Chapitre 21 : Colère

Write by kaynaliah

******Serge******

Je suis en colère. En colère contre moi et ma bêtise. Pourquoi me suis-je toujours comporté comme un parfait égoiste et inconscient ? J’ai toujours tout fait pour ne pas que mes incartades parviennent aux oreilles d’Abbi. Elle n’était au courant de rien et j’avais donc pris goût à cette vie. Je jouais au parfait homme à la maison avec Abbi et étais un vrai salop dehors. Je n’aurai jamais imaginé me retrouver un jour dans la situation que je traverse avec Abbi actuellement. Pourquoi ? Je me suis toujours dit qu’elle me pardonnerait par amour. Juste au moment où je décide de me ranger, ces histoires sales viennent m’exploser au visage. Je suis vraiment poisseux. Je savais que ma femme serait blessée mais je n’avais pas du tout imaginé cette réaction de sa part. Je suis à deux doigts de perdre ma famille et je ne sais pas quoi faire. Je ne sais plus quoi faire. J’ai besoin d’aide et surtout de conseils. Je ne savais pas que voir mon groupe d’amis allait autant l’énerver. Pourquoi je m’étonne même ? Ils étaient toujours là à me présenter des femmes lors de nos sorties et lorsque j’ai confessé tout cela à ma femme, elle ne les a plus du tout respectés. Je voulais juste arranger les choses avec ce dîner mais j’ai tout foiré en l’air. Je sais qu’elle ne veut plus les voir chez nous et c’est compréhensible.

Je viens d’arriver chez mes parents. Je descends de mon véhicule, salue le gardien et entre dans la maison. Je trouve les deux amoureux assis au salon : papa lit son journal tandis que maman regarde une émission à la télévision.

-« Bonjour les amoureux »
-« Serge ? Tu es déjà là ? On ne t’attendait pas pour maintenant »
-« Ca peut aller maman. Et vous ? »
-« Nous sommes dans notre routine dominicale comme tu vois »
-« Ca va mon fils ? »
-« Oui papa »
-« Bien. Et mes petits potes ? »
-« Ils vont très bien »
-« Alors Abbi va bien ? »
-« Oui maman »
-« Gloire à Dieu alors »
-« Amen »
-« Tu veux boire quelque chose ? » demande maman
-« Comment ça il veut boire quelque chose. Il n’est pas un invité ici. Il a les pieds pour se lever et se rendre à la cuisine se servir tchip »
-« Papa ce n’est pas la guerre pardon »
-« Tu ne vas pas fatiguer ma femme avec tes enfantillages là »
-« Mais c’est ma mère aussi »
-« Et avant d’être ta mère, elle est ma femme. Fin de la discussion »
-« Non mais quel gros jaloux »
-« Il n’y a pas d’âge en matière de jalousie »
-« Ok. Je reviens »

Je me suis rendu en cuisine où je me suis servi à boire avant de les rejoindre au salon. Je me suis assis avant de me racler la gorge.

-« Je dois vous parler »
-« On t’écoute »
-« Je suis entrain de perdre ma famille »

Mon père plie automatiquement le journal qu’il lisait et me fixe.

-« Pardon ? Je ne comprends pas »
-« J’ai été infidèle. Abbi est à deux doigts de demander le divorce »
-« Quoi ? Comment tu as pu faire ça ? Que s’est-il passé ? »

Au fur et à mesure que je leur explique tout depuis le début, je peux lire de la déception dans leurs yeux.

-« Abbi est une femme formidable et la bru idéale. Je n’arrive pas à te comprendre Serges. Que ne te donnait-elle pas que tu allais chercher dehors ? » demande ma mère.
-« J’avais tout à la maison maman mais j’ai préféré jouer et je me suis brûlée les ailes »
-« Combien de fois t’ai-je dit ici que tu es un homme marié maintenant et que tu as des responsabilités envers ta famille ? Combien de fois t’ai-je dit de t’éloigner de tes amis qui ne sont mêmes pas capables de te mettre sur le droit chemin mais préfère te pousser dans le vice et t’aider à le camoufler ? » demande papa

Je baisse juste la tête tout honteux.

-« En tout cas si Abbi décide de demander le divorce, tu as intérêt à le lui accorder. Jamais je n’ai été infidèle à ta mère. Où as-tu pris ce sale caractère ? Ca ne sert à rien de venir te lamenter ici. Tu vas assumer comme tu sais si bien le faire. Tu es parti épouser Abbi pour la rendre heureuse pas pour venir la faire souffrir. »
-« Ne compte pas sur nous pour la dissuader de quoi que ce soit. Tu accepteras sa décision tout simplement »
-« Je veux juste qu’elle me pardonne et qu’on écrive une nouvelle page ensemble »
-« C’est bien beau pour toi de venir dire ça. Si la situation avait été inversée, le lui aurais-tu pardonné ? Pas du tout »
-« Tu nous déçois vraiment Serges »

Je ne tarde pas chez eux et file retrouver mes « soient-disants amis ». C’est vraiment ironique, mon beau-père est de mon côté tandis que mes parents soutiennent Abbi. Soutenir un peu leur enfant va les tuer ? En plus d’avoir déçu ma femme, je dois rallonger la liste à mes parents et ça me fait mal. Mon père est vraiment un modèle que je n’ai pas réussi à suivre : être fidèle à sa femme. J’ai trop déconné et les conséquences risquent d’être très lourdes à assumer.
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Je viens de rejoindre la bande à la plage du côté du tropicana. Ils sont tous attablés avec leurs bières. Je prends place et commande une bière à mon tour.

-« Mec ta femme aboyait seulement hier. Je n’ai rien compris » dit Patrick
-« La prochaine fois que tu manques ainsi de respect à ma femme je te démonte ta face »
-« Serges mais qu’est-ce qui te prend ? » intervient Marc
-« Toi la ferme »
-« Mec calme-toi » dit Patrick
-« Est-ce qu’on se considère vraiment comme des amis ? Je ne crois pas »
-« …… »
-« En traînant avec vous, je suis devenu comme vous »
-« Que nous reproches-tu exactement ? »
-« Je vous reproche de ne m’avoir jamais fait la moral quand je faisais n’importe quoi. De n’avoir jamais été là pour moi. On partage tout à cause de nos grooves et escapades. Ma vie est entrain de voler en éclats parce que je vous ai suivis bêtement et j’en paie le prix fort aujourd’hui »
-« Non mais tu es pathétique Serges. On ne t’a pas forcé à nous suivre »
-« Vous ne m’avez certes pas forcé. Mais vous ne m’avez pas non plus conseillé »
-« …. »
-« A part faire des conneries, on ne s’apporte rien de positif. Comprenne qui pourra. »

Je me suis levé de là et ai déposé un billet correspondant à ma consommation. Je suis parti de là rapidement et suis rentré. Abbi était sortie avec nos enfants. Je l’attends sagement à la maison. Je me rends à la cuisine et décide de préparer le dîner du soir. Il est temps que je travaille sur moi et que je sauve mon mariage. Tout ce qui se passe est de ma faute et c’est à moi de tout faire pour que tout rentre dans l’ordre. J’ignore ce que l’avenir me réserve ou nous réserve mais je suis prêt à tout pour avoir le retour de ma femme. Ma priorité reste ma famille qui doit rester unie.

Serge: Célibataire e...