Chapitre 2

Write by Myss StaDou

UN PAPA À LOUER : Chapitre 2

 

UNE DIZAINE DE JOURS PLUS TARD

 

La musique assourdissante manque de nous faire exploser les tympans. Je décide qu´il est mieux de s´éloigner du baffle et de trouver une petite place tranquille à l´écart. Aimée et moi assistons au deuxième anniversaire de l´enfant de Nadia, ma petite sœur. Cette dernière se pavane au milieu de ses invités, toute fière dans sa minirobe qui couvre à peine son corps rondelet. Son air suffisant me saoule et je ne peux pas m´empêcher de le cacher.

 

- Souris au moins ! me dit Aimée. Tu ne devrais pas être jalouse de ta sœur.

- Je ne le suis aucunement. Je sais juste exaspérée parce qu'elle fait. On dirait qu'elle est la première femme sur la terre à avoir un enfant. Et pourtant, ce n'est pas le cas.

 

Je me tourne vers elle.

 

- Regarde-toi, par exemple. Tu as des enfants et tu te comportes très bien. On ne se sent pas mal à tes côtés.

- Ma chérie, ne le prends pas mal. C´est normal pour elle d'être fière d'être une mère. Surtout qu'elle est désormais mariée. Il faut bien qu'elle prouve au monde qu'elle est une femme capable.

-  Comme je n'ai pas d'enfant, cela voudrait-il dire que je suis une incapable ?

 

Elle me toise.

 

- Viens prendre dans ma bouche, mademoiselle qui adore sa liberté, qui chasse les hommes qui veulent du sérieux ! Que voudrais-tu qu'on fasse de toi ?

- Je ne sais pas. Et je trouverai bien une solution à mon problème. Parlons d´autre chose. Dis-moi un peu…

 

Au même moment, Nadia se retrouve devant nous. Elle porte sa fille et sourit à pleines dents. Elle me regarde longuement avant de parler.

 

- Christiane, merci pour le cadeau. Je sais que tu pouvais faire mieux que ça ! C'est quand même ta nièce. En attendant que tu aies tes enfants, enfin, tu peux bien investir sur elle et lui donner le meilleur qu'il soit.

- Merci, je fais vraiment de mon mieux ! dis-je d´une voix sèche.

 

Elle secoue négativement la tête. Elle a l´air très mécontente.

 

- Non, Christiane ! Je refuse ! Je connais tes possibilités. Je sais combien tu gagnes. Ça ne sert à rien d'être égoïste. Je suis ta petite sœur. Tu ne peux pas venir à mon anniversaire avec un tel cadeau.

 

Elle fait une mine bizarre. Je suis juste outrée.

 

- Ce cadeau m'a couté exactement 37.800 Francs, madame ! Je crois qu´en plus, je t'ai envoyé une enveloppe conséquente pour contribuer à cette fête. Arrête de jouer à l'ingrate et de me ridiculiser devant les gens !

 

Elle change aussitôt de couleur. Mon cou a porté.

 

- Non, madame ! Tu ne peux pas venir ainsi et me parler mal chez moi !

- C'est toi qui as commencé ! je m´emporte. J´étais tranquillement posée ici. Tu veux venir me montrer que tu es mariée, que tu es arrivée. Je suis heureuse de ton bonheur, mais n'exagère pas ! Toutes les femmes ne sont pas nées pour être des mères.

 

Nadia ricane en caressant la tête de son enfant.

 

- Comment le sais-tu ? Tu n'as jamais essayé ! dit-elle en appuyant sur les mots avec un air narquois. Je ne sais même pas si tu as déjà portée une grossesse dans ta vie ou alors as-tu passé le temps à les jeter dans les toilettes ?

 

Je me redresse tout d'un coup. Aimée me bloque de la main. Elle me pousse à m'asseoir à nouveau. C'est elle qui prend la parole.

 

- Nadia, dit-elle en la menaçant du doigt, petite sœur, sache que tu n'as pas le monopole du mariage ! Ça fait ça fait quoi… Deux ou trois jours que tu t'es mariée et ce n'est que ton premier  enfant. Regarder les gens de haut n´est pas bon. Il faut toujours respecter ses ainées. Christiane ici, est ton ainée. Elle n'est pas jalouse de toi. Elle a daigné t'honorer de sa présence. Cela voudrait dire qu´elle tient vraiment à cet enfant. Je crois que nous avons toutes contribué pour cette fête, parce que tu es aussi une petite sœur pour moi. Je ne vois pas ce que nous avons de différent de ces personnes à qui tu souris à pleines dents. Respecte-moi et ta sœur à l´avenir !

 

Elle tchipe et marmonne avec un air boudeur.

 

- Tu ne sais pas ce que je dis à ma belle-famille sur ma grande sœur. Je comptais sur elle pour me vanter et  prouver que ma famille est vraiment derrière moi. Malheureusement, son cadeau m'a déçue. J’aurais aimé qu'elle dépense plus pour mon enfant, pour fermer la bouche des gens et leur prouver que dans notre famille, nous ne sommes pas stériles ! Parce que c'est ce qui se disait lorsque je me suis mariée, vu qu'elle n'a pas encore accouché et elle n'est pas mariée.

 

Chaque mot qu'elle prononce me blesse, mais j'ai décidé depuis quelques secondes de garder le silence. Elle bavarde encore quelques instants. Après, elle s'en va. Je lui lance un regard méchant qu´elle ne semble pas percevoir. De toutes les manières, elle a déjà le dos tourné.

 

Je prends mon verre de vin rouge et je le vide d'un trait.

 

- Cela ne t'aiderait pas, dit Aimée.

- Je sais. Mais cela me nettoie au moins le cerveau. On dirait que ne pas être une mère est un crime ! Même ma petite sœur me manque de respect. Voilà pourquoi je n'aime pas passer dans ses 5 mètres 50. Elle est trop impolie et mal éduquée!

- Tu sais qu'en disant cela, tu insultes votre maman. C'est la personne même qui vous a éduquées.

- Je sais. Mais cette fille mérite toutes les insultes de la terre. Rien que pour lui fermer la gueule, je vais chercher à faire un enfant !

- Mais comment ?! Tu n'es même pas mariée.

- Qui a dit qu'il fallait obligatoirement être mariée pour faire des enfants ?

 

Je ris en me levant. J'attrape mon sac à main, bien décidée à trouver une solution à mon problème.

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