Chapitre 2
Write by Riri
(Huit ans plus tard)
Les années sont passée, je brillais toujours par mes résultats scolaires. Je suis maintenant en dernière année de lycée. J’ai donc le bac à affronter à la fin de l’année.
Ma mère allait bien *Hamdoullah (Dieu merci). Durant ces huit dernières années je me suis ouvert aux autres. Au lycée Mariama Bâ j’ai côtoyée des filles de toutes les ethnies. Et comme nous étions les meilleurs parmi les meilleures de nos régions respectives, le défi était plus lourd à relever. Malgré le fait que j’apprenais aisément, il a fallu que je m’applique davantage. Chose qui à payer jusque-là parce que j’ai toujours été la première de ma promotion. Quelques rares fois j’ai fini au deuxième et même au troisième rang.
Je me suis liée d’amitié à Ndeya DIALLO. C’est une fille peulh comme moi. Ses parents avait déménagé dans la villa à côté de chez nous il y a quelques années. Ndeya est mince, élancée claire de peau. Couleur de peau qu’elle a héritée de sa mère maure.
Mame Roukhya DIALLO, la mère de Ndeya avait quitté la Mauritanie avec ses trois enfants quand son mari a été affecté au Sénégal. Mon amie Ndeya, n’était alors qu’une toute petite fille. Elle a fait toutes ses études ici à Dakar. Petite fille magnifique et toujours souriante, elle adorait l’école. C’est ainsi que par le concours des circonstances ses maîtres lui ont fait passer le concours d’entrée pour le lycée Mariana Ba. Concours qui a marché, car l’année d’après, elle entrait au pensionnat. Dès son arrivée, sa nature espiègle avait fait d’elle l’amie de toutes les filles. Tout le monde, l’adore cette Ndeya ! Elle et moi nous partageons la même chambre. De fils en aiguille nous sommes devenues inséparables. Elle avait deux ans de plus que moi. Aussi on ne faisait pas la même classe parce que contrairement à moi Ndeya avait suivi un cursus scolaire normal.
Avec Ndeya, j’ai très vite découvert les joies de l’amitié. Le fait de vivre côte à côte a aussi rapproché nos mères. La mère de Ndeya avait ouvert dès leur arrivé dans le quartier un salon de coiffure. Par la suite Mame Roukhya, la mère de Ndeya est devenue l’employeur de maman. La famille de Ndeya contrairement à la mienne était à l’abri du besoin. Et sa mère était une dame d’une grande gentillesse.
Malheureusement cette brave dame est passée de vie à trépas il y a quatre ans.*Allah y rahmo (Que Dieu lui accorde le repos éternel) !
Cette perte bouleversa, Ndeya, sa sœur Rama et son frère Idriss.
Rama, et Idriss sont des jumeaux, ils avaient à l’époque 16 ans. Ne les côtoyant pas vraiment à l’époque, je me rappelle vaguement d’eux. Ivre de douleur, le père de Ndeya à envoyer ses enfants ainée étudié en France un an après la perte douloureuse de leur mère. Cette année coïncidait avec l’année de l’obtention de leur baccalauréat. Sa benjamine Ndeya était toujours à la pension, il l’a alors confié à ma mère.
Mme DIALLO avait légué dans son testament son salon de
coiffure à ma mère qui était devenue au fil du temps sa meilleure amie.Triste mais forte devant Ndeya et moi, maman nous à élever
comme si nous étions des sœurs. Aussi,
nous avons déménagé dans la villa des DIALLO qui était plus confortable que
notre appartement.
Le salon de coiffure marchait très bien, et maman nous avait initiées aux plaisirs des tresses africaines. Ndeya excellait et apprenait aussi par ricochet la couture. Elle adorait la mode et les tresses. Son rêve c’était de devenir une styliste de renom. Elle portait les robes qu’elle dessinait et cousait. Et au pensionnat toutes les filles se faisaient tresser par elle. Ma mère s’est employée à tout faire pour qu’elle ne ressente pas trop la perte de sa mère.
Le père de Ndeya, a été réaffecté en Mauritanie où il s’est marié avec une autre femme. D’après les rumeurs cette femme était acariâtre et mauvaise. Mais ma mère a toujours forcée Ndeya à ne pas accorder de l’importance aux ragots. Elle lui à inculquée les même valeurs que celles auxquelles j’ai eu droit.
La vie poursuivait son cours et j’étais maintenant en terminale scientifique. Ndeya était en première littéraire. On envisageait de passer le baccalauréat ensemble cette année-là. Moi en candidate normale et elle en candidate libre. L’administration avait accepté la proposition de Ndeya à condition qu’elle passe un test d’entrée en classe de terminale. Test qu’elle a réussi avec brio puisque maintenant, elle allait suivre les cours de la terminale L en plus de ces cours normaux.
Tout allait pour le mieux, nous étions heureuses de retrouver le domicile familial chaque fin de semaine. La chaloupe qui emmenait les touristes sur l’île de Gorée nous embarquait les vendredis en direction du port de Dakar. On adorait notre lycée malgré ses vieux murs vestiges de beaux jours passée mais rien n’avait plus d’importance que le bon Tiéboudjeune de maman. En plus, on pouvait sortir de nos cahiers et bavarder avec les tatas des quartiers qui venaient se tresser.
Ndeya avait maintenant dix-sept ans. Elle s’était muée en une ravissante jeune femme qui attirait mille prétendants à la ronde. Ses formes pas très énormes en charmait plus d’un et son regard espiègle déroutait même le plus hardi.
Moi aussi j’avais grandi. Adolescente de quinze ans, je ne faisais pas mon âge avec mes 1m77 héritages d’un père que je n’ai pas connu. Jeune fille élancée, je ressemblais trait pour trait à ma mère. Binoclarde, mes lunettes me donnaient ce charme propre aux intellos. Ma plus grande fierté, c’était mes cheveux crépus. J’avais une énorme touffe de cheveux que je ne relâchais presque jamais. Je remerciais Allah de ne pas m’avoir donné des formes à l’instar de Ndeya. J’aimais les formes féminines mais je détestais le fait que ça attirait toutes la gente masculine.
Autant Ndeya ressentait le désir d’être admirée, autant j’adorais passer inaperçu. Les hommes moi je les fuyais, alors que Ndeya devais nécessairement plaire. C’était d’ailleurs le seul désaccord qu’il y avait entre nous. Son plus grand kiff c’est de voir les mâles se pâmer d’admiration devant son corps de déesse.