CHAPITRE 19: Révélations

Write by kaynaliah

Dans la tête de Maira

Ca fait trois jours que je réfléchis et je suis angoissée, troublée…Je ne sais même plus mais en tout cas je ne suis pas bien. J’ai bien réfléchi et il est hors de question que je contacte ma mère ou que je me rende chez elle. Elle me fait tellement flipper et il y a toujours quelque chose de bizarre avec elle. Je chercherai les réponses ailleurs. Je dois rentrer sur New-York demain soir pour organiser mon départ définitif. Je ne veux pas embêter maman Lyne pour l’instant avec mes histoires farfelues là donc je me tais d’abord. Par contre je cherche le contact de Tata Lovely (Loveryan Outata). Elle a été la meilleure amie de ma génitrice et par surcroît son gynécologue. Elle nous a fait naître Malia et moi et doit certainement savoir des choses. Mais j’ignore où elle vit maintenant car ça fait des années qu’elle a cessé de parler avec celle qui m’a mise au monde. Quel casse-tête chinois !

Je suis interrompue par la sonnerie de mon portable et c’est Dia la sœur de Ross qui m’appelle. Je passe du temps avec elle au téléphone. Avant de continuer faire mes bagages sas me prendre la tête. Dans la soirée, Jason et papa essayent de me faire rire car je suis un peu triste de devoir partir et les laisser seuls comme ça. J’ai revu Karl rapidement entre-temps mais on n’a rien fait. On a juste discuté des choses qui se passaient dans nos vies. Il est un peu étrange je trouve ces derniers temps comme s’il était tracassé en tout cas ce n’est guère mon problème. Le lendemain j’ai bien pris mon vol pour New-York.

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1 mois plus tard

Je suis assise en plein milieu de mon living-room lorsque j’entends la sonnerie de mon appartement retentir. C’est le livreur de pizza. Je règle ma commande et récupère mon carton. Je suis entrain d’emballer toutes les affaires dans des cartons. Je descends à la cave pour ranger les vieux bibelots de ma grand-mère. Je m’apprête à remonter quand mes yeux tombent sur quelque chose qui m’attire. Je m’approche d’une boîte que je n’ai jamais vue de toute ma vie. Je suis intriguée et décide de la prendre et de l’ouvrir. Je l’ouvre et je vois une photo d ma mère plus jeune. Je retourne la photo pour voir s’il y a quelque chose d’écrit dessus : « Rachel et moi » et la date est signée au 31/11/1976. C’est quoi cette histoire là encore ? La femme qui m’a mise au monde n’a jamais eu de sœur à ma connaissance et c’est fou comme elles se ressemblent comme … des jumelles. Je pose la boîte d’un côté et continue de fouiller la cave à la recherche de quelque chose et plus précisément là où j’ai trouvé la boîte. J’ai découvert des actes de naissance et un acte de décès, un album-photos et des livres sur comment séduire un homme. Je suis remontée avec tout ça dans mon living-room et ai tout installé dans mon salon. J’ai arrêté avec mes cartons et ai commencé à parcourir les dossiers que je venais de découvrir.

Il y a tellement d’incohérence et je crois qu’il y a trop de choses qui ne sont pas claires. Je me suis levée et suis allée me faire du café bien noir. A la base, je déteste ça mais j’en ai besoin là. Je commence à faire des vas et viens dans l’appartement. J’ai envie d’aller courir mais je regarde l’heure et ce n’est pas du tout une heure pour se retrouver dehors. Ce n’est pas prudent. Je décide d’appeler mon frère mais il ne décroche pas ni Tricia. Je suis embêtée là car j’ai besoin d’en parler à quelqu’un. J’ai tout abandonné dans le salon et suis montée me coucher car j’en avais besoin. J’avais besoin de repos pour y voir plus clair. La sonnerie de mon téléphone me tira de mon lit ce matin : c’était mon père. Je le rappelais illico-presto. Je finis par me lever du lit, prendre une douche, préparer mon petit-déjeuner avant de faire un tour dans le parc. Tricia finit par me rappeler et elle m’apprit que Ross serait sur New-York cet après-midi car il devait rencontrer de nouveaux clients. Je constate qu’ils sont proches et ça m’énerve de savoir qu’il lui dit des choses que j’ignore. Elle m’a même donné son nouveau numéro de téléphone car il s’est fait volé son appareil mobile il y a quelques jours. Comme il est en roaming là, je peux l’appeler.

Je tombe sur sa boîte vocale. Il est peut-être déjà dans les airs. Je marche encore un peu avant de retourner à la maison et de replonger dans mes découvertes. Mais je n’arrive pas à réfléchir car il y a des choses que je ne cerne pas. J’ai besoin d’un avis extérieur mais à qui puis-je en parler sûrement ? Je posais tout sur le côté car je commençais à avoir des maux de tête sérieux. Je décidai de rappeler Ross et cette fois-ci il décrocha. Il promit qu’on se verra dans la soirée mais je lui demandai qu’on le fasse chez moi. Il était réticent au premier abord mais finit par capituler.

Je me mis derrière les fourneaux pour nous préparer un bon plat. Il arriva, encore plus beau que d’habitude avec une bouteille de vin et un bouquet de fleurs mais pas n’importe lesquelles, mes fleurs préférées. On dîna tranquillement et il semblait tellement fatigué le pauvre. Ca fait quatre jours qu’il est baladé d’avions en avions. J’ai décidé de partager avec lui mes découvertes car on a quand même quelque chose en commun : la guerre que nos menons à ma sorcière de génitrice. Je lui ai montré tout ce que j’ai trouvé et je voulais son avis. Il me promit d’appeler Déborah demain et même si elle m’en voulait pour ce que son frère a subi, elle ne pouvait rien refuser à son grand frère qu’elle adore tant.

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Dans la tête de Ross

Je sortais à peine de l’aéroport JFK quand j’ai allumé mon téléphone pour pouvoir appeler maman et lui dire que je suis bien arrivé. J’ai remarqué qu’un numéro non répertorié m’a appelé. C’est un numéro américain. J’ai d’abord rappelé maman pour ne pas qu’elle s’inquiète. Elle se fait trop de soucis pour moi mais je ne suis plus un bébé. Je suis un homme tout de même et elle essaye de trop me couver surtout depuis cette malheureuse histoire. Quand je suis arrivé à mon hôtel, j’étais encore en ligne avec elle. J’ai dû d’abord raccrocher pour pouvoir régler toutes les formalités de check-in. Je suis monté dans ma chambre par la suite et j’ai rappelé ma mère qui m’a bien fait rire avec ses histoires qu’elle se fait vieille et qu’elle veut un petit-fils déjà. Comme si on faisait les enfants comme ça et avec n’importe qui. Quand j’ai fini avec elle, j’ai aussi appelé mes petites sœurs pour ne pas qu’elles s’inquiètent elles aussi mais je n’ai pas trop duré car je rêvais juste de prendre une douche, plonger dans mon lit et dormir pendant un long moment. Je pouvais me le permettre car j’avais rdv avec de gros clients demain en journée donc là il fallait que je me repose. En sortant de la douche, je me suis souvenu qu’un numéro m’avait appelé. Je pris mon téléphone pou rappeler le numéro et je fus agréablement surpris de savoir qu’il s’agissait de Maira, l’amour de ma vie. Elle m’expliqua que Tricia lui avait donné mon numéro et m’invita à dîner chez elle ce soir. Elle me donna l’adresse. Je n’en revenais pas quand je raccrochai. Je mis un jogging et plongeai dans mes draps. J’avais vraiment besoin de repos.

Quelques heures plus tard, je me réveille lentement et vais me brosser les dents. J’appelle le room-service pour commander à manger car j’ai vraiment faim faut pas suivre. J’allume la télé pour voir les infos tout en attendant qu’on m’apporte ce que j’ai commandé. J’appelle le Directeur des Ressources Humaines de ma boîte à Paris pour qu’il fasse le nécessaire pour que d’ici mon retour, les papiers de licenciement de mon assistante soient prêts. Une vrai plaie béante cette fille. Je la vois vraiment comme une gamine. Elle n’a pas arrêté de me faire du rentre-dedans en exposant sa poitrine ou en essayant de me bloquer dans les toilettes des hommes. Elle a été jusqu’à s’infiltrer chez moi et à se mettre nue dans mon appartement. Heureusement que ni ma mère ni mes sœurs n’étaient de passage. Ce fut la goutte de trop. Je l’ai sortie de mon appartement sans un vêtement puisque c’est ce qu’elle aime là on va lui en donner. Elle pensait en plus que je n’oserai pas le faire. Moi je ne comprends pas comment une femme ne peut pas se respecter aussi. C’est quoi ces manquements là ? Je ne veux plus d’elle dans ma boîte. Qui sait si elle n’agit pas ainsi auprès des clients ? Je ne veux pas de mauvaise publicité et ternir en plus l’image de ma société pour des gens qui ne comprennent rien comme ça.

En sortant de l’hôtel, j’ai appelé un taxi car j’étais trop fatigué pour conduire. Je me suis arrêté chez un fleuriste où j’ai acheté des roses blanches, fleurs préférées de Maira et chez un caviste où j’ai acheté une bouteille de vin. Je me suis rendu chez elle et ai pu constater même si elle a fait un effort de rangement, qu’elle va déménager, vu tous les cartons que j’ai vu là. Elle m’accueillit avec un grand sourire et cela me rassura quand même. Elle m’apprit qu’elle s’apprêtait à rentrer définitivement à Abidjan et cela me ravit. Elle nous avait encore concocté un bon repas comme d’habitude. On passa du temps au salon à discuter de tout et rien. Elle s’excusa un moment avant de se lever et de revenir avec une boîte vernis bleue-blanche ainsi que des documents. Elle posa le tout sur la table.

-« C’est quoi ça ? » demandai-je
-« Hier en rangeant des choses dans la cave j’ai découvert ça et j’ai besoin d’un avis extérieur car je ne sais pas du tout quoi penser »
-« Tu veux que je te donne mon avis c’est ça ? »
-« Oui »

Je regardai ses découvertes. J’étais juste ébahie car cela confirmait un peu mes doutes et je crois qu’il est temps que je lui avoue certaines choses.

-« Bon Maira, depuis cette histoire qui a brisé nos vies j’ai fait faire une enquête sur ta mère »
-« Quoi ? »
-« Laisse-moi finir stp »
-« J’ai découvert des incohérences dans plusieurs choses. Elle a toujours clamé haut et fort ne pas avoir de famille mais c’est archi-faux. J’ai été jusqu’au Nigeria pour les rencontrer car c’est là-bas qu’ils vivent. Ta mère est d’origine nigériane et non ghanéenne comme elle nous l’a toujours fait croire. J’ai vu tes grands-parents qui m’ont expliqué qu’ils ont eu deux filles, des jumelles, Lenni (Lenni A. Kakou) et Rêve (Rêve Charme). Ils ont vécu à Abuja. Les filles étaient très complices. A l’âge de 25 ans, Lenni était à Abidjan où elle a rencontré André KOUASSI. André n’a jamais eu l’occasion de rencontrer Rêve. Lenni et André ont commencé à se fréquenter quelques mois plus tard et elle a fini par tomber enceinte. Elle est venue en vacances à Abuja pour annoncer la nouvelle à sa famille. Durant son séjour, elle a été à une soirée avec Rêve et à leur retour, il y a eu un accident »
-« Comment ça ? »
-« Rêve conduisait et Lenni était juste à côté quand elles se sont heurtées à un obstacle. Rêve a eu juste quelques égratignures quant à Lenni elle a sombré dans un profond coma mais ses enfants allaient bien »
-« Ses ? »
-« Oui. Lenni attendait des triplés »
-« Quoi ? »
-« Le problème est qu’à l’hôpital, Rêve a prétendu être sa sœur. Sa supercherie a fonctionné plusieurs mois jusqu’à ce que ses parents doutent de cela vu ses réactions par rapport à certaines situations. Ton grand-père a décidé d’en savoir plus sur cet accident et a découvert la supercherie en se rendant lui-même à l’hôpital pour rencontrer le médecin qui a administré les premiers soins aux filles lors de l’accident. En allant voir la vraie Lenni, il apprit que celle-ci avait accouché il y a deux jours déjà et que Rêve avait récupéré les enfants. Il fit une crise cardiaque en apprenant cela qui le sombra dans une dépression. Quand il sortit de là, Rêve avait disparu du pays avec les enfants et ils ont tout fait pour la retrouver sans succès. Ton père avait changé de numéro donc il leur était impossible de le retrouver et vu qu’il voyageait beaucoup. Mais une amie à ta mère, Lovely, l’a croisée à Abidjan avec ta sœur et toi. Elle était au courant de la situation et a commencé à se rapprocher d’elle pour en savoir plus mais elle est rentrée à Abuja om elle expliqua à tes grands)parents que leur fille était dangereuse et de tout faire pour entrer en contact avec André. Je parie qu’elle s’est faite menacer voilà pourquoi elle a peur »
-« En fait Lenni est ma mère et celle qui m’a soi-disant élevé est Rêve »
-« Oui »
-« Oh mon Dieu ! Et ma maman ? Tu as eu de ses nouvelles ? »
-« Elle est morte il y a sept ans. Elle n’est jamais sortie de son coma mais tes grands-parents ont toujours espéré »
-« Mais comment on va prouver tout ça ? »
-« Déborah est médecin et a une amie qui travaille dans l’hôpital où Malia et toi êtes nées. Je lui ai déjà demandé de la contacter pour qu’elle me retrouve le dossier de ta mère et ceux de naissance de ta sœur et toi. On commencera par là. Je vais la rappeler demain pour savoir où elle en est »
-« Oh Mon Dieu ! Elle a volé la vie de ma maman. Elle doit le payer snif…Promets-moi quelle paiera »
-« Elle le paiera sweety et de la pire des façons »

Elle s’engouffra dans mes bras et essayait de se calmer de pleurer. J’espère que Déborah me donnera une réponse favorable. Il est temps d’anéantir cet être malsain. Je voulus rentrer à l’hôtel mais Maira refusa que je la laisse seule. Elle me prépara la chambre d’amis et me prêta des affaires de son frère. Au milieu de la nuit, je sentis une présence dans la chambre et c’était Maira. Elle dit qu’elle ne voulait pas dormir seule. Je lui fis donc de la place et elle se coucha à côté de moi. J’avais des palpitations car je ne sais pas si j saurai me retenir avec cette femme. Elle me rend fou. Je commençais à me rendormir quand je sentis qu’elle me parsemait de bisous partout et cela me réveilla.

-« Qu’est-ce que tu fais ? »
-« J’ai envie de toi »
-« Je regrette mais on ne fera rien ce soir »
-« Pourquoi ? »
-« Je te respecte trop pour tomber dans le piège que tu tentes de me tendre. »

Je me levai du lit et alla m’enfermer dans la salle de bains pour me rhabiller. Je décidai de rentrer à l’hôtel me reposer. En sortant de la salle de bains, elle était assise sur le lit.

-« Maira je ne sais pas à quoi tu pensais mais ne me prend jamais pour ton sex toy comme tu le fais si bien avec Karl. Je te respecte beaucoup trop pour faire ça »

Elle parut choquée et honteuse. Je sortis de là et allai prendre un taxi. En arrivant dans ma chambre, je m’écroulai : putain de soirée.

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