Chapitre 20

Write by Spice light





— Joan MUAMBA FOKE —



Plusieurs mois sont passés après cet incident. Papa est devenu plus distant avec moi. Je comprends bien que ça fait mal. En plus, je parle régulièrement avec Mine. Parfois, elle m’envoie de l’argent. Light aussi.


J’ai validé mon année. Le processus de voyage avance à pas lents. Et depuis cette histoire, je n’ai plus volé. Cette voix me parle toujours, mais je fais des efforts. Disons qu’en allant à l’église, parfois, j’arrive à avoir une certaine maîtrise. Je vis toujours avec Sun, et on se supporte. Je n’ai pas arrêté de rendre visite à ces kulunas.


Je me rends comme ça dans un night-club. Rosine y est déjà. Ça fait deux mois qu’on se fréquente.


— Coucou, ma belle, dis-je en rejoignant Rosine dans le carré VIP qu’elle a réservé rien que pour elle et moi.

— Coucou toi, et joyeux anniversaire, monsieur ! me dit-elle en me faisant un bisou rapide.

— Merci, ma chère. J’ai 21 ans cette année.

— Ah ça, je reste ta grande sœur !

— Si cela te chante, oui. Je ne discute pas, mais sois aussi prête à mourir avant moi, dans ce cas, lui répondis-je amusé.

— Euh… bah, je n’ai pas peur de la mort, dit-elle d’un ton désintéressé. Parfois, je la trouve troublée.

— Tu es la première fille qui accepte librement de mourir avant un homme. C’est nouveau, ça.

— Parlons d’autre chose, tu veux bien ? On est là pour décompresser, me dit-elle, évitant le sujet.

— Comme tu voudras, dis-je en sirotant mon verre de whisky.


On s’amuse de ouf, et à la fin, c’est Rosine qui paie l’addition. Je l’ai rencontrée à la faculté. Étudiante en 4e année de droit. Fille unique de ses parents. Elle vient d’une famille aisée et discrète, je dirais. Quand on dit que l’argent ne fait pas de bruit, c’est de la famille de Rosine qu’on parle. Son père est membre du gouvernement, paraît-il. Au lieu d’envoyer son enfant à l’étranger, il a préféré la scolariser au pays.


Rosine est véhiculée. Nombreux sont ceux qui lui courent après à la fac, mais elle préfère rester avec deux de ses amies, qui ont le même standing qu’elle. L’argent appelle l’argent, pourquoi pas ? Elle m’a dit être attirée par mon aura depuis l’année passée.


À 22 ans, cette dernière vit seule dans un appartement en plein centre-ville. Le prix de cet appart, y’a que les gens de la république pour se le permettre. Pourtant, elle passe au moins quatre jours sur sept chez ses parents. Je ne comprends pas pourquoi avoir un appart, mais bon…


Un moment après, nous sommes rejoints par deux de ses amies — ou plutôt, je dirais, les enfants des amies de son père. Je ne me sens pas de trop avec eux. Je m’intègre facilement. Et je compte profiter plus tard de l’influence de Rosine pour faire avancer mon projet de voyage, et autres…




— Nahël, stp, j’étais trop occupé dernièrement.

— Pour passer du temps avec mon copain, je dois faire des efforts surhumains. Tu t’en rends compte au moins, Yoan ?

— Désolé, amour. On se fait une boîte ce week-end ?

— Yoan, nous sommes le premier jour de la semaine, et toi, tu penses déjà à aller en boîte ?

— Bon… pourquoi pas un glacier ?

— Du moment que je passe un peu plus de temps avec toi, ça me va.


— Bon, là je dois filer. J’ai une urgence, lui dis-je en lui faisant un bisou. Je stoppe une moto pour rentrer à la maison. Je dois me changer, c’est depuis ce matin que je porte cette veste. J’aime tellement les vestes que j’en ai plus d’une dizaine.


Nahël, c’est ma petite amie. Je l’aime. On est ensemble depuis l’année dernière. Elle vient d’une famille aisée, elle aussi. Encore au secondaire, elle a 17 ans. Après son bac prévu l’année prochaine, elle ira en Italie chez sa tante avant de prendre son propre envol. J’ai des projets d’ensemble avec cette fille. Et c’est sérieux. Moi aussi, je compte quitter le pays. Elle me rejoindra au Canada une fois que je serai stable.


Après mon bain, je mets un jean et une Lacoste blanche.


Je vais rejoindre Rosine dans un resto. Depuis samedi, on ne s’est pas vus, et elle n’était pas non plus à la fac aujourd’hui.


— Bonjour Rosine.

— Bonjour Yoan. Et oui, dans cette nouvelle étape de ma vie, j’ai repris mon ancien prénom en mémoire de ma maman.

— Je t’ai cherchée, mais en vain.

— Oui, j’ai dû faire un déplacement hors de la ville pour acheter mon rouge à lèvres.

— Hein ? J’ouvre grand mes yeux.

Du rouge à lèvres, tu dis ? Avec tous les magasins qui existent dans cette ville — en plus d’être la capitale, donc le carrefour — tu te déplaces hors de la ville pour un simple rouge à lèvres ? C’est du Sephora ou bien la marque de Selena Gomez ?

— Tu ne comprendras pas, en fait… soupire-t-elle. Ce n’est pas du Sephora ou une autre marque, c’est du Rosine. C’est le seul rouge à lèvres que j’utilise.

— Euh… beh…

— Sinon, je t’ai pris une bague, me dit-elle en sortant un coffret.


— Waouh, j’adore ! m’extasiai-je devant la bague.

C’est plutôt moi qui devrais t’en offrir. Depuis qu’on se connaît, tu ne cesses de me couvrir de cadeaux. On dirait que c’est moi la fille et toi le garçon, alors que c’est le contraire.

— Ça ne me dérange pas. Au contraire, avoir une forte aura et énergie joue en ta faveur.

— Peu importe, je l’adore, dis-je en la mettant à mon doigt avec le sourire.

— Comporte-toi un peu, Yoan, éclate Rosine.

— Non, zéro comportement ! lui dis-je avant de lui donner un langoureux baiser. Elle vibre.

— Euh, Yoan… tout le monde nous regarde, me repousse-t-elle.

— Pourquoi tu me repousses à chaque fois ? Je ne suis pas assez beau ou attirant ?

— Loin de là. Mais je te préserve. Tu as trop d’avenir pour tout foutre en l’air rien que pour moi.

— Tu n’es plus une enfant qu’on surveille à tout moment. La preuve, tu vis déjà chez toi. Je ne vois pas en quoi je me mettrais en danger. Ton père n’est pas obligé de savoir… à moins que tu aies peur qu’il me fasse la peau ?

— Tu ne comprends pas, Yoan. C’est mieux qu’on rentre. Demain, il y a cours, me répond-elle en soupirant.

Je n’ai jamais compris son amour pour les soupirs… mais bon, j’abdique.

— D’accord, allons-y.


Je laisse l’argent sur la table, et on sort. Au parking, je monte sur le siège conducteur et Rosine du côté passager. Je m’arrête à un carrefour où je pourrai prendre un taxi à un prix raisonnable, avant de lui céder son siège.


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