Chapitre 3
Write by Riri
C’est ainsi qu’un vendredi alors qu’on rentrait comme d’habitude sur Dakar. On a fait la connaissance de Birane Diop. C’était un étudiant qui avait accompagné à Gorée quelques un de ses amis touristes. Il était élancé et avait des traits fins à l’instar des peulhs. Mais il ne comprenait pas un mot *wolof (langue sénégalaise).
A notre ‘’ Nagadef (Bonjour) ‘’, il n’a pas su répondre. Pour la première fois Ndeya depuis que je la connaissais était muette comme une carpe. Cela aurait été impoli de ne pas répondre aux questions de ce jeune homme qui je l’avoue était plutôt beau. C’est ainsi qu’on apprit qu’il s’appelait Birane et qu’il avait grandi au Bénin .Son père était sénégalais ce qui expliquais le fait qu’il soit un Diop. II était né et avait vécu toute sa vie au Bénin. J’enviais tellement son accent parce que contrairement à nous il n’en avait pas. Nous étions arrivées au port de Dakar, il fallait descendre, nous nous sommes donc séparés.
-Hey Ndeya, tu as quoi ? Le garçon là t’intimidait rek
- Ayna tais-toi … W’allah pourquoi tu n’as pas pris son numéro ?
-Hé toi aussi, le boy te regardais seulement, w’Allah je ne suis pas experte ein mais tu lui plaisais trop
J’ai continuée par la chambré, jusqu’à notre retour à la maison. Je ne savais pas pourquoi mais j’étais sure que cette rencontre chamboulera notre existence.
Dès qu’on aperçut maman, on sauta dans ses bras. Après s’être changée. On à manger, toutes les trois dans le même plat. C’était un délicieux plat de Mafé, juste *Nekhna Torop (Trop bon).
Nous étions en décembre et on avait deux semaines de congés à cause des fêtes de fin d’année. Maman avait besoin de main d’œuvre au salon de coiffure. Après le déjeuner, elle est donc partie en nous intimant l’ordre de venir la rejoindre après. Dès que la porte s’est refermée sur maman, Ndeya s’est connectée sur le Pc de la maison.
On n’avait pas de téléphone portable mais le téléphone fixe de la maison était accessible. Et du moment où on n’explosait pas le forfait téléphonique on s’éloignait des foudres de maman.
Ndeya avait un profil Facebook, avec plein de photos, moi ce n’était pas mon délire. Facebook me servait juste à lire des chroniques.
-Ayna, le nom du garçon de la chaloupe c’est quoi déjà ?
- Birane DIOP, dis-je en m’appliquant à faire la vaisselle
Ndeya envoya une demande d’ami au fameux Birane. Ce dernier répondit aussitôt, et s’en suivi une discussion très animée.
Deux heures plus tard après ma sieste, Ndeya ne s’était toujours pas changée. Elle était scotchée au PC, et souriais toute seule. J’avais raison quand je disais qu’elle avait ce Birane dans la peau.
Le téléphone sonna, je voulus décrocher pensant que c’était maman quand Ndéya sauta sur ses pieds et m’arracha presque le combiné des mains. Hébétée, je suis restée pantoise un bon moment l’observant sourire de toutes ses dents. Elle raccrocha finalement en disant qu’on y sera. Sera où ?
-Ayna, on va à une fête, demain, c’est un mariage.
-Mariage ? Maman n’acceptera jamais et puis c’est le mariage de qui ? Birane ? On ne le connaît même pas ce garçon …Oublie pas que maman à dis de rester loin des garçons deh
- Calme-toi, la cousine de Birane se marie et il m’a invitée. Enfin j’ai dit que je venais avec toi … Tu me serviras de chaperon … Allez dis oui rek … En plus tu adores les mariages…
Oui j’aimais les mariages, mais j’avais un très mauvais pressentiment. Je ne sais pas pourquoi .Je lui en fis part et elle me promit qu’elle allait se tenir à carreau avec cet homme. Pas très rassurée, j’ai quand même acceptée d’aller avec elle. On avait décidé d’omettre volontairement une partie de la vérité à dire à maman. Elle a toujours été très attentive vis-à-vis de nos problèmes. Mais cette fois ci tout étais différent, il s’agissait d’un homme qui courtisait Ndeya. Et ça à moins d’être suicidaire il était hors de question que l’une d’entre nous informe maman. Nous nous sommes donc mises d’accord sur la version à lui fournir en priant pour qu’elle accepte. Finalement, Ndeya se déconnecta, se changea et ont pris finalement la direction du salon.
Le salon de coiffure, était situé à deux ruelles de la maison. Maman avait fait des rénovations ces dernières années. Au final le salon est devenu un institut de beauté .Elle a racheté la boutique à côté. La boutique était alors devenue deux fois plus grande. Ayant quelques notions de base en couture, maman avait suivi une formation dans le but d’améliorer la qualité des services qu’elle propose. Les dessins de Ndeya avaient servi d’esquisses pour les premières robes confectionnées par maman. Elle avait embauchée deux ouvrières Mame Mbaye et Oumou FALL afin que ces dernières travaillent avec elle. Le salon marchait tellement bien qu’elles étaient toujours à cours de main d’œuvre.
Dans la rue, les regards s’attardaient sur les formes plantureuses de Ndeya qui ne ratait aucune occasion de montrer ses longues jambes qui ma fois était magnifique. Les plus courageux lançaient des propos salaces à son passage. A chaque fois, je les récompensais d’un regard mauvais .Ndeya, s’en foutait royalement.
Une fois au salon, nous nous plongeons dans le travail après les *Salamecks (salutations) d’usage. Ndeya alla aider maman à coudre tandis que moi je me suis mise à faire de *sénégalèsesTwist (twist avec rajout de mèches) à une cliente avec Oumou Fall.
Oumou Fall était une jeune fille sérère (ethnie sénégalaise) de vingt-deux ans qui a dû laisser les études à cause d’une grossesse indésirée. N’ayant pas eu le soutien de ses parents et encore moins de son petit ami, elle s’est mise à faire des travaux ménagers pour pouvoir s’occuper de sa grossesse. Au final, elle fait une fausse couche car elle se démenait trop. Maintenant *Hamdoullah (Dieu merci) elle était marié à un de ses cousin germain. C’était la condition que lui avait imposé sa famille, lorsqu’elle a imploré leur pardon après sa mésaventure. Depuis ce temps elle est devenue une *Ibadou (femme voilé) et à portée le voile Masch’Allah (Dieu est grand).
En tressant elle me mit au courant des ragots du quartier. C’est la particularité des pays africains. On carbure aux ragots looll.
L’après-midi passa tellement vite. Maman m’appela et j’allai la rejoindre.
-Ndeya dis que vous devez aller au mariage de Fatou aux *almadies (quartier de Dakar) demain après-midi.
-Oui *Néné (maman), stp tu nous permets d’y allez ?
-Hey
,Ayna, Ndeya mes filles j’hésite ein …Vous êtes devenues des filles
magnifiques *Hamdoullah et tous les hommes tourne autour de vous comme des
chiens autour d’un morceau de viande…
-Maman, on fait attention w’Allah, on ne les regarde même pas dis-je en cœur avec Ndeya
Maman sourit et nous prit dans ses bras. Tellement on l’aimait cette dame si petite mais à la fois si forte. Elle nous donna la permission et nous remis par la même occasion des robes qu’elle avait confectionnée pour nous. Ça tombait bien parce que moi je n’avais pas de vêtement adéquat pour l’occasion. Ndeya était aux anges, elle supplia Oumou FALL de lui faire des nattes à rajout.
Comme moi elle avait, de longs et beaux cheveux. Maman s’est toujours occupée de notre chevelure en interdisant le défrisage. Je ne la remercierais jamais assez pour ça. Finalement on est rentrée à la maison avec maman. N’ayant pas très faim Ndeya et moi avons partagez un bol de *Thiakri (mélange de mil avec du lait). Maman elle, s’est fait une salade.