Chapitre 19 : Quand le doute s’installe
Write by Fleurie
~~~~~ Trois mois plus tard ~~~~~
°°° Louna °°°
Trois mois viennent de s’écrouler. Les cours se passent bien. Je me suis inscrite dans une université à Libreville. Le cours universitaire n’est pas la mer à boire, mais je tiens quand même le coup. J’ai choisi comme filière la diplomatie. Lilly et Bryan me dépannent souvent comme ils peuvent, dans le cas contraire je prend un taxi. Ce qui est le cas aujourd’hui car on a vite terminé les cours plutôt que d’habitude. Ils m’ont prévenu qu’ils ne pourront pas venir me chercher, alors je dois me débrouiller. Je suis au dehors et j’attend un taxi. Après une quinzaine de minutes à galérer sous ce soleil accablant, un taxi daigne enfin s’arrêter, ouufff il était temps sinon le soleil m’aurait brûlé jusqu’aux os lol. Je monte et il me dépose chez moi. Je me change rapidement et me repose.
À mon réveil, je constate que la nuit va bientôt tomber. Ils ne vont pas tarder à rentrer, il faut que je me grouille. Je révise pendant une heure avant de m’affairer à la cuisine. Avec le temps, j’ai appris à préparer quelques plats gabonais. Je fais sortir le poisson, le temps de le décongeler, je coupe les légumes en attendant. Une heure trente minutes plus tard, mon bouillon de carpe pimenté est prêt. Je goûte une dernière fois et c’est parfait. J’aime l'odeur qui émane de ma marmite, je connais des personnes qui vont se régaler ( rires ).
Je me précipite dans ma salle de bains pour prendre une douche rapide. En les attendant, je m’installe devant la télévision. Au même moment mon téléphone s’est mis à sonner. Mon humeur a automatiquement changée lorsque que j'ai vu le nom de la personne qui s’affiche sur l’écran. Il m’énerve ce gars, il n’a pas idée à quel point. J’ai passé toute la journée d’hier à l’appeler à plusieurs reprises, mais il ne s’est pas gêné de me rappeler, ni de me laisser un message. Je laisse sonner dans le vide. Il a insisté, j’ai fini par l’éteindre. Il ne va pas gâcher ma soirée quand même.
Juste un mois et il m’ignore déjà. Mais ça fait plus de deux semaines que je le sens distant envers moi. Je sais pertinemment que les relations à distance ne sont pas facile à gérer. Mais lorsqu’on s’aime réellement, la distance n'est rien. L’appel de Mourad m'a mis de mauvaise humeur. Je me met à zapper les chaînes sans trouver rien d’intéressant à suivre. Sous l’effet de la colère, je l’éteins et envoie la télécommande valser contre le mûr.
Pour me calmer, je fais des cent pas dans la salle de séjour. Il n’y a que ma mère qui m’appelle le plus souvent, et moi aussi d’ailleurs. Je me pose chaque jour des questions le concernant. Est-ce que je lui manque ? M’aime -il vraiment ? Et pense t-il souvent à moi ? Toutes ces questions taraudent mon esprit jour et nuit. En y pensant, je pense que je ferais mieux de me concentrer sur ce pourquoi je suis venue dans ce pays. Plusieurs gars m’abordent souvent dans l'université, mais comme d’habitude je les envoie tous balader. Je ne sais pas pourquoi ce doute m’envahit . Ne suis-je pas assez amoureuse de lui ? Ou c’est juste une mauvaise passe. Et pourtant je lui fais confiance. Il ne me ferais pas de mal.
La sonnerie retentit et me tire de mes pensées. Une fois la porte de l’entrée ouverte, je vois Bryan qui se tient debout sur le seuil de cette dernière. Je m’efface du passage pour le laisser entrer.
Lui : Salut Louna, Lilly est- elle déjà rentrée ?
Moi : Elle m’a fait savoir cet après midi qu’elle rentrerait tard, qu’elle a trop de boulot.
Lui : Okay, j’espère que ta journée s’est bien passée.
Moi : Oui merci, rien à signaler. Le repas est prêt, je n’attend que Lilly pour qu’on passe à table.
Lui : Okay, je serai dans ma chambre.
Il est parti et je suis restée assise dans le canapé à cogiter sur ma situation avec Mourad. Je suis de nature à ne pas faire le premier pas. Mais cette fois-ci, il va falloir que je mette mon ego de côté. Je prend mon téléphone, automatiquement, après l'avoir allumé, j’ai reçu pleins de messages venant de lui. Je lui envoie un message lui disant que j’ai vu ses appels manqués. Mon téléphone se met à sonner. J’ai hésité à décrocher.
Moi ( froide ) : Allô.
Lui ( d’une voix mielleuse ) : Louna, je sais que tu m’en veux énormément. Je te dois une explication pour mon silence. Je te prie de bien vouloir m’excuser. Si tu penses que je l’ai consciemment fait tu te trompes.
Moi ( sèche ) : Je t’écoute.
Lui : La vérité est que ma mère était hospitalisée. Elle a eu un arrêt cardiaque, et a été conduite d’urgence au CNHU. J’ai oublié mon portable à la maison. Ce qui explique mon silence. Elle est hors de danger à présent.
Je l’aime et lui fais confiance. Mais on dit souvent que la confiance n’exclut pas la méfiance. En tout cas si c’est quelque chose, ça finira par sortir, c’est sûr.
Moi ( n’ayant pas le choix ) : Dieu merci, mais la prochaine fois, le mieux que tu puisses faire est de me prévenir au moins. Après tout c’est ma future belle-mère , où m’as-tu déjà remplacé ?
Lui : Arrête ton délire Lou. Et les cours ?
Moi : Fine dear. Je lui souhaite un bon rétablissement, je dois te laisser, on se dit à demain. Je suis fatiguée.
Clic
Après l’appel de Mourad j’ai appelé ma mère pour avoir son avis, car elle est la seule qui puisse éclairer mon doute.
Elle ( décrochant ) : Princesse ça va,
Moi : Maman bonsoir ça va pas. J’aimerais que tu m’aides. Mourad devient distant, ça m’inquiète et je ne sais plus quoi penser.
Elle : Lui as-tu au moins parler ? Avant de prendre toute décision hâtive, donnes lui le temps de s’expliquer.
Moi : Il m’a parlé de l’état de santé de sa mère.
Elle : Tu sais ma fille, c'est normal que le rythme se réduise. Mais l'amour ne se réduit pas à la comptabilité de vos échanges. Parfois il vaut mieux en avoir moins, mais de bonne qualité. Je pense que ce qui est important pour vous, c'est de toujours avoir des projets: voyages pour vous rencontrer, des vacances ensemble, etc. Toujours avoir quelque chose d'agréable qui vous attend dans le futur. Tu comprends Lou.
Moi : Oui mais il faut qu’il me rassure au moins maman.
Elle : Et pour ce qui est du quotidien, il faut pas trop stresser, il n’a peut être pas toujours le même niveau de disponibilité, les variations d'humeur ça existe. En tout cas évite de trop le stresser avec ça, je pense que ce serait étouffant de penser que chaque jour il doit envoyer des messages ou répondre à temps à tes appels ma fille. Ne penses tu pas que votre relation est un peu plus solide que ça ?
Moi : Je comprend parfaitement ce que tu veux me dire maman. Si je crois en notre amour et en notre relation.
Elle : Et puis si vraiment ça te dérange beaucoup , discute avec lui mais de grâce ne l'oblige pas à répondre aussi souvent avec toi, il commencera à étouffer. Fais comme je te dis et tout ira bien ma chérie. Je dois te laisser, le devoir m’appelle. Porte toi bien. Ciao.
Je sais que je n’ai pas été très aimable avec Mourad. Je n’ai juste pas envie d’avoir le cœur brisé. La conversation avec ma mère m’a soulagée. Je vais suivre ses conseils et voir la suite.
Que ferons nous sans nos mères. ( Coucou à toutes les mamans de la page).
Lilly fait son apparition dans la pièce. Je pose le portable sur le guéridon.
Elle : Hummmm d’où provient cette odeur appétissante, j’ai déjà l’eau à la bouche.
Moi : Coucou la grande, je te laisse découvrir. Vas te changer et moi je dresse la table pendant ce temps.
Elle : Okay.
Quinze minutes après, nous sommes tous les trois attablés.
Elle ( la bouche pleine ) : Lou Waouh quel délice, c'est trop bon, j’en veux encore ( tendant son assiette ).
Moi ( souriant ) : Merci, mais attention, ça coule du nez krkrkrkrkr.
Nous nous sommes tous regardés et avons éclaté de rire. Effectivement ce met coule du nez.
Bryan n’a rien dit depuis que nous dînons. Il ne se contente que de sourire par moment. Nous finissons de manger et je débarrasse la table. Lilly est allée prendre sa douche et il a proposé de m’aider pour la vaisselle. J’ai refusé mais il a insisté. Je ressens un feeling bizarre quand il est dans les parages. J’ai mon homme dont je suis éperdument amoureuse, mais ce gars me trouble par sa présence, pire quand il pose ses yeux marrons sur moi. Des fois je me retrouve à le mater comme pas possible. Je ne comprend pas ce qui se passe dans ma tête. Une fois finis, au moment de me retourner je me retrouve face à lui, très proche au point où sa respiration me caresse le visage. J'ai senti un frisson me parcourir, merde c’est quoi ça. Je me suis précipitée dans ma chambre et ai fermé à double tour avant de m’écrouer le long de la porte sur le tapis. Mon cœur s’est mis à battre la chamade. Il bat si vite, on dirait qu'il allait sortir de ma poitrine. Serais-je attiré par le mec de ma sœur ? Non je dois me tromper.
Dieu aide moi à ne rien faire de regrettable avec ce spécimen qui est un danger pour la nature.
°°° Lilly °°°
Je me réveille avec un mal de tête très douloureux. Un regard à ma montre et je constate que j’ai trop dormi. Je risque d’être en retard si je ne me dépêche pas. Bryan est sûrement aller au jogging car le lit est vide. Je me lève malgré la douleur et me dirige vers la salle de bains. Un demie heure plus tard je suis prête. Je vois que Lou s’est déjà chargée de faire le petit déjeuner. Malheureusement je ne peux rien prendre. Je saisis les clés de ma voiture et ferme la porte derrière moi.
Je met le contact et quitte la maison. Je roule vers mon lieu de travail quand soudainement un bruit attire mon attention. Je coupe le contact et contourne la voiture pour constater qu’un pneu arrière vient de crever. Je sors mon portable pour appeler le mécanicien . Pffffff ma batterie est à plat. Tchip il ne manquait plus que ça. Décidément cette journée est la pire de toutes. Comment faire, je réfléchis je suis dans tous mes états. On dirait que je me suis levée du mauvais pied aujourd’hui. Je reste debout plantée là pendant quinze minutes avant qu’une voiture ne s’arrête enfin.
Un inconnu descend et se dirige vers moi. Plus il s’approche et je remarque qu’il s’agit du fils de mon voisin.
Lui : Bonjour Lilly ( contournant la voiture ) .
Moi : Bonjour Dave
Lui : Je vois que tu as une crevaison. Attends je reviens.
Je n’aime pas du tout ce gars, il ne m’inspire pas confiance. Il ressemble à un délinquant et le comble il est intéressé par Louna tchip. Il revient deux minutes plus.
Lui : Je vais t’aider, n’aies crainte.
Moi : …
En une fraction de secondes, il a changé le pneu. Si je savais que c’était si facile, je l’aurais fait moi-même sans l’aide de personne. Il finit et affiche un sourire qui me donne envie de le gifler, il m’énerve. S’il pense me demander une faveur concernant Louna, il se trompe.
Moi : Merci Dave, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi tu m’as sauvé. Je suis en retard, il faut que je fille. Je te suis très reconnaissante.
Lui : De rien, bonne journée.
Je suis monté dans ma voiture, j’espère arriver à temps et éviter le bruit du boss. Je gare quinze minutes plus tard sur le parking de la banque. En entrant je prie pour que tout se passe bien.
°°° Maïna °°°
La semaine prochaine, nous allons commencer le travail chez la famille BELLO. J’y avais pensé, car il y a une forte ressemblance entre elle et Mourad. J’en n’ai parlé à Kadi qui confirmé la bonne nouvelle. Elle m'a déjà invité chez elle pour déjeuner un mois après notre rencontre. J’y étais allé avec Kadi. Lorsqu’elle a posé ses yeux sur ma fille, elle ne l’a plus laissé une seconde.
Nous nous sommes par la suite rencontré plusieurs fois de plus. Je suis également très excitée d'être son amie. Qui ne voudrait pas faire partie du cercle d’amies d’une femme aussi riche et respectée qu’elle. Les choses ont avancé tel que je le désire. Nourath et moi entretenons désormais une relation plus que professionnelle. Elle a apprécié Kadi au point de la vouloir pour son fils. Elle m’a tout expliqué concernant son fils, et de la garce qu’il prétend aimer. Que n’était pas ma surprise de savoir qu’il s’agissait de cette moins que rien de Louna. Tout est parfait. On dit qu’il faut se rapprocher de l’ennemi, tisser une amitié et ensuite frapper où ça fait plus mal. Tout m'a été offert sur un plateau d’argent, à moi de jouer. Et j'ai l’intention de ne pas rater cette fois.
Ce matin je ne me sens pas du tout bien. Je me suis mal réveillée, et je suis sur les nerfs. Je n’ai aucune idée de la provenance de cette mauvaise humeur. En plus j’ai pas envie d'aller au bureau. Voilà les avantages quand on est boss lol. Je tourne plusieurs fois dans mon lit à la recherche du sommeil. Mais c’est juste impossible de le trouver. Je finis par me lever pour prendre ma douche.
Confortablement installée dans la baignoire, je repense à notre conversation d’hier. Tom est l'homme idéal dont rêve toutes les femmes. Cependant mes désirs et ambitions m’empêchent de lui faire ce plaisir. J’étais occupée dans mon bureau, lorsque quelqu’un a frappé à la porte.
Lui ( ouvrant la porte ) : Maïna on doit parler, c’est très important. As-tu un instant à m’accorder, je ne serai pas long promis.
Je lui ai fait signe d’entrer. Je sens et sais déjà ce qu’il est sur le point de me dire. A vrai dire je ne suis pas préparée pour ça.
Moi ( désignant la chaise ) : Que veux tu Tom ?
Lui ( toujours debout ) : Je ne suis pas doué pour les discours amoureux, mais je tiens à te dire que tout ce que je m’apprête à te dire vient du plus profond de mon cœur. Je suis sincère Maïna, le jour où j’ai croisé ton regard, mon cœur a su que c’est toi que j’attendais.
Moi ( ne comprenant rien ) : Mais Tom…
Lui ( me coupant ) : Surtout laisse moi finir, ( se rapprochant de moi) Je t’aime ma belle et désire faire de toi ma femme. Nous avons tout ce dont nous avons besoin. Je veux me réveiller chaque matin à tes côtés, voir nos enfants courir partout dans la maison. ( Sortant un écrin de sa poche ) veux tu m’épouser et faire de moi l’homme le plus heureux de la terre ? ( sortant la bague ).
On dirait qu’il ne comprend pas. Il est devant moi plus beau que jamais avec son visage d’ange. N’importe qui serait ravie de dire oui. Mais je ne peux pas, même si je le voulais. De grosses larmes sont venues s’écraser sur ma joue. La bague est magnifique. Je me sens faible et impuissante.
Lui ( essuyant mes larmes) : Chérie dis moi, pourquoi pleures tu ?
Moi : …
Lui ( l’air inquiet ) : Dis quelque chose bon sang.
Moi ( faisant un effort ) : Tom je suis désolée mais je ne peux pas accepter ( regardant sa bague ).
Lui ( surpris ) : Ne suis pas assez beau pour toi ? Dis moi ai-je des défauts que tu n’aimes pas ?
Même dans une situation pareille, il a le don de me faire sourire.
Moi : Tom, je ne suis pas prête à m’engager. Tu sais très bien que j'ai perdu mon mari il y a moins d’un an. Comprend moi s'il te plaît. Je t’aime et ne veux que toi.
Lui ( se levant pour me prendre dans ses bras ) : Je t’aime aussi ma belle. Je serai patient tout le temps qu’il faudra ma reine. Tant que je sais que tu es à moi j’ai plus rien à craindre.
Il a soulevé mon menton. Nous nous sommes regardés pendant des minutes sans rien se dire. L’instant d’après il a capturé mes lèvres. Je l’ai laissé faire. Le baiser était doux et langoureux. Sa main qui caressait ma joue, s’est retrouvée dans ma jupe à la recherche de mon intimité. J’étais trempée, il a le don de me mettre dans tous les états. L'ayant remarqué, il m’a soulevé et mis sur le bureau avant de desserrer sa ceinture. Je le regardais faire sans bouger. Lentement il s’est introduit en moi, en mettant la ficelle de mon string de côté. Il se met à faire des vas et viens. J’enroule mes jambes autour de sa taille. Il a accéléré le rythme, me faisant perdre pied et je ne faisais que gémir. Le reste de l’après midi a été torride.
Une larme coule sur ma joue. Même avec Hugo je n'ai pas eu autant de plaisir qu'avec Tom. Il a cette chose spéciale en lui qui m’apaise et me rend heureuse quand je suis avec lui. Que faire ?
J’ouvre le robinet pour faire couler l’eau chaude. Je reste une demie heure de plus avant de sortir de la baignoire. Je met un peignoir et m’allonge sur le lit. Le sommeil m’envahit l'instant d’après.