Chapitre 20 : Entre amour et raison
Write by kaynaliah
DEUX MOIS PLUS TARD
******Abbi*****
Les choses reprennent leurs cours petit à petit. Laurelle a tout
simplement disparu de nos vies depuis la réunion chez nous. Sa cousine
tout comme elle sont deux vicieuses opportunistes. Tu sais pertinemment
que cet homme n’est pas le père de ton enfant mais tu veux malgré tout
jouer le jeu. Qui est le plus perdant dans cette histoire ? C’est la
seule question que je lui ai posée. Et dire qu’elle avait déjà annoncé à
cet enfant que Serge était son père. Il s’était fait une joie de passer
du temps avec notre famille. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me
regarde pas mais avoir une mère comme elle ça craint tout de même. J’ai
dit mes quatre vérités à Laurelle qui doutait toujours de l’adversaire
redoutable que je peux être lorsqu’on s’attaque à moi. Je crois qu’elle a
bien compris la leçon après l’humiliation que je lui ai infligée.
Serge est vraiment adorable. IL me couvre encore plus de cadeaux
qu’avant et fais tout pour me faire plaisir et me voir sourire. Il est
vraiment l’homme parfait que j’aurai voulu qu’il soit lorsque j’ai
accepté de l’épouser. Tout aurait été parfait si je n’étais pas prise
aux doutes. Certaines me traiteraient de folles, idiotes, etc. d’avoir
un homme comme ça à la maison mais à quoi cela servirait-il s’il n’y a
plus de confiance. Il peut m’offrir les plus beaux cadeaux du monde et
j’en passe. A quoi tout cela servirait-il si je ne crois plus en lui et
en son amour ? Depuis toujours, il me ment sur sa personnalité. Je suis
si confuse. Je ne sais plus quoi penser. En parlant avec d’autres
femmes à l’église, elles me font comprendre que la nature de l’homme est
de tromper. Peut-être que je suis trop moderne mais je ne suis pas
d’accord avec elle. J’estime que lorsqu’on aime sa femme, on ne la
trompe pas tout simplement. Il existe des hommes biens avec en tête de
liste mon père, cet homme que j’aime tant et qui m’a élevé malgré que
nous n’ayant aucun lien de sang.
Je suis dans une véritable
impasse concernant mon mariage. Je sais que Serge fait tout son possible
pour remettre ce mariage sur les rails mais moi dans tout ça. En ai-je
vraiment envie ? Je ne sais plus ce que je veux. Je sais que j’ai eu un
écart avec lui mais il est mon mari après tout et nous étions en manque
tous les deux. Pour moi c’était plus une partie de jambes en l’air.
Quand je le vois, je repense juste à toutes ces infidélités et je suis
arrivée à un stade où il me dégoûte seulement. Je me sens vraiment mal
vis-à-vis de lui et je n’y arrive plus en ce moment. J’ai beau sourire
avec tout le monde mais mes sourires cachent en fait mes larmes. Je suis
malheureuse tout simplement.
Serge veut qu’on sorte au
restaurant ce soir. Pour être honnête, je n’ai point envie de mettre mon
nez dehors mais je mettrai de l’eau dans mon vin. J’ai passé la journée
avec les enfants avant que ma mère et ma belle-mère ne vienne prendre
le relais pour les garder ce soir durant notre absence. Je vais prendre
ma douche et m’apprête rapidement pour ne pas prendre du temps lorsque
Serge sera là.
Nous venons d’arriver au restaurant. Serge me
confie les clés de la voiture avant qu’on entre dans le restaurant.
Tandis que le serveur nous conduit à notre table, je perçois de façon
distincte au loin le groupe d’amis de Serges dont cet enfoiré de
Patrick. Je sens déjà que la soirée sera longue voire très longue même
pour moi. Je remarque que tout le monde est accompagné sur cette table.
On salue tout le monde avant de prendre place. J’ai la rage en ce
moment. Dire que j’ai laissé mes enfants à la maison pour être à une
soirée tellement ennuyante. Je pensais que ce serait juste un
tête-à-tête entre Serge et moi. Je ne fais pas l’effort de participer
aux conversations. Je suis dans ma bulle en fait.
-« Tu es plutôt silencieuse ce soir Abbi. Cela ne te ressemble pas »
Je lève les yeux et croise ceux de Patrick. Tchip.
-« Je n’ai pas grand chose à dire »
-« Où tu n’as pas envie de nous parler tout simplement »
-« C’est exactement cela »
-« Abbi…. » commença Serge
-« Non Serge. J’en ai marre de toute cette comédie de merde. »
-« …… »
-« Je ne veux point vous ressembler. Est-ce que vous vous êtes déjà
regardés dans une glace une seule fois ? Avant, je vous respectais
énormément mais j’ai arrêté de le faire lorsque j’ai su et compris que
vous êtes ses complices depuis toujours pour ces incartades. Alors non
je ne veux plus vous fréquentez et je ne veux pas que vous vous
approchez de mes enfants »
-« Mais de quoi parle-t-elle Patrick ? »
-« Les filles méfiez-vous de ces gars là. Ce sont des infidèles en série professionnels. Sur ce, bonne soirée »
-« Abbi attends-moi s’il te plaît »
Serge dépose un billet pour ce qu’on nous avons commandé et il me tend
la main pour m’aider à me lever et nous quittons le restaurant dans un
silence complet jusqu’à ce qu’on arrive à la maison et plus précisément
dans notre chambre.
-« Abbi…. »
-« Non Serge. Tu m’as dit
qu’on va au restaurant mais tu m’as tendu un piège avec tes amis. Je ne
veux plus jamais les voir car ils sont tous des faux-culs et hypocrites.
Ils ont mangé chez moi et que font-ils derrière ? Ils couvrent tes
actes sales »
-« Nous y revoilà. Je pensais qu’on essayait d’avancer Abbi »
-« Je ne sais même pas où je vais avec toi Serge. Il y a une chose qui
s’est brisée à tout jamais entre nous deux. Je n’ai plus confiance en
toi. Tu te rends compte qu’à chaque fois je dois vérifier tes dires
quand tu me dis que tu vas à un tel endroit. Je ne te crois plus. Tu es
un menteur à mes yeux »
-« Qu’essayes-tu de me dire exactement Abbi ? » dit-il en se rapprochant de moi.
-« Il faut voir la réalité en face Serge. »
-« Non Abbi »
-« Notre couple est mort. A quoi ça sert sans confiance. Je ne veux pas
être celle qui devient hystérique dès que tu sors de la maison »
-« ….. »
-« Je ne veux pas être cette personne. C’est malsain »
-« On a besoin de temps. J’ai besoin de temps pour te prouver que tout peut recommencer »
-« Je suis fatiguée Serge. Je suis épuisée de tout cela. Je souffre
Serge. Je suis malheureuse en ce moment » dis-je en m’effondrant au sol
et en larmes
-« Je suis tellement désolé Abbi. Si seulement je pouvais remonter le temps »
-« ….. »
-« Je m’en veux de te faire pleurer autant. Je m’en veux de te faire souffrir. Je te demande pardon. »
-« Snif….Snif »
-« C’est moi qui ai déconné et fait n’importe quoi. Je n’ai pas le
droit de t’imposer quoi que ce soit. Je me rends compte que je suis
égoiste Abbi. Je me souviens qu’avant qu’on ne se marie tu m’as dit une
phrase qui commence à prendre tout son sens aujourd’hui. Tu m’as dit que
si je te trompais et que tu l’apprenais tu me quitterais sans état
d’âme »
-« …Je m’en souviens »
-« C’est moi qui ai failli à mes
engagements. Je ne peux même pas t’en vouloir de ne plus tolérer mes
amis. Je trouve ça tellement dommage qu’on en arrive là »
-« Je suis désolée »
-« C’est à moi de te demander pardon »
-« Je ne veux pas être hypocrite en te faisant croire que tout peut
revenir comme avant alors que mon cœur n’y est pas du tout »
-« Je te comprends et merci pour ta franchise »
-« ….. »
-« C’est vraiment la fin cette fois ? »
-« Je ne sais pas Serge snif »
Il m’attire à lui et me serre dans ses bras. J’ai juste laissé mes larmes s’exprimer tellement j’avais mal.
……………………………………………………………………
Le lendemain matin, je n’ai rien laissé transparaître devant ma mère et
belle-mère. Serges est très silencieux et je sens juste ces regards
posés sur moi. Sur un coup de tête, je décide de sortir avec les enfants
car je dois voir une personne. Serge veut passer du temps avec nous
alors je reporte ma sortie à plus tard. Je suis dans la chambre avec les
enfants et leur père. Je regarde Serge avec ses enfants et je peux voir
dans ses yeux et à travers ses gestes tout l’amour qu’il ressent pour
eux. Nos enfants sont nos plus grandes réalisations.
Deux
heures plus tard, Serge quitte la maison pour voir ses parents tandis
que moi j’apprête les jumeaux pour me rendre quelque part. On quitte la
maison et on se dirige à une adresse que je connais bien. Je gare du
côté du mur et descend pour me renseigner que je suis à la bonne adresse
et que la personne vit toujours ici. Je demande au gardien d’appeler
sa patronne. Il disparaît et revient quelques instants plus tard avec
elle.
-« Bonjour maman »
-« Abigaelle ? »
-« Ca va ? »
-« Oui et toi ? Mais que fais-tu là ? Entre s’il te plaît »
-« Avant j’aimerai te présenter tes petits-enfants »
-« Mes petits-enfants ? »
-« Oui. Ils sont dans la voiture »
-« Oh Mon Dieu. Merci Seigneur »