chapitre 20 : une opportunité

Write by leilaji

Chapitre 20

 

 

****Lorelei****

 

J’ai réagit excessivement. J’en suis consciente maintenant que je ne suis plus en colère, ni sur la défensive d’ailleurs. Après tout il avait le droit d’être vénère (énervé) après moi puisque je n’ai pas fait ce qu’il a demandé de faire avec l’argent du chèque. Je crois surtout que j’avais honte de m’être fait attraper à résoudre mes problèmes personnels avec son argent.

 

Je regarde une nouvelle fois les messages qu’on s’est échangé le lendemain de notre dispute.

 

Lui : « On peut se parler ? »

Moi : «  Bonjour »

Lui : « Bonjour, on peut se parler ou tu boudes encore dans ton coin » 

Moi : « Je n’ai pas le temps de bouder je révise pour mon CAP »

Lui : « Ok. Tu as le temps d’enregistrer un morceau au moins ? »

Moi : « Quoi ? »

Lui : « Relis le message. Tu as le temps ou pas ? »

Moi : « Je vais enregistrer ? »

Lui : «  Séance le 14. Toute la journée »

Moi : « C’est la veille des examens !!! »

Lui : « Tout le mois est déjà réservé par d’autres artistes »

Moi : « Ok. »

Lui : « Bye. »

 

Il m’envoie une pièce jointe sur mon e-mail, la chanson à enregistrer en mp3. Pff. Je suis sure qu’il le fait exprès pour être sur que je suis toujours à 100% embarquée dans son histoire. C’est le patron du studio, il peut tout de même déplacer des heures d’enregistrement non ?

 

Je replonge dans mes cours pour terminer de lire le dernier chapitre de l’année.  Après, je dois m’exercer sur une coiffure super compliquée sur ma tête à coiffer.  Mais je n’arrive plus à me concentrer.

Ca  doit être la quatrième fois que je relis les messages. Maintenant, je me rends compte à quel point il a été sec dans sa manière de me parler.

 

Ai-je eu tort ?

Bon, ce n’est pas grave, je vais réparer ça.

 

Une heure plus tard, je suis encore en train d’écouter le morceau qu’il m’a envoyé. Je l’adore. Vivement le jour de l’enregistrement. Je vais mettre le feu au studio.

 

*

**

 

****Gabriel ****

 

Aujourd’hui, on enregistre. Je suis excité comme une puce si je peux me permettre cette expression saugrenue. J’en ai même oublié la présence de Mickael sur le territoire, ce qui me fait un bien fou.

 

Lola bavarde avec Nadine, le temps que les derniers réglages se fassent dans le studio. Elles s’entendent plutôt bien malgré leur différence de caractère et d’âge. Je soupçonne Nadine d’essayer de la protéger de moi, du rouleau compresseur que je suis quand je bosse sur un projet. L’ingénieur du son est là. J’aime beaucoup le talent avec lequel il me sort des sons de dingue. Il a fait ses études en Angleterre et est revenu gagner sa croute au pays. Avec ses dread lox qui tombent sur ses reins, il ne passe jamais inaperçu. Il va nous prêter main forte pour que le morceau soit le plus proche possible de la perfection. J’espère que ça marchera. J’ai acheté ce morceau dansant auprès d’un compositeur nigérian très en vogue en ce moment. Mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de le faire enregistrer avec une voix féminine.  On va le remixer un peu pour le mettre au gout du jour mais ce sera tout. J’espère que le talent de Lola s’exprimera pleinement sur ce morceau.

 

On cogne à ma porte. Je demande d’ouvrir. Lola apparait. Elle est magnifique comme à son habitude, mon cœur manque quelques battements pendant qu’elle m’observe pour tester mon humeur. Elle prend place en face de moi et baisse les yeux puis regarde partout dans le bureau sauf mon visage. J’ai envie de rire parce que je sais ce qu’elle est gênée de faire. Je pose mon coude sur ma table, mon menton dans la paume de ma main et je l’observe.

 

Elle est tellement jolie. J’ai bien envie d’envoyer promener notre accord mais je sais qu’elle se dira alors que je ne sais pas tenir mes promesses. Pour mettre fin à son supplice, je prends la parole :

 

— Je t’aurai donné l’argent pour ton père tu sais, si tu me l’avais tout simplement demandé.

— Je ne voulais justement pas te le demander…

— Et tu crois que c’est mieux de m’avoir menti ?

 

Elle ouvre la bouche pour protester puis la referme sans rien dire. Elle a eu tort et j’ai eu tort, on ne va pas s’attarder la dessus…

 

— Excuses acceptées de part et d’autre. Dis-je finalement en replongeant dans le dossier que je voulais boucler avant sa séance d’enregistrement.

 

Elle regarde toujours le plafond comme si elle n’était pas concernée… Puis se lève en se raclant la gorge.

 

— Je t’attends de l’autre côté. On a fini les tests voix.

— Oui, j’arrive.

 

Mais avant qu’elle n’arrive à la porte, je lui demande de m’apporter un petit café. J’étais tellement excitée de la voir que je n’ai pas dormi de la nuit. Je tombe littéralement de sommeil en plein après-midi. Elle lève un sourcil, regarde la machine à expresso posée sur une tablette près de la porte et reviens vers moi. Elle passe derrière le bureau et me prend par la main avec un sourire extrêmement bienveillant. Je sens que ça va être chaud pour moi. Puis elle nous dirige vers la machine, prend ma main et la pose sur la machine.

 

—Tu vois ces petits bâtons qui décorent ta main, ça s’appelle des doigts. Et bien tu en prends un et tu appuie sur le bouton « power ». Tu prends une capsule et tu la mets dans la machine, jusque là tu comprends ? Ce n’est pas trop dur ? Puis tu prends une tasse que tu poses en dessous. Ici, voilà c’est bien et tu appuies sur le petit dessin de tasse là. Compris ?

— En gros, t’es pas ma boniche. C’est compris.

 

Son sourire s’élargie. Pui son éclate d’un rire commun qui gomme immédiatement toute la tension accumulée depuis notre dispute..

 

— C’était juste une manière de te faire rester un peu plus longtemps tu sais.

 

Son sourire disparait aussitôt laissant la place à un regard craintif.

 

— Ne fais pas ça Valentine.

 

Dès qu’elle prononce mon nom de famille, l’ombre de mon frère vient planer entre nous. Après tout je ne suis plus le seul Valentine qu’elle connait. Pour couper court au malaise j’enclenche la machine et elle s’en va.

 

Alors qu’on est en plein enregistrement de la chanson et que je constate avec ravissement le large sourire de l’ingénieur du son, la porte s’ouvre à toute volée sur Sydney accompagnée d’un groupe de filles. Oh non ! Pas elles.

 

— Bonjour chéri.

— Sydney ? Que fais-tu là ?

— Je t’apporte un petit cadeau… répond-elle toute mielleuse en me déposant un cd sur la table de mixage.

 

Je n’ose imaginer ce qu’elle a inventé pour me nuire. Je fais signe à mon collaborateur de passer le cd. Je reconnais immédiatement la chanson. C’est celle que Lola est en train d’enregistrer. Bordel !

 

— Ne me dis pas que tu m’as volé la démo ?

—Elle va commencer à passer sur tout le territoire demain. Je prépare même le clip.

 

Lola qui n’avait pas encore vu Sydney, l’aperçoit. Elle enlève son casque et sort de la cabine d’enregistrement.

 

— Bonjour Sydney.

 

Celle-ci la toise sans répondre. C’est avec moi qu’elle veut croiser le fer. C’est moi qui l’ai abandonnée. Lola n’est qu’un dommage collatéral.

 

— Ca ne fait que commencer Gabriel. Je te connais comme si je t’avais fait. Je savais que tu me cachais cette chanson depuis le début et je savais aussi que tu allais la sortir à la première occasion pour faire le beau devant ta pouliche.

—Mais tu es folle ! Tu sais à combien je l’ai acheté. Tu le sais ?

—Et alors ?

—Je veux bien que tu te venges de moi et de moi seul, mais là tu lui fais du tort à elle aussi.

 

Elle se tourne vers Lola qui la regarde avec un sourire méprisant aux lèvres.

 

— Bienvenue dans le monde du show bizz ma petite.

 

Les bras croisés sur sa poitrine Lola s’avance.

 

— Si tu veux une seconde raclée y’a qu’à demander tu sais. Je les distribue gratuitement aux pestes dans ton genre. Dit-elle les sourcils froncés.

 

Sydney s’avance vers Lola comme si elle allait lui faire mal mais Lola ne bouge pas d’un pouce. Elle l’attend de pied ferme. Je m’interpose entre les deux pour éviter qu’elle lui fasse mal.

 

— Sors d’ici Sydney. Dis-je en faisant signe à Tyson, l’homme de la sécurité de la faire partir elle et sa troupe de chipies.

 

J’essaie de rester parfaitement calme, de ne pas me dire que c’est le boulot des trois prochains mois  qu’elle vient de foutre en l’air : clip, promotion, soirée réservée. J’ai donné ma parole à tous mes contact du milieu que d’ici peu j’aurai de l’or en bar à leur proposer.

 

« BORDEL ! »

 

— Au revoir chéri, appelle-moi. Dit-elle en m’adressant un clin d’œil avant que Tyson ne la fasse sortir.

 

Je la regarde partir avec ses idiotes de copines, toujours bonnes à l’aider dans ses conneries. Je ne compte même plus le nombre de soirées que j’ai du leur offrir pour qu’elles se saoulent la gueule ensemble. Jamais un bon conseil à se donner entre elles, à échanger, toujours en train de se pousser à faire des bêtises. Elles ont passé l’âge mais ne s’en rendent même pas compte. 

La colère et la panique monte en moi. Tout ce travail à l’eau ? Lola m’observe, je dois donner le change tout en trouvant un plan B en vitesse.

 

    On enregistre toujours ? me demande l’ingénieur du son.

 

Je ne lui réponds même pas et sors du studio d’enregistrement en claquant la porte, ce qui ne sert absolument à rien puisqu’elle est insonorisée et lourde comme un tank. Enregistrer ? Mais il est con ou quoi ? On ne peut plus enregistrer ce morceau.

 

20 heures…

 

Je suis toujours devant ma paperasse habituelle. Faudrait-il faire un autre voyage au Nigéria et trouver une nouvelle chanson ? C’est des frais supplémentaires à engager été n ce moment je suis un peu raide, je ne peux pas me le permettre. Peut-être vaudrait-il mieux me rabattre sur les talents locaux ? Cela me reviendrait moins cher.

 

Je passe une main sur mon front pour me rassurer. Je peux trouver une solution. Il faut juste que je sache où chercher.

On ouvre ma porte sans cogner. Je sais que c’est Lola. C’est bien la seule à se le permettre ici. Elle ne dit rien. Puis je la vois prendre une tasse et actionner la cafetière. Elle pose le café sur ma table.

 

— Ca va aller ?

—Oui. Pourquoi ça n’irait pas ?

— Je ne sais pas. Tu m’as l’air troublé. Ca fait des heures que tu t’es enfermé ici… Tu n’as pas d’autres chansons hein ?

— …

— Que fait-on ?

—- Je réfléchis Lola. Laisse-moi réfléchir.

 

Elle prend place en face de moi avec une petite moue…

 

— Demain les examens commencent et je vais y aller avec le moral dans les chaussettes Gabriel. Dit-elle ne soupirant. Mais tu sais quoi, j’ai confiance en toi. J’ai tellement confiance que je ne m’inquiète même pas un peu. Ca va aller… Puis pour me distraire, elle continue sur un autre sujet : En plus il faut que je trouve une robe pour la soirée de fin d’année de la fondation de Madame Khan. L’année passée j’y étais et c’était juste waouh. On a eu droit à du champagne et des trucs de ouf (fou). Cette année elle va faire ça dans son domaine à Angondjé (quartier de Libreville). Et il y aura les caméras de certaines chaines de télé…

 

Je bois ma tasse de café d’un trait et la repose délicatement sur sa coupelle… Mes idées bouillonnent, je réfléchis à la vitesse grand V. Je ne peux pas me décevoir et encore moins décevoir Lola. Elle était tellement emballée par la chanson. Je compte bien la lancer. Mais avec une chanson qui vaudra le coup. Alors je ne vais pas me précipiter à en trouver une autre dans l’immédiat. Je vais juste rassembler mes forces pour mieux la pousser vers l’avant.  

 

— Je t’ai promis des étoiles Lola… et je compte bien te les offrir. Dis-je en me levant.

 

J’ouvre une petite porte adjacente à mon bureau et me change pour la troisième fois de la journée. Lola me regarde ébahie. Je sais, j’ai un gout un peu trop prononcé pour les vêtements de luxe mais je n’y peux rien, je me sens moi-même vêtu ainsi. Depuis mon adolescence, j’ai arrêté d’acheter des tee-shirts et des jeans pour marquer ma différence avec … Mike grand fan de vêtements plus que douteux.  Ca y est, ça va me reprendre… Penser à lui, me demander ce qu’il fait, si nos vies sont aussi différentes que nos caractère… penser en jumeau quoi. Il réapparait dans ma vie et je redeviens le frère que je n’étais plus depuis longtemps…

J’enfile une veste grise de coupe anglaise que j’aime beaucoup. Lola me sourit et m’aide à refaire le nœud qu’elle lisse du plat de la main pour qu’il soit parfait. Le geste est tellement tendre que j’ai envie de laisser mes principes de côté, juste pour cette fois... Gouter ses lèvres légèrement brillante, j’en rêve depuis notre dernier baiser. Combien de temps vais-je encore pouvoir tenir ainsi, jouer juste les mentors et rien d’autre. Ne jamais la prendre dans mes bras, cacher mon désir alors qu’elle semble parfaitement maitresse de la situation. Je recule d’un pas pour m’éloigner d’elle au risque de faire un geste déplacé.

 

Je regarde l’heure à ma montre. Il est tard pour un rendez-vous de travail avec une femme marié. Mais, c’est le genre de femmes toujours prête à agir. Je vais sortir un joker de ma poche. Et ce joker s’appelle Leila Khan.

 

****Alexander****

 

Mon assistance par le biais de l’interphone m’annonce la venue de Mickael. Je l’ai invité pour discuter une dernière fois du poste que je lui propose, c'est-à-dire assumer la fonction de responsable de la sécurité de la famille Khan. Comme la dernière fois, il est ponctuel et refuse de s’assoir. Il reste militaire jusqu’au bout apparemment. C’est ne bonne chose, j’aime les hommes passionnés par leur métier. 

 

— Monsieur Mickael. Alors quelle est la réponse à ma proposition ?

— Je l’accepte Monsieur Khan.

 

Je suis surpris qu’il accepte aussi facilement. A notre dernière entrevue, il m’avait semblé plutôt sceptique. Peut-être l’absence de Leila avec qui ça n’a pas accroché favorise t-elle son acceptation. Je suis curieux de savoir.

 

— Qu’est-ce qui vous a décidé ?

— C’est personnel.

 

Je me retiens de lui faire une remarque sur son attitude froide et distante. Après tout je ne suis pas non plus ce qu’on peut appeler un gai luron. Bon, ce n’est pas un grand bavard, c’est peut-être mieux ainsi. La conversation s’essouffle vite.

 

— Vous voudrez bien me faire parvenir un extrait de votre casier judiciaire et une copie de votre pièce d’identité. Dis-je en notant les éléments dont j’ai besoin sur ma carte de visite.

 

Il me tend l’enveloppe qu’il avait en main. Celle-ci contient tous les documents dont j’ai besoin pour lui faire établir un contrat de travail par Leila.

 

— Prestataire.

— Pardon ? demandé-je sans trop comprendre.

— J’agirai en tant que prestataire, ça me laisse une plus grande marge de manœuvre, pas en tant qu’employé. C’est à prendre ou à laisser.

 

C’est comme s’il avait deviné mes intentions.

 

— D’accord. Je réponds après un instant de réflexion. On fera comme bon vous semble du moment que la sécurité de ma famille est garantie.

 

Il secoue tout simplement la tête d’un air entendu.

 

— Ma femme organise une soirée pour les élèves de sa fondation. Joignez vous à nous, vous la verrez dans son élément… C’est surtout pour elle que je crains.

 

Je fouille rapidement l’un des tiroirs de mon bureau et lui tends une carte d’invitation digne d’un mariage princier. Quand il s’agit des intérêts de la fondation, Leila ne fait jamais dans la dentelle.

 

— Je serai là.

— Vous pourrez débuter la semaine qui suivra. Ca me laisse le temps d’expliquer à celui qui occupe le poste que je ne suis pas intéressé par son neveu et que j’ai déjà trouvé quelqu’un.

 

Il secoue une nouvelle fois la tête. Cinq minutes plus tard, je le libère.

 

****Gabriel****

 

Je suis en train de discuter avec Madame Khan dans son salon privé. Je trouvais que notre maison était immense mais franchement celle dans laquelle je suis en ce moment est un palace. Quelle idée d’habiter ici ! Il faudrait toute une armée de domestiques pour venir à bout du Taj comme l’appelle ses habitants (Taj Mahal nom donné à la gigantesque demeure par Xander).

 

— Tu es sûr que tu seras à la hauteur. Ne te vexes pas mais il ne s’agit pas de faire la promotion d’une marque ou d’une boite de nuit…

 

Elle est un peu sceptique à l’idée de me confier l’organisation de sa soirée. Je lui fais mon plus beau sourire bien que je sache déjà qu’elle n’y est pas très sensible. Elle a même tendance à me traiter comme un petit frère… ce qui parfois m’horripile.

 

— Madame Khan. C’est quasiment la même chose. Lola m’a décrit ce que vous aviez fait l’année passée… je peux rendre cette soirée inoubliable. Laissez-moi carte blanche.

— Ok. Dit-elle après un moment qui m’a paru durer une éternité. Alors la soirée est coparrainée par l’ambassade d’Espagne et du Portugal qui offrent un voyage de deux semaines à Madrid et un d’une semaine à Porto. Et par Monsieur Onbinda qui offre des bourses de lancement de projet de deux millions cinq par lauréat.

 

Elle prend la parole avec aisance, m’explique ce qu’elle attend de moi. Cette femme est née pour diriger. J’en ai rencontré des directeurs de société mais peu avec sa rapidité de réflexion et son aisance pour prendre des décisions rapides et claires.

 

—Le budget est de cinquante millions.

 

J’ai failli m’étrangler avec le verre de vin que je buvais en entendant un tel chiffre. Pour une soirée offerte à des élèves !!

 

— Je sais que ça à l’air énorme mais je donne cette soirée avant les résultats des examens pour qu’elles s’amusent, sachent que j’ai de l’estime pour elles et qu’elles goutent aux plaisirs qu’offre la réussite. Toute l’année, elles travaillent dur, c’est leur récompense parce que je sais que leur vie n’est pas facile, j’ai aussi été à leur place un jour. Je veux qu’elles puissent se dire, je suis coiffeuse, je suis couturière, je suis infirmière mais je vais réussir et un jour m’offrir ce que madame Khan possède.

 

Ca y est je suis sous le charme de cette femme de caractère. En tout bien tout honneur bien entendu.

 

Elle me tend la main. Je la prends mais elle ne la lâche pas d’aussitôt.

 

— Mais sache Gabriel que si tu rates cette soirée … je m’occuperai personnellement de toi.

— Faites-moi confiance Madame Khan. Dis-je avec assurance.

— Gabriel, je ne fais confiance qu’à une personne et c’est mon mari alors tu me permettras de rester sur mes gardes.

 

Je rigole doucement et elle me fait un sourire timide. Quinze minutes plus tard je quitte la maison des Khan et appelle Lola pour lui annoncer la nouvelle. Mais son téléphone sonne occupé. Je lui parlerai un peu plus tard, pour le moment il faut que je retourne au studio Valentine, j’ai du boulot qui m’attend.

 

****Lorelei****

 

-— Comment as-tu eu ce numéro ?

-— Par ton petit frère. Répond Mickael

 

Va falloir que je demande à Raphael de ne jamais donner mon numéro sans mon consentement.

 

—Tu ne viens plus aux séances ?

 

Aie. Je ne sais plus quoi répondre.

 

— Je prépare mon CAP.

— De quoi ?

— Comment ça de quoi ?

— CAP en quoi ?

 

Oh ! Est-il en train de faire la conversation monsieur on-ne-bavarde-pas-avec-moi. Mais en même temps je suis flattée qu’il me pose des questions. Apparemment Mister Dark est intéressé par ma vie.

 

— Esthétique coiffure.

— Ok. Puis après un moment de silence gênant, tu viens quand ?

— Tu veux me voir ?

— … Oui.

 

Mais qu’est-ce qui me prend ?

 

— Je ne crois pas qu’on ait encore des choses à se dire tu sais.

— Laisse-moi en décider. Réplique t-il sans se démonter.

 

Je pense aux avertissements de Nadine. Il passe d’une femme à une autre. Je n’ai pas besoin de ça en ce moment.

 

— Non. Laisse tomber. On va arrêter là les séances… Je…

— Je te rappelle.

 

Et il raccroche. Et ben dis donc quelle étrange conversation !

 

Un peu plus tard, je reçois un message de Gabriel.

 

« Bonne nouvelle Lola. Tu vas te produire pour la soirée de Madame Khan. Et crois moi, ça va être grandiose… Je t’appelle demain »

 

Quoi ? Mais il est fou. Je ne suis pas prête pour une scène ! En plus j’ai mes examens !

 

****Mickael****

 

Cette petite conversation m’a mis dans tous mes états. Je ne savais pas quoi lui dire et en plus je me trouvais plutôt lourd. La drague ce n’est vraiment pas mon truc. Je vais m’occuper de Lola plus tard. Pour le moment, je vais me concentrer sur la soirée des Khan.

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

LOVE SONG