Chapitre 2.

Write by Benedictaaurellia

Chapitre 2.

En sortant un soir, elle me convint de venir avec elle, me promettant qu’il s’agissait d’une simple fête d’anniversaire. Elle ne pouvait se défiler me dit-elle et elle avait promis venir avec de la compagnie. Je la suivis à contre cœur, sans informer mes parents.

Ce qui me motivait ? Je voulais la convaincre de changer. Je me disais, si j’acceptais de sortir avec elle, qu’elle reviendrait à de bons sentiments. Elle m’avait d’ailleurs promis que cette virée nocturne serait la dernière et c’est pour cela qu’elle tenait à y aller.

J’étais bien naïve.

Une fois sur les lieux, je déchantais rapidement. Elle nous avait conduits dans un de ces bas quartiers, un quartier vraiment misérable.

 La maison dans laquelle on entra n’était pas moins misérable. On sentait de fortes odeurs insupportables. On aurait dit un mélange à la fois de vomi et de selles. Je n’arrivais plus à respirer tandis qu’elle semblait à son aise. Tout autour de la maison, s’étalaient, plusieurs tas d’ordures.

Une fois à l’intérieur de la maison, je remarquais que plusieurs personnes étaient couchées un peu partout sur le sol et avaient l’air dans un état second. Pour avoir fait des exposés sur les conséquences de l’addiction à la drogue, j’en reconnaissais les symptômes. Je me mis alors à paniquer et je lui demandais à rentrer. Elle me dit alors de me détendre et me donna « un bonbon » à sucer. Je le pris et le mangea et ce fut mon erreur.  La minute qui suivi, je n’étais plus du tout lucide. Je sentais qu’on me trainait quelque part et qu’on m’allongeait sur un lit. Je me suis réveillée deux semaines plus tard à l’hôpital.

Quand j’ouvris les yeux, c’est le regard de ma mère que je vis sur moi. Je promenai mes regards autour de moi et je vis que j’étais dans une chambre toute blanche. A un de mes bras pendait une perfusion. Une machine émettait un bip régulier dans la pièce.

Moi : maman… Dis-je.

Elle : Chut bébé. Ne dis rien. Attends je vais chercher l’infirmière.

Quelques minutes plus tard, des infirmières et un docteur entraient dans la pièce.

Ils me posèrent plusieurs questions et m’auscultèrent. Ils sortirent après s’être rassuré sur mon état et maman revint dans la pièce.

Elle : Comment te sens tu ?

Moi : Je suis très fatiguée, maman.

Elle : Repose toi ma chérie. Je suis là. Tout ira bien.

Moi : Maman, je suis désolée. Je suis sortie avec ma cousine sans vous dire. Mais je ne comprends pas comment je me retrouve ici.

Elle : chut bébé. On en parlera après. L’essentiel c’est que tu ailles bien.

Dans ma tête je me demandais comment j’avais fait pour me retrouver ici. Je voyais bien qu’il manquait une donnée à l’équation. Quel épisode avais-je raté ?

Et ma cousine ? Ou était-elle ? Je ne l’ai pas vue dans la pièce. Je sentais le parfum de papa dans la chambre. Il était surement là quelques minutes plus tôt.

Tandis que je me posais toutes ces questions, je me sentais partir. Le sommeil m’appelait encore. Je me mis à somnoler.

Maman s’en était  rendu compte. Elle me berça et je m’endormis à nouveau.

Trois semaines après mon réveil à l’hôpital, je rentrais à la maison avec le cœur brisé.

 

Edmund.

A ces derniers mots de Ruth, je sentis mon cœur lâcher. Je devine sans peine la suite. Je tourne ma tête vers Ainara. Elle se dirige vers moi et vient me prendre ma main. Elle a compris ma détresse. Elle est tout aussi secouée que moi. Je vois qu’elle aussi a compris. Ruth a surement été violée.

Je ne comprends pas comment sa cousine a pu être aussi méchante avec elle. L’être humain est vraiment mauvais. Rendre le mal pour le bien qu’on t’a fait gratuitement comme ça ?

Ruth a du mal à reprendre son récit et je la comprends. Ce n’est jamais facile de parler de ces choses. C’est comme les revivre à nouveau.

Paul l’encouragea et elle reprit.

 

Ruth.

A mon réveil plus tard, mon père aussi était présent dans ma chambre.

Moi : Papa, je suis désolée. Lui dis-je.

Lui : Ce n’est rien ma fille.

Moi : tu n’es pas fâché ?

Lui : non ma princesse. Tu n’as pas à t’inquiéter.

Là, j’étais vraiment perplexe. Mon père est un militaire. Médecin militaire mais militaire quand même. Au moindre faux pas, il nous punissait vraiment sévèrement. Il ne nous battait pas, non. Il était contre la violence. Mais il avait ses punitions bien à lui. Autant il nous punissait quand on gaffait, autant il nous couvrait de cadeau quand on ramenait de bonnes notes à la maison. Qu’il choisisse de laisser passer ma sortie non autorisée m’alarmait vraiment.

Moi : pourquoi suis-je ici ?

Maman : De quoi te souviens-tu ?

Moi : Je suis sortie avec ma cousine. On venait d’arriver dans une maison vraiment sordide. Je voulais partir et elle m’a remis un bonbon que j’ai pris sans réfléchir. C’est tout ce dont je me souviens.

Maman éclata alors en sanglots et mon père cogna au mur.

Je sursautai.

Je ne compris rien du tout. Mon père n’était jamais violent. Je ne l’avais  jamais vu lever la main sur quoique ce soit. Ça a toujours été un paradoxe pour moi. Un militaire qui prônait la non-violence. Même quand maman tuait une mouche, il était contre. Le voir user de violence me choquait. Ça doit être vraiment grave.

A ce moment, une infirmière toqua à la porte et entre.

Elle : c’est l’heure de vos antidouleurs. Elle me tendit des cachets qu’elle m’invita à avaler. Une fois qu’elle partit, je m’adresse à maman.

Moi : maman, j’ai envie de faire pipi. Tu peux m’aider à aller à la salle de bain ? Je ne sens pas trop mes jambes.

Maman : elle pleura de plus belle.

Papa : Ma chérie. Il faut que tu sois forte.

Moi :…

Papa (se rapprochant de moi et me prenant dans ses bras): Tu ne peux pas le faire pour le moment. Regarde, il y a une sonde qui est reliée à ta vessie. Elle recueille directement ton urine.

Moi : pourquoi est-ce que j’ai une sonde papa ? Qu’est-ce qui m’est arrivée ?

Là, je paniquais vraiment.

Papa : Ma chérie, il faut que tu sois forte.

Sa voix est enrouée.

Moi : … (Je ne dis rien et les regarde à tour de rôle.)

Tu as été violée. (Finit-il par lâcher).

J’accusai le choc.

Je ne disais rien.

Aucun mot ne voulait d’ailleurs sortir de ma bouche.

Mon cerveau recevait l’information mais je faisais mine de ne pas capter.

Je les regardais encore à tour de rôle, plusieurs fois. Ce n’était pas possible. Comment ça j’ai été violée ? Je secouai la tête en signe de dénégation.

Quoi ? Violée ?

Et là, je me mis à rire. Je riais mais vraiment un rire pas humain, pas normal, qui dura un moment.

Ils appellèrent l’infirmière qui vint m’injecter un sédatif et je finis par m’endormir une fois de plus.

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