Chapitre 20 : Cauchemars mystiques

Write by Fleurie

Chapitre 20 : Cauchemars mystiques

°°° Yasmine °°°

Je sens la présence de forces étranges dans la pièce. Lentement j’essaie d’ouvrir les yeux, mais je n’arrive pas. La pièce devient légèrement froide. J’entend des pas venir dans ma direction. Ils se mettent à parler. Je peux distinguer dans leurs propos, les voix d'un homme et d'une femme. Ils se rapprochent très lentement de moi. Mes yeux s’ouvrent enfin, je les regarde à tour de rôle pour les identifier et mettre une image sur chacun de leur visage. Mais c’est juste en vain. Chacun d’eux une fois à mon niveau saisis mes bras de chaque côté , et se met à me rouer de coups violents. J’entend leurs voix menaçantes me disant que l’heure à sonner, et que c’était la fin pour moi. Je gémis de douleur et bouge dans tous les sens. Je me débat tant bien que mal, mais leurs forces se trouvent supérieures aux miennes. À un moment donné, j’ai essayé de crier, mais aucun son n’a pu sortir de ma bouche. La seule chose qui m’est venue à l’esprit fut la prière. Je commence par prier avec toute l’énergie qui me reste.

Oh Seigneur Éternel des armées, je te demande de maintenir un campement de tes puissants anges autour de moi, de ma famille de mon esprit, de mon cœur. Que ces esprits présents soient vaincus dans ton saint nom. Amen.

Avant de finir ma dernière parole, j’ai juste vu une lumière éblouissante m’aveugler la vue. Mes malfaiteurs ont été projetés contre le mûr en un éclair et ont disparu d’un coup. Tout est devenu calme l’instant d’après.

Je me réveille en sursaut tout en tremblant. Je me sens mal et épuisée dans ma peau. Je laisse échapper des cris stridents. Ma poitrine se soulève et se rabaisse au rythme de ma respiration tel un athlète qui vient de finir sa course après un marathon. De grosses gouttes de sueur perlent sur mon front, et coulent le long de ma colonne vertébrale me faisant frissonner.

Je balaie la chambre du regard, elle est plongée dans l’obscurité totale. Et pourtant je me souviens avoir laissé la lumière allumée hier soir. Je me recroqueville et constate que c’est encore un cauchemar, qui avait l’air si réel. Le même depuis un mois, qui trouble mes nuits chaque soir. Quelle est cette personne au méchant cœur qui veut nuire à ma vie ? J’espère que toute ma famille se porte à merveille. Une voix intérieure me pousse à prier. Lentement je sors du lit et m’agenouille. Je baisse la tête, et garde mes yeux fermés.

Spontanément des paroles me sont venues à l’esprit.

Père Céleste prémunis moi contre tous les assauts du démon. Au nom de Jésus Christ qui surpasse tous les noms et toutes les choses, je prend autorité sur tout esprit d’envoûtement et de sorts lancés, afin qu’il soit tous consumés par le feu divin. Que toute puissance du monde des ténèbres, des esprits maléfiques soient vaincus au nom de Jésus Christ Amen.

Je me met à frédonner une chanson pour louer l’Eternel de m’avoir délivré pendant mon sommeil. Après des minutes à chanter, j’ai continué avec la prière jusqu’à l’aube. Cette fois-ci en restant debout et en récitant également mon chapelet et quelques formules de prière de protection.

Le chant matinal du coq me fait savoir qu’il fait jour. Après avoir fini ma prière, je boucle cette dernière par un signe de croix.

Parfois nous faisons l’erreur, la plus grosse d’ailleurs de nous éloigner de Dieu quand tout baigne bien dans notre vie. Nous ne nous tournons vers lui qu’en cas de besoin et de détresse. Que Dieu aie pitié de ma personne, et qu’il me pardonne. Je vais dans la salle de bains faire ma petite toilette avant de sortir quinze minutes plus tard.

Un passage dans la chambre de Lilou, et je constate que ma petite princesse dort toujours paisiblement. Je ferme doucement derrière moi pour ne pas la réveiller. J’ouvre la porte de l’entrée et la première chose qui aie pu sortir de ma bouche , fut un cri de surprise. J’ai eu des sueurs froides sur le coup, à mes pieds se trouve, une petite calebasse.

Je m’arme d’une bravoure d’acier et m’approche pour voir le contenu. Cette dernière est remplie d’une mixture étrange, dont dégouline l’huile de palme. Je vois un petit nœud attaché par un cordon rouge enroulé par des plumes d’oiseaux. Je cours à l’intérieur à la recherche de l’eau bénite et d’une croix.

Je garde la croix dans une main et le plastique contenant l’eau bénite dans l’autre. Je fais un signe de croix et commence à prier silencieusement tout en prenant soin d’asperger l’eau sur la calebasse. Une fois finie je pose le tout sur le sol. Je suis tellement choquée et surprise par ce que j’ai vu.

À qui ai-je autant fait du mal pour mériter cela. Les gens de nos jours, ne savent plus régler personnellement leurs problèmes. Qui que cette personne soit, elle est vaincue, tchip.

J’ai pris la photo de la calebasse avant de me débarrasser d’elle. Quelle est l’explication de cet acte ? Je rêve qu’on me veuille du mal et ensuite je découvre cette chose sur le seuil de ma chambre, non mais où va le monde ? Seigneur.

Une heure de temps plus tard je me retrouve à l’église St Michel, avec Lilou. J’ai appelé mes grandes filles pour avoir de leurs nouvelles et aussi m’assurer qu’elles vont bien. Je suis assise au secrétariat attendant le prêtre. Je lève la tête pour voir un jeune homme de la cinquantaine environ venir vers moi. Il est grand de taille et porte des verres qui apparemment sont optiques. Il n’a vraiment pas changer après toutes ces années. Il a été le prêtre qui a scellé notre union Hugo et moi ( paix à son âme). Cette église me rappelle trop de choses. De nombreux souvenirs, nos débuts, notre mariage et sa mort bref je dois me concentrer sur ce pourquoi je suis présente sur cette paroisse.

Moi ( me levant ) : Bonsoir mon père .

Lui ( souriant) : Ma fille sois bénie au nom du tout puissant. Il y a belle lurette Yasmine. Tu n’es plus fréquente comme avant. Que se passe t-il ?

Moi : Amen. J’ai un sujet très délicat dont j’aimerais vous parler.

Lui : Suis moi Yasmine.

Le prêtre est une très vielle connaissance. Il m’a tellement aidé. Je me sens mal après l’avoir vu, car à vrai dire je ne peux dire à quand remonte ma dernière visite sur les lieux. Je lui ai emboîté le pas jusqu’à son bureau. Lilou me posait des questions auxquelles je n’ai même pas eu le temps de répondre. Cette petite et sa bouche, mieux je me tais. Nous nous sommes introduit dans une pièce spacieuse avec un décor moderne. Je regarde autour de moi pour découvrir les divers tableaux et images de différents saints. Le prêtre m’invite à m’asseoir. Ce que je fis en m’installant confortablement sur la chaise moelleuse.

Moi : Cette nuit j’ai fait un affreux cauchemar durant lequel, plusieurs personnes essayaient de me faire du mal. Mais grâce à la prière, j’ai pu les faire disparaître. À mon réveil j’ai beaucoup prié mon père.

Lui : Tu as eu le bon réflexe Yasmine. Je peux te rassurer que Dieu est toujours avec toi, il ne te lâchera jamais.

Moi : Mon père il y a un autre problème qui se pose.

Je lui ai raconté dans les moindres détails cette affaire de calebasse. À aucune minute, il ne m’a interrompu. Il s’est contenté de m’écouter attentivement jusqu’à la fin de mon récit.

Lui ( se raclant la gorge ) : Yasmine, il est bel et bien clair que quelqu’un te veuille du mal. D’après ce que tu viens de me révéler, je peux te confirmer qu’il s’agit d’un homme. Ce n’est pas encore clair dans ma tête mais voilà. Je te conseille de prendre ton temps, pour bien analyser chacun des événements qui se sont déroulés dernièrement et avec qui. On ne sait jamais. Le seul indice manquant dans cette histoire est de savoir l’identité de cette personne.

Moi ( confuse ) : Okay mon père, je ferai comme vous le dites. Merci.

Lui ( me tendant une grande enveloppe ) : Tiens, ceci contient des prières de protection que tu dois réciter. J’y ai également mis de l’encens que tu dois régulièrement allumer dans ta chambre. N’oublie pas de fréquemment asperger la maison d’eau bénite. Prie beaucoup et remet tout entre les mains du Seigneur et tout ira bien. En cas de besoin n’hésite surtout pas, tu sais où me trouver.

Moi ( me levant ) : Merci pour votre aide.

J’ai pris l’enveloppe de sa main et il nous a béni avant que nous ne quittons les lieux.

Des heures plus tard, j’ai appliqué à la lettre toutes les consignes du prêtre. Je n’ai pas cessé de penser une minute à qui pourrait avoir un cœur aussi noir que du charbon, qui veut ma mort. J’ai cogité pendant des minutes. J’ai été pris par une horrible migraine, suivie d’un vertige. Je me lève et prend quelques cachets d’aspirine que j’avale d’un coup et m’allonge sur le lit. Je ferme les yeux la tête lourde et dans l’espérance de trouver une explication lucide à ce mystère qui m’entoure.

°°° Mourad °°°

Je cours depuis je ne sais combien de minutes, sur ce tapis roulant sans m’arrêter. À mon retour des cours, je me suis enfermé dans cette pièce qui nous sert de salle de gym dans notre maison. J’essaie d’évacuer le stress de ces derniers jours. Je transpire à grosses gouttes. Je sens ma gorge devenir sèche, mais je n’y prête pas attention. La culpabilité me ronge depuis des jours. Je ne suis pas de nature à mentir, je ne suis non plus un saint, loin de là. Je me sens terriblement mal au point, pour avoir menti à Louna pour sauver ma peau. Ma mère n’a jamais eu un arrêt cardiaque.

Il y a quelques semaines, j’ai commencé par sentir un vide en moi. Est-ce dû à la distance qui nous sépare, je ne saurais le dire. Mon appétit sexuel m’a joué des tours. Après tout un homme reste un homme. Plus d’un mois que l’autre inconnue m’a harcelé de messages et d’appels à ne pas en finir.

Un mois plutôt

Pendant que je descendais les marches d’escaliers de notre université, j’ai senti mon portable vibrer dans ma poche. J’ai laissé sonner, je n’ai décroché qu’une fois dans ma voiture.

Moi ( froid ) : Allô

Inconnue : Comment va le plus beau de tous ?

Moi : Que veux tu cette fois ci jeune fille ?

Elle : Ce soir à 20h à l’adresse que je vais te donner, tu le sauras.

Moi : Écoute moi je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi donc bastar.

J’ai décollé le portable de mon oreille pour constater qu’elle avait déjà raccroché.

Quelques minutes après, j’ai reçu un message du lieu dont elle a parlé. J’ai soupiré après l’avoir lu. J’ai pris le temps de me calmer avant de démarrer. Une fois rentré chez moi, je me suis débarrassé de mes affaires. Je me suis laissé écrouler sur le lit. Les mains sur la tête je me demande comment faire. Peut être la seule manière d’arrêter cette fille est de la rencontrer et régler cette histoire une bonne fois pour toute. Je me suis levé pour aller vers la fenêtre. J’ai respiré un bol d’air qui m’a fait du bien. C’est décidé j’irai la voir.

Quelques minutes plus tard. Je me tiens devant une grande maison dans le quartier Akpakpa. J’ai sonné à deux reprises avant qu’un viel homme qui sûrement devait être le gardien vienne m’ouvrir. Je me suis introduit à l’intérieur emboîtant le pas au vieux qui m’a fait signe de le suivre.

Il nous a dirigé dans la salle de séjour et est parti sans demander son reste. Je suis resté à contempler la pièce qui au passage n’est pas mal. Je lève la tête pour remarquer une jeune fille mince avec de très belles courbes se diriger vers moi. Elle porte une robe noire qui lui couvre tout le corps et un masque cachant son visage. Elle m’a affiché un joli sourire.

Elle : Merci de m’avoir honoré de ta présence, aller viens que les choses commencent.

Moi ( me levant ) : Je ne suis pas venu pour m’amuser jeune fille. Je ne te connais même pas.

Elle ( sourire narquois ) : Patience tu le sauras bientôt. Tu es mon hôte ce soir, laisse moi te traiter en tant que tel.

Moi ( la prenant par le poignet ) : Tu vas arrêter ton petit jeu et me dire ce que tu me veux une fois pour de bon ?

Elle ( geignant ) : Lâche moi Mourad. Tais toi et suis moi.

Je ne sais pas comment elle arrivait à me dominer , c’est à croire que j’étais sous l’effet de quelque chose. Je l’ai calmement suivi jusqu’à une table qui était déjà dressée pour l’occasion je parie. Nous nous sommes installés et une jeune dame nous a servi. J’ai juste bu mon verre de vin d’un trait pour calmer la colère qui me submergeait. Elle me regardait et avait un sourire malicieux au coin des lèvres. L’instant d’après j’ai demandé à aller aux toilettes. En me levant toute la pièce tournait autour de moi, j’ai essayé de faire un pas de plus et là je me suis senti perdre pieds, trou noir.

Quelques heures plus tard

J’ai difficilement ouvert les yeux, j’ai regardé autour de moi pour constater que j’étais tout nu dans une chambre qui m’est étrangère. La pièce était légèrement éclairée par de petites veilleuses posées au côté du lit.

Lentement les scènes me sont venues à l’esprit. J’ai bondi du lit à la recherche de mes vêtements. Une fois vêtu, je me suis précipité aussi rapidement que je pouvais pour sortir de là. Il était 2h du matin lorsque j’ai mis pieds au dehors.

Je ne savais vraiment pas ce qui s’est passé jusqu’au moment où j’ai reçu une vidéo d’une fille nue sur moi en plein ébats, et plusieurs autres images de nous prenant pieds. Je n’arrivais pas à croire ce que je vois. Tout ce dont je me suis rappelé était d’avoir pris ce verre de vin, plus rien. Au même moment mon téléphone s’est mis à sonner.

Moi ( décrochant ) : Tu as intérêt à bien te cacher parce que je jure que si je t’attrape je te fais la à peau.

Elle ( riant à gorgé déployée ) : J’ai toutes les preuves devant moi. Tu n’as rien à nier. C’était le moyen de t’avoir. Tu es si imbu de ta personne. Je t’aime et te veux rien que pour moi. Je n’ai pas l’intention de te partager, alors dis déjà à ta pétasse de circuler. Sinon tu sais ce qui t’attends.

J’ai raccroché fulminant de colère. J’ai éteint et laissé le portable glisser au sol. Comment ai-je pu été si bête à ce point. Inconscience quand tu nous tient.

Toute la journée je me suis senti sale et coupable. J’ai préféré resté enfermé et ne parler à personne, ce qui explique la réaction de Louna.

Je lui ai menti. Je prie pour que la suite se passe bien, dans le cas contraire je suis foutu.

Louna : Mon destin