CHAPITRE 2 : Playboy 

Ce lundi matin à la première heure, la classe de terminale A42 était très calme. Tout cela à cause de l’interrogation écrite que le professeur d’histoire-géographie avait annoncée la veille. Tout le monde était complètement embourbé dans son cahier le temps de mémoriser quelques lignes bien avant que ce dernier, discutant avec ses collègues à la salle des professeurs n’arrive. Léone se retournait sans cesse et regardait le siège de son amie Diane qui était vide. Elle s’inquiétait et s’interrogeait sur les raisons de son absence d’autant plus qu’elles s’étaient séparées la veille et elle se portait quasiment bien. 

Elle se leva et alla s’asseoir à côté de Créole, son autre amie qui est aussi amie à Diane.

 - Dis Créole, as-tu eu des nouvelles de Diane ? 

 - Oui. Je l’ai appelée ce matin pour lui rappeler de me ramener ma brochure de mathématique que j’avais oubliée l’autre fois chez elle. Tout paraissait normal chez elle.

 - Alors pourquoi n’est-elle pas là ? ça fait pratiquement trente minutes qu’elle devrait être là. Le prof ne va pas tolérer cette fois ci son absence.

 - Tu sais quoi, rappelle la voir.

 - Quoi ? Ici dans l’enceinte de l’école et pire en classe ? Tu sais très bien que le règlement intérieur l’interdit strictement.

 - Si si. Pas besoin de me le rappeler. Si on ne fait rien, le prof lui donnera zéro et ce n’est pas bon pour elle en ce moment. Tu sais, allons derrière la classe. Personne ne nous verra là.

 - Hum…Tu es sûre ? Il ne faut pas que nous ayons des problèmes.

Elles sortirent de la salle de classe et se dirigèrent comme elles l’avaient dit derrière la salle de classe. Une fois là, Créole appela Diane. Cela sonna longuement bien avant que cette dernière ne décroche mais malheureusement, elles n’eurent pas le temps de converser.

 - Que faites-vous ici à une heure de cours ? Leur lança froidement le professeur d’histoire-géographie qu’elles attendaient éperdument pour l’interrogation.

 - Bonjour monsieur balbutia Créole. Au fait…

 - Je vous ai posées une question mesdemoiselles et gare à vous si vous ne me donnez pas une réponse convaincante. Je vous amène directement chez le censeur. En attendant, donnez-moi le téléphone que vous manipuliez.

Créole s’avança à pas de tortue et lui remit le téléphone.

 - Monsieur, intervint Léone après plusieurs efforts. Au fait nous appelions notre camarade Diane. Elle est absente et comme vous alliez faire une interrogation, nous voulions savoir pourquoi elle n’est pas là jusqu’à présent. Tout est de ma faute. C’est moi qui ai convaincu Créole de sortir de la classe et de l'appeler. Je suis la seule responsable.

 - Vous connaissez bien le règlement intérieur ? 

 - Si si.

 - Alors rentrez en classe. À la fin du cours, je verrai quoi faire. 

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Le bolide de Yaovi ELBA s’arrêta devant le CHR de Kpalimé. Il sortit et vint ouvrir la portière à Diane. Elle avait un sachet en main. Ce dernier l’embrassa sur la joue et lui dit : 

 - Je suis ravi que tu ais demandé mon aide et sincèrement ça m’a fait plaisir de te filer un coup de main. Tiens-moi au courant de l’état de santé de ta mère.

 - Merci. Je suis très touchée par ton geste Yaovi. Vraiment merci beaucoup. Là il va falloir que je lui apporte les médicaments et ensuite filer à l’école. Je suis même en retard et je ne sais pas quoi expliquer au censeur. 

 - Et qui va s’occuper de ta mère en ton absence. 

 - Il y a ma grand-mère. Je ne peux pas rater l’école aujourd’hui.

 - Okay. Je t’accompagne donner les médicaments à ta mère ensuite je te dépose à l’école.

 - Non. Je te remercie. Tu en as assez fait. Je ne veux plus te déranger. Je peux me débrouiller seule.

 - J’insiste. Je veux bien t’aider.

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Diane est l’unique fille de sa mère. Elle a perdu son père avant sa naissance et a été élevée par sa mère. Cette dernière, débrouillarde, s’est sacrifiée pour qu’elle aille à l’école mais malheureusement elle eut une crise cardiaque à ses quatorze ans qui la cloua sur place. Ne pouvant plus rien faire, Diane prit la relève. Elle jongla entre les cours et des petits travaux qui pourraient rapporter un peu d'argent mais cela ne suffisait pas jusqu’au jour où elle commença à se donner aux hommes pour quelques liasses de billets. La rencontre avec Idriss, un jeune comptable propriétaire d’un grand cabinet l'aidait à revenir sur le droit chemin.

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Au bureau du censeur, Yaovi lui expliqua les raisons du retard de Diane. Ce dernier après un moment de silence accepta de la laisser suivre les cours sans la punir. Il l’accompagna en salle de classe. À l’entrée, il fit signe au professeur et discuta avec lui quelques minutes avant de repartir…

Après l’interrogation écrite, le professeur appela Léone et Créole et leur remit le téléphone portable. Il leur expliqua ce que le censeur lui avait dit concernant la santé de la mère de Diane. C’est cette raison même qui l’a amené à changer d’avis sur la punition qu’il allait leur infliger. Il avait tout reconsidéré. Toutefois ayant enfreint le règlement intérieur, il leur donna un avertissement. 

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Diane se rendit au bureau de Yaovi. Elle voulait le remercier de l’avoir aidée. À quelques mètres sou peu de l’entreprise, elle le vit en compagnie d’une très belle demoiselle presque du même âge que lui. Elle lui tenait son sac et il la prenait par la taille. Ils marchèrent jusqu’à la voiture où il lui ouvrit la portière côté passager bien avant qu’il n’ouvre le tien. Une fois à l’intérieur, ils s’embrassèrent langoureusement. Ensuite il démarra. Diane, observa toute la scène, le cœur meurtri. Elle fut troublé. Elle était clouée sur place et avait du mal à bouger au point où le vigile de l’entreprise l’interpella et lui ordonna de dégager la route pour que son patron puisse passer. Cela attira l’attention de Yaovi. A vrai dire ce fut en ce moment qu’il l’aperçut. Avec un signe de main, il ordonna au vigile de la laisser. Il roula jusqu’à elle et baissa la vitre.

 - Diane, qu’est-ce que tu fais ici ? Pourquoi ne m’as-tu pas prévenu que tu venais ? Je suis en train de partir comme ça.

 - Au fait je suis venue te remercier. Désolée de ne t’avoir pas prévenu.

 - Ce n’est pas grave. Je t’ai déjà dit que ce n’est pas la peine de me remercier. 

 - C’est qui cette fille chérie ? Lui demanda sa compagne. 

 - Ah c’est une amie à qui j’ai rendu un service.

 - D’accord. 

 - Bon Diane, on se dit bonne suite de journée et bon rétablissement à ta mère. 

Elle regardait la voiture la dépasser jusqu’à ce qu’elle ne disparaitre complètement. Alarmante, elle se retourna et s’avança lentement, direction la maison. 

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Diane fit escale chez Leone. Elle avait besoin de quelqu’un à qui parler pour se libérer et qui pourrait lui remonter le moral mais elle trouva cette dernière en train de sortir, bien habillée avec un petit sac de voyage sous la main comme si elle allait quelque part. 

 - Leone ? Tu vas quelque part ? 

 - Oui Diane. Je vais à Lomé. La mère de Laurent vient de m’appeler. Elle a dit qu’il avait avalé beaucoup de comprimés et il est actuellement en coma au CHU campus de Lomé.

 - Quoi ? Il est devenu fou ou quoi ? 

 - Si. Je crois que je suis la responsable de tout ça. Durant toutes ces semaines, il m’a appelée et m’a laissée des messages auxquels je n’ai pas donné suite et il m’a dit qu’il allait se suicider si je ne lui répondais pas.

 - Mais c’est irresponsable ce qu’il a fait ! Il t’a trompé et c’est normal que tu te fâches mais passer par ce moyen pour attirer ton attention, c’est pathétique. Toutefois, je souhaite qu’il se rétablisse. Et pour les cours ? Comment vas-tu expliquer ton absence ? 

 - Je verrai quoi faire à mon retour. 

 - D’accord. Viens, je t’accompagne à la station.

NB : Joyeuse fête d'indépendance à mon cher pays le Togo et à tous les compatriotes togolais du monde entier. 

J'ai envie de faire de cette histoire un livre version papier. Seriez-vous prêts à l'acheter? Laissez-moi vos réponses. 

Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol; nouvelliste togolais. 

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