CHAPITRE 20: RECADRER LES CHOSES.

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 20 : RECADRER LES CHOSES 

**BHERNIE ELLO**

Nous rentrons de l’aéroport et nous venons d’arriver à la maison.  On n’a pas le temps de décharger le véhicule car il nous faut nous préparer pour aller au travail. 

Lucia : Ta voiture sera immobilisée, du coup, tu comptes faire comment ?

Moi : Je prendrai un taxi.

Lucia : Tu peux prendre la mienne et tu vas seulement me déposer et me récupérer.

Moi : C’est ta voiture de service, ce n’est pas possible. Je vais me gérer avec le taxi. À la limite, tu me déposes au boulot et le soir je me débrouille pour rentrer.

Lucia : D’accord.

Elle est partie à la cuisine et je suis monté prendre une douche rapide, heureusement Lucia prépare toujours mes affaires la veille donc je ne vais pas me cassée la tête pour chercher quoi mettre. Je finis à la douche et je trace dans le dressing pour m’habiller. C’est en sortant de là que je vois Lucia rentrer dans la douche.

Lucia : (Depuis l’intérieur) Je nous ai fait des sandwichs ce matin à cause du temps.

Moi : Je comprends. 

Lucia : Tu peux y aller, je mangerai pour moi dans la voiture. 

Moi : Ok.

Je suis descendu et j’ai vu les verres de jus, les bouteilles d’eau et les deux sandwichs. J’ai récupéré les miens que j’ai consommé puis je suis remonté l’aider avec sa robe et sa chaussure. Comme elle avait déjà fini, j’ai soulevé nos affaires et je suis allé les mettre dans sa voiture. Elle m’a rejoint avec sa bouteille d’eau et son sandwich. Je lui ai ouvert la portière, elle est montée, je l’ai fait à mon tour derrière le volant puis j’ai démarré pour mon boulot. On parlait de tout et rien jusqu’à ce que l’on arrive et comme elle avait fini de manger, elle a pris le volant.

Moi : (L’embrassant) À ce soir chérie.

Lucia : (Souriante) À ce soir et travaille bien.

Moi : Toi aussi.

Je me suis éloigné et je l’ai regardée partir. J’ai soupiré et je suis rentré dans le bâtiment. J’ai salué mes collègues sans grand entrain parce que je ne suis pas vraiment d’humeur ce matin. La réunion d’hier m’a énervé, que le nom de ma mère et celui de Lucia sortent dans une histoire qui a la base ne les concernait pas ne me fait pas plaisir. Et je ne voulais plus parler d’un quelconque soucis entre les deux devant la famille car ce n’est pas bon mais il faut toujours que maman en fasse des siennes. Bref, je suis arrivé dans mon bureau après avoir salué mon assistant. Je suis le DG de  la Direction Générale des Études et Laboratoire au sein du ministère. C’est nous qui œuvrons pour le contrôle de la qualité de l’eau, des produits pétroliers et miniers. Nous faisons également le suivi environnemental des sites miniers ou pétrolier en activité ou abandonné. Je travaille sur Libreville mais je peux également faire des déplacements à l’intérieur du pays si la nécessité se fait ressentir sur un site où nous avons des soupçons que des choses contre indiquées se font. J’ai posé mes affaires et j’ai démarré ma journée après la réception du message de Lucia m’informant qu’elle était bien arrivée à son boulot (…)


Moi : Bonjour maman.

Maman : Bonjour. Ça tombe même bien que tu sois arrivé ici aujourd’hui. Le gaz est fini et le congélateur est presque vide.

Moi : Ça fait 2 semaines qu’on a changé le gaz, comment est-ce que ça peut finir maintenant ? Et la nourriture de 100 milles en 2 semaines pour 2 personnes ? 

Maman : Tu me traites de menteuse ?

Moi : Je ne te traite pas de menteuse. Je veux juste comprendre comment vous faites Stella et toi pour finir la nourriture de 100 milles et le gaz en tout juste deux semaines.

Maman : Quand je vous dis que ce n’est pas suffisant. Les petits 250 milles que tu me donnes là ce n’est pas suffisant mais quand je parle on dit que j’embête. 250 milles c’est l’argent avec les coûts qui augmentent chaque jour ? Il faut manger, il faut prendre soin de moi et ta sœur , il faut payer les petites choses ici, 250 milles vont suffire comment ?

Je la regarde et je n’arrive pas à lui répondre tant cette femme ne cesse de m’étonner. On parle d’une femme qui faisait le ménage et était payée à 80 milles francs. Mon père touchait 150 milles. Donc c’était un montant de 230 milles qui gérait une famille de 7 personnes toutes charges comprises, c’est vrai que le coût de la vie n’était pas ce qu’il est à présent mais quand même. Aujourd’hui, elle ne paie aucune charge si ce n’est à manger et je lui donne 100 milles pour ça. Eau, électricité, gaz, essence du véhicule et tout le reste sont à ma charge. Je lui donne encore 150 milles pour ses besoins auxquels s’ajoutent 100 milles de Rail et 75 milles de Lens. Elle a en tout 325 milles nette comme argent pour ses besoins sans aucune charge, mais elle se plaint. Stella là, malgré ses conneries reçoit 100 milles de ma part, alors si ce n’est pas pour me faire chier, je ne sais pas pourquoi elle dit qu’elle a besoin d’argent.


Moi : Maman, je ne suis pas venu ici pour ça mais pour que tu m’expliques ce qui s’est passé aux fiançailles samedi.

Maman : (Se levant) Je ne sais pas de quoi tu parles.

Moi : (Visage fermé) Je ne vais pas me répéter maman et si je sors de cette maison sans que tu ne me répondes, je ne reviendrai plus ici avec tout ce que cela implique.

Elle est revenue s’asseoir en arrangeant son pagne. Je me suis mise à la fixer.

Maman : (Levant les 2 mains en l’air) Je ne vois pas ce que j’ai dit qui est faux. Tu trouves normal toi que cette fille prenne la parole pour parler aux fiançailles de ta cousine ? Elle a quel titre dans cette famille pour faire une telle chose ?

Moi : (Calme) C’est ma femme maman.

Maman : C’est ta femme par où ? Qui a célébré ce mariage et on a vu ? Ce n’est pas ta femme. Et quand bien même elle aurait été ta femme, tu m’avais déjà vu une fois prendre la parole dans les cérémonies importantes des parents de ton père ?

Moi : Tu n’es pas Lucia et elle n’est pas toi. 

Maman : Et ça veut dire quoi ?

Moi : Ne me fais pas parler inutilement. Tu connais parfaitement la raison pour laquelle Lucia peut se lever et prendre la parole dans cette famille maman, le fait que nous allions ou non à la mairie ne changera en rien à ce fait.  Tu l’as dit, tu t’es mariée mais cela n’a rien changé à ta position et tu savais les choses pliées d’avance quand tu t’es embarquée dans ta relation.

Maman : Tu veux dire quoi par là ?

Moi : Tu sais parfaitement ce que je veux dire, tu n’es pas une enfant.

Maman : (Silence)

Moi : Je suis simplement venu te dire que c’est la dernière fois que tu me fais une sortie comme celle que tu as faite ce week-end devant les gens. Je tolère tes actes à la maison maman mais si tu veux attaquer mon autorité et ma réputation devant toute la famille en connaissant parfaitement les enjeux, j’agirai en conséquence. Obiang n’est pas ELLO et ELLO n’est pas Obiang. MANGA n’est pas ANDEME et ANDEME ne sera jamais MANGA donc fait attention.

Elle m’a regardé sans plus rien dire. 

Moi : C’est tout ce que je suis venu te dire aujourd’hui. J’espère que c’est clair.

Maman : (Silence)

Je me suis levé et j’ai sorti mon portefeuille duquel j’ai retiré 30 milles que j’ai posés sur la tablette.

Moi : C’est seulement aujourd’hui que je paie une bouteille de gaz 2 fois dans le mois. Mais ça ne passera pas la prochaine fois. Au revoir.


Je suis parti de là sans qu’elle ne dise quoique ce soit. Je suis retourné au boulot sans prendre de pause. La situation de ma mère et de Lucia ne s’est pas arrangée avec le temps. Malgré tout ce que Lucia fait pour se faire aimer d’elle, rien ne passe. On était arrivé au niveau où j’avais décidé qu’il n’y aurait plus aucun contact entre les deux, chacune restait dans sa maison. Moi-même je ne venais quasiment plus chez maman, je me contentais de payer ses charges enfin Lucia le faisait étant donné que c’est elle qui gère le budget et repartit les choses après avoir fait le point avec moi, je me contente d’approuver si je trouve cela légitime ou de discuter pour qu’elle revoit certains trucs. Cette distance que j’avais installé dérangeait Lucia qui disait que ce n’était pas bien et que malgré tout c’est ma mère et que ce n’est pas donné à tout le monde d’en avoir une alors il ne fallait pas que je sois trop dur avec elle. J’aime ma mère et mise à part le fait qu’elle se soit donnée pour but de me faire chier ces dernières années, elle a presque toujours été irréprochable et aimante envers nous alors j’ai levé la censure non sans l’avertir d’arrêter sa petite guéguerre avec Lucia. Je ne sais pas vraiment ce qu’elle lui reproche mais je l’ai mise en garde. 

Concernant les anciens conflits, au début, je les réglais en faisant intervenir la famille mais une nuit on m’a dit d’arrêter ça, que cela fragilisait ma position de chef et attirait le mauvais œil sur ma famille en plus de m’épuiser. J’ai arrêté de le faire et je me suis évertué à gérer tous les soucis auxquels j’ai fait face les concernant en privé comme je gère tous les autres cas…

**AUBIERGE ANDEME ÉPOUSE OBIANG**

Bhernie vient de partir et je suis restée assise à réfléchir à ses propos. Je suis en train de me demander si son père lui a dit ce qui s’est passé entre nous par le passé ou non.


Moi : Non, je pouvais tout reprocher à Obiang mais jamais il n’aurait dit quoique ce soit à son fils nous concernant. Alors qui le lui a dit ? Il aurait eu accès à ce niveau de révélation ? (Bougeant négativement la tête) C’est impossible, tant qu’il ne fera pas le dernier rituel par le mariage, ses yeux ne s’ouvriront pas jusques là-bas. Maintenant c’est quoi ?

Je suis restée sans réponse. Pourtant sa dernière phrase a fait écho dans mon esprit. ‘’MANGA n’est pas ANDEME et ANDEME ne sera jamais MANGA’’ ce n’est pas la première fois que j’écoute cette phrase et le visage de cette fille me revient en mémoire.


Moi : (Attachant mon visage) Soit maudite. Toi et tous tes parents. Seigneur, il n’y a pas moyen pour que je me débarrasse définitivement de cette plaie ? Donc toute ma vie, elle viendra toujours prendre ce pourquoi j’ai bataillé ? C’est quelle histoire ça ? Je maudis le jour où cette sorcière a croisé la route de mon fils. Elle ne sera pas mon karma, je verrai tout mes parents. Si c’est moi qui ai mis cet enfant au monde, on monte, on descend, cette fille sortira de sa vie, je finirai par trouver la faille qui me permettra de la chasser de nos vies.

Stella : (Entrant dans la maison) Tu parles toute seule ?

Moi : Hum. Ce n’est pas la petite sorcière là qui me fait parler seule ?

Stella : Ça c’est qui ?

Moi : Stella pardon ne me fatigue pas. Tu reviens d’abord d’où ?

 Stella : Chez ma copine. 

Moi : J’espère que ce n’est pas la maboule qui passe son temps à avorter là hein (elle me regarde) Attends toi tu ne comprends pas quand je te parle ? Stella tu ne comprends pas ? Tu veux d’abord finir à l’hôpital ? Je ne t’ai pas dit que tu vas t’attirer la poisse si tu continues à marcher avec elle ? Tu penses que je mens non ? Attends quand les génies de tes parents viendront te battre ici la nuit, c’est là où tu sauras.

Stella : Hum.

Moi : Reste là, surtout continue. 

Stella : Maman laisse ça. On m’a dit que ya Bhernie était ici.

Moi : Il vient de partir .

 Stella : Déjà ? Il est venu faire quoi ?

Moi : (Amère) Si ce n’est pas pour venir défendre sa chose là c’est pourquoi ? 

Stella : Elle lui a dit ce qui s’est passé hein ?

Moi : Comme d’habitude. Le perroquet est allé répété.

Stella : Ah. Mais ton type là aussi il n’est pas fort hein, depuis là ?

Moi : Tchuip. C’est tout ce monde là qui m’énerve même. Je ne sais pas ce qu’il fiche depuis là et elle ne fait que prendre racine. 

Stella : Il ne faut pas que le mariage vienne te surprendre ici. 

Moi : Au nom de Jésus, ça n’arrivera pas. Même si je dois tuer quelqu’un pour ça, ton frère n’épousera pas cette fille.

Stella : Hum. C’est ce que tu as dit pour les fiançailles mais voici. Elle est déjà responsable de la famille.

Moi : (Plus énervée qu’avant) Ce ne sont pas les choses de ton père ? Tu n’as pas vu comment il nous a contournés ? Les fiançailles là avaient déjà été bloquées mais c’est ton père qui a annulé ça en retenant ton frère et en lui donnant la bague de la famille.

Stella : En tout cas. Il faut seulement faire, je ne pense pas que le voile là va tenir longtemps sur elle.

Moi : Ah.

Stella : Bref. Tu as préparé ?

Moi : Je suis ta ménagère non ? Tu as fait quoi depuis le matin ici ?

 Stella : (Allant dans la cuisine) En fait le bavardage là c’est chez toi que tes enfants ont pris même pour les choses inutiles. Dis seulement oui ou non. 

Moi : Je n’ai pas préparé.

Stella : (ressortant) Après tu te fâches quand je vais passer la journée chez Louise. Là-bas, sa mère prépare mais ici rien. 

Moi : Elang no si Stella, tu comprends non ? Elang, toi et les parents de ton père.  

Stella : C’est arrivé là-bas ?

Moi : Oui, c’est arrivé. Comme tu es une grosse paresseuse là, c’est pourquoi tu viens t’arrêter devant moi pour dire des conneries. Comme là-bas on prépare, il fallait donc manger où tu étais. Voilà le congélateur là qui est plein, tu ne peux pas préparer toi-même ? C’est comme ça que tu dis que tu vas trouver un homme pour te mettre dans sa maison ? Tu iras faire quoi là-bas ?

Stella : N’est-ce pas ton fils a pris à l’autre là une ménagère ?  Moi aussi on paiera la ménagère pour moi et on ira au restaurant.

Moi : Tu es vraiment trop bête toi Stella là je verrai tous mes parents. Tu as déjà vu ton frère manger dehors n’importe comment ? Même quand il vient ici, tu le vois manger ? N’est-ce pas lui qui répète ici que sa chose là a préparé à la maison ? Tu n’entends pas ? Toi-même ton père ici, tu le voyais manger dehors dans le désordre ? N’est-ce pas il passait toute la journée sans manger pour venir le faire à la maison ?

Stella : Papa n’avait pas l’argent pour manger dehors.

Moi : Ah bon hein ? C’est bien, continue. C’est quand tu mourras vieille fille dans cette maison que tu comprendras, comme on ne te parle pas. Ça là au moins personne ne viendra dire que c’est moi qui t’ai encouragé.

Stella : Hum. 

Moi : D’ailleurs aujourd’hui , tu ne vas pas à tes cours ?

Stella : Je suis fatiguée.

Moi : Reste assise. Tes frères vont te nourrir. 

J’ai préféré me lever pour quitter de là. J’ai des vrais problèmes, l’enfant d’Obiang ne viendra pas me fatiguer à parler pour les conneries. J’ai pris mon téléphone et j’ai appelé quelqu’un.

« Lui : (Décrochant) Allô ? »

« Moi : Il faut passer à la maison cette nuit. »

«Lui : Pas aujourd’hui Aubierge, ma femme est encore fâchée à cause de la dernière fois. »

 « Moi : Je m’en fous de ses états d’âme, j’ai dit que je veux te voir. Si tu ne viens pas ici aujourd’hui, ne reviens plus jamais. »

Clic !

J’ai rangé mon téléphone, je l’attends ce soir et gare à lui s’il ne vient pas…


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