Chapitre 20
Write by Annabelle Sara
Stéphane gara devant le portail blanc, il était 21 heures. Il ne savait pas trop quoi faire. Depuis la conférence de presse il n’avait plus de ses nouvelles. Tous ce qu’il savait c’est qu’elle avait remplis une partie de son contrat avec La Crête. Maintenant il fallait attendre la campagne publicitaire et l’ouverture de la Maison de création.
Deux semaines, il n’avait pas vu Victoire, deux interminables semaines. Mais c’était indépendamment de sa volonté, il avait quitté la ville pour des affaires très urgentes. La réunion avec les producteurs de cacao ayant buté sur un immense différent, il avait été contraint à faire un tour en région pour rencontrer de potentiels vendeurs de cacao.
Mais il ne voulait plus pensé à ces problèmes qui l’avaient tenu éloigné de chez lui trop longtemps. Il avait voulu parler de son voyage à Victoire, mais elle ne répondait pas au téléphone, et finalement Cassie lui avait avoué qu’elle non plus n’était pas en ville. Elle participait à des défilés sur les plateaux du monde, elle essayait surement de se refaire après le scandale de L’Expression du web. Il savait qu’elle était rentrée la veille mais elle ne faisait pas signe de vie, même Cassie ne l’avait pas eu au téléphone et lui avait du menacer Julia pour qu’elle accepte de lui dire où la trouver. Elle lui avait donné l’adresse de son bungalow d’Emana.
Il inspira avant de sortir de son véhicule, cette fois ils allaient devoir mettre les choses au clair une bonne fois pour toute. Il fallait qu’il sache sur quel pied il dansait avec cette femme.
Il sonna au portail et attendit. La porte blanche en fer s’ouvrit sur une femme qu’il ne reconnut pas.
« Victoire ? »
La femme qu’il avait devant les yeux n’était plus que l’ombre de celle qu’il avait vu disparaitre dans une voiture noire, après la conférence de presse. Son teint était pâle, on aurait dit un linge blanc, sans parler des cernes sous ses yeux et ses cheveux. Qu’avait-elle fait à ses cheveux ? Et sa longue chevelure avait été coupée court au niveau de son cou et elle avait teinté ou plutôt décoloré, ce qui faisait qu’ils avaient l’air cassant.
Une taupe aurait été plus charmante !
« Stéphane… que fais tu ici ? », marmonna-t-elle.
Il l’observa une minute et soupira, sans lui donner de réponse il força l’entré dans sa demeure.
Il avait raison, le salon était dans un état piteux, des canettes de boisson gazeuse jonchaient sur le sol, les rideaux étaient tirés, un cercueil était plus accueillant que cette maison, il se retourna vers elle, l’observa tituber jusqu'à lui.
« J’espère au moins que si je fouille je ne trouverais aucune drogue ! », lui cracha-t-il au visage, mécontent du spectacle qu’elle donnait.
Son visage se froissa en l’entendant proférer cette accusation, elle leva vers lui des yeux trop épuisés pour paraitre courroucés.
« Je t’en prie… »
« Si tu te regardais dans un miroir tu saurais pourquoi ? Bon Dieu cet endroit est invivable ! »
« Tu n’as qu’à t’en aller ! », lui cria-t-elle dans un soudain accès de force. « D’ailleurs ce serait bien mieux ainsi. »
Il la regarda en instant chanceler puis se rattraper contre le dossier d’une chaise, elle était pieds nus, pourquoi se laissait-elle ainsi aller ? Il ne l’avait pourtant pas vu baisser les bras quand elle affrontait le monde, pourquoi fallait-il qu’elle déprime ainsi maintenant ?
« Je peux savoir au moins ce qui t’arrive ? », lui demanda-t-il en s’accroupissant face à elle, devant le fauteuil où elle s’était laissé choir une seconde plus tôt.
« Tu n’y peux rien… »
« Je veux quand même essayer ! »
« Alors va t’en… et dis à ma sœur que… qu’il n’y a rien entre nous… et qu’il n’y aura jamais rien ! »
C’était donc ça ! Elle s’était disputée avec Angèle à cause…
« Et pourquoi dois-je lui dire une chose pareille ? »
« Arrêtes Stéphane, tu sais très bien de quoi je parle. Ange elle… elle est la seule famille qui me reste, et je ne veux pas la perdre comme j’ai perdue ma mère, mon père et mon bébé, si tu veux vraiment m’aider fais ce que je te demande… bon sang fais quelque chose ! »
« Crois tu vraiment que j’ai l’intention un temps soit peu de dire cela à ta sœur ? Si jamais je la vois je lui dirais tout le contraire de ce que tu me demande en ce moment ! »
« C’est ma petite sœur ! Ma seule famille ! Elle te veut toi alors va vers elle… que je retrouve ma sœur ! »
Il se leva brusquement excédé par toute cette histoire de famille, de sœur. Ne pouvait-elle pas comprendre que lui aussi avait besoin d’elle, qu’il ne pouvait plus vivre sans elle à ses cotés. Il se planta devant elle une nouvelle fois.
« Victoire, je me fiche de ce que ta sœur pense ou veux, je sais pourtant ce que moi je veux et je… je sais que tu penses que sans ta sœur à tes cotés tout ce que tu as fais dans ta vie n’auras plus de sens car finalement c’est pour ta famille que tu es devenue qui tu es ! Mais tu te trompes, car si tu as pensé à ta famille tout ce temps, aujourd’hui, il faut que tu penses aussi un peu à toi ! »
« Qu’est-ce que tu veux dire au juste ? Qua je te laisse te mettre être ma sœur et moi ? Quel genre de relation on pourra avoir dans ces conditions ? », demanda-t-elle avec véhémence.
« Je n’ai jamais été entre vous ! Ta sœur te manipule pour arriver à ses fins… », dit-il désarçonné.
« Et toi tu fais quoi ? »
Stéphane soupira visiblement dépassé, elle ne semblait pas en démordre, il ne voulait pas être la cause de la séparation entre les deux sœurs mais il ne voulait pas perdre Victoire.
« Dis moi que tout ce qu’il y’a eu entre toi et moi n’a rien signifié à tes yeux et j’irai tout de suite dire à ta sœur tout ce que tu voudras… dis le moi et regarde moi droit dans les yeux Vicky ! »
Il lui en demandait trop, il le savait et il pouvait le lire dans ses yeux qu’il ne quittait plus. Mais son cœur battait à se rompre, ce jeu il pouvait très bien y perdre, Victoire était une femme imprévisible.
« Je… je … je ne peux pas… »
Son cœur fit un raté et il cria de joie en silence, mais gardait sur son visage la dureté qu’il pouvait afficher dans ces circonstances.
« Alors décides toi, tu sais où me trouver, quand tu auras fini de broyer du noir rends moi une petite visite ! Je t’attendrai ! »
En sortant de la maison, il sentit un malaise le saisir, il ne voulait pas forcer la main à Victoire mais quelque chose au fond de lui, lui criait qu’ils étaient fais pour être ensemble, et il voulait qu’elle le comprenne et qu’elle lui revienne.
Pulchérie lisait attentivement les papiers qu’on lui avait remis, sans jamais trahir le trouble que tous ces négatifs provoquaient en elle, elle releva la tête et regarda son interlocutrice droit dans les yeux. Son expression était froide, sans ciller elle avala une gorgée de whisky sec. Grande, belle et de trente ans à peine Shannon, était passé maitre dans l’art du chantage, sa réputation qu’elle avait forgé en Occident l’avait précédée sur le triangle national. Certain l’avait surnommé la fille de l’ombre.
Elle agissait toujours en solo et sans laisser de trace, c’est pour cela qu’elle avait réussi à se tiré de deux procès, sans peine pour cause, pas assez de preuves pour la compromettre.
Voilà une adversaire de taille, pour la veuve Edang.
« Que voulez vous ? », lui demanda la quinquagénaire en fermant le dossier et le poussant sur la table dans sa direction.
« Dix pourcent de vos parts d’EDANG BROS ! »
La réponse était claire et Pulchérie s’y attendait, si elle ne l’avait pas vu venir elle savait parfaitement ce qu’elle voulait. Avec une femme comme celle là, il vaut mieux ne pas hésiter et accepter pour qu’elle ne trouve pas de faille dans une interminable discussion.
« Et ? », s’enquit-elle sachant que la listes était trop courte pour s’arrêter en si bon chemin.
La jeune femme lui sourit puis reprit son expression fermé.
« Votre fils ! »
Le cœur de Pulchérie se serra, mais elle ne laissa rien paraitre, il s’agissait de Stéphane, elle n’avait pas besoin de préciser. Elle était là pour lui faire du mal alors autant faire d’une pierre deux coups. Elle venait de frapper là où ça fait le plus mal.
« Que lui voulez vous à mon fils ? »
« Faire sa connaissance et plus si affinité, si vous voyez ce que je veux dire ! »
Pulchérie eut un rictus, elle n’arrivait pas à croire qu’une libertine de ce genre soit en ce moment en train d’avoir une conversation avec elle et osait avoir des vues sur son fils ainé.
« Je ne peux pas vous donner dix pourcent de parts car elles ne sont pas à moi elles font parti de l’héritage de mes enfants… et pour mon fils je ne peux rien pour vous ! Vous devrez vous contentez d’une certaine somme d’argent pour que ses négatifs ne tombent pas entre les mains de la presse disons en euro ce sera dix millions ! »
« Et si ça ne me convient pas ? »
« Vous faites ce que vous voudrez… sinon, voici ma carte je vous donnerais un rendez-vous ! »
Sans attendre son reste, la veuve Edang se leva de son siège, elle voulait crier sa rage mais elle ne pouvait pas provoquer de scandale, sa réputation et son nom le lui interdisaient.
Cette jeune femme avait beau être une experte dans son domaine, elle ne sait pas à qui elle vient de s’attaquer, Pulchérie Medou n’est pas le genre de femme qui se laisse dévorer en une bouchée.
« J’espère pour elle qu’elle a l’estomac assez grand pour digérer un pareil morceau ! », murmura la vielle dame avant de monter à l’arrière de sa Mercedes.
« Pardon, vous pouvez répéter ? », cria Stéphane sans quitter du regard la petite silhouette brune qui se tenait devant lui.
Il n’avait jamais eu des envies de meurtres, comme en ce moment. Rien qu’en pensant que cette femme est en grande partie la cause de son récent mal-être il n’a qu’une envie, lui tordre son mince cou fragile.
« Vous aviez dit que vous ne vous mêleriez pas de cette histoire mais c’est exactement le contraire que vous avez fait… vous m’avez laissez croire que ma sœur était… »
« Jamais, Angèle… jamais je ne vous ai poussé à croire quoique ce soit ! Vous vous êtes fait votre idée et vous l’avez maintenu sans chercher à donner le bénéfice du doute à votre sœur. », coupa-t-il ne voulant pas en entendre plus.
« Vous non plus vous ne croyiez pas en elle ! », s’écria-t-elle en plaçant un poing sur une hanche.
« Je me suis rendu compte qu’elle pouvait avoir été victime d’un coup monté et j’ai cherché des preuves ! Je vous ai même demandé de rester la soutenir pendant la conférence, vous avez refusé ! »
Elle ne lui répondit pas et détourna le visage, elle avait eu la même réaction le jour du scandale mais il n’avait pas encore compris à quel point elle pouvait être méconnaissable dans ces conditions. Il ne savait pas qui était cette femme ! Et il avait failli lui donner les rennes de La Crête, maintenant il en était complètement hors de question, il allait garder un œil sur elle, à la moindre incartade il en fera une bouchée.
Pas qu’il soit enchanté de le faire mais il commençait à entre voir certaines choses à son sujet et il devait garder un œil sur elle.
« J’avoue, que nous avons tous les deux mal réagit par rapport à Victoire, mais au moins la meilleure manière de rattraper la situation aurait été de se faire pardonner, mais est-ce que c’est ce que vous avez fait ? », lui demanda-t-il en la forçant à le regarder droit dans les yeux.
« Ma relation entre ma sœur et moi et la façon dont nous la gérons ne vous regarde pas ! », lui jeta-t-elle à la figure comme un serpent qui siffle.
« Alors la mienne avec elle vous concerne encore moins ! »
« Je peux savoir ce qui peut bien vous lier à Vicky ? »
« Vous savez très bien de quoi je parle, il se trouve que j’apprécie beaucoup votre sœur et apparemment cela ne vous plait pas mais c’est ainsi et il va falloir accepter de me voir me rapprocher de votre sœur Angèle. »
Elle eut un rire sarcastique, que Stéphane trouva machiavélique venant d’une si belle bouche.
« Laisser moi vous rappeler qu’avant vous j’étais déjà liée avec Vicky ! C’est ma sœur ! »
Stéphane secoua la tête face à tant d’arrogance pour un si petit corps, il comprend pourquoi sa mère ne la supportait pas, elles se ressemblent trop, avec Ingrid elle est sur d’avoir le dessus, mais avec Angèle Esso’o on est jamais assez sur ses gardes.
« Peut-être, mais vos liens avec votre sœur sont autant périssables que les miens avec elle… moi je ne fais pas du chantage émotionnelle à Vicky, comme vous le faite ! Alors arrêtez de m’utiliser comme prétexte pour lui faire du mal… »
« Du mal ? Parce que, je lui fais du mal ? Regardez vous… vous avez l’intention de l’épouser peut-être ? Parce que tous les hommes que ma sœur a connu à une exception près ont convolé avec elle, vous ne chercher rien d’autre qu’une paire de jambes à écarter ! »
Si Stéphane n’était pas un homme qui prônait le self-control, il aurait fait avaler à cette malotrue chacun des mots qui lui sortaient du gosier. Tant il était énervé et elle le poussait vraiment à bout. Jamais il n’avait promis le mariage à sa sœur mais il savait qu’il voulait plus que du sexe avec elle, sinon ce serait déjà fait. Mais il n’avait pas l’intention de parler de sa relation, si fragile, avec Victoire à sa sœur.
« Vous n’êtes rien d’autre qu’un tireur d’élite, vous tirer sur tout ce qui bouge ! »
« Certes, mais ne faites pas croire à votre sœur que vous faites parti de mes cibles, parce qu’elle est la seule à avoir ce privilège ! », lui lança-t-il avec un calme insultant dans la voix.
Elle parut suffoquée, elle méritait bien qu’on la remette à sa place.
« N’oubliée pas Angèle, que je suis votre patron et si je vous garde c’est parce que vous faites un travail remarquable, mais si jamais vos accès d’humeur déteignent sur celui-ci, je serais au grand dam, très fier de me débarrasser de vous comme on se débarrasse d’un furoncle au cul, alors concentrez vous sur la campagne et faites des excuses à votre sœur le plus vite possible ! », ajouta-t-il sur un ton autoritaire et condescendant. « Autre chose… changez un peu votre vocabulaire à ce que je sache de vous deux vous êtes celle qui a fait des études supérieur, non ? D’ailleurs n’est-ce pas elle qui les a payés par hasard ! »
Il quitta le bureau de la jeune femme sans lui laisser le temps de parler.
En sortant du bureau il se rendit compte que tous les employés avaient les yeux rivés sur lui, il détestait ce genre de spectacles, mais il fallait remettre les pendules de cette femme à l’heure et lui faire comprendre qu’il n’avait pas l’intention de se laisser faire, si Victoire se plie sans broncher à son chantage lui n’a pas l’intention de laisser une femme régenter sa vie. Après être sortie de l’étau de sa mère, puis de celui d’Ingrid, il est hors de question qu’il la remplace par un autre de ses mauvais clones, il allait garder un œil sur cette femme, quelque chose lui disait qu’ils l’ont mal jugés, son oncle et lui. Et que finalement sa mère avait vue juste car elle s’était surement reconnu en cette Angèle Esso’o.
Son téléphone sonna, justement c’était Etienne, il fallait à tout prix qu’ils parlent.
« Allo ! »
« Stéphane il faut que je te vois à mon bureau tout de suite, où es-tu ? », déclara son oncle avec une voix qui le rendait perplexe, il doit y avoir un problème.
« Je suis dans l’immeuble, je serais là dans une minute… que se passe-t-il ? »
« Ronald et moi nous t’attendons, nous devons avoir une petite discussion. »
« J’arrive ! », assura-t-il en prenant l’ascenseur.
Intrigué et un peu inquiet il oublia un moment sa dispute avec Angèle, le ton de son oncle était des plus alarmants, il avait déjà passé toutes ses dernières journées à EDANG BROS et il ne savait pas trop comment Pierre s’y était pris avec les transactions avec les fournisseurs, il espérait juste qu’ils n’auront pas de problèmes de stocks.
Quand il se retrouva devant le bureau d’Etienne sa secrétaire lui fit signe d’entrer. En poussant la porte, il les trouva tous deux assis, Etienne le visage fermé, comme s’il y’avait eu un cataclysme.
« Que se passe-t-il ? », s’enquit-il.
Etienne inspira et l’invita d’un geste à prendre place.
« Je crois que votre mère a des soucis. », annonça-t-il avec un calme alarmant.
Ronald qui semblait ne pas être au courant du sujet de cette réunion improvisée se tourna vivement vers son oncle, son expression inquiétante.
« Quel genre de soucis ? », demanda-t-il tandis que Stéphane prenait place un peu habitué à résoudre les soucis de sa mère, contrairement à son jeune frère.
« Je ne sais pas mais soit elle achète une équipe de foot… Soit elle subit du chantage !»
« Du chantage ? A maman ? Qui peut oser ? », commenta Stéphane amusé par celui ou celle qui s’attaquait aussi bêtement à la veuve de son père.
Stéphane soupira, ça en faisait trop pour lui, d’abord il doit régler ses problèmes avec ses stocks, il y’a les sœurs Esso’o et maintenant sa mère.
« Je ne sais pas mais j’ai reçu une alerte de la banque ! Elle a initié une transaction de dix millions d’Euro en tranche de cinquante mille, vers plusieurs comptes hors du pays ! »
« 10 million d’euro ? », s’étonna Ronald.
« C’est très louche… Il va falloir que tu suives ta mère Ronald… »
« Quoi ! », s’écria ce dernier révolté par l’idée d’espionner sa propre mère.
« Toi seul en est capable et je préfère que ce soit une personne de la famille qui le fasse. »
« Je comprends mais… ça ne m’enchante pas trop de devoir faire ça ! »
« Tu vas bien t’amuser je t’assure ! », lui lança son frère en se moquant de lui. « Mais je ne crois pas que ce que moi j’ai à vous dire va vous faire plaisir ! »
« De quoi s’agit-il ? » S’enquit Etienne.
« Je ne fais plus du tout confiance à Angèle Esso’o, je crois que cette femme est beaucoup plus complexe que ce que nous pensions ! »
Etienne et Ronald échangèrent un regard entendu qui n’échappa pas à Stéphane.
« Quoi j’ai manqué quelque chose ? »
« Je n’ai jamais trouvé normale que Dickson tombe sur une si belle affaire de prostitution, c’était un peu trop immense pour un simple ex-amant de Victoire de créer une histoire si bidon ! », commença Ronald. « Alors avec l’accord d’Etienne je suis allé me renseigner et de source sure je sais que c’est une personne proche du mannequin qui à monté cette histoire… »
L’air se mit à crépiter autour de Stéphane, non elle n’avait pas osé aller aussi loin.
« Attends dis moi que ce n’est pas ce que je crois… »
« Je n’en ai pas la preuve par trois ! Mais ce n’est pas à exclure je te rappelle qu’elle ne voulait plus que sa sœur fasse la campagne pour La Crête et… elle a bien vu que tu t’intéressais un peu trop à sa sœur… »
« Mais… »
« Il se peut que la source soit aussi… son père ! »
« Son père !? », s’étonna Stéphane.
« Mr Esso’o ne supporte pas que sa fille ainée l’ai jeté hors de sa vie le considérant comme une quantité négligeable et qu’elle ne jure que par le nom de sa défunte mère, l’oubliant lui qui est vivant. »
« Je sais qu’ils n’ont pas de bonnes relations mais pas au point de foutre ainsi en l’air la vie de sa propre fille. »
« Il faudrait alors que je te fasse remarquer que son père est un filou de renommé et que Victoire… »
« A longtemps payé ses factures à sa place jusqu’à il y’a cinq ans quand elle a perdu son bébé… »
Se rendant compte qu’il en disait un peu trop il s’arrêta, son frère et son oncle le regardait avec un étonnement immense dans les yeux.
« Apparemment tu devrais lui donner la direction de la sécurité, Etienne, moi je n’ai pas eu cette dernière information ! Qu’est-ce qui s’est passé ? », dit Ronald.
« C’est une longue histoire… »
« Victoire a eu un bébé ? », s’étonna Etienne qui semblait stupéfait par cette idée.
« Elle a fait un accouchement morbide ! C’est ce qui a causé le mal-être dans son dernier foyer, surtout ne lui en parlez pas, je suis bien clair ! »
Ils hochèrent tous la tête.
« Perdre un bébé, quel malheur… »
« Ouais ! »
Stéphane se rappela la souffrance dans les yeux noirs de Victoire lorsqu’elle parlait de son accident.
« A mon avis Etienne nous devrions garder un œil sur la sœur cadette, si son père à monté cette histoire… je ne veux pas avoir la surprise d’apprendre qu’elle y est mêlée ! », déclara Stéphane en faisant la moue.
« Je ne voulais pas te le dire plus tôt de peur de te vexer mais… Angèle est sous surveillance depuis le début, ta mère ma mise la puce à l’oreille et je n’ai pas hésité après le scandale, qui mieux qu’elle connaissait sa sœur ? »
« A mon avis nous allons avoir droit à un crêpage de chignon entre sœur dans pas très longtemps ! », ricana Ronald en lançant un regard en biais à son frère.
« Je préfèrerais qu’il n’arrive rien de ce genre ! Votre mère me lyncherait à coup sûr ! », dit l’oncle à l’adresse de son neveu.
« J’espère que Victoire va poursuivre avec la campagne. »
« Elle m’a assuré qu’elle respectera sa part du contrat, quoiqu’il arrive entre sa sœur et elle… elle est passée aujourd’hui à mon bureau, elle n’avait pas très bonne mine mais elle m’a assuré qu’elle reprenait sa vie en main… je crois qu’elle voulait que je te le dise ! », déclara Etienne.
Stéphane hocha la tête en signe de compréhension, même s’il aurait préféré que ce soit lui qu’elle soit venue voir en premier, il faut dire qu’elle avait pour Etienne une très grande sympathie.
« Si tu découvres quoique ce soit par rapport à ta mère, tu nous tiens au courant. », reprit Etienne dans une invite à prendre congé.
Ronald hocha la tête en prenant la porte, Stéphane dans son sillage.