Chapitre 2
Write by La Vie d'Ielle
Chapitre 2 : Ikena Okafor
( J'aime avant de lire )
** Ikena **
Mon corps est là, allongé sur ce lit sans pouvoir envoyer des signaux pour aider ma sœur dans son combat avec les médecins.
Depuis ce jour fatidique où on a eu cet accident, depuis ce jour où j'ai été plongé dans ce coma, j'ai eu la nette sensation que mon corps se scindait en deux.
Désormais, j’ai deux corps, l’un est vivant, subtil, léger, rien ne lui échappe, tandis que l’autre est inerte, figé et sans vie.
Le premier flotte majestueusement au-dessus du second. Je ressens dans ce corps subtil un sentiment de paix, une sérénité que je n’ai jamais eu auparavant dans mon corps physique. Ce corps me plait beaucoup, car il est si pétillant, plein de vie. Je me suis retrouve au plafond et je suis toujours autant étonné de voir mon corps allongé sur ce lit et de voir à 360°. Chaque jour la même chose, je suis dans un tunnel très long et au bout de celui se trouve une lumière. Elle m'attire à elle, elle a une empreinte d’Amour.
Je la vois au loin et je suis très vite propulsé à une vitesse vertigineuse vers cette lumière mais rapidement, maman me rattrape.
J’entends et je vois tout ce qui se passe dans ma chambre et partout où on m'emmène mais sans pouvoir intervenir. J'ai envie de leur dire que je vais bien et qu’ils ne devaient pas me débrancher, ils doivent juste patienter que je trouve la force de me reconnecter à mon corps.
Maman ( à côté de moi ) : Il faut te battre Ikena.
Moi ( regardant mon corps et les médecins autour ) : J'essaie maman, j'essaie mais c'est tellement difficile.
Maman : Trouve en toi la force de faire au moins un geste.
Moi ( en larmes ) : J'ai juste envie de pouvoir bouger un seul doigt, juste un seul.
Maman : Tu y arriveras et n'oublie pas, il faut résister à cette lumière. Même si je ne suis pas auprès de toi, résiste. Ce n'est pas ton heure, tu as encore tellement à faire sur terre et tu as une sœur qui t'aime et a besoin de toi mais résiste. D'ailleurs, si c'était réellement ton heure, la lumière t'aurait depuis longtemps aspiré même si je t'en empêche. Si tu es encore là, ça veut simplement dire que Dieu est d'accord avec ce que je dis. Tu me comprends?
Moi : Oui maman! Je n'ai même pas envie de la laisser et elle me manque tellement. Je sais qu'elle souffre chez Tonton Ogbonna et je suis en colère contre moi-même parce que c'est de ma faute. C'est de ma faute si elle doit supporter cela, si je pouvais seulement me reconnecter à mon corps. Qu'est-ce qui m'en empêche autant ? Je n'en peux plus de la voir ainsi par ma faute.
La porte de ma chambre s'ouvre et c'est Favor qui entre.
Favor : Bonjour Docteur!
Docteur : Bonjour Mlle Okafor.
Favor : Comment va-t-il aujourd'hui ?
Docteur : Comme d'habitude, aucun changement, aucun signe de sa part... rien!
Favor ( me touchant le front ) : Ça ira Ike, je le sais.
Docteur : Mlle, pensez à ce que je vous ai dit. Il est maintenu en vie par des machines et c'est très similaire à une mort cérébrale, il faut alors...
Favor ( le coupant ) : Non! Il est encore là et je le sens, n'osez jamais le débrancher. Je suis la seule à pouvoir vous donner l'autorisation de le faire et je ne le ferai jamais, vous entendez ? Jamais! Vous êtes médecin et vous vous basez sur la science, c'est normal mais croyez-moi il est encore là. Je le sais et je le sens au plus profond de moi, il est encore vivant. Vous avez dit mort cérébrale, ça ne veut pas dire qu'il est réellement mort. Donc non, n'osez pas le debrancher.
Il sort de la chambre et la laisse seule avec moi.
Elle sort un gant de son sac ainsi qu'une bouteille d'eau de Cologne. Elle imbibe le gant d'eau de Cologne et tapote cela sur mon cou.
Favor : Je sais que tu m'entends Ike, c'est de l'eau de Cologne que je te mets. Tu sentiras très bon, on ne sait jamais, tu peux rencontrer une petite ici ( elle sourit ). Tu as entendu ce que le médecin a dit? Il veut te débrancher mais je ne le permettrai jamais. Je ne vais jamais le permettre car je sais que tu es là et que ton cœur bat très faiblement, c'est pour cela qu'ils ne le voient pas. Il faut que tu m'aide, tu dois m'aider à leur prouver que tu es bien là. Fais quelque chose aussi de ton côté, fais un geste, bouge même le petit doigt. Fais n'importe quoi mais aide moi aussi. Ị bụ nwa nwoke siri ike ( tu es un garçon fort ) donc s'il te plaît, aide moi.
Moi : Si tu savais à quel point je veux t'aider.
Favor : Tu me manque tellement et être seule, sans toi ou les parents, c'est difficile.
Moi : Tu me manque aussi tellement.
Maman : Touche la, elle le sentira faiblement.
Moi : A chaque fois que j'essaie, je n'y arrive pas. Je ne sais pas comment faire.
Maman : Penses fort à ce que tu ressens pour elle et touche la, tu verras.
J'essaie, j'essaie mais je n'y parviens pas.
Maman : Sois concentré et recommence.
Cette fois-ci, j'y arrive.
Je pose ma main sur la sienne, elle avait la tête baissée mais à ce contact elle l'a levé.
Moi ( à son oreille ) : Je suis là et je vais me battre, ne t'inquiète pas pour cela. ( Elle frissonne )
Elle sort de son sac un livre et je l'entends me conter une histoire. J'aime cela et j'aime sa voix, c'est ma grande sœur et je l'aime.
Nous ne sommes désormais que tous les deux, nos parents ne sont plus là. Je dois alors me forcer à faire un geste, je vais redoubler d'effort dès aujourd'hui.
Je suis Ikena Okafor, j'ai 10 ans et je me retrouve dans le coma suite à un accident qui a coûté la vie de mes parents.
** Favor **
Après l'hôpital, je suis allé attendre Olaedo à l'Université comme elle me l'a demandé vu qu'on doit aller récupérer ma marchandise.
Je suis assise sur un des bancs public quand quelqu'un vient s'asseoir à côté de moi.
Lui ( me regardant ) : Bonjour.
Moi ( regardant droit devant moi ) : Bonjour.
Lui : Bizarrement, je ne t'ai jamais vu ici. Tu es dans quel filière ?
Moi : Aucune.
Lui : Tu n'apprends pas ici?
Moi : Je n'apprends pas ici.
Lui : Ah d'accord, tu fais quoi ici alors?
Moi ( le regardant ) : Je ne savais pas que j'étais au commissariat.
Lui ( souriant ) : Non non, désolé! Juste pour faire la conversation.
Moi : Je n'en ai pas tellement envie.
Lui : Je m'appelle Chioke et toi?
Moi : Éloigne toi de moi.
Lui ( rigolant ) : Tu es très belle alors, éloigne toi de moi.
Je ne réponds pas, je réponds par contre au message de Ola pour lui dire où je suis.
Lui : Tu peux me passer ton contact? Juste qu'on soit amis.
Moi : Non, merci pour la proposition mais je n'ai pas besoin d'ami et s'il te plait, je ne veux pas paraître mal polie donc cesse avec tes questions.
Lui : Tu es encore plus belle.
Il a essayé de passer son bras derrière mon dos et j'ai évité son geste.
Moi : Tu es bien têtu et...
Agudo ( apparaissant devant nous ) : Chioke? Que fais-tu avec elle? Et toi la souillon, que fais-tu ici?
Lui ( la regardant ) : Tu la connais?
Agudo ( soutenant son regard ) : Parce que tu sors aussi avec elle n'est-ce pas? Toi Favor ( me regardant ), tu n'as pas trouvé mieux que mon copain?
Moi ( me levant ) : Mais de quoi parles-tu ? Je ne sais même pas qui il est.
Agudo ( rire nerveux ) : Parce que tu peux dire le contraire? Tu es bien pathétique.
Lui : Je peux tout expliquer bébé.
Agudo ( haussant le ton ) : Expliquer quoi? Expliquer que tu sors avec ma pauvresse de sœur et donc que tu me trompe? Favor, donc c'est ce que tu fais chaque jour quand tu sors? Je crois que papa a quelque à dire sur cette histoire.
Moi : Je ne comprends rien, je ne le connais même pas.
Olaedo ( arrivant ) : Y'a quoi ici?
Moi : Agudo m'accuse de sortir avec son mec or je ne le connais même pas. C'est bien la première fois que je mets pieds ici pourtant.
Agudo : Parce que tu peux dire le contraire ? C'est normal, tu es devant les gens donc tu ne pourras jamais dire la vérité. Heureusement je vous ai vu moi-même.
Les gens commençaient à s'attrouper.
Moi : Mais qu'as-tu vu exactement ? Rien! Pourquoi ne pas me demander ce qui s'est passé au lieu de tirer des conclusions.
Lui : Pourquoi me faire passer pour un coureur de jupon ( s'adressant à moi ) ?
Moi ( surprise ) : Pardon?
Olaedo ( me prenant la main ) : Agudo, je t'ai déjà dit ici que ton Chioke drague tout ce qui porte des jupes et il l'a fait avec moi mais tu ne m'écoute jamais. Au lieu de crier sur elle devant les gens, gère ton mec. On y va Favor !
Elle m'a tiré jusqu'à sa voiture et nous nous sommes installé.
Moi : Je ne comprends rien de ce qui vient de se passer.
Olaedo ( mettant le contact ) : Ne gère pas cette fille, son Chioke est infidèle et elle est la seule dans cette université à ne pas le voir.
Moi : Elle a dit qu'elle le dira à Tonton Ogbonna.
Olaedo : Et alors, tu te reproche de quelque chose ?
Moi : Évidemment que non, je n'ai rien fait et je l'ai chassé même.
Olaedo ( démarrant ) : Alors, je ne vois pas pourquoi tu t'inquiète. Si elle ouvre sa bouche et que papa la défends, je vais te défendre aussi.
Je souris de soulagement et elle fait la manœuvre.
Quand nous sommes arrivées à l'aéroport, nous avons récupéré une valise avec un des amis de Ruky qui venait et je l'ai appelé pour la remercier puis nous avons pris le chemin de la maison.
Olaedo : Donc je garde ça avec moi?
Moi : Oui, si je garde ça dans la mienne tanti va trouver des raisons et m'accuser de choses que j'ai jamais faites seulement pour me la prendre.
Olaedo : Une plaie cette femme.
Moi : Ta belle-mère.
Olaedo : Tu sais très bien qu'elle n'aime que sa fille chérie et je suis le vilain petit canard. Tu n'es pas la seule sauf que moi, je ne me tais pas comme toi.
Moi : C'est ton père Ola, elle peut dire ce qu'elle veut mais ton père va toujours te prendre la part. Moi au contraire, c'est uniquement toi qui me prends la part dans cette maison.
Olaedo : Mais tu dois pouvoir dire quelque chose.
Si seulement tu savais ce que ton père me fait et les menaces qu'ils avancent. Je ne peux pas Ola, Ikena n'est pas encore rétabli.
Moi : ...
Olaedo : Bref, n'en parlons plus. Demain, comme je n'ai pas cours , on va s'enfermer dans ma chambre et regarder ce qui est dans cette valise pour mettre des prix. J'ai une idée d'ailleurs mais je te dirai cela demain, OK?
Moi : D'accord !
Olaedo : Et Ike? Comment il va?
Moi : Pareil, aucun changement et les médecins veulent toujours le débrancher.
Olaedo : Si tu es certaine qu'il y'a encore de la vie en lui alors vas-y., crois fermement et empêche les de le faire.
Moi : Je le ferai toujours ! Il va se réveiller.
Olaedo ( souriant ) : D'accord... Un peu de musique pour la route.
C'est en musique que nous sommes arrivées jusqu'à la maison. Il n'y avait personne au salon donc je l'ai aidé à mettre la valise dans sa chambre et je suis allé prendre une douche et me changer.
Ola est venu me donner quelques vêtements donc j'étais en train de les ranger quand j'ai entendu mon oncle crier mon nom au salon, il est 19h.
Tonton Ogbonna ( hurlant ) : Favor Okafor !!!!!
Moi ( arrivant en courant ) : Oui tonton, tu m'appelle ?
Il y'avait Tanti, Agudo et tonton. Je crois que j'ai compris pourquoi il m'appelle.
Tonton Ogbonna ( le regard sévère ) : Qu'etais-tu faire à l'Université aujourd'hui ?
Moi : J'étais allé attendre Olaedo.
Agudo : C'est une menteuse papa, elle était avec Chioke. Île me trompe avec elle. ( Pleurant ) Je pensais que tu étais ma sœur Favor , je me suis trompée.
Moi : Agudo, je te jure que...
Tanti Chisom : Regarde les gens que tu emmène dans cette maison Ogbonna, regarde. Tu l'héberge et elle poignarde sa sœur dans le dos.
Moi : Je n'ai jamais fait une telle chose. Je suis allé attendre Ola parce qu'elle me l'a demandé , rien de plus. J'étais assise et il est venu me parler, je l'ai même chassé mais...
Agudo : Ferme ta bouche, tu n'as pas honte de mentir devant moi.
Tonton Ogbonna : Favor, donc dans cette maison tu vas voir ton copain? Tu as même un copain et c'est celui de ta sœur ? Dis que tu ne l'as jamais vu dans cette maison?
Mais je ne m'en souviens pas, je suis toujours dans ma chambre... comment aurais-je pu le voir ? Mon Dieu, Ola est où pour me défendre ?
Moi : Je n'ai pas de copain, je peux te le jurer.
Tonton Ogbonna : Tu n'as pas honte de voler le copain de ta sœur.
Olaedo ( entrant ) : Elle n'a volé le copain de personne papa.
Moi ( soulagée ) : Dis leur Ola, dis leur.
Olaedo : Elle n'a rien fait papa. Je lui ai demandé de venir et c'est ce qu'elle faisait jusqu'à ce qu'elle se fasse aborder par Chioke. Elle l'a repoussé mais il a insisté et Agudo est arrivée, elle a mal interprété ce qu'elle a vu.
Agudo ( éclatant en sanglots ) : Tu n'étais même pas là Olaedo, pourquoi tu mens? Moi, ta propre, sœur tu ne me crois pas? Papa, comme c'est ton enfant préférée tu vas la croire... Maman regarde, je suis délaissée dans cette maison, on ne m'aime pas. ( s'en allant )
Tanti Chisom : Mais non!!! Ogbonna, règle ça j'ai déjà dit. ( allant retrouver sa fille )
Nous sommes restés à trois au salon.
Olaedo : Papa, si tu ne veux pas croire en ce que Favor te dit, crois moi. Elle ne peut faire une chose pareille.
Tonton Ogbonna : Qu'est-ce que tu en sais? Elle t'a lavé le cerveau et tu la défends à tout bout de champ.
Olaedo : Papa, ce que te dit Agudo est faux et ...
Tonton Ogbonna ( la coupant ) : Assez! Favor ( me regardant ), à partir d'aujourd'hui tu ne sortiras plus.
Moi : Pitié, pas ça. Ikena, qui va s'occuper de lui?
Olaedo : C'est absurde papa, tu sais qu'elle a son frère hospitalisé et qu'elle va le voir tous les jours.
Tonton Ogbonna : Ainsi, elle saura alors que ce qu'elle a fait ce n'est pas bien. Tu n'auras la permission de sortir que quand je vais décider ( s'en allant ).
Moi ( me laissant choir ) : Mon Dieu, Ikena... Qui va s'occuper de lui? Je ne peux pas rester à la maison sans prendre de ses nouvelles.
Olaedo ( m'aidant à me relever ) : Lève toi et crois-moi , tu iras voir ton frère demain et les jours qui suivront.... Je te promets!
Moi : Mais comment ? Tu as entendu ce qu'il a dit et si je sors, il va faire pire.
Olaedo : Il a dit que tu ne sors pas et non que tu ne pouvais accompagner quelqu'un quelque part ( me regardant ).
Moi ( la regardant ) : ...
Olaedo : Calme toi et allons dans ta chambre, je vais dormir avec toi aujourd'hui.
Je l'ai simplement regardé et dans mon cœur c'était le bonheur.
Elle va dormir avec moi ce qui veut dire qu'il n'y aura pas de tonton Ogbonna aujourd'hui, Dieu merci!
Agudo, je ne pensais pas qu'elle mentirait ainsi... Elle a un problème avec moi? Pourquoi elle me déteste autant ? Pourtant je fais tout ce qu'ils me demandent tous dans cette maison, je ne comprends pas.