Chapitre 20

Write by R.D

« Confie-toi à Allah. Allah aime ceux qui lui font confiance » Sourate Al IMRAN, verset 159

Boubah

Je me trompe où ai-je l’impression qu’elle est aussi choquée par les résultats ? Depuis que le docteur nous a félicités, elle n’a pas pipé mot. Il m’a fallut un effort surhumain pour remercier le docteur et sortir de son bureau.

Nous sommes montés en silence dans la voiture. En d’autres circonstances, un couple normal serait entrain de sauter jusqu’au plafond en remerciant le bon Dieu pour cette nouvelle mais moi, je ne sais pas ce qu’il faut que je fasse vu que nous sommes tout sauf un couple.

J’avais énormément prié en me rendant ici. J’ai même promis à Dieu que je changerais si sa grossesse s’avère fausse mais hélas pour moi. Cette fois ci, mes prières n’ont pas été entendues.

J’imagine déjà de loin la réaction de mes parents. Je suis sûr que maman sera contre ce mariage. Pas plus tard que la semaine passée, elle me parlait d’une de mes cousines qu’elle aimerait que j’épouse. Et papa ? Que va-t-il dire ?

Je roule actuellement sans destination précise. J’ai besoin de calme, d’air. Il me fou trouver la force pour remettre mes idées en place et trouver une solution adéquate à cette situation.

Jamais de ma vie je ne me suis senti si mal et impuissant en même temps. Je ne peux rien faire et c’est bien ça le pire. Cet enfant n’a pas demandé à naitre. Nous avons été inconscients et on en paye le prix. Même si j’aurais aimé qu’il n’existe pas, voilà il est bien là et pousse dans le ventre de Mounas.

Je pensais qu’elle allait me rabattre les oreilles en me disant que maintenant que je sais la vérité on doit accélérer la procédure mais à mon grand étonnement elle est calme. Un peu trop calme à mon goût. Peut être aurait elle préférée que cette situation n’existe pas ? Que faire ? Que faire ?

J’ai pris la route de la plage la plus proche de l’endroit dans lequel on était pour qu’on puisse discuter en toute tranquillité. Lorsque je suis arrivé, j’ai éteins le contact avant de me retourner vers elle.

Je n’avais pas tort. J’ai vraiment l’impression qu’elle est dans les vaps depuis tout à l’heure.

Moi : Mounas ?
Mounas : ….
Moi : Tu es devenue sourde et enceinte en même temps ?

Contre toute attente, elle a éclatée en sanglot. Mais qu’est ce qui ne va pas chez elle ? Est-ce ça que vous appelez les hormones ? Rire tout de suite et l’instant d’après pleurer ? D’ailleurs pourquoi pleure t elle ? Ou bien elle fait tout simplement semblant pour que j’aie pitié d’elle ?

Moi (ton dur) : Puis je savoir ce que c’est que ce cirque ?
Mounas :...
Moi (énervé) : Mounas, c’est à toi que je parle bon sang. Pourquoi pleures-tu ? N’est ce pas ce que tu voulais ? Tu devrais être heureuse vu que t’as réussis ton coup.
Mounas (énervée) : heureuse de quoi ? Être enceinte d’un vaut rien comme toi ?

Je n’en crois pas mes oreilles.

Moi : tu oses me traiter de vaut rien ? Et avec cette attitude comment puis je envisager t’épouser ? Tu risquerais de me tuer avant mon heure tellement tu es impolie. Aucun homme ne voudrait d’une femme comme toi dis je énnervé

Au lieu de me répondre elle est descendue de la voiture. J’ai été obligé de descendre vite fait avant qu’elle n’aille loin.

Moi (la rattrapant) : es tu consciente que tu es entrain de te donner en spectacle ?
Mounas (hurlant) : écoute Boubah. Fiche moi la paix ! Dégage ! Je n’ai pas envie de te voir et encore moins t’entendre me parler mal. Qu’est ce que tu crois ? Que t’es le seul dans ce pétrin ? Toi au moins tu es un homme. Personne ne te pointera du doigt. Mais moi ? Moi ma vie viens de se briser. Jamais je ne pourrais encore regarder ma mère dans les yeux termina t elle en pleurant avant de monter dans le premier taxi qu’elle a trouvée.

Je suis tellement sous le choc que je n’ai pas bouger. As t on échanger la Mounas qui me narguait à cause de cette grossesse ? Qu’est ce qui a bien pu ce passer entre hier et aujourd’hui pour qu’elle se comporte comme si elle était vraiment triste de cette situation ? Je ne la connaissais pas des talents d’actrice mais cette fois ci, je dois avouer qu’elle est vraiment forte. Elle pense que je vais marcher dans son petit jeu ? Non ! Elle a mentie.

Je suis retourné dans la voiture avant de démarrer pour quitter ce lieu où tous les regards sont braqués sur moi. Je n’ai pas eu d’autres destinations à prendre que la maison d’Ibrahim.

Je n’ai toujours pas envisagé de l’épouser. Je n’arrive même pas à envisager cela. J’ai pensé à lui demander d’avorter mais je me suis très vite ressaisi. Je ne tuerais jamais la vie que Dieu a rendue sacré. Que Dieu me préserve même de ces pensées diaboliques.

*****

Je suis arrivé une trentaine de minutes après chez Ibrahim. J’ai salué son père que j’ai croisé dans les escaliers avant de sonner à sa porte.

Ibrahim : bientôt je vais ouvrir une boite pour des consultations plaisanta t il.

Je n’ai même pas attendu qu’il m’invite avant de rentrer dans la maison.

Moi : Où est ta femme ?
Ibrahim : chez Mounas.
Moi : elle ne peut pas être chez Mounas vu que je viens de me séparer de cette dernière.
Ibrahim : comment ça ? Elle est sortit d’ici ce matin en me disant qu’elle allait passer la journée chez elle.
Moi : peut être qu’elles étaient ensemble.

Il a automatiquement pris son téléphone avant de composer son numéro et lancer l’appel.

Ibrahim : Oû es tu ?
Fatima : ….
Ibrahim : tu commences déjà à me mentir ? Je t’attends ici as t il dit avant de raccrocher.

Si je savais, j’allais fermer ma bouche.

Moi : je n’ai pas duré avec Mounas. J’ai fait juste une heure de temps avec elle.
Ibrahim : et alors ? Chez elle ce n’est pas loin. Si vraiment elle n’était plus avec elle, elle serait déjà ici.

Je me suis rendu dans la cuisine pour me servir à manger tellement j’ai faim. Quand Ibrahim est énervé, il n’entend et ne comprends rien du tout. Mieux vaut le laisser d’abord digérer sa colère.

Je crois qu’au lieu de venir prendre des conseils, j’ai mis ma bouche dans ce qui ne me regardait pas et à cause de moi il va vraiment lui passer un sacré savon.

Ibrahim

Je bouillonne à la limite de rage rien qu’à l’idée qu’elle m’ait mentie pour sortir d’ici. Où est elle allée ? Avec qui ? Faire quoi ?

Boubs a préféré partir lorsqu’il a terminé de manger. Il m’a demandé de me calmer et qu’il se pourrait que ce soit lui qui ce soit tromper. Dans tous les cas, je l’attends ici de pied ferme.

Elle ne peut pas me rabattre les oreilles sur l’importance de la sincérité et me mentir à tout bout de champs comme bon lui semble. Je fais un effort surhumain pour changer alors je n’accepterais pas qu’elle se foute de moi.

J’étais assis devant la télé lorsqu’elle est rentrée. Elle a déposée des paquets qu’elle avait avant de s’asseoir à côté de moi.

Fatima : Bonsoir.
Moi : ….

Je suis entrain de lutter contre mes démons pour ne pas exploser.

Fatima : j’étais chez Mounas mais elle m’a dis qu’elle avait une urgence donc elle est partit. J’ai profitée pour faire des courses.
Moi : ah bon ? Depuis quelle heure ? Où étais tu durant tout ce temps ?
Fatima : j’étais allée faire des courses. C’était à 13h. Je suis désolée as t elle lâcher.

Je crois que je commence à m’attacher un peu trop à cette jeune femme. Je m’énerve bêtement et j’en deviens même énormément jaloux.

Moi (honteux) : Excuse-moi !

J’avoue que j’ai vraiment honte de moi. Comment ai-je pu la menacer pour si peu ?

Fatima : Ok !

Elle s’est levée sans rajouter un autre mot. Vu la manière dont je lui ai parlé au téléphone, je comprends qu’elle puisse me bouder et elle a tout à fait raison.

Je suis resté assis à cogiter pendant un long moment avant de me rendre dans la chambre en espérant qu’elle ne me boude plus.

Elle est sous la douche apparemment. J’ai eu l’idée de l’y rejoindre donc j’ai ôté vite fait mes habits.

Elle s’est retournée lorsqu’elle m’a vu mais elle a continué à laisser l’eau couler sur son corps. Vous m’avez insulté ici, mais je ne regrette pas de lui avoir donné ces vitamines parce qu’elle commence à être sacrément bonne.

J’ai saisie le savon qui était posé sur la savonnière avant d’éteindre l’eau et le lui passer sur tout le corps. Elle n’a pas opposé de résistance bien au contraire.

Elle a appuyée ses mains sur le mur en face d’elle en me tournant le dos.

J’ai alors moussé tout son corps jusqu’à sa cheville avant de la retourner pour qu’elle me fasse face. J’ai hésité avant de l’embrasser par peur qu’elle me repousse mais heureusement pour moi que ce n’est pas le cas.

J’ai allumé l’eau tout en continuant à l’embrasser jusqu’à en perdre haleine. Je bande tellement que j’ai envie de la posséder là tout de suite mais je suis conscient que ce n’est pas comme ça qu’on résout les problèmes.

Il m’a fallut un effort surhumain avant de la faire sortir de la douche et l’attirer pour qu’elle s’assoit à côté de moi.

Moi : je n’aurais pas dû te menacer. En fait j’ai crû que tu m’avais mentis ce matin raison pour laquelle je me suis énervé lorsque Boubah m’a dit qu’il était avec elle.
Fatima (étonnée) : J’ai mal entendu ou bien tu as parlé de Boubah ?
Moi : oui dis je conscient de la bourde que je venais de commettre.
Fatima : donc c’est pour lui qu’elle m’a abandonnée ?

Attendez, donc elle n’en savait rien ? Je me suis dis hier que le problème dont elle me parlait concernant Mounas était sa grossesse mais apparemment ce n’est pas le cas et c’est même la raison pour laquelle j’ai été catégorique sur mon refus de l’héberger chez moi. Qu’est ce que Mounas a bien pu choisir comme prétexte pour que Fatima me demande de la laisser dormir ici ?

Moi : ce n’est pas à moi de te dire certaines choses surtout concernant la vie de ton amie. Lorsqu’elle se sentira prête, elle t’en parlera. J’aimerais tout simplement que tu me pardonnes de m’être emporter bêtement.
Fatima : Ok..

Heureusement pour moi qu’elle n’a pas trop pris cela à cœur. Je ne savais pas que l’amour pouvait rendre aussi fou.

*****

Malgré qu’elle m’a dis qu’elle me pardonnait, elle est très silencieuse, chose que je respecte. Je me suis levé pour me rendre à la terrasse du haut lorsque
Boubs m’a envoyé un message en me disant qu’il devait me parler de toute urgence.

J’ai composé son numéro dès que je me suis retrouvé seul.

Boubs : Allo ?
Moi : je suis vraiment désolé pour tout à l’heure.
Boubs : c’est moi qui suis désolé. Je l’ai fait passer pour une menteuse.
Moi : ne t’inquiète pas c’est déjà réglé bien vrai qu’elle me fasse toujours un peu la tête. Alors, quelle est l’urgence ?
Boubs : le test est positif. Elle est enceinte de deux semaines.
Moi : merde ! Tu tiens le coup ?
Boubs : selon toi ? J’ai l’impression que le ciel m’est tombé sur la tête. Ce qui me tue le plus c’est qu’elle a piquée une crise tout à l’heure soit disant qu’elle n’aurait pas aimé porter cet enfant. A croire qu’elle a apprit au même moment que moi qu’elle est enceinte.
Moi : ce n’est pas une chose à écarter. Il se peut que ce soit l’arroseur arrosé. Elle voulait te piéger et maintenant c’est elle qui se retrouve piéger. Avez-vous au moins pu discuter convenablement ?
Boubs : c’est ce que j’avais prévu mais elle est sortit de ma voiture en vrac après avoir piqué sa crise de folie.
Moi : je suis désolé pour ce qui t’arrive.
Boubs : je n’y peux rien.
Moi : que comptes-tu faire ?
Boubs : je n’en sais rien encore. Tout ce que je sais, c’est que j’ai fauté et je dois assumer.
Moi : tu sais, ce n’est pas parce qu’elle est matérialiste que ça signifie que c’est une mauvaise femme. En plus tu peux très bien l’amener à changer. Il suffit juste que toi aussi tu te comporte bien avec elle. A moins que Dieu en décide autrement, vous êtes désormais liés à vie. J’ai appris en très peu de temps que notre vie peut changer du jour au lendemain. Qu’avec un peu d’effort et de sincérité, on peut changer les choses. Je ne te demanderais vraiment pas de te marier. Mais l’amour est quelque chose qui se construit au fur et à mesure.
Boubs : je suis vraiment perdu. Mais est ce que la religion accepte cela ?
Moi : non pas du tout. Tu n’as pas le droit d’épouser une femme enceinte. Il faut qu’elle accouche d’abord et même pour ça, si tu tombe sur une famille stricte, ils ne te donneront jamais leurs filles en mariage.
Boubs (poussant un soupir) : Ok merci. Je te tiendrais au courant.
Moi : du courage. Je suis là pour toi.

C’est une situation que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi. Mais si elle a pu être amie avec ma femme durant tout ce temps, c’est qu’il doit quand même avoir du bon en elle. Enfin, c’est ce que j’espère pour lui.

Mounas

Je ne sais pas quoi faire. Je m’attendais à tout sauf à ça. Non mon Dieu, je ne voulais pas de ce bébé. Je ne voulais pas de ce bébé. C’était tout simplement un moyen pour moi de l’amener à vite abdiquer. Que feront mes parents lorsqu’ils l’apprendront ?

J’ai couvert ma mère de honte. Celle qui a toujours tout fait depuis ma tendre enfance pour que je ne manque de rien. Celle qui n’hésitaient pas à se battre avec ces coépouse tout simplement parce qu’elles ont été méchantes et injuste envers moi. Je viens de la couvrir de honte pour tous le restant de ces jours.

J’ai donné l’occasion à nos ennemis de se moquer de nous. Comment puis-je être en paix avec moi-même ? Comment ? Je sais que papa ne me laissera pas vivre sous son toit. Il suffira juste qu’il l’apprenne pour me chasser à jamais de sa vie. Je suis l’ainée des filles de ma mère. Quel exemple donnerais-je à mes petites sœurs ?

Même s’il faut qu’il me traine par les cheveux, je sais qu’il le fera. Rien qu’à imaginer la scène, mes yeux sont inondés de larme. Que faire ? Mon Dieu pardonne moi mais que faire ?

Je suis arrivée à la maison complètement décontenancée. Dès que maman m’a vue, elle m’a appelée. Je lutte contre l’envie énorme de pleurer. Comment pourra t elle me pardonner le fait de l’avoir honnis ?

Maman : d’où sors-tu comme ça ?
Moi : j’étais allé accompagner FATI répondis je en baissant la tête.
Maman : tu es sûre que tout va bien ?
Moi : Oui. Juste mal à la tête.
Maman : Ok ! Va prier et te reposer. Après j’aimerais qu’on parle.
Moi : Ok !

Dès que je me suis enfermée dans ma chambre, je me suis jetée dans le lit pour pleurer toutes les larmes de mon corps. J’ai tellement pleurée qu’à un moment les larmes refusaient de couler.

C’est dans les mauvais moments qu’on se rappel le plus souvent que Dieu existe. Oui, l’être humain est lâche et ingrat. Quand tout va bien, on n’oublie que nous sommes des faibles créatures qui respirent par l’ordre du tout puissant. On s’enfle d’orgueil au lieu qu’on ne représente rien. Aujourd’hui la terre est notre lit mais demain ce sera notre toit. Triste réalité peut être mais on y peut rien.

Qui nous permet de respirer ? De vivre ? De rire ? De chanter ? Qui tient notre cœur dans ses mains ? Qui mieux que lui peut nous faire basculer de cette vie à l’autre ?

L’homme est décrété ingrat depuis fort longtemps. Nous sommes peu à nous souvenir de sa grandeur. Sinon comment pourront nous envisager le désobéir ? Il nous aime plus qu’on ne s’aime nous même. Il nous aime plus que notre propre mère qui est capable de se jeter dans le feu pour nous.

Je me suis rendue compte à ce moment que j’avais besoin de me retourner vers lui. J’avais besoin de prier et de lui demander de me pardonner. J’avais besoin de me repentir pour les péchés que j’ai commis.

Je me suis lancée dans ma propre destruction et je récolte le fruit de mes erreurs. Qui puis-je réprimander si ce n’est moi-même ?

Je me suis rendue sous la douche pour me purifier parce que je ne me rappelle même pas la dernière fois que j’ai posée mon front sur le sol. J’ai terminée en faisant mes ablutions et par la suite j’ai effectuée mes prières en remboursant depuis la prière du matin.

J’ai pleurée en lui demandant de me pardonner. Je sais que mon Dieu est plein de miséricorde. Il a aussi lui-même dit que sa miséricorde l’emporte sur sa colère.

Je sais que lorsque mon père saura tout ceci il me mettra à la porte. C’est à ce moment que je regrette de n’avoir pas dis la vérité à Fatima. En parlant d’elle, je ne sais même pas si son mari sera d’accord pour que je reste chez eux.

Que faire avec cet enfant ? Chercher un boulot ? Quand je pense que durant toute ma vie je me disais que je n’aurais pas à travailler, c’était loin de connaitre l’avenir qui m’attendait.

Je me suis saisie de mon téléphone pour composer le numéro de Fatima. Mon cœur a fait un bon dans ma poitrine lorsque j’ai ouvert le message de Boubah qui disait « j’arrive chez toi avec mes parents ».

Le temps pour moi de composer son numéro, j’ai entendue la voix de ma petite sœur qui me demandait d’aller répondre à maman. Ça y ‘est ! Ma fin est proche. Mon Dieu, vient moi en aide. Aide moi à supporter et surmonter ce que l’avenir et ces embûches me réserve dis je en déverrouillant la porte de ma chambre……………….

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Secrets de famille