, 29 veuf sans
être marié. Comment j’annonce ça à Madame Kouma ? Je refuse de croire que
ma Anaïs est morte, je refuse.